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mardi, 11 décembre 2012

Etude édifiante de Proxinvest sur la rémunération des dirigeants français

La société de conseil en vote aux assemblées générales vient de publier son quatorzième rapport sur les rémunérations touchées en 2011 par les dirigeants des 120 plus grandes sociétés cotées.
Comme d'habitude, les conseils d'administration ont accepté une hausse des gains des dirigeants, de 4 % en 2011, contre 33 % l'année précédente. Cette augmentation doit être mise en rapport avec l'évolution des bénéfices cumulés, en recul de 10 % pour le CAC 40.
Pour les dirigeants du CAC 40, la rémunération moyenne atteint le chiffre de 4,246 millions d'euros. Pour les dirigeants du SBF 80 (les 80 sociétés suivant celles du CAC dans l'indice SBF 120), la rémunération se situe à 2,03 millions d'euros en moyenne.
Les rémunérations moyenne dans le CAC 40 se décomposent en rémunération fixe pour 24 %, soit 1 million d'euros en moyenne, en variable annuel pour 32%, en actions gratuites pour 16%, en autres avantages pour 16% également et pour 12% en options. La part du fixe dans les rémunérations n'a cessé de s'accroître ces sept dernières années, au détriment notamment des options d'actions, de plus en plus remplacées par des octrois d'actions gratuites. 

Le diable se cachant dans les détails, il faut souligner cinq points, certains obscurs mais très rentables pour les dirigeants :
- les différés de versements d'espèces indexés sur les cours de l'action, qui restent hors de contrôle de l’assemblée générale des actionnaire ;
- les bonus versés à des dirigeants malgré la contre-performance actionnariale, notamment ceux de Carrefour, GDF Suez ou Scor ;
- la conditionnalité des rémunérations variables : 16 % d'entre elles seulement reposent sur des conditions de performance supérieures à trois ans ;
- le niveau très élevé et l'absence de contrôle des rémunérations des présidents non opérationnels ;
- les retraites chapeau, très lourdes pour les entreprises et totalement opaques.
L'étude de Proxinvest souligne que 14 dirigeants sur 40 jouissent de rémunérations supérieures au plafond qu'elle recommande de 240 fois le SMIC, soit 4,6 millions d'euros. Il s'agit de Maurice Lévy de Publicis, de Carlos Ghosn chez Renault, de Bernard Charlès chez Dassault Systèmes, de Bernard Arnault chez LVMH, de Jean-Paul Agon chez L’Oréal, de Christopher Viehbacher chez Sanofi-Aventis, de Frank Riboud chez Danone, de Daniel Julien chez Teleperformance, de Denis Kessler chez la SCOR, d'Olivier Piou chez Gemalto, de Gerard Mestrallet chez GDF-Suez, de Jean-Pascal Tricoire chez Schneider Electric, de Thierry Pilenko chez Technip et, enfin, d'Henri de Castries chez AXA.
Face aux excès, Pierre-Henri Leroy, dirigeant-fondateur de Proxinvest, continue à promouvoir la responsabilisation des administrateurs et la souveraineté de l'assemblée des actionnaires. Ce qui ressemble un peu à des voeux pieux compte tenu des pratiques consanguines du capitalisme français,
« verrouillé » par les grands corps administratifs ou issus des grandes écoles.
Plus concrètement, le cabinet modifiera sa politique de vote en 2013 sur deux points concernant les indemnités de départ :
- plafonnement à un an de rémunération salariale,
- octroi limité à « la seule hypothèse d’un changement de contrôle ».
Par ailleurs, Proxinvest exige que soit communiqué le coût annuel individuel des régimes de retraite chapeau (retraites complémentaires versées aux dirigeants). Il demande aussi que « la rente annuelle additionnelle soit désormais plafonnée pour tous à 300 000 euros ». Enfin, Proxinvet invite à « plafonner à 300% du fixe les rémunérations variables ».

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