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jeudi, 25 juin 2015

L'actionnariat salarié contre les OPA hostiles

Et si le refus de Bouygues à l'offre de Numéricable-SFR sur sa filiale de téléphonie s'expliquait par la forte présence des salariés dans le capital de l'entreprise ?
Au départ familial puisque fondé par Francis Bouygues, le conglomérat du BTP et de téléphonie mobile a peu à peu ouvert son capital après son entrée en Bourse. La famille fondatrice détient aujourd'hui 20,9 % des actions, réunies au sein d'une holding, la SCDM. Elle n'est pas le «premier actionnaire » puisque les salariés, par le biais d'offres d'actions à prix préférentiel, ont vu leur part monter jusqu'à 23,31 % et, même, si l'on compte les droits de vote, à 30,55 %.
Près de la moitié des effectifs mondiaux de Bouygues sont actionnaires de leur société. Et ce sont eux, ou plutôt leurs représentants au conseils d'administration -4 sur 17- qui se sont montrés les plus virulents contre l'offre de Numéricable-SFR. Pour le syndicaliste Azzam Ahdab, le projet était « économiquement très dangereux » parce que son initiatieur Patrick Drahi « n'est pas endetté, il est surendetté ».
Ce n'est pas la première fois que les salariés de Bouygues se battent pour leur indépendance : en 1998 déjà, ils avaient repoussé l'offensive de Vincent Bolloré alors qu'ils ne détenaient que 6,5 % du capital à l'époque.
De telles attitudes se retrouvent dans d'autres sociétés, telle la Société générale qui, elle aussi, avait fait capoter l'offre de BNP-Paribas.

 

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