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mercredi, 28 mars 2012

Epargne sans frontière, un colloque précieux pour le financement de la lutte contre le changement climatique

Financement du changement climatique : quels enjeux pour les pays en développement ? Le colloque organisé la semaine dernière par l'ONG Epargne sans frontière était riche de pistes et d'enseignement.
Aux quelques esprits qui doutent encore du réchauffement climatique, le climatologue Jean Jouzel, du Commissariat à l'énergie atomique, a rappelé les phénomènes actuels du réchauffement : hausse du volume de la vapeur d'eau, qualifiée de « sans équivoque » et fonte des glaciers polaires et tempérés. « Ce sont les générations actuelles qui sont touchées et non pas les générations futures », a-t-il souligné.
Une phrase illustrée par la lutte que mène au Burkina Faso le projet GVAl-Sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest. Ablassé Bilgo, coordinateur du projet a expliqué les méthodes utilisées pour le reboisement de la région et expliqué les cadres institutionnels nécessaires à l'adéquation entre les financements et les besoins. 
Président de CDC Climat, Pierre Ducret a livré quelques réflexions face à l'insuffisance des « investissements climatiques », les flux de capitaux vers les pays en développement finançant les centrales à charbon autant que les énergies renouvelables.
D'abord, il a rappelé que les MDP ou Mécanismes de développement propre, d'un montant de 7 milliards de dollars à fin 2012, financent essentiellement les projets des pays émergents, Chine, Inde, Brésil... Ce n'est pas absurbe puisque ces pays concentrent les principales augmentations d'émissions de gaz à effet de serre. Cependant, l'expérience des MDP risque de tourner court : l'ensemble des crédits émis par les MPD en Europe y sature la capacité d'absorption d'échanges de carbone. Les marchés carbone du Japon et, bientôt d'Australie, sont insuffisants pour prendre le relais. Les pays émergents ont eux aussi un rôle à jouer a donc expliqué Pierre Ducret.
Il a également souligné la nécessité d'un prix de l'externalité du CO2. Peu incitative, la hausse actuelle des prix de l'énergie fossile provoque un effet pervers en rentabilisant les forages profonds ou l'exploitation des gaz de schiste et repousse, du même coup, la décarbonation de l'économie.
D'où l'appel du président de CDC Climat à une régulation financière intégrant le coût du risque climatique dans le cadre des règles prudentielles des banques et des assureurs. Et son idée d'une création à l'échelle mondiale d'une notation des dettes environnementales souveraines et des entreprises cotées.
Compte tenu des manquements dans la gouvernance mondiale, ces hypothèses de travail ne sont pas près d'être testées. A court terme, plus prometteuse paraît la campagne menée par Epargne sans frontière pour la diffusion au niveau international de la taxe sur les transactions financières.  

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