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jeudi, 11 août 2011

Derrière la chute de la Société générale, le risque de liquidité bancaire

Le dévissage boursier de la Société générale ne serait dû qu'à une fausse rumeur en provenance de l'Angleterre ?
Répondre positivement serait prématuré. Certes, le risque de faillite de la banque française est risible. En revanche, sur les marchés financiers, on n'attaque que les faibles.
Examinons donc la situation de la Société générale.

A l’issue des stress tests bancaires auxquels l’Autorité bancaire européenne (EBA, European Banking Authority) avait soumis 91 banques européennes pour en fournir les résultats en juillet dernier, la
Société générale avait eu une note médiocre.

DES RESULTATS MEDIOCRES AUX STRESS TESTS DE JUILLET
Rappelons que la méthodologie de l’étude de résistance des banques se fondait sur 2 scénarios, l’un dit de base, relativement favorable (croissance de 1 ,5 % dans la zone euro, chômage au taux de 10,9 %), l’autre dit adverse (baisse de 0,6 % du PIB européen, chômage au taux de 11,5 %).
A ces 2 hypothèses s’ajoutaient des risques de chocs souverains, de repli du marché immobilier, de hausse du coût du refinancement à court terme des banques. Dans tous les cas, les banques devaient attester d'un ratio « Core Tier 1 » de 5 % (ce ratio mesure la résistance des fonds propres des banques).

A priori, les banques françaises, dont la Société générale, s’en sortaient bien avec un ratio moyen de 7,5 % pour le scénario adverse. Sur les 91 établissements européens testés, 8 étaient recalés et 16 se situaient juste au-dessus du ratio minimal, entre 5 et 6 %.
Le satisfecit n’était qu’apparent. D’abord, le résultat de la Société générale -6,6 %, de « Core Tier 1 », était tangent. Ensuite, plus généralement, les hypothèses de travail de l’EBA avaient exclu les risques de défaut de remboursement par un Etat alors que ces derniers sont désormais avérés pour la Grèce.

Enfin, si la défiance s’accroît sur la Société générale, c’est aussi que son passé ne plaide pas en sa faveur. Sans remonter jusqu’aux pertes provoquées par Jérôme Kerviel, rappelons simplement que, il y a un an à peine, la FSA, autorité britannique de contrôle des marchés financiers, infligeait à la banque française 1,9 million d’euros pour des manquements, sur deux ans, dans 80 % de ses reporting sur transactions financières...

LE PIRE EST-IL A VENIR ?
La Société générale, pour l’instant, paraît l’arbre qui cache la forêt. Certes, son exposition aux dettes souveraines des Etats européens les plus fragiles est élevée : 13,5 milliards d’euros d’exposition à la dette espagnole, 6,6 milliards d’euros à la dette grecque, 20,9 milliards à la dette irlandaise, 1,3 milliard à la dette portugaise.
Mais sur les 3 autres banques françaises avec qui la Générale contrôle 80 % du marché français, 2 autres sont aussi très exposées, notamment à l’Italie.
Pour BNPParibas, les montants sont de 34,4 milliards pour la dette espagnole, 8,5 milliards pour la dette grecque, 7,7 milliards pour la dette irlandaise, 139,6 milliards pour la dette italienne et 8,1 milliard pour la dette portugaise.
Au Crédit Agricole, l’exposition à la dette espagnole ressort à 14,9 milliards d’euros, celle à la dette grecque à 27,1 milliards, à la dette irlandaise à 6,8 milliards ; à la dette italienne à 83,5 milliards et, enfin à 3,2 milliards pour la portugaise.
Seule la BPCE (Banques Populaires-Caisses d’Epargne) affiche des expositions moins élevées, de 38,14 milliards d’euros au total, mais son résultat aux stress tests n’a été que de 6,8 %. 

Le risque de liquidité bancaire s’accroît donc en France. La défiance des marchés financiers à l’égard de la Société générale se traduira par une réticence des autres banques à se financer sur le marché
interbancaire où elles s’échangent leurs créances. 
Elles iront donc se financer auprès de la Banque centrale européenne, qui a d'autres chats à fouetter en ce moment, et/ou limiteront leurs prêts à l'économie. 





 





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