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lundi, 22 août 2011

Pourquoi les banques françaises seront encore attaquées

 

Les ventes massives d’actions de banques françaises ont un sens. Elles s’expliquent par la faiblesse intrinsèque de ces dernières, liées à leur exposition aux dettes souveraines européennes, grecques et italiennes notamment.

DES ATTAQUES A CARACTERE POLITIQUE

Cette faiblesse est cependant relative : en Europe, d’autres banques,  notamment en Allemagne, sont encore plus exposées (c’est-à-dire qu’elles détiennent dans leurs bilans des emprunts d’Etat) aux risques souverains. Par ailleurs, les établissements français sont protégés par la puissance de leurs activités de réseau, avec la clientèle particulière, plus riche dans notre pays qu’ailleurs en Europe, Italie exceptée.
Si les banques françaises sont plus attaquées que d’autres, c’est pour une raison éminemment politique.
En effet, leur siège se situe dans un des pays les plus endettés d’Europe. Et c’est justement celui-ci dont le gouvernement est le plus en pointe pour la défense de l’Union européenne et de la zone euro. En attaquant les banques françaises, c’est la politique européenne de l’état français qui est attaquée.
L’Union européenne, dont nous ne sommes pas un partisan dans la configuration actuelle, est en effet une puissance économique dont les intérêts, notamment dans le domaine de la protection de l’environnement, heurtent frontalement ceux des pays émergents et des Etats-Unis.
Par ailleurs, les dirigeants français sont les seuls à faire entendre une voix –un peu- divergente dans l’idéologie dominante de l’ouverture totale du commerce international sans considération des divergences monétaires et sociales.

DES RISQUES DE LIQUIDITE TOUJOURS PLUS GRANDS

Pour atteindre la santé d’une banque, la rumeur est très efficace. Faire courir le bruit d’une faillite, c’est sous-entendre que l’établissement ne pourra assumer ses remboursements. Or, les banques, chaque jour, se prêtent entre elles en fonction des crédits qu’elles accordent. C’est ce qu’on appelle le crédit interbancaire ; s’il vient à manquer, on se trouve dans en manque de liquidité.
Lorsque une banque est suspectée, les autres banques refusent de lui prêter sur le marché interbancaire. Cette position de repli a été initiée depuis un an, d’abord en Asie.
Les banques américaines s’y sont mises depuis un mois environ. Selon le Wallstreet Journal, la Réserve fédérale américaine (la Banque centrale des Etats-Unis) se serait ainsi inquiétée du niveau de liquidité des filiales américaines des banques européennes. Il aurait varié très brusquement ces derniers mois.

Que les rumeurs soient fondées ou qu’elles aient été directement à l’origine de ces variations, peu
importe : nous sommes en crise de liquidité.

Les banques de la zone euro, méfiantes les unes envers les autres, auraient ainsi déposé auprès de la Banque centrale européenne plus de 145 milliards de dépôts d’urgence le 15 août dernier. Rappelons qu’au plus fort de l’automne 2008, en pleine crise Lehman Brothers, les niveaux d’urgence se situaient autour de 200 milliards d’euros…
Autre signal inquiétant : la facilité en dollar de la BCE aurait été sollicitée par une banque européenne la semaine dernière…
L’hallali n’est pas encore sonné, mais la curée se rapproche.

 

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