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lundi, 03 mai 2010

Du mensonge en Europe

Me voici de retour après une semaine au vert, le vrai vert, celui de la campagne, loin de l'auto-proclamé sauvetage de la Grèce, loin de l'échec programmé du Grenelle II de l'enviornnement. Un retour qui se fait dans la vie active, celle du travail réel et non virtuel. Le virtuel a été la marque des banques, il est aujourd'hui celui des Etats.
Les mésaventures grecques rappellent celle de l'Islande. Au départ, on trouve un aveuglement volontaire des institutions de contrôle. Rappelez-vous les déclarations, en février dernier, d'Arnold Schilder, ancien directeur de la surveillance à la banque centrale des Pays-Bas
. Cette dernière avait fait part à son homologue islandaise, le FME, de ses préoccupations à l'égard de la position dominante des trois grandes banques du pays.  « A chaque fois, l’organe de surveillance islandais a dit : Il n’y a aucun problème, tout va très bien. De quoi vous mêlez-vous ? Vous pouvez uniquement surveiller la liquidité de la banche néerlandaise. Alors faites-le et ne vous occupez pas du reste. » Quant à la Grèce, il est désormais acquis que les autorités européennes ont, elles aussi, fermé les yeux sur les statistiques mensongères de l'Etat grec lors de sa candidature à l'euro. A l'époque, le mot d'ordre était : « élargissons la zone monétaire, afin d'avoir de nouveaux marchés d'exportation ».
Puis vint l'heure de vérité : octobre 2008 pour l'Islande et la Hongrie, hiver 2009-2010 pour la Grèce. La première n'est pas membre de l'Union européenne mais la Hongrie oui. Cette dernière cependant dut, comme l'Islande hier et la Grèce aujourd'hui, appeler le FMI à son secours. L'Europe, hier comme aujourd'hui, afficha son incapacité à parler d'une voix.
Comment s'en étonner ? Gouvernements et élus ont refusé d'entendre leurs peuples hostiles à la Constitution européenne, une loi suprême qui faisait fi des distorsions fiscales et sociales entre Etat. Comment s'en étonner lorsque ces mêmes élites politiques ont accepté, à l'été 2009, que les députés d'Allemagne vident le traité de Lisbonne de sa substance après que sa Cour constitutionnelle ait déclaré ce dernier anti-démocratique ?

Depuis plusieurs années déjà, le mensonge est l'alpha et l'oméga de la vie politique en Europe. Ses effets sont dévastateurs. Sur le plan politique, ce poison provoque abstention, votes extrêmes et replis communautaires. Sur le plan économique, il entrave l'action publique, comme en témoignent les difficultés, en France notamment, à fixer des lignes directrices au développement d'une économie de l'innovation. Les demi-vérités et demi-mesures qui ont accompagné le premier Grenelle de l'environnement ont dégoûté les Français de tout ce qui a trait à l'environnement et aux économies d'énergie, pourtant vastes viviers de croissance future.
Ce pessimisme ambiant cache cependant la créativité de nombreux acteurs économiques, en France notamment. C'est notre plaisir d'en faire ici l'état.

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