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lundi, 03 mai 2010

L'aide à la Grèce n'élimine pas le risque de contagion

Dimanche 2 mai, les ministres des Finances de la zone euro ont décidé d'aider la Grèce. Ils lui apporteront 80 milliiards d'euros sur 3 ans, dont 30 milliards cette année, à un taux moyen de 5 %. Le FMI prêtera 30 milliards, dont la moitié dès 2010. A ces 110 milliards d'euros s'ajoutent 10 milliards, bloqués dans un Fonds de stabilité financière destiné à soutenir, si besoin est, le secteur bancaire grec. La quote-part des 16 pays est calculée au proraa de leur participation à l'euro : 21 % pour la France et 28 % pour l'Allemagne, les 2 plus gros contributeurs.
De son côté, la Grèce devra réduire son déficit public de 13,6% du PIB en 2009 à 6,5% en 2012 et moins de 3% en 2014, par le biais d'économies portant sur 30 milliards d'euros sur trois ans. Concrètement, les deux mois de bonus des fonctionnaires sont supprimés et la TVA, déjà de 21 %, sera encore majorée d'un à deux points, tandis que l'âge minimal de la retraite sera repoussé à 60 ans.

Pour autant, l'effet de contagion demeure. D'abord, se pose la question de la qualification de la dette publique grecque. Selon l'agence de notation Standard & Poor's, celle-ci n'est plus « investment grade » et ne peut, donc, plus être éligible au refinancement de la Banque centrale européenne. Cette dernière pourrait cependant acheter elle-même des emprunts d'Etat de la zone euro, grecs mais aussi portugais et espagnols, pour endiguer  la montée de leurs rendements. Une telle décision serait un avertissement fort aux spéculateurs sur les dettes européennes mais, pour l'instant, elle est freinée par le ministre des finances allemand.
Ensuite vient le risque de contagion sur les banques et assureurs européens. Certaines d'entre eux, très engagés en Grèce, devront probablement prêter de l'argent à l'état grec : le Financial Times Deutschland avance les chiffres de 500 millions d'euros pour la Deutsche Bank, de 300 millions pour Allianz et de 200 millions pour Munich Re. En France, le Crédit agricole et la Société générale risquent eux aussi de devoir avancer de l'argent.
Enfin, les doutes créés par le retard pris à aider la Grèce ont semé le doute sur la solidité de l'Europe et donc limité les risques pour les investisseurs internationaux qui veulent attaquer tel ou tel Etat.

 

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