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lundi, 29 juin 2015

Cythère n'est plus en Grèce, Grèce n'est plus en Europe

C'est fini : demain 30 juin, l'état grec, auquel il manque 1,6 milliard pour rembourser une très petite partie de sa dette au Fonds monétaire international, se retrouvera en défaut de paiement. Viendront ensuite les paiements dus à ses fonctionnaires et aux retraités : à leur tour de tomber dans la misère extrême.
Déjà, les Grecs font la queue aux distributeurs de billets, aux stations essences et dans les épiceries pour stocker tout ce qui peut l'être.
Quelle que soit l'issue du référendum de dimanche prochain, la Grèce n'échappera pas à la misère. La question est la suivante : acceptez-vous OUI ou NON la proposition des créanciers « officiels » -FMI, Banque centrale européenne et états de la zone euro- de « financement contre réformes » ?
Qu'ils répondent négativement, les créanciers ne leur feront aucun cadeau et les intérêts de la dette exploseront. Qu'ils répondent positivement, le gouvernement Tispras sautera, il faudra de nouvelles élections et le retard pris ne fera qu'empirer une situation déjà intenable.
Cette situation, elle a été créée en 2001 par l'entrée dans la zone euro d'un état qui n'avait d'état que le nom -pas de cadastre efficace, ni de services fiscaux- et dont l'économie, jamais, n'avait été productive -pas d'industrie, peu de services hors tourisme. Elle a ensuite été aggravée par la nullité de la Troïka qui, en 2010 et 2011, a mal analysé la situation grecque : son problème n'était pas celui d'un manque de solvabilité, c'est-à-dire de capacité de rembourser- mais de liquidité -autrement dit un problème de trésorerie.
D'un montant total de 260 milliards d'euros, le remède, versé en deux fois, fut donc pire que le mal. Non seulement il était inadéquat, mais il a essentiellement servi, et là, de façon efficace, aux banques européennes.
A fin décembre 2009, avant donc le début de la crise de la dette souveraine allemande, les engagements des banques de l'ex-Europe de l'Ouest envers l'état grec atteignaient 140 milliards d'euros, dont 25 % pour la France, 19 % pour l'Italie, 15 % pour l'Allemagne, 9 % pour la Belgique et 8 % chacun pour le Luxembourg et les Pays-Bas. Ces expositions sont aujourd'hui réduites à néant : moins de 2 milliards pour les banques françaises par exemple.
Mais ce qui gêne les gouvernements des autres pays est que, à l'occasion de ce Grexit, la vérité soit, enfin, exposée.
Une sortie entraînerait aussi la réponse à une question qui n'a jamais été posée : comment sortir de l'euro ? Les traités ont prévu une sortie de l'Union européenne, ils n'ont jamais prévu celle de la zone euro... mais sortir de la zone euro, c'est, automatiquement, sortir de l'Union.
De fait, la question est politique plus que financière ou économique. Voisine de la Turquie, submergée de migrants, la Grèce est le maillon faible d'une Europe attaquée par des sunnites extrêmes.
C'est le premier « fortin » qui sautera.

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