vendredi, 19 juillet 2013
La France sauveur du monde ? non, seulement Air France
Selon notre confrère Les Echos, la taxe Chirac, qui a coûté 65 millions d'euros à Air France-KLM en 2012 lui en coûtera plus de 70 millions dès 2014.
Le gouvernement actuel a en effet décidé de relever cet impôt, qui date de 2006 et finance la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme dans les pays pauvres. Prélevé auprès de toutes les compagnies au départ de France, il s'élève à 1 euro par trajet sur un vol intra-européen en classe économique et jusqu'à 40 euros en classe affaires sur un vol international.
Le hic de cette taxe, dont l'objectif en soi est louable, est qu'elle n'a été adoptée que par l'Etat français. Et si des avions de compagnies étrangères atterrissent et décollent en France, ils sont moins nombreux que ceux de la compagnie nationale. L’an dernier, Air France-KLM a donc supporté le tiers du montant de la taxe Chirac. Si la hausse annoncée par François Hollande, sans doute supérieure à 10 %, est confirmée, il semblerait que Air France-KLM aura versé, en cumulé, un demi-milliard d'euros depuis 2006.
La compagnie est d'autant plus pénalisée que sa stratégie de développement est fondée sur les vols long-courriers, les plus lourdement taxés.
Cette distorsion de concurrence par rapport à British Airways et Lufthansa, dont la contribution serait dix fois moins élevée, est d'autant plus pénalisante que Air France doit présenter un plan social cet automne. Selon le Commissariat général à la stratégie et à la prospective, « pour afficher un prix net du billet égal à celui de ses deux grands concurrents, Air France-KLM est contraint à un effort annuel supplémentaire de 50 millions d'euros (sur la base des chiffres de 2009), soit le prix catalogue d'un Airbus A318 ».
Et encore les rapporteurs ne s'attardent-ils pas sur les conséquences pour Aéroports de Paris de cette taxe qui incite les compagnies étrangères à choisir d'autres « hubs », tel celui de Francfort ou de Heathrow.
La politique de gribouille, ça revient toujours très cher...
19:13 Publié dans Les entreprises qui reculent | Lien permanent | Commentaires (0)
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