mercredi, 15 janvier 2014
François Hollande et le mal français
Un déficit public supérieur à 4 % en 2013, à ramener impérativement (c'est l'ordre de la Commission européenne) à 3 % l'an prochain, des dépenses publiques à 57 % du PIB contre 45 % en Allemagne, pour un service rendu peu efficace, notamment en terme d'éducation, une génération sacrifiée par un chômage de 25,6 % « pour » les jeunes : la France ne peut continuer en l'état. D'où le pseudo-virage libéral affiché hier par le président français. Il en réjouirait certains, en attristerait d'autres. Malheureusement, la question ne se résume pas à des postures, elle se pose en actes. Sur le passé des deux dernières années, le constat est un échec indéniable.
Les mesures annoncées hier sont-elles adéquates ? Elles vont dans le bon sens, notamment l'allègement des charges sur les salaires, mais nous ne le pensons pas.
Pour trois raisons.
D'abord, le diable se tapit à la fois dans l'application et dans les détails. La première dépendra de multiples comités Théodule où seront logés les amis et/ou futurs alliés, type comité consultatif d'éthique, conseils stratégique de la dépense publique ou conférence sociale... Quant aux détails, il s'agit des rapports de force entre syndicats patronaux et salariaux qui impacteront forcément les mesures concrètes. On se rappelle que le CICE ou Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi a été si compliqué que ses effets ont été nuls pour l'instant. Le gouvernement sera-t-il capable d'imposer 25 milliards de baisse des dépenses publiques ?
Ensuite, le total des efforts attendus des mesures annoncées n'est pas de 30 milliards d'euros comme affirmé mais d'une dizaine, en raison de l'abandon du CICE.
Enfin et surtout, le président est resté très flou sur la transition énergétique et la fiscalité. Proposer une entreprise franco-allemande sur ce sujet, c'est ouvrir des négociations en se positionnant dès le départ comme demandeur et non égal. La réponse est pour l'instant attentiste. On en saura plus le 19 février prochain, lors de la prochaine réunion franco-allemande...
08:46 Publié dans La finance, vous pigez ? | Lien permanent | Commentaires (0)
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