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jeudi, 05 juin 2014

Lagarde ou Juncker à la Commission européenne ? Merkel décidera

Ils nous l'avaient promis-juré, nos partisans du gouvernement français de l'heure : voter pour eux, c'était la garantie d'avoir un socialiste à la tête de la Commission européenne. Le meilleur moyen d'infléchir la politique qu'ils jugeaient trop « libérale » de Bruxelles. Et les noms de circuler -Elisabeth Guigou ou Pierre Moscovici, ce serait forcément un Français. Et peu importe que des urnes françaises soit sorti en premier un parti anti-Union, ou que le gouvernement soit incapable de tenir ses engagements budgétaires ou de mener des réformes nécessaires.
Le retour à la réalité est cruel. C'est Angela Merkel qui décide du poste. Dans un premier temps, elle a joué la carte du luxembourgeois Juncker, comme elle vient de l'affirmer devant le Congrès catholique de Ratisbonne : « I will now lead all negotiations in the spirit that Jean-Claude Juncker should become president of the European commission. »
Après le médiocre Barroso, nous aurions donc le médiocre Juncker ? Pourquoi pas, il représente le PPE, parti victorieux des urnes européennes. Et puis, il a un autre mérite : l'hostilité des Britanniques à son égard.
Et c'est là que se déploie l'intelligence tactique de la chancelière allemande. Elle savait très bien que la candidature de Juncker est insupportable au Royaume-Uni et à la France. Elle a donc attendu quelques jours avant de laisser « fuiter » un autre nom, celui de Christine Lagarde, ancienne ministre de l'économie à Bercy et actuelle dirigeant du Fonds monétaire international.
Elle fait ainsi d'une pierre deux coups. D'une part, elle aura l'accord des deux grands pays qui s'opposent à l'Allemagne -Cameron est un admirateur de l'action de Lagarde au FMI, Hollande ne peut décemment s'opposer à la nomination d'une Française à la Commission. D'autre part, elle assoit aux yeux de tous les autres états de l'Union son rôle de « Chancelière de l'Europe ».
Peu importe le président de la Commission que choisira Angela Merkel. Preuve est faite depuis longtemps que le seul exclu que tolèrent les dirigeants européens, c'est la démocratie.

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