09081958

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 22 octobre 2009

Banques, une auto-régulation pour plus de profits

Pour les banques, la crise, c’est fini ! Elles en sont à l’origine mais, un an à peine après le déclenchement de la première grande dépression mondiale (celle de 1993 n’avait pas affecté tous les pays de la planète), elles sont capables de rembourser les avances et prêts consentis par le contribuable. Mieux encore, elles peuvent nourrir grassement leurs traders.

Dans ce blog, nous ne crierons pas avec les loups. Si des salariés profitent des bénéfices record qu’ils ont dégagés pour leur établissement, tant mieux ! Cela s’appelle le partage de la valeur ajoutée. Qui se souvient des propos de Nicolas Sarkozy appelant, en février dernier, à un partage par tiers de la richesse produite par les entreprises : 1/3 pour les salariés, 1/3 pour les actionnaires et le reste pour l’investissement ?

Ce qui est en cause ici, ce ne sont pas les salaires mirobolants de quelques financiers, c’est l’incapacité des pouvoirs politiques et économiques à modifier des comportements structurels catastrophiques. La crise du financement aux entreprises perdure. Confrontées au refus des banques de financer leurs investissements, les sociétés cotées, parmi les mieux gérées et les mieux contrôlées du tissu économique, se lancent dans la dette. Les émissions d’OCEANE (obligations convertibles échangeables en actions) se multiplient : Atos-Origin et Neopost ces seuls dix derniers jours.
Quant aux banques, elles se détournent encore plus de leur métier de financement de l’économie au profit de celui de la rotation des offres de transactions et de la cession de crédit d’abord, des services ensuite. Il est plus rentables pour elles de toucher des commissions sur des émissions d’obligations que de consentir des prêts à long terme… Non seulement ces services sont imposés aux entreprises et aux particuliers, massacrés de frais et de commissions opaques, mais, pire encore, ils imprègnent le tissu économique et biaisent la concurrence. On pense ici à la promotion immobilière, aux services informatiques ou à la location de flottes automobiles, contrôlées par les grands établissements financiers.

Cette distorsion de traitement entre agents économiques –entreprises de services ou d’industrie confrontées à une concurrence mondialisée d’une part, établissements financiers aidés massivement par l’Etat d’autre part- est inefficace. Elle est aussi dangereuse pour les grands équilibres, y compris sociaux ou politiques.

Quant aux promesses de régulation, elles n’engagent que ceux qui les font. N’oublions pas : depuis 30 ans, le monde a connu 4 grandes crises financières et monétaires : 1992, 1998, 2002 et 2008. A chaque fois, ces crises ont été produites par les régulations adoptées pour « régler » les erreurs précédentes : 1999, Bill Clinton signe la fin du Glass-Steegall Act qui imposait une stricte séparation entre banques d’investissement et de réseau ; 2004, la SEC (gendrarme de la bourse américaine) relâche les règles sur le capital net qui limitaient le niveau de la dette des banques d’investissement ; 2009 : encore rien de certain à part la création de mastodontes financiers…
Si les dirigeants politiques ferment les yeux, ce n’est pas par faiblesse, mais par capillarité idéologique. L’esprit embrumé des principes d’autorégulation du marché, ils n’osent imposer aux banques un changement de comportement. Leur imposer une nouvelle taxe ne suffit pas.

Pour assainir la situation, il faut revenir impérativement à la séparation entre banques d’investissement, banques de réseau et assurances. Celle que Roosevelt avait imposée après la crise de 1933 et qui avait perduré jusqu’au début des années 80.

Les commentaires sont fermés.