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lundi, 13 mai 2013

Du solaire aux télécoms, la guerre commerciale sino-européenne

Enfin ! Près de deux ans après les Etats-Unis, l'Europe va se protéger des importations des panneaux solaires chinois.
A partir du 6 juin prochain, elles seront taxées à hauteur de 47 % en moyenne, avec une amplitude allant de 37 à 68 %.
Il s'agit là d'une bataille commerciale de taille, les importations chinoises étant évaluées à 21 milliards d’euros.
L'Union a-t-elle des chances de la gagner ?
Malheureusement, je ne le pense pas.
D'abord, il est trop tard : la Chine a déjà presque réduit à néant les capacités productives en Europe où elle exporte 80 % de ses productions. Ensuite, le passé nous a appris la faiblesse de l'Europe. Souvenez-vous de la taxe carbone aérienne sur les vols intercontinentaux. La Chine ayant menacé de geler ses commandes d'Airbus, la Commission a fait marche arrière en repoussant l'éventualité de la taxe à l'automne 2013... La Commission ayant besoin de l'aval des 27 membres de l'Union, il y a au moins 1 chance sur 27 que les taxes solaires ne passent pas.
Par ailleurs, comme nous l'expliquions le 12 février dernier, la Chine elle-même souffre de surproduction. La clientèle européenne est indispensable à la survie de ses propres entreprises et l'on peut être certain de sa riposte.

Celle-ci a déà commencé. Au moment où l'Union informait de sa volonté de taxer le solaire chinois, la Chine informait de son côté qu'elle allait lancer une procédure anti-dumping contre les fabricants européens de tubes sans soudure, dont le numéro un mondial est le français Vallourec. Cela peut faire sourire mais la Chine est le troisième consommateur mondial de ces tubes, indispensables au transport du gaz et autres liquides...
Enfin, derrière les industries renouvelables ou d'équipements, se profile un dernier dossier, bien plus sensible, celui des équipementiers télécoms. Huawei et ZTE sont dans le collimateur de la Commission qui les soupçonne de pratiques anti-concurrentielles. Celà, c'est la version officielle. Officieusement, ces deux groupes serviraient à l'espionnage industriel et politique chinois. C'est pour cette raison que ZTE par exemple est interdit sur le territoire des Etats-Unis.
Ici aussi, il est peu probable que l'Europe soit capable d'agir. Ne serait-ce que parce que les éuipementiers européens, Alcatel ou Nokia, refusent de collaborer avec elle de peur de rétorsions...

 

 

 

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