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De l'impact du nucléaire japonais sur les factures d'électricité françaises
C’est sorti dans les Echos : EDF demande au gouvernement une hausse des factures d’électricité de 28 % à 37 % d’ici à 2015, pour les particuliers.
Une requête à mettre en liaison avec les conséquences de l‘accident nucléaire au Japon. La Commission européenne veut en effet des « stress tests » pour toutes les centrales nucléaires européennes, ce qui induit des coûts, à court terme pour les évaluations elles-mêmes, et à long terme pour les modernisations des établissements.
Au-delà de cette réaction à l’actualité, il faut y voir aussi la lutte engagée entre l’opérateur historique et ses concurrents, notamment GDF-Suez, sur fond de la directive européenne transformée en France en loi NOME (voir nos billets précédents). On se rappelle que le rapport Champsaur proposait un prix de départ de l’ARENH (accès régulé à l’électricité nucléaire historique) de 39 euros par mégawattheure, alors que EDF estimait le MWH à 46 euros. Ce prix intègre le coût des réseaux, les taxes, notamment la CSPE de financement des énergies renouvelables, et le coût de l’énergie.
Dans le contexte actuel, il est probable que EDF obtiendra partiellement raison. Le gouvernement devrait décider du prix de l’ARENH au début du mois prochain mais l’adoption de la loi NOME sera certainement reculée jusqu’à l’été.
mercredi, 23 mars 2011 | Lien permanent
EDF a gagné : le prix de l’ARENH sera de 40 MWH
EDF a eu gain de cause. Agissant dans le cadre de la loi NOME qui oblige l'électricien à vendre le quart de sa sa production à ses concurrents (voir nos billets précédents), le gouvernement a décidé que le prix de vente sera fixé à 40 euro le mégawatt/heure au 1er juillet, puis, à compter du 1er janvier 2012, de 42 euros par MWh. En outre, le ministre Eric Besson a tranché en faveur d'une convergence entre les tarifs réglementés et le prix de l'Arenh (Accès régulé au nucléaire historique ») à partir de 2015.
On est loin des 35 euros le MWh demandé par GDF Suez, qui correspondent aux prix réglementés actuels, et au-dessus des 39 euros
recommandés par la commission Champsaur.
Si, pour les consommateurs, la note d'électricité va encore augmenter, cette mesure est conforme à la réalité économique. Les centrales
nucléaires devront être révisées et ce coût d'entretien doit être répercuté sur les prix de vente. Faute de quoi, le risque que l'opérateur
historique rabote les investissements de sécurité s'accroîtrait.
mardi, 19 avril 2011 | Lien permanent | Commentaires (1)
La tarification de Gribouille du nucléaire français
La CRE, l'ARENH, la NOME, le TarTam, ça vous dit quelque chose ? De ces acronymes barbares dépendront nos factures d'électricité dans les prochaines années. Et la complexité de la fixation des tarifs d'énergie nucléaire souligne combien les politiques de « dérégulation et de transparence » de l'énergie créent plus d'opacité et de problèmes que naguère.
Avant d'examiner les débats en cours, quelques définitions s'imposent.
Présidée par Philippe de Ladoucette, la CRE ou Commission de régulation de l'énergie a pour mission la surveillance des marchés de l'électricité et du gaz naturel, au bénéfice du consommateur.
La loi NOME ou Nouvelle organisation du marché de l'électricité » a été adoptée le 25 novembre dernier. Symptomatique de l'idéologie ambiante de libre marché abâtardi, elle oblige EDF à vendre au plus un quart de sa production d'électricité nucléaire à ses concurrents, à un prix qui, au départ, sera fixé par le gouvernement, en mars prochain, avant de l'être par la CRE, à partir de 2015.
L'ARENH ou Accès régulé à l'électricité nucléaire historique est une nouvelle notion, introduite par la loi NOME. Il signifie le libre accès à la capacité de production nucléaire d'EDF. L'ARENH a un prix qui sera fixé par le gouvernement d'ici moins de deux mois.
Le Tartam ou tarif réglementé transitoire d'ajustement du marché est le tarif de gros réglementé auquel EDF vend son électricité nucléaire. Il est aujourd'hui de 30,9 euros par mégawattheure, soit 20 % supérieur au coût d'exploitation des centrales par EDF.
Alors, que se passe-t-il ?
Hier mercredi, Philippe de Ladoucette, président de la CRE était auditionné par les élus de l'Assemblée et du Sénat qui devaient décider de sa reconduction, ou non, à la tête de la CRE. L'occasion pour lui de donner des précisions sur les prix anticipés de l'ARENH. Le premier de ces prix sera fixé par le gouvernement, en fonction du tarif actuel du TarTam payé par certains industriels aujourd'hui. Ensuite, le prix dépendra du coût économique du parc nucléaire d'EDF.
Comment sera calculé ce coût économique de la production d'électricité nucléaire ? En fonction d'une formule encore inconnue, elle aussi fixée par décret le mois prochain, en fonction de la proposition de la Commission Champsaur, attendue pour les prochaines semaines. Présidée par Paul Champsaur, haut fonctionnaire, et composée de plusieurs élus de la Nation, elle a été créée par Jean-Louis Borloo en 2008, sous l'insistance de la Commission européenne qui trouvait que le marché de l'énergie français manquait de concurrence.
La formule du prix de départ de l'ARENH qui sera donc fixé par le ministère d'Eric Besson, aura un impact décisif sur l'évolution future des prix de l'électricité en France. Le critère de la valorisation du parc nucléaire d'EDF est le plus polémique. Le groupe dirigé par Henri Proglio retient une évaluation fixée sur la valeur économique du parc, soit plus de 80 milliards d'euros, alors que ses concurrents retiennent sa valeur d'actif net, soit quelques 15 milliards d'euros.
De ces deux estimations contraires, qui font penser aux comptages des manif, on arriv à un prix de départ de l'ARENH compris entre 46 et 38, voire 35, euros le mégawattheure. Le prix de 35 euros correspondant au tarif bleu des particuliers...
Quelle que soit la décision retenue, une certitude absolue se dégage : les tarifs de l'électricité augmenteront fortement à partir de 2015.
Vive la concurrence à l'européenne !
jeudi, 03 février 2011 | Lien permanent | Commentaires (1)
EDF : vers un prix de l’ARENH à 40 MWH ?
Selon le quotidien Les Echos, le gouvernement donnerait son aval à un prix de l’ARENH à 40 mégawatts heure. Ce prix est celui auquel EDF sera contraint de vendre, à partir de 2015, à ses concurrents l’électricité tirée de ses centrales nucléaires (voir notre blog du mars).Il serait très légèrement supérieur à celui préconisé par la commission Champsaur, attendu pour la semaine prochaine. Il est supérieur à celui de 35 euros le MWH demandé par GDF-Suez, inférieur à celui de 42-43 euros souhaité par EDF et très inférieur à celui induit par les investissements de sécurité nécessaires pour sécuriser encore plus les centrales nucléaires européennes. Par exemple, le renforcement de ‘enceinte des piscines de combustible de l’EPR de Flamanville.Si l’on estime à près de 10 milliards d’euros pour les dix années prochaines, le coût des investissements supplémentaires, le prix de l’ARENH devrait donc être fixé à 45 euros le MWH… Quant à GDF Suez, son bénéfice ne souffre pas de l’incertitude sur les perspectives de ses tarifs de vente de gaz. Actuellement, ces derniers sont indexés pour 10 % sur l’évolution des prix de marché, alors qu’il achète sa matière première par le biais de contrats long terme relativement peu indexés sur les cours du pétrole.La libéralisation des marchés de l’énergie comme la loi NOME (Nouvelle organisation du marché de l’électricité), issues de l’application d’une directive européenne, n’en finissent pas de provoquer des dégâts.
lundi, 04 avril 2011 | Lien permanent | Commentaires (1)
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