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samedi, 06 septembre 2014

Un drôle d'été français ou comment la mondialisation vient à la France

L’ECRITURE CONTRE LE DEGOUT

               L’urgence de dire, c’est elle qui me pousse à livrer ces réflexions sur la France. Jamais autant qu’en cet été 2012, je ne ressentis un tel besoin de vacances. Des vacances que j’aurai consacrées, un peu, à écrire.

            De l’automne 2011 à juin 2012, associée avec deux amis, j‘avais mené un projet impliquant financiers, industriels et collectivités publiques. Le but était de créer des fonds de titrisation dans lesquels seraient logées les activités à impact sociétal des entreprises. Un projet qui faisait intervenir financiers, entreprises et collectivités locales. Le constat ? échec. Un double échec, financier et humain. Question finances, c’est dur mais rien de mortel. En revanche, les échanges que j’aurai menés durant ces mois m’auront laissé un goût acide que ne parviendra pas à effacer ma balade française.

            Alors, durant l’été,  je serai allée de la Savoie au Pays Basque puis en Normandie, j’aurai redécouvert un pays superbe aux habitants heureux de faire la fête. Je laissais la joie s’incarner en moi mais elle restait teintée d’une ombre palpitante.
            Ce clair-obscur où se tapissent les monstres, je veux le dissiper, pour mes enfants. Force est d’avouer que je leur lègue un pays hostile. Quel Musset aujourd’hui s’exclamerait « Adieu la gaieté de ma jeunesse, l'insouciantefolie, la vie libre et joyeuse au pied du Vésuve! » ? Ne reste aux jeunes poètes que l’écriture de centaines de lettres de « candidature spontanée » aux strophes et au rythme plus contraints que ceux de l’alexandrin.
            Lorsque, de juillet à septembre 1940, il écrivit « L’étrange défaite », Marc Bloch avait déjà vécu, en soldat, la drôle de guerre puis la bataille perdue contre l’Allemagne. Sous son égide, j’écris ces lignes durant le drôle d’été 2012. Je les peaufinerai l’année suivante. N’y voyez pas un testament mais un message d’espoir à ce pays qui jamais n’a accepté d’être condamné.

            Au fil du journal, me reviendront les discussions de l’hiver et du printemps 2011-2012 avec des élus, certains pleutres, d’autres lucides, avec des industriels tétanisés, avec des bénévoles idéalistes ou avides de pouvoir, avec des fonctionnaires tâchant de parer au plus pressé malgré des moyens qui filent en queue de quenouille… Ces échanges, je les poursuivrai tout au long de 2013. Et, au retour de chaque entretien, un même constat désabusé. Il y a ceux, rares, qui savent et se taisent et ceux, si plus nombreux, qui se confisent dans l’égoïsme et l’aveuglement. Plus grave, aucun n’a confiance en le peuple.      
Alors, moi, je vais dire. Je dirai ce qu’ils taisent bien sûr. Je dirai aussi leur ignorance, leur arrogance, leur naïveté et, aussi, leur lâcheté. Et, enfin, je dirai la passivité d’un peuple complice, ce peuple auquel j’appartiens.


 

 

 

 

08:14 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

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