mercredi, 14 octobre 2009
France Télécom n'aime pas les vieux
France Télécom ne veut pas de ses vieux salariés. Serait-ce qu'ils présentent des tendances suicidaires supérieures à celles des jeunes ?
Après la vague de suicides au sein du groupe de télécoms, le président Didier Lombard et le directeur des ressources humaines Olivier Barberot avaient rencontré, le 30 septembre dernier, les représentants syndicaux des salariés. A la sortie de la rencontre, Didier Lombard déclarait : « nous devons le plus vite possible bâtir ensemble le nouveau contrat social de France Télécom ».
Ce sera difficile. En témoigne les difficultés à faire adopter le dispositif de « temps partiel senior » pour les plus de 57 ans. La CFE-CGC-Unsa annonce aujourd'hui qu'elle quitte les négociations. Elle devrait être imitée rapidement par les autres syndicats. La raison invoquée ? « le simulacre de pseudo-temps partiel » que propose la direction quand le syndicaliste préfère des « mesures d'âge », l'arrêt de la mobilité forcée pour les + de 57 ans et « une véritable politique de recrutements » et « pas seulement de contrats d'apprentissage ».
Face à la bronca de ses salariés et de l'opprobre de l'opinion publique, il est probable que France Télécom soit contrainte à un plan de départ volontaire. Coût estimé ? entre 150 000 et 200 000 euros par salarié selon les analystes.
Or, les départs « naturels » sont au nombre de 16 200 entre 2010 et 2015. Un plan de départ accéléré entraînerait donc pour l'entreprise un coût de près de 600 millions d'euros...
Même si les investisseurs apprécient toute diminution du coût salarial, ils apprécient aussi les cohésions sociales, garantes de compétitivité pour les entreprises, notamment celles les plus exposées aux bouleversements technologiques et à la concurrence.
Bref, France Télécom a tout faux.
Il y a un an, le groupe se donnait pour ambition d'être en 2011 le numéro un mondial des opérateurs téléphoniques « les plus responsables ». On le sait, la responsabilité sociale des entreprises se mesure selon les trois critères de gouvernance, de respect social et de respect environnemental. France Télécom est déjà certain de ne pas avoir la moyenne.
18:03 Publié dans Les entreprises qui reculent | Lien permanent | Commentaires (0)
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