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lundi, 11 mai 2009

Les banques américaines toujours en manque d'argent

Bank of America, Wells Fargo, GMAC la filiale de General Motors, Citigroup, Regiosn Financial, SunTrust, Morgan Stanley, Keycorp, Fifth Third ou PNB... 10 grandes banques américaines manquent encore de fonds propres, selon les autorités nationales qui les ont soumises à des « stress tests », mesurant leur résistance à la poursuite de la récession. Rappelons que la «GD » ou « Grande dépression » dure depuis plus d'un an aux Etats-Unis : sur les 15 derniers mois, la production industrielle y a reculé 14 fois.
Au total, les moyens supplémentaires à accorder aux banques atteignent 75 milliards de dollars, dont 33,9 pour la seule Bank of America. Wells Fargo aurait besoin de 13,7 milliards, GMAC de 11,5, Citigroup de 5,5 et Regions Financial de 2,5 milliards de dollars.
Concrètement, Bank of America et Citigroup vont lancer prochainement des augmentations de capital. Les dix banques ont jusqu'au 8 juin pour présenter leur plan de refinancement et jusqu'au 9 novembre pour l'appliquer.

En revanche, American Express, en tête de liste des banques suffisamment capitalisées (BB&T, Bank of New York Mellon, CapitalOne, Goldman Sachs, JP Morgan, MetLife, State Street et USBancorp), va rembourser 3,4 milliards de dollars d'aides fédérales accordées dans le cadre du programme Tarp.

 

Veolia, plombé par la propreté, se déleste

Si l'on écoute Henri Proglio, le monde actuel est formidable : « Les enjeux sont considérables, les perspectives sans limite » pour Veolia Environnement. C'est ce qu'a affirmé le président à ses actionnaires, réunis au Carrousel du Louvre jeudi dernier. Certes, mais le bénéfice opérationnel a reculé de 18,6 % l'an dernier et la dette est 16,5 milliards d'euros. Un montant à mettre en rapport avec le chiffre d'affaires 2008, de 36,2 milliards, ou le bénéfice net, de 404,4 millions.
Et c'est la division « propreté » qui plombe le groupe. Au premier trimestre, les ventes globales ont bien augmenté, de 3,4 %, mais les marges de cette branche ont reculé de près d'un tiers. Quant à la dette, il faut la réduire, de toute urgence : 3 milliards d'euros de cessions d'actifs sont programmées jusqu'en 2011. Un premier pas pourrait être franchi prochainement avec la vente de Veolia Cargo, la filiale de fret ferroviaire. Une petite affaire -188 millions d'euros- qui intéresserait beaucoup Deutsche Bahn, le concurrent de la SNCF.

On le voit, rien de nouveau sous le soleil. Des ventes de divisions pour réparer les erreurs d'investissement des années précédentes. Un soutien sans faille à l'ex-dirigeant de la Société générale, administrateur hué par les porteurs de Veolia.

vendredi, 08 mai 2009

Une aide bien timide de la BCE à décrypter

La baisse à 1 % du taux directeur de la Banque centrale européenne a monopolisé l'attention des médias jeudi dernier. Deux autres mesures, plus novatrices, ont été peu commentées. Pourtant, il s'agit bien d'une attitude nouvelle de la part de Jean-Claude Trichet, placée sous le sceau de l'offensive.
On sait que la Grande Dépression est née du fait que les actifs -immeubles, actions d'entreprises, placements à court terme...- sur lesquels les banques garantissaient leurs crédits ne valent pas grand chose. Elles ne peuvent donc plus prêter. Pour les inciter à accorder de l'argent aux entreprises, la BCE dispose de plusieurs leviers. Elle a déjà actionné les 2 premiers, baisse des taux directeurs et assouplissement de ses exigences en termes de garanties. Elle en crée un nouveau, l'octroi de crédits à un an. Désormais, elle prêtera aux banques sans limitation de montant et à taux fixe, non plus jusqu'à six mois maximum mais jusqu'à douze mois.
Ensuite, la BCE va acheter, à partir du 4 juin prochain, quelques 60 milliards d'euros d'obligations sécurisées. Ces titres sont couverts par des crédits hypothécaires (sur l'immobilier) souvent émis par le sbanques ou par des créances publiques : on les appelle pfandbriefe en Allemagne, obligations foncières en France, Covered bonds au Royaume-Uni, Cedulas hipotecarias en Espagne... Leur marché est étendu en Europe, puisqu'il atteint 1 500 milliards d'euros. Le levier de la BCE paraît donc bien faible, moins de 5 % du marché. Mais il s'agit d'un marché très affaibli par la crise financière : primo, il constituait le gisement des produits dérivés, secundo, il concerne essentiellement l'immobilier, secteur de l'économie le plus touché par la dépression, après l'automobile. Les petits 60 milliards d'euros vont donc servir à mettre un peu d'huile dans des rouages grippés.