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lundi, 04 avril 2011

Le développement durable ? rétrograde à la mode Libération

Pour  l'ouverture de la semaine durable, un « marronnier » journalistique désormais, le quotidien Libération s'est fendu, vendredi 1er avril, d'un dossier de six pages. Cinq entrées avaient été choisies par ses rédacteurs : transports, manger, maison, voyages, entreprises.

L'intérêt de ces pages était nul si ce n'est dans ce qu'elles révélaient du manque de réflexion de la sphère « écologique ». Que nous apprennent les rédacteurs ? à éteindre les lumières, à partager son véhicule pour voyager ou aller au travail, à prendre des douches plutôt que des bains ou à utiliser des meubles en bois ou des imprimantes recyclées... bref, des recettes de grand-mère.

La belle affaire ! C'est oublier que, dans l'expression « développement durable », il y a développement, un autre mot pour croissance, et durable, un adjectif qui sous-entend les notions de résistance et de perspective. 

Le développement, il passe par l'innovation technologique. Il peut s'agir d'un saut qualitatif à la mode schumpeterienne, c'est-à-dire l'apparition d'une technique ou d'une combinaison de technique bouleversant les rapports économiques et humains, tel Internet ; plus modestement, il peut aussi s'agir d'une modification des modes de production.

Dans le dossier de Libération, rien n'est dit des recherches en cours sur l'eau par exemple, dont il est espéré qu'elle soit un réservoir d'énergie dans le futur, ni même sur les captations d'énergies résiduelles ; rien n'est dit non plus des nouvelles procédures de management, de plus en plus soucieuses d'utilisation optimale des ressources.

Quant au caractère de « durabilité », il n'est même pas abordé. Pourtant, c'est sur lui que reposent les chances de créer une économie plus sûre et plus efficace. La durabilité, c'est d'abord celle des salariés, aujourd'hui aussi jetables qu'un briquet Bic. C'est aussi celle des systèmes de protection, assurances ou retraites : elle suppose que leurs administrateurs aient à leur disposition des outils de projection exacts, que ne peut fournir, par exemple, l'économie de marché.

Au total, Libération nous a fourni six pages de morale bien-pensante. Depuis une trentaine d'années déjà, les hommes politiques ont abandonné le terrain de la politique et de l'économie pour celui des interdictions -ne pas fumer, ne pas boire. Le quatrième pouvoir s'y met à son tour.

Uj

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