jeudi, 14 avril 2016
La dérive des coûts des opérations militaires extérieures de la France
Atalante, Barkhane, Corymbe, Daman, Sangaris, de très beaux noms pour les missions difficiles des soldats français à l’étranger. Ils sont plus de 7 000 à l’étranger. Pour quel coût ? 1,2 milliards d’euros environ en 2015.
Si l’on ajoute à ce prix celui de l’opération Sentinelle de sécurisation de la France métropolitaine, le budget global de la Défense dépasse les 50 Milliards d’euros.
Aussi, en liaison avec la cour des Comptes, la commission des finances du Sénat travaille-t-elle actuellement sur la dérive des coûts des opérations militaires extérieures ou OPEX. Les crédits affectés aux armées seront accrus de 3,8 milliards d’euros d’ici 2019 mais ne devraient pas être suffisants.
Le rapport devrait être publié en juin mais on sait déjà quelques faits : les recours à la « cavalerie » sont estimés plus onéreux que le renouvellement du parc tout en soulevant des questions de souveraineté, comme par exemple le recours, durant l’opération Serval, à des avions ukrainiens affrétés par le biais d’une compagnie canadienne ou encore la fusion entre Nexter Systems, ex GIAT, et l’allemand KMW qui a conduit à l’abandon de la fabrication de munitions légères. Ce n'est pas un point anecdotique : les fusils Famas, autrefois connus pour leur fiabilité, connaissent aujourd'hui des problèmes de fiabilité, tandis que des retards d'approvisionnement ont été subis en 2014...
Les sénateurs s’inquiètent aussi des pertes de savoir-faire industriel induite par l’abandon, en 2013, du projet de lancement d’un deuxième porte-avions, la construction du Charles-de-Gaulle ayant débuté il y a plus de vingt-cinq ans ou encore celles, plus larges, dans l’élaboration de véhicules 4x4, qui ont conduit à l’achat de Ford rangers.
L'indépendance, c'est bien, encore faut-il en avoir les moyens...
11:20 Publié dans Nos élites, elles font quoi ? | Lien permanent | Commentaires (0)
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