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mercredi, 16 mai 2012

Remodeler les banques pour sauver la croissance

François Hollande et Angela Merkel ont donc fait connaissance. Si les asperges étaient au menu, la question de la croissance aussi.


La zone euro va très mal, on le savait. Les chiffres de la croissance du PIB aiu 31 mars sont très mauvais. Derrière une stagnation générale, se cache une grande disparité. L'Allemagne a connu une hausse de 0,5 % de son PIB (après une baisse de 0,2 % au dernier trimestre 2011), tandis que le PIB était stable en France et que l'Italie s'enfonçait dans la récession : après deux trimestres de baisse, son PIB a encore reculé, de 0,8 %. L'Espagne semble sauver la face avec un repli de 0,3 % de son PIB mais l'explosion du chômage qui touche un quart (24,1 %) de sa population active est catastrophique.
Apparemment, les moyens de relancer l'économie sont quasi inexistants. La relance par la Banque centrale européenne qui prêterait aux Etats membres est exclue, tant par la France que la Hollande. Une telle mesure est exclue par son mandat, contrairement à ce qui se passe aux Etats-Unis.
La mutualisation des dettes est rejetée totalement par l'Allemagne. De toute façon, on voit mal comment les peuples européens accepteraient encore de prêter aux Etats en difficulté, la situation grecque suscitant déjà beaucoup de colère chez les contribuables des autres Etats.
Quant à la relance keyneisienne, chère à Françosi Hollande -elle consiste à faire financer par la dette publique une politique d'investissements- elle est inappliquable aujourd'hui compte tenu du niveau de la dette.

L'urgence en revanche est de donner aux banques les moyens de prêter aux entreprises. En Espagne comme en Italie, en Irlande ou en Belgique, mais aussi en Allemagne, les banques sont dans une situation bilancielle très déséquilibrée.
Or, les politiques européennes en la matière ne vont pas dans le bon sens. Celui-ci voudrait que les établissements séparent les activités de banque domestique (liées aux particuliers) des activités d'investissement (crédits aux entreprises mais aussi spéculation sur l'argent virtuel). Cette séparation n'est pas une utopie : elle avait été adoptée par Roosevelt après la crise de 1929 et a perduré jusqu'au début des années 80. Une période de cinquante ans durant laquelle aucune crise financière n'a été enregistrée...
Cependant, ici comme aux Etats-Unis, les politiques n'ont pu imposer cette séparation des activités bancaires, par manque de volonté face à un lobby certes puissant. Au contraire, les décisions européennes vont dans le sens d'une réglementation toujours plus tatillonne et entravante dans le cadre de « Bâle III».
Le conseil ECOFIN tenu hier a validé l'adoption de ce corpus réglementaire qui met les banques européennes dans une situation de distorsion de concurrence par raport à leurs homologues chinoises ou américaines.

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