lundi, 20 septembre 2010
Emissions de gaz à effet de serre : l'Union européenne mal partie pour 2020
3 X 20 en 2020 : c'est la formule magique de la politique d'efficacité énergétique adoptée par L'Union européenne en décembre 2008. Soit, d'ici dix ans réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre, porter à 20 % la part des énergies renouvelables dans le total produit et accroître de 20 % les gains d'efficacité énergétique. Le tout pour abaisser à 1 574 Mtep la consommation d'énergie dans l'Union d'ici 2020 et diminuer de 78 milliards d'euros par an la facture énergétique des consommateurs, soit une économie annuelle moyenne de 380 euros par foyer.
Cependant, la magie ne marche pas. Selon une étude menée par les cabinets Ecofys et l'institut Franhofer ISI, cet objectif ne sera pas atteint... sauf si l'UE triple l'impact de son efficacité énergétique.
Selon les calculs des analystes, 70 Mtep (million de tonnes équivalant pétrole) d'énergie ont déjà été économisés sous la contrainte de la crise économique. 115 autres Mtep proviendront des économies d'énergie qui ont été adoptées depuis 2006 par les Etats membres de l'Union, dont 20 d'énergies renouvelables. Il manquera donc 208 Mtep pour revenir au plancher des 1 574 Mtep de consommation.
Comment expliquer le retard pris ? pour des raisons juridiques essentiellement. Seuls les objectifs d'énergies renouvelables et de réduction d'émissions de CO 2 ont fait l'objet de directives, obligatoirement appliquées par les Etats membres. En revanche, l'efficacité énergétique n'a pas été soumise à des objectifs contraignants juridiquement, alors même qu'il s'agit là de la mesure la plus efficace pour diminuer les émissions de GES (gaz à effet de serre) et aussi la plus écologique puisqu'elle ne nécessite pas de construire de nouvelles capacités de production et de logistique. Le seul texte existant est la directive de 2006 sur l'efficacité énergétique dans les utilisations finales et les services énergétiques, un texte trop flou et donc peu efficace.
Un témoignage supplémentaire de l'inefficacité de l'Union européenne qui rabaisse, à défaut de la consommation énergétique, la politique avec un grand « P » au niveau des rodomontades.
06:26 Publié dans Les enjeux de l'énergie | Lien permanent | Commentaires (0)
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