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jeudi, 04 février 2010

Dette grecque, dette américaine, même combat

Tandis que le sauvetage de la dette grecque souveraine (celle de l'Etat) focalise les attentions, la dette de l'Etat américain pourrait bien se retrouver sous pression. C'est que soulignait l'agence de notation des obligations Moody's mardi. Aujourd'hui, la dette souveraine des Etats-Unis bénéficie de la meilleure note, le fameux AAA (prononcer triple A). Cependant, Moody's n'exclut pas des « pressions » à long terme.

Ce réveil de l'agence connue, comme ses consors, pour son aveuglement, est intervenu après la présentation par le président Barack Obama du projet de budget pour l'exercice d'octobre 2010 à septembre 2011. Rappelons que la dette devrait atteindre 77 % du PIB américain en 2020, contre 64 % aujourd'hui, ce qui amènerait un doublement des intérêts, à 17,8 % des recettes fiscales contre 8,7 % aujourd'hui. Quant à la dette publique, elle s'élèverait dans dix ans, toujours selon les estimations de la Maison blanche, à 18 500 milliards de dollars.

Les Etats-Unis ont déjà connu des problèmes d'une ampleur presqu'égale, durant la première moitié de la décennie 80. Cependant, leur environnement était différent : l'écroulement du bloc de l'Est avait permis une décélération des dépenses militaires tandis que la puissance économique américaine semblait invincible. Aujourd'hui, les jeunes Américains  vont mourir et tuer en Afghanistan et en Irak, tandis que la Chine, à la fois premier fournisseur et premier créancier des Etats-Unis, refuse de se soumettre. En témoigne sa capacité à imposer au monde une monnaie dévaluée qui lui donne un avantage compétitif inégalé.

L'Empire américain vacille donc. Jamais une agence de notation, y compris au pire moment de la décennie 80, n'avait osé émettre des doutes sur la valeur de la dette fédérale : le budget de Barack Obama est « un premier pas, et non la solution, au problème de viabilité de la dette. (...) A moins que des mesures supplémentaires ne soient prises pour réduire le déficit budgétaire ou que l'économie ne rebondisse plus vigoureusement que prévu, le paysage des finances de l'Etat fédéral telles que présentées dans les projections pour la décennie à venir imposera à un certain point des pressions sur la note AAA. »

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