09081958

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : ESM

Que se passe-t-il en Grèce ?

Jeudi 21 juillet, les dirigeants européens se réuniront pour un énième - ou plutôt sixième en quatre semaines- Conseil des chefs d'Etat et de gouvernement. Le but : circonvenir les risques provoqués par l'impossibilité probable de la Grèce à rembourser ses dettes souveraines.

Pour mieux comprendre les enjeux, un petit rappel des échecs récents s'impose. Après un premier plan d'aide en 2010, un deuxième s'impose aujourd'hui mais les gouvernements hésitent sur les pistes à suivre. En témoigne le fil des derniers évènements.

Le 14 juin, l'Eurogroupe (ministres des Finances de la zone euro) débat d'une implication des banques ou PSI (private sector involvement) dans le plan d'aide. Aucune décision n'est prise.
Le 20 juin, l'Eurogroupe parvient à un accord a minima : un plan d'assistance sera accordé à la Grèce à condition que ses parlementaires votent un budget d'austérité, un programme de privatisation et des réformes de l'Etat. 

Le 24 juin, le Conseil des chefs  d’État et de gouvernements s’entendent sur l’extension des moyens d’intervention de l’EFSF ou European Financial Stability Facility (créée en 2010 et destinée à émettre jusqu'à 440 milliards d'euros d'obligations pour aider les pays en difficulté dans la zone euro)

et sur la création de l’ESM. L'European Stability System prendra la suite de l'EFSF, au départ prévu pour durer jusqu'à la mi-2013. Sa création est cependant soumise à ratification par l'unanimité des pays membres de la zone euro, d'ici fin 2012.

En revanche, les dirigeants ne parviennent pas à adopter des mesures concrètes pour écarter tout risque de défaut de l'état grec.

Le 2 juillet, l'Eurogroupe accepte qu'une tranche de prêts soit accordée à la Grèce avant le 15 juillet et assouplit les règles de fonctionnement de l'EFSF. Les tensions sont très dures depuis qu'a été rendu public, quelques jours plus tôt, le plan « français » de « rollover » de la dette grecque qui impliquerait un défaut partiel de cette dernière. Le plan français, soutenu par l'Allemagne, a brisé un tabou. La réaction sur les marchés est immédiate : les taux d'intérêt de la dette grecque s'envolent, les emprunts italiens et, dans une moindre mesure, français sont eux aussi attaqués.


Que peut-on attendre alors du Conseil de jeudi ?

Il devra prendre une décision. Les atermoiements ont trop duré : malgré les mesures de rigueur adoptées par l'Italie et l'Espagne depuis plus d'un an, ces deux pays sont attaqués : si les « trop gros pour être sauvés » sautent, c'est toute l'Europe qui entre en récession et se délite.

Le système financier, co-responsable avec les dirigeants grecs de l'ampleur de la dette, devra être mis à contribution. Le risque bancaire apparaît moins grave que celui d'une montée des risques souverains dans la quasi-totalité de la zone euro.

 

Dans tous les cas, l'Europe est amenée à vivre encore longtemps sous la menace. Ainsi, le principe de l’ESM n’est pas encore admis, puisque soumis au vote de tous les Parlements européens.


Lire la suite

lundi, 18 juillet 2011 | Lien permanent

Clients des banques, gare à vos dépôts supérieurs à 100 000 euros

Après le scandale chypriote, les députés européens sont parvenus à un compromis sur le cadre de résolution bancaire. Rappelons qu'il avait été proposé en juin 2012 par la Commission bancaire pour limiter les conséquences des faillites des banques sur l'économie.
Les députés ont donc adopté ce cadre avec deux points majeurs :
1 / Déposants : Protection absolue des dépôts de moins de 100.000 euros, avec recours éventuel aux fonds nationaux de garantie de dépôts ;
2 / Bail-in : les créances sur les banques seront soit diminuées soit converties en actions de ces dernières. Les déposants seront les derniers touchés par un bail-in et les premiers remboursés lors du retour à meilleure fortune tandis que les
contrats dérivés, qui jouissent d'une compensation centralisée, auront un «traitement préférentiel».
Le texte de résolution bancaire sera voté en commission des affaires économiques et monétaires en mai prochain.
L'objectif de ce cadre est de diminuer les interventions de l'ESM. C'est louable en soi mais il faut noter qu'il fragilisera un peu plus l'économie « réelle ». En effet, si les particuliers sont rares à disposer de 100 000 euros de liquidités sur leurs comptes, les entreprises, elles, détiennent souvent des réserves supérieures à ce montant. Avec la résolution bancaire, elles se verront dépouiller de leurs avoirs et être traitées comme des créanciers alors qu'elles sont clientes...

 

Lire la suite

jeudi, 25 avril 2013 | Lien permanent

Un énième Conseil européen… pour rien ?

Un symbole ? pour participer au Conseil européen de ce jour à Bruxelles, les 27 chefs d’Etat européens devront atterrir sur des aérodromes militaires, la Belgique étant paralysée par la première grève générale depuis 20 ans.

Trois enjeux se posent aux dirigeants européens :

1 / Se mettre d’accord sur le « fiscal compact » adopté lors du précédent sommet du 9 décembre : règle budgétaire commune et mécanisme automatique de réaction lorsque un pays ne tient pas ses objectifs de déficit.
Disons le tout net : une signature est peu probable, au mieux elle interviendrait lors du prochain Conseil, le 1er mars prochain. i se tiendra du 9 décembre avait initié une nouvelle direction dans la gestion

2) Mettre en place le mécanisme de stabilité financière (ESM) à partir de juillet 2012, afin de renforcer la capacité d’action de la zone euro. Il s’agit d’un fonds doté en capital –jusqu’à 500 milliards d’euros- qui aurait donc une capacité d’action plus puissante que celle de l’EFSF (Fonds de stabilité financière) qui ne bénéficie que de garanties.

3 / Aménager le plan de financement de la Grèce qui doit ramener son ratio d’endettement à 120% du PIB d’ici 2020... Compte tenu de l’impossibilité actuelle de structurer la dette souveraine grecque, ici aussi, les chances d’une entente sont limitées.

D’autant que les perspectives de croissance sont sombres pour 2012 et que la poursuite des plans d’austérité freine toute velléité de reprise.

Pour donner du baume au cœur des Européens, leurs dirigeants pourraient annoncer de nouvelles mesures : aide à la mobilité des jeunes, soutien au financement des petites entreprises… Mais les peuples n’y croiront pas, échaudés par l’affaissement de l’Union, incapable depuis plus de dix ans de créer de la croissance alors que  presque partout ailleurs dans le monde les taux de croissance dépassent les 5 %.

Lire la suite

lundi, 30 janvier 2012 | Lien permanent

CRISE DE LA DETTE EUROPENNE : LES NEUF ERREURS DES DIRIGEANTS

Comme tous les vendredis, nous faisons le point sur une tendance de fond de l’actualité financière. Aujourd’hui, il s’agit de reprendre les grandes étapes de l’avancée vers la faillite politique de l’Union monétaire européenne, la faillite économique étant avérée.

Les moments-clés depuis mai 2010

Un retour en arrière s’impose. Voici les moments forts des 18 mois écoulés.

2 mai 2010 : la Grèce obtient une aide du FMI (Fonds monétaire international) et de l’Union monétaire européenne : ces derniers lui prêtent sur 3 ans 110 milliards d’euros, soit respectivement 30 et 80 milliards.
Analyse : cette aide est insuffisante au regard des besoins de l’état, endetté à hauteur de 120 % du PIB et frappé par la crise mondiale qui affecte particulièrement les secteurs du transport et du tourisme.

10 mai 2010 : l’Union européenne se dote d’un fonds de stabilisation financière, l’EFSF, qui sera doté de 750 milliards d’euros, dont 440 proviennent des Etats de l’UE et 250 du FMI. Le même jour, la Banque centrale européenne s’octroie le droit d’acheter de la dette publique sur les marchés secondaires (ceux où s’échangent les obligations, pas lors de l’émission).
Analyse : plus d’un an après, l’EFSF n’a toujours pas reçu la totalité des fonds prévus. Ses capacités de levier sont quasi-inexistantes du fait de la méfiance des investisseurs. Il devrait perdre sa notation AAA (prononcer triple A) dans les prochains mois.

18 octobre 2010 : l’accord de Deauville crée un deuxième « mécanisme permanent de résolution de crise ». Il s’agit de l’ESM ou European Stability Mechanism. Placé sous la tutelle de l’Eurogroupe, l’ESM est doté aujourd’hui d’un capital de 80 milliards d’euros qui pourra être porté à 620 milliards et dont la capacité de prêt atteint 500 milliards. Il intervient par des prêts aux Etats.
Analyse : l’ESM est sous-dimensionné et n’a jamais vraiment fonctionné.

3 mars 2011 : Trichet gèle le programme d’achat de dette publique. Cette position sera tenue jusqu’à août 2011 lors des attaques massives sur les titres grecs et de l’assèchement des liquidités. Il maintient également les taux directeurs de la Banque centrale.
Analyse : la liquidité bancaire reste très chère, l’euro est surévalué, la croissance économique est freinée.

28 août 2011 : Jackson Hole, directeur général du FMI, souligne le manque de capitalisation des banques européennes au regard de leur exposition au risque des dettes publiques européennes.
Analyse : le marché interbancaire est quasiment bloqué, les exigences en termes de ratios de capital sont augmentées, les banques limitent leurs crédits tant aux entreprises qu’aux Etats souverains. La crise de la dette s’auto-alimente.

30 août 2011: le parlement italien abandonne certaines des mesures d’austérité promises en juillet.
Analyse : la crédibilité de tous les pouvoirs politiques européens est écornée. Pour la première fois, un état membre du G7 perd sa souveraineté puisque le FMI envoie, quasi-immédiatement, une mission de contrôle.

31 octobre 2011: après avoir obtenu du sommet européen du 26 octobre un deuxième plan de sauvetage d’un montant de 130 milliards d’euros, le premier ministre grec Georges Papandréou annonce un référendum sur ce plan.
Analyse : la crédibilité des dirigeants politiques européens, notamment Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, est totalement perdue. Le défaut total de la Grèce (le non remboursement des dettes) apparaît probable, tout comme le démantèlement de l’Union européenne.

4 novembre 2011: la BCE désormais dirigée par Mario Draghi abaisse son taux directeur et maintient qu’elle ne s’engagera pas sur des achats d’emprunts d’Etat.
Analyse : la baisse des taux est trop légère (25 points de base, soit un quart de pour cent) pour freiner l’arrivée de la récession. Le refus d’achats d’emprunts d’Etat, donc de dette italienne, précipite le départ du premier ministre italien Berlusconi.

23 novembre 2011 : la rencontre Merkel-Sarkozy-Monti débouche sur un accord a minima, la progression vers une union budgétaire plus étroite.
Analyse : les euro-bonds n’existeront jamais, ne serait-ce que parce que les dirigeants européens travaillent, sans le dire, sur un racornissement de la zone euro. L’indécision politique raréfie encore plus l’offre de crédit, accroissant l’ampleur de la récession.

 

Et demain ?

1 / Pourrissement des dettes publiques : d’ici 3 semaines à 3 mois, la France devrait perdre son « triple A ». Ces derniers jours, la note des obligations de la Hongrie a été rabaissée par l’agence Standard & Poor’s dans la catégorie « junk » ou « pourrie », celle des emprunts portugais a été ramenée au niveau « spéculatif » tandis que l’Allemagne, pour la première fois, a subi des difficultés lors d’une émission d’emprunts publics (3,65 milliards d’euros placés au lieu des 6 milliards prévus).

2 / Eclatement de la zone euro : il est certain. Espérons qu’il ne soit pas « désordonné ».

3 / Récession en Europe : les mesures d’austérité visant à améliorer les soldes budgétaires affectent l’économie, tout en risquant d’être inefficace. Sans entrées fiscales ou sociales, les déficits publics resteront élevés.

4 / Perte de souveraineté des Etats européens : déjà presque totale après les interventions récentes du FMI, elle se traduira par une perte du pouvoir dans les instances intergouvernementales type G 20 ou sommets de l’ONU.

5 / Impact sur les peuples : aujourd’hui « révoltés » (Grèce ou Slovaquie) ou tétanisés (Portugal, Espagne, France, Irlande…), ils réagissent pour le moment en favorisant l’alternance politique. Cela suffira-t-il ? les conséquences sociales de la crise de la dette seront très sévères, notamment pour les retraités.

Lire la suite

vendredi, 25 novembre 2011 | Lien permanent

L'ANNEE 2011 EN CHANSONS, A OUBLIER TRÈS VITE

A deux jours de 2012, un petit retour sur l'année écoulée s'impose. Ne serait-ce que pour comprendre l'enchaînement des faits qui a conduit l'Europe dans la récession et le commerce mondial à une quasi-stagnation.  

JANVIER : tout va très bien Madame la marquise
Le printemps arabe débute avec avance, faisant flamber le prix du pétrole et pousser l'inflation. Peu importe, l'optimisme règne : le président Obama parle d'un « Spoutnik moment ». Les investisseurs s'arrachent les premières émissions d'emprunts de l'EFSF (European financial stability facility), créée en mai 2010. Dans les pays émergents, Inde, Corée, Brésil, Pologne..., les banques centrales baissent leurs tauxdirecteurs pour freiner l'inflation provoquée par une trop forte croissance.

FEVRIER : premiers frissons
L'inflation se poursuit dans le monde avec un prix du brent (pétrole coté à Londres) à plus de  100 dollars le baril. La Chine, la Russie, la Suède... remontent leurs taux directeurs. Dans la zone euro, les dirigeants politiques multiplient les rencontres avant le Conseil européen du 24 mars qui devra apporter « une solution globale » à la crise. Après la Grèce et l'Irlande qui avaient été assistés en 2010 (110 milliards d'euros en mai pour la première, 68 milliards en novembre pour la seconde), le Portugal donne des signes de faiblesse inquiétants. En Irlande, des élections anticipées provoquent un changement de majorité.

MARS : à regarder la mer
Le 11 mars, un ras-de-marée de 14 mètres déferle sur les cotes Est du Japon et endommage la centrale nucléaire de Fukushima. Le Japon entre en récession, les chaînes de production mondiales sont désorganisées par les à-coups de la distribution d'électricité dans le pays.
Aux Etats-Unis, la dette fédérale s'approche de son plafond de 14 300 milliards de dollars. En Europe, les taux d'intérêt des emprunts d'Etat s'envolent en Grèce, en Irlande et au Portugal. Les prix du pétrole montent encore alors que l'on commence à parler d'une intervention militaire en Libye.

AVRIL : en vain me voue à l'amour
Malgré l'atonie intrinsèque à la zone euro, la Banque centrale européenne augmente ses taux directeurs, de 25 points de base... A sa décharge, d'autres hausses de taux sont opérées au Brésil, au Chili, en Chine, en Pologne, en Suède.. mais dans ces pays l'économie reste vigoureuse. Les agences de notation dégradent les notes souveraines de la Grèce et du Portugal, ce dernier demandant une nouvelle aide au FMI et à l'Union européenne. Aux Etats-Unis, le plafond dela dette est relevé mais l'agence Standard & Poor's met la note AAA des emprunts fédéraux sous surveillance négative.

MAI : je retape les paniers
Les indicateurs sont contradictoires : début d'un ralentissement de la croissance mondiale mais crainte généralisée de l'inflation chez les dirigeants. Aux Etats-Unis, la dette fédérale dépasse le plafond mais le gouvernement use d'articies comptables lui donnant un répi jusqu'au 2 août. En Europe, la discorde règne à propos de la Grèce avant le sommet du 24 juin.

JUIN : je voudrais pas crever
Douche froide sur l'économie. Ralentissement des créations d'emploi aux Etats-Unis, libération par l'AIE (agence internationale de l'énergie) de ses stocks stratégiques pour peser sur les cours du pétrole, inquiétudes en Chine... 
En Europe, le conseil du 24 juin se conclut sur un fiasco. La BCE s'oppose à une implication des créanciers privés dans le « reprofilage » de la dette grecque, « solution » que promeut ardemment l'Allemagne.
Au FMI, Christine Lagarde remplace Dominque Strauss Kahn, démissionnaire de son poste de directeur général.

JUILLET : we are the loosers
La crise politique est avérée aux Etats-Unis comme en Europe. Chez les premiers, démocrates et républicains s'étripent jusqu'au 31 juillet avant de relever le plafond de la dette, désormais égale à 100 % du PIB. C'est la 40ème fois depuis 1980 que les élus ont augmenté le plafond. Chez la seconde, les dirigeants s'accordent in extremis, le 21 juillet, sur une extension de la gamme d'outils de l'EFSF mais il s'agit d'un accord de principe dont la mise en oeuvre est repoussée sans date précise. L'éventualité d'un défaut grec (impossibilité pour l'Etat de rembourser tout ou partie de ses emprunts) est toujours niée.

AOUT : faudrait de bottes de caoutchouc pour patauger dans la gadoue  
Le 5 août, Standard & Poor's retire la note AAA aux Etats-Unis. Les marchés financiers décrochent, les différences de taux entre emprunts d'Etats de la zone euro se creusent. La BCE réagit en rachetant des emprunts d'Etat, notamment italiens et espagnols. En Grèce, les clients retirent leur argent des banques. Ailleurs en Europe, les banques européennes sont l'objet de toutes les suspicions, alimentées par Christine Lagarde : le 28 août à Hole, elle déclare qu'elles ne sont pas assez capitalisées pour affronter le risque de la dette souveraine (les emprunts d'états européens que 
les banques détiennent dans leurs comptes ont une valeur réelle inférieure à leurs coûts d'achat). Les réactions politiques sont contradictoires : la France annonce des mesures d'austérité, le 28 août, tout comme l'Italie, qui se rétrace quasi immédiatement.

SEPTEMBRE : back in the business
Les ratifications par les Parlements européens de l'extension des capacités de l'EFSF débutent, avec difficulté (Slovéquie, Finlande...). La BCE poursuit ses achats de dette publique (32 milliards d'euros sur le mois), ce qui provoque le départ du représentant allemand à son conseil. L'Allemagne refuse que l'EFSF soit transformée en une banque refinançable par la BCE : des appels du pieds sont lancés vers le FMI, les pays émergents, sans succès. Le FMI refuse de prolonger son aide à la Grèce qui ne peut tenir ses objectifs budgétaires. 

OCTOBRE : le monde est aveugle
En Europe, les banques ne se prêtent plus entre elles, ni aux entreprises : le risque de « credit crunch » pèse sur l'économie. Impavide devant l'arrivée de la récession, la BCE refuse de baisser ses taux mais consent à poursuivre ses achats d'emprunts et de refinancement des banques.
L'Italie et l'Espagne voient leurs dettes dégradées.
Le 27 octobre, le sommet européen d'octobre débouche sur quelques points d'accord : « haircut volontaire de 50 % » de la dette greque (l'Etat héllène ne remboursera que la moitié de ses emprunts), rcapitalisation des banques européennes, de 9 % pour la mi-2012, mise en oeuvre de l'extension de l'EFSF. L'Allemagne s'y opposant, le statut de la BCE est maintenu tel quel.
Les rumeurs s'amplifient sur la note AAA de la France, dont le maintien est indispensable à celle de l'EFSF...

NOVEMBRE : la chanson des pipeaux
Revenant chez lui, le premier ministre grec annonce un référendum sur le deuxième plan de sauvetage décidé le 27 octobre : c'est le hola. Le sommet du G 20 des 3 et 4 novembre, tenu à Nice, devait être consacré au sauvetage de l'Europe par le reste du monde. Il servira de vitrine sur la désunion européenne dont les dirigeants ne s'entendent que pour faire pression sur l'Italie et la Grèce. De fait, ces 2 états changent de dirigeants. Ils sont désormais dirigés par des techniciens : l'ex- consultant pour Goldman Sachs Mario Monti pour l'Italie (16 novembre) et, le 10 novembre) Lucas Papademos, ancien membre de la Banque centrale grecque ayant à ce titre préparé son pays à l'entrée dans la zone euro...
L'Espagne et la Belgique aussi sont agitées par des changements politiques.  Ces deux pays, comme la France, annoncent des plans d'austérité. 
Signe de la gravité de la situation : le 1er novembre, la BCE, dirigée par Mario Draghi après la fin du mandat de Jean-Claude Trichet, baisse ses taux directeurs. Ailleurs dans le monde, l'Australie, le Brésil, la Chine, l'Inde, la Thaïlande assouplissent eux aussi leurs politiques monétaires.
Pour la première fois depuis octobre 2008 (faillite de Lehman Brothers), la Fed et les grandes banques centrales mondiales abaissent de façon concertée le prix d'accès à la liquidité en dollars... 

DECEMBRE : ça sent le sapin
Le 5 décembre, Standard & Poor's menace d'abaisser les notes souveraines de tous les pays européens. 
Le 9 décembre, les chefs d'Etat de l'Union s'engagent : « fiscal compact » ou traité intergouvernemental de consolidation des finances publiques (dit « règle d'or » en France), avancement d'un an de l'ESM, renforcement des capacités d'intervention du FMI en Europe. La Grande-Bretagne refuse de s'associer à l'accord.
Quant à la BCE, elle abaisse une nouvelle fois ses taux directeurs, le 8 décembre et porte à trois ans les refinancements accordés aux banques. Ses interventions visent à sauver les banques mais elle ne s'engage pas dans le soutien aux Etats.

ET 2012 ? stranger in the night
L'impensable sera là. De même que les dirigeants européens ont commencé l'année 2011 en niant tout risque de défaut de la dette grecque avant de l'accepter et d'en tirer les conséquences, de même, plusieurs tabous vont sauter dans les prochaines semaines.
Celui des notes AAA des dettes européennes ; celui de l'intervention directe du FMI dans les affaires européennes ; celui de l'éclatement de la zon euro...
Un seul souhait : que le tabou de la paix ne saute pas !



 


 

Lire la suite

vendredi, 30 décembre 2011 | Lien permanent

Page : 1