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lundi, 05 mai 2014

Déficit démocratique européen en gare du nord à Paris

Vendredi soir, une douzaine de jeunes hommes entrent Gare du nord à Paris. Ils prennent le train pour Amsterdam où ils enterreront la vie de garçon de l'un d'entre eux. Sur les quais, ils aperçoivent un Commissaire européen de nationalité française.
Déjà éméché, mon fils s'approche de lui, le salue et lui demande s'ils peuvent discuter. Amusé, le Commissaire acquiesce. En verve, le jeune homme se met alors à critiquer la politique économique menée par la Commission pour conclure sur un « je voterai Dupont-Aignan ! ». Méprisant, le Commissaire lui rétorque : « Ca ne sert à rien ! »
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Avouons, nous ne sommes pas habitués à une telle franchise de la part des politiques. Mais quelle vérité dans ce

« ça ne sert à rien ! ». Sur notre continent, celui où a été inventé l'exercice de la démocratie, où plus que partout ailleurs des hommes sont morts pour leur liberté, voter ne sert plus à rien.
Et il n'a pas tort notre bonhomme. Car il arrive en fin de mandat à la Commission. Quel Français le remplacera ? Sortira-t-il des urnes européennes ? Non, il sera nommé par le président de la République qui, dit-on, hésite entre deux noms : Pierre Moscovici mais son départ entraînerait probablement la fin de la majorité absolue à l'Assemblée nationale (une législative partielle dans sa circonscription se terminerait presque certainement par un sortant de l'UMP), ou Elisabeth Guigou.
Les élections européennes du 25 mai prochain s'annoncent comme celles de l'euro-scepticisme, un euro-scepticisme qui se traduira par la part élevée des abstentionnistes et par la montée des partis « extrêmes ». Comme notre bon Commissaire, médias et partis dominants stigmatisent ces derniers. Ils oublient un peu vite leur responsabilité.
Pourtant, l'histoire
européenne du début du XX°siècle nous a appris un fait essentiel : l'arrivée au pouvoir des communistes en Russie, des fascistes en Italie, des nazis en Allemagne n'a été possible qu'en raison des errements des dirigeants politiques de l'époque. Que ceux qui l'ont oublié relisent les mémoires de guerre 1919-1941 de Churchill ! Mais avec un verre de whisky à portée de main : il leur faudra faire passer la très désagréable impression de lire le temps présent...

 

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