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jeudi, 03 décembre 2009

Comment la Grèce a échappé à la faillite

Si Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, l'affirme, alors c'est vrai, la Grèce « n'est pas et ne sera pas en état de faillite ».
Le sauvetage d'un des pays les plus anciens de la zone euro ne fait pas les gros titres ce matin. Malgré son Parthénon et ses îles, la Grèce est moins glamour que Dubaï et ses tours de Babel.
Que se passe-t-il en Grèce ? Depuis deux mois, les obligations de l'Etat grec chutent sur les marchés boursiers. Concrètement, l'écart de rendement entre les emprunts d'Etat allemands et grecs atteint aujourd'hui 200 points de base : pour trouver un acheteur, l'Etat grec doit lui offrir une rémunération supérieure à celle des autres Etats de la zone.
Les investisseurs se méfient, à juste titre, d'un pays dont la dette atteint 113 % du PIB et le déficit 12,7 % de ce même PIB. Déjà impressionnants, ces ratios seront dépassés l'an prochain : pour rembourser sa dette existante, l'Etat devra émettre près de 45 milliards d'euros en 2010, soit ... 19 % de son PIB, et presque 60 milliards en 2011, soit ... 25 %.

Normalement, la solidarité financière entre Etats membres de l'Union européenne et monétaire n'a pas prévue par les traités de la zone euro. Dans l'esprit de ces derniers, elle en était même bannie, chaque Etat s'étant engagé à l'orthodoxie financière. Dans la pratique, la violence de la crise actuelle impose un changement des comportements. Ainsi que l'a reconnu, lundi 1er décembre, le Commissaire européen aux affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia, « les problèmes de la Grèce sont les problèmes de la zone euro ».
Réunis mercredi 2 décembre à Bruxelles, les ministres des finances de l'Union se sont donc engagés à apporter leur aide à l'Etat, sous des formes que précisera peut-être aujourd'hui l'EcoFin.

En échange, le nouveau gouvernement -socialiste- s'est engagé sur un budget de rigueur pour 2010 de rigueur visant à ramener à 9,1 % le déficit du PIB en 2010. Il devra, aussi, engager des réformes structurelles, notamment pour les régimes de retraites. En d'autres termes, la Grèce sera encore en récession dans les 2 à 3 prochaines années au moins. Sera-ce tenable dans un pays où la jeunesse s'est violemment révoltée il y a un an ? Où la fragilité du système bancaire grec, largement refinancé par la Banque centrale européenne, lui interdit toute politique de crédit active à l'économie ? Où, surtout, la classe politique a pris de vieilles habitudes de mensonge sur la situation réelle de l'Etat ?
La Grèce et non plus la Turquie est le malade de l'Europe. Et son virus est l'un des plus contagieux qui soit.

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