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jeudi, 17 novembre 2011

La Financière de Champlain planche sur le solaire chinois

La Financière de Champlain, société de gestion spécialisée dans l'Investissement socialement responsable et le développement durable, fait le point sur le secteur du solaire en Chine.
Nous vous reportons ci-dessous le texte de l'article. 

Rebond du solaire chinois : faux départ ou vrai espoir pour 2012 ?

Les valeurs solaires chinoises ont fortement rebondi sur le mois d’octobre, rattrapant une partie de la sous-performance accumulée les mois précédents. S’agit-il d’un faux départ ou des prémices d’un rebond plus durable du secteur ?

Si certaines valeurs ont fortement progressé en octobre, il faut bien voir que ce rebond a été sélectif, l’indice Solex ne progressant pour sa part que de 3,5%. First Solar, par exemple, enregistre un recul de -20% suite à un profit warning. Mais dans un marché en pleine concentration, miné par la guerre des prix, les leaders technologiques tels que First Solar et les cost killers chinois seront les grands gagnants du mouvement de consolidation en cours.

Le rebond significatif des valeurs solaires chinoises en octobre s’inscrit dans un mouvement plus global de correction des excès baissiers des mois précédents. A titre d’exemple, Trinasolar a décroché de plus de 60% au total sur les mois d’août et de septembre avant de reprendre 32% sur octobre. La question qui se pose aujourd’hui est donc de savoir si ce potentiel de rebond est aujourd’hui épuisé ou non. La réponse est délicate, tant les marchés, et les valeurs à fort bêta en particulier, sont régies par des logiques de flux techniques souvent déconnectées des fondamentaux des sociétés. Pour justifier un mouvement de hausse plus durable sur le solaire, il faudrait une amélioration des fondamentaux. A l’heure actuelle, ces sociétés chinoises se valorisent près de 0,5 fois l’actif net ce qui n’est pas excessif. La conjonction de 3 nouveaux facteurs constitue aujourd’hui un terrain favorable à un assainissement du marché en 2012 :

1/ La baisse du prix du silicium (-20% sur octobre) alliée à la stabilisation du prix des panneaux (-4% sur le mois) concourt à une restaurationprogressivedesmarges pénalisées jusque là par un effet de ciseaux (hausse du prix de revient et baisse du prix de vente);

2/ L’évolution de la demande (+15% en Allemagne sur octobre) qui présente moins d’à- coups qu’en 2010 avec les baisses de tarifs massives (proportionnelles aux baisses de prix) annoncées à l’époque par les états.

On estime que la demande devrait progresser de 20% en 2012 et les baisses de tarifs programmées (15% en Allemagne) sont déjà dans les cours. Les bonnes surprises pourraient venir des Etats-Unis et de La Chine. L’Inde vient quant à elle d’annoncer un plan d’investissement de 7,3 Md $ dans les énergies renouvelables dont 2,5 Md $ pour le solaire.

3/ Le dégonflement des surcapacités : c’est le point critique sur 2012 ! Du côté de l’offre, les principaux producteurs, comme le chinois LDK, continuent à alimenter les surcapacités. Mais la multiplication des faillites d’entreprises constituentunfacteurderéduction « naturelle» des capacités de production. Des ajustements entre l’offre (qui continue à augmenter) et la demande (qui progresse) dépendra la bonne santé du secteur en 2012. Anticipant une poursuite de la baisse des prix des panneaux, les développeurs de projets solaires ont sciemment gelé leurs investissements, déjà freinés par le retour des problèmes de financement. La stabilisation du prix des panneaux, si elle se confirme, pourrait constituer un clignotant favorable.

Sans pouvoir miser sur un redémarrage de grande ampleur des projets d’investissement, on peut donc raisonnablement anticiper une amélioration des bénéfices sur l’exercice 2012 pour les acteurs qui bénéficient du meilleur pricing power. Les marchés ayant tendance à anticiper, la confirmation de l’un ou l’autre de ces facteurs positifs pourrait être l’occasion de revoir à la hausse les objectifs de valorisation, provoquant, dans la foulée, une hausse brutale des cours. Sans pouvoir donner de timing, il semble probable qu’il faudra compter avec le secteur solaire en 2012 !

De la même manière, les valeurs industrielles, massacrées ces derniers mois, en raison des craintes de ralentissement économique ont tiré la performance des indices en octobre. Si les infrastructures en ont bien profité, le secteur des déchets reste à la traîne, pourquoi ?

Comme nous l’anticipions, le secteur des infrastructures  (30%de Performance Environnement) a profité du rebond des cycliques en octobre pour rattraper une partie, seulement, du retard accumulé. Prysmian s’apprécie de 10%, Unicore de 13% et Faiveley de 10% soit davantage que le CAC 40. Nous pensons que ce momentum devrait se poursuivre sur les prochains mois en raison de la solidité des résultats publiés par ces sociétés et de leur exposition aux pays émergents qui tirent la demande. Par ailleurs, des acteurs comme Prysmian avec le câble sous-marin off shore et Schneider dans l’efficience ont su se diversifier vers des activités moins liées aux cycles économiques. Ce n’est pas le cas pour le secteur des déchets. S’il s’agit d’entreprises de qualité, elles souffrent de leur exposition au marché européen où la demande industrielle faiblit. Séché cède ainsi 12% sur la période, Véolia 7%. Les acteurs du recyclage, en revanche, pourraient bénéficier d’une remontée du cours des matières premières.

Parmi les valeurs industrielles, les turbiniers éolien, qui ont créé la surprise en octobre (+9,5% pour l’indice éolien), pourraient à nouveau réserver de bonnes surprises en 2012 après la pagaille semée par le profit warning inattendu de Vestas sur la fin du mois. En effet, la visibilité sur le secteur reste meilleure que dans le solaire avec une progression plus tangible, même si elle reste modeste, des capacités installées aux Etats Unis(6à7GWen2011vs5GWen2010et10 GW en 2009) et dans les pays émergents.

La fin de l’année est souvent marquée par un « rallye boursier ». Dans ce contexte, selon vous, quel type de valeurs devrait avoir la faveur des marchés ? Peut-on miser sur une poursuite du rebond technique et si oui jusqu’à quel niveau ?

Nous ne croyons pas en un rebond durable du marché, les conditions n’étant pas réunies pour un redémarrage de la croissance sur des bases saines.

En revanche, après avoir atteint en septembre dernier ses plus bas depuis mars 2009, nous pensons que le marché pourrait encore s’apprécier de quelques 10% d’ici la fin de l’année pour atteindre les 3400 points. De nombreuses sociétés n’ont pas encore bénéficié d’un effet de rattrapage. C’est le cas des petites et moyennes valeurs en particulier. Au delà, les valeurs les plus volatiles, et restées à la traine de la reprise boursière, pourraient être plus recherchées lorsque les valeurs traditionnelles auront épuisé leur potentiel de hausse. Cela pourrait profiter notamment au secteur solaire, ou encore aux biotechnologies que nous détenons dans notre fonds Performance Vitae. D’un autre coté, les cycliques devraient, elles aussi, continuer leur rattrapage. Dans le contexte actuel, il n’y a malheureusement pas d’actif miracle en bourse.

Si notre vision reste portée vers les actifs de long terme, il existe de nombreuses opportunités à saisir d’ici la fin de l’année. L’évolution des marchés boursiers continuera à être dictée par l’actualité macro-économique, mais l’identification des anomalies de marché passera par un retour aux fondamentaux : d’un marché de flux à une logique de stock picking où les convictions peuvent (encore et toujours !) faire la différence. Les multiples de transactions sur lesquels ont été réalisées les dernières OPA (Sucrière de Pithiviers par exemple...) montrent que le divorce entre valorisation boursière et économie réelle est consommé.

Sauf à vouloir faire sortir de la côte toute les sociétés, ce gap devra être comblé, au nom de l’efficience des marchés....



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