09081958

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 08 mai 2014

Derrière l'affaire Alstom, l'entrisme des gouvernements, puis l'affaire des sièges sociaux

Alstom veut donc vendre à General Electric sa division énergie qu'il est incapable de développer seul. Une triste affaire, classique dans le monde de l'entreprise mais, aussi, spécifiquement française. Si le groupe dirigé par Patrick Kron ne peut financer la croissance de sa branche, c'est aussi parce que son actionnaire principal, Bouygues, n'en a pas les ressources du fait de la guerre des prix qui sévit dans le domaine des télécoms. Mais comment Bouygues s'est-il trouvé actionnaire d'un équipementier électrique et ferroviaire ? Du fait d'un jeu de meccano : en 2006, l'Etat lui avait revendu, pour 2 milliards d’euros, sa participation de 21 %. Un choix judicieux pour les finances de l'Etat mais peu opportun d'un point de vue stratégique. Déjà, Bouygues n'avait pas les moyens financiers pour aider Alstom, encore fragile, à développer un métier très gourmand en capitaux.
Aujourd'hui, l'Etat, bien plus faible qu'il y a huit ans, cherche à empêcher un mariage qui, du point de vue industriel, se défend : General Electric, très implanté en France, a souvent répondu à des appels d'offre avec Alstom et ses activités énergétiques sont complémentaires de celles de ce dernier.
Malheureusement embourbé dans des a priori idéologiques, le gouvernement actuel s'oppose à ce rapprochement et pousse à une vente à Siemens. Il oublie dans le même temps qu'une telle « solution » créerait de la casse sociale à court terme et, à moyen terme, serait destructrice de valeur : les groupes français et allemands sont farouchement concurrents et leurs équipes commerciales portent chacune un lourd contentieux.
Arnaud Montebourg plaide que « les centres de décision sont un sujet fondamental ». En effet, en cas de succès de l'offre américaine, les activités seraient consolidées par General Electric aux Etats-Unis, même si les centres opérationnels resteraient en France.
Le ministre de l'économie et du redressement productif découvre par là-même un problème déjà ancien. Si l'on passe en revue les sièges sociaux des groupes du CAC 40, 4 d'entre eux ont déjà quitté la France, 2 s'apprêtent à le faire. Airbus a placé son siège à Amsterdam, ArcelorMittal à Luxembourg, Gemalto à Amsterdam, Solvay, repreneur du chimiste Rhodia, à Bruxelles. L'émigration se poursuivra dans les prochains mois, avec Publicis à Amsterdam, après sa fusion avec Omnicom, et Lafarge en Suisse après son mariage avec Hocim.
Plus discrètement, d'autres entreprises ont laissé leur siège en France mais déplacé leurs dirigeants ailleurs. La direction générale de Schneider se trouve aujourd'hui à Hong-Kong, les services de trésorerie et de communication financière de Total sont partis à Londres.
Le départ des sièges ou directions à l'étranger ne signifie pas seulement perte fiscale. Il y a plus grave : la perte durable de chiffre d'affaires en France pour les PME de services et cabinets d'avocats qui travaillaient pour ces centres de décision.
Les déboires d'Alstom sont révélateurs de la perte d'attractivité de la France. Celle-ci ne tient pas au succès à l'étranger des entreprises françaises mais bien à un manque de vision de la part de ses dirigeants.

si les sièges opérationnels de ces activités "mondiales" seront en France, l'ensemble devrait bien être consolidé aux Etats-Unis, ce qui
En savoir plus sur http://lexpansion.lexpress.fr/entreprises/alstom-le-match...

 

Arnaud Montebourg, "les centres de décision sont un sujet fondamental
En savoir plus sur http://lexpansion.lexpress.fr/entreprises/alstom-le-match...
Arnaud Montebourg, "les centres de décision sont un sujet fondamental
En savoir plus sur http://lexpansion.lexpress.fr/entreprises/alstom-le-match...
Arnaud Montebourg, "les centres de décision sont un sujet fondamental
En savoir plus sur http://lexpansion.lexpress.fr/entreprises/alstom-le-match...

Les commentaires sont fermés.