lundi, 30 mai 2011
L'Allemagne sortira du nucléaire dès 2022, la Suisse un peu plus tard
Le gouvernement allemand dirigé par Angela Merkel a décidé, de façon « irréversible » selon l'adjectif employé par le ministre de l'Environnement Norbert Röttgen, de mettre hors service d'ici 2022 les 17 réacteurs allemands qui assurent 22 % des besoins en électricité du pays.
Il s'agit d'un retournement total de la position allemande, dû à la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon, en mars dernier. Rappelons que, à la fin 2010, les députés allemands avait voté un prolongement de 12 ans de la durée légale d'exploitation des réacteurs en fonctionnement dans le pays.
Cette mesure, très populaire, ne règle pas tous les problèmes énergétiques en Allemagne. D'abord, l'énergie provient majoritairement de centrales à charbon, très polluantes en termes de rejet de gaz à effet de serre. Ensuite, les risques de pénurie sont élevés en hiver. Enfin, il faudra négocier avec les producteurs allemands EnBW, E.ON, RWE et Vattenfall sur qui a été maintenue la taxe sur le combustible nucléaire, adoptée en échange de l'allongement de la durée d'exploitation des réacteurs... De son côté, le Parlement suisse débattra dans les prochains jours du non remplacement des 5 centrales nucléaires actuelles, dont l'arrêt s'échelonnera entre 2019 et 2034. En mars dernier, le gouvernement fédéral avait déjà gelé les procédures d'autorisation de 3 nouveaux réacteurs en 2012. Son argument ? l'énergie d'origine nucléaire va perdre « ses avantages concurrentiels sur le long terme par rapport aux énergies renouvelables », du fait du durcissement des normes de sécurité.
Bien que la Suisse tire 40 % de son électricité du nucléaire, il est très probable que les élus votent la fin du nucléaire.
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