lundi, 30 mai 2011
Les greenpalms, ou le détournement d'une bonne idée
L'huile de palme, peu la connaissent. Elle est pourtant présente dans un produit alimentaire élaboré sur deux. Obtenue à 85 % à partir des plantations malaisiennes et indonésiennes, son exploitation est accusée de provoquer de graves dommages environnementaux, en terme de déforestation notamment.
Aussi, en septembre 2008, les utilisateurs d'huile de palme se sont-ils réunis au sein de la RSPO ou Roundtable on sustainable palm oil. De leurs travaux est née Greentable, plateforme de négoce de certificats en ligne destinée à soutenir la production « durable » d'huile de palme, appelée Greenpalm. En moins de trois ans, la plateforme d'enchères a vendu près de 1,5 millions de certificats qui ont permis de reverser aux producteurs d'huile durable près de 12 millions de dollars.
Concrètement, un certificat correspond à une tonne d'huile brute durable mise aux enchères sur le site GreenPalm et achetée par des industriels alimentaires. En achetant des certificats, ces derniers justifient donc de leur soutien à l'exploitation durable de l'huile durable et du respect de leurs obligations RSE, mais ils peuvent continuer à se fournir auprès de producteurs « classiques », non respectueux de l'environnement...
Aussi plusieurs ONG environnementales s'inquiètent-elles aujourd'hui de ce détournement du GreenPalm et demandent aux industriels d'arrêter d'acheter des certificats pour se tourner vers des achats directs d'huile durable. Principaux visés : Unilever, multinationale hollando-britannique et premier acheteur mondial d'huile de palme, ainsi que les américains Kellogs et Avon Products, qui achètent toute leur huile « durable » par certificats...
On remarquera cependant qu'il n'est pas obligatoire de recourir à l'huile de palme pour fabriquer des biens alimentaires. Findus ou Casino par exemple ont décidé de ne plus l'utiliser et préfèrent recourir à l'huile de colza...
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