09081958

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 20 mars 2009

Guerre des bonus, US 1, France 0

Le Congrès américain taxe les bonus pour les entreprises ayant reçu plus de 5 milliards de dollars d’aides publiques. Une loi adoptée après le scandale des 165 millions de primes versées vendredi dernier aux hauts dirigeants de l'assureur AIG. Petite précision : 10 d'entre eux se sont réparti 42 millions. Avec 328 voix pour et 93 contre, les représentants ont donc voté ce texte qui prévoit une taxe de 90% sur les bonus attribués aux employés rémunérés à plus de 250 000 dollars. Outre la totalité des démocrates, la moitié des républicains ont soutenu la loi.
Cette décision politique a déjà des effets incitatifs : Citigroup envisage de modifier la rémunération globale de ses salariés. Aujourd’hui répartie entre 20% de salaire et 80% de bonus, elle sera demain composée à 80% de salaire et à 20% de bonus.
En France, en revanche, le ministre de l’Economie Christine Lagarde n’a fait ployer les dirigeants de la Société générale qu’avec l’aide des médias. Les premiers ont refusé mordicus de ne pas prendre leurs options d'actions, jusqu'à ce que Bercy fasse « fuiter » l'information vers le site du Nouvel Obs. De ce côté-ci de l’Atlantique, on attend toujours le texte de loi que présenteraient gouvernement ou députés pour limiter les excès d’élites bornées, avides et imbéciles.

jeudi, 19 mars 2009

Shell lâche les énergies renouvelables pour les agro-carburants

Le pétrolier avait largement communiqué ces dernières années sur ses efforts dans l’éolien ou le solaire. Mardi, lors de la présentation de ses chiffres 2008, il a craché le morceau : sur les cinq dernières années, Shell n’a consacré que 1,7 milliard de dollars aux technologies alternatives, sur un budget d’investissement total de 150 milliards. Quant au projet de ferme éolienne marine de London Array, d’une capacité de 1 000 mégawatts, il s’en retire.
Linda Cook, directeur opérationnel pour le gaz et l’énergie, s’est montrée franche : « Nous sommes des hommes et des femmes d’affaires. Si il existe des énergies renouvelables rentables, nous mettrons de l’argent dedans ». L’énergie éolienne, le solaire et l’hydro-électrique ne gagnent pas assez d’argent. Donc, le salut de Shell réside dans les agro-carburants. Peu lui chaut la condamnation des agro-carbs par le FMI qui les rend à 70 % de la hausse des prix 2007 du maïs. Peu importent l’avertissement de la communauté scientifique, unanime : les agro-carbs rejettent plus d’émissions à effet de serre que le pétrole ou le diesel. De toute façon, Shell est déjà le premier acheteur mondial de carburants à base de maïs. Son objectif désormais est de développer de nouvelles générations d’agro-carbs et de renforcer sa technologie CCS (carbon capture and sequestration ou technologies de capture et de stockage du CO2). Soulignons à ce propos que les technologies CCS sont encore à un stade pilote –voir notre note du 17 mars sur Alstom- et que Shell les destine surtout à ces projets d’exploitation de sables bitumeux dans le nord canadien, de toutes les façons très dommageables à un environnement fragile.

La crétinerie des dirigeants d’AIG

Pour contrer la crise financière, les contribuables renflouent banques et assureurs. 2.200 milliards de dollars, c’est le montant des pertes 2008 des banques estimé par le FMI, qui y ajoute 500 autres milliards pour 2009 et 2010. Les sommes sont faramineuses et, pourtant, les Etats ne rechignent pas à apporter leur aide. On connaît la raison : sans crédit, sans injection d’argent, l’économie se bloque. Ce qui se comprend moins, c’est la naïveté des pouvoirs publics face à des dirigeants dont la cupidité–on n’ose dire les erreurs de gestion- est directement à l’origine de la crise.
L’exemple le plus criant est celui d’AIG. L’assureur américain, ex-numéro 1 mondial, doit être refinancé à hauteur pour un total de 175 milliards de dollars. Au quatrième trimestre 2008, ce géant aux pieds d’argile a creusé son déficit à 99,3 milliards. Motif, une titrisation excessive de ses polices d’assurance (74 millions de polices d’assurance vendues dans 130 pays l’an dernier). L’Etat fédéral est venu plusieurs fois à la rescousse d’AIG, la dernière injection remontant à janvier, pour 30 milliards. Et pourtant, les responsables et hauts salariés américains de l’assureur AIG se sont répartis, vendredi dernier, quelques 165 millions de dollars de « bonus » pour  le « bon » travail réalisé durant l’été et l’automne 2008… Et ce n’est pas tout : selon l’édition Internet du Wall Street Journal du 16 mars, les dirigeants de AIG Financial Products, la filiale anglaise directement à l’origine des pertes du groupe par ses pratiques de titrisation,  viennent de se répartir 450 millions de bonus.
Qu’on ne s’y trompe pas : l’aveuglement des dirigeants d’AIG aura des répercussions aussi néfastes que les pertes qu’ils ont provoquées.
L’effet en cascade ne fait que commencer. D’abord, les élus du Congrès américains rechignent à accorder une rallonge à AIG. Mauvais pour l’économie mondiale : une faillite d’AIG aurait des répercussions dans le monde entier, 10 milliards de dollars pour les seules banques d’Europe continentale par exemple.
Ensuite, la contestation enfle contre Barack Obama et sa politique d’aide publique. Mauvais pour l’économie américaine, notamment pour le secteur automobile, là-bas comme ici grand pourvoyeur d’emplois.
Enfin, à quelques semaines de la rencontre du G8, les divergences s’accroissent entre Union européenne, Chine et Etats-Unis. Ces derniers veulent injecter de l’argent massivement dans les banques, sans réforme du système financier, local et international. Les premiers veulent réguler et surveiller les pratiques bancaires tout en limitant leurs injections de fonds publics. Quant aux Chinois, premiers créanciers du Trésor américain avec 1 000 milliards de dollars, ils tiennent déjà la dragée haute à Obama : ce dernier a besoin d’eux pour financer son déficit budgétaire, de 1 750 milliards en 2009.
Mardi, le premier ministre chinois, Wen Jiabao, a été clair : « bien sûr, nous sommes attentifs à la qualité de nos actifs (l’argent public chinois placé dans les fonds fédéraux). Pour être honnête, je suis décidément un peu inquiet ».
Il n’est pas le seul.

mercredi, 18 mars 2009

La guerre du réchauffement climatique

Pour la Chine, les pays riches doivent payer la pollution provoquée par ses exportations, soit 15 à 25 % de ses émissions de CO2.
Li Gao, directeur du ministère du changement climatique en Chine, a été clair, lundi dernier : le coût de réduction des émissions de CO2 « doit être supporté par les consommateurs, pas par les producteurs. (…) Les Etats-Unis ou le Japon devraient garder à l’esprit leur responsabilité historique » dans le réchauffement climatique.  Un pied de nez fort peu diplomatique à l’encontre du président américain. Barck Obama avait réitéré auparavant son engagement de diminuer de 15 % d’ici 2020 les émissions de gaz à effet de serre aux Etats-Unis, tout en rappelant que les grandes économies émergentes devaient elles aussi participer aux efforts.
L’avertissement de Li Gao était lancé le jour même où Xie Zhenhua(1), diplomate chinois responsable des négociations sur le climat, rencontrait son homologue américain Todd Stern à Washington, ainsi que des représentants du Japon et de l’Union européenne. Le président Barck Obama avait réitéré auparavant son engagement de diminuer de 15 % d’ici 2020 les émissions de gaz à effet de serre aux Etats-Unis, tout en rappelant que les grandes économies émergentes devaient elles aussi participer aux efforts.
Il s’agissait de préparer la prochaine conférence de Copenhague. Elle est bien mal partie.
Le représentant de l’Union Artur Runge-Metzger a répliqué à Xie Zhenhua que l’Europe comptait elle aussi beaucoup d’exportateurs ; le négociateur japonais Shinsuke Sugiyama a déploré que les Etats-Unis et la Chine, premiers pollueurs de la planète, n’aient pas adhéré au protocole de Kyoto de 1997. Ajoutant : il faut être « réaliste », il est improbable que « tout soit ficelé » au sommet de Copenhague…

(1) La carrière de Xie Zhenhua a bien rebondi depuis 2005. Le 3 novembre, des explosions en cascade dans l’usine pétrochimique de Jilin, au nord-est de la Chine, entrainaient le déversement d’une centaine de tonnes de benzène et autres polluants sur la rivière Songhua et le fleuve Amour. A l’époque, Xie Zhenhua, plus haut responsable chinois de l'environnement, en tant que directeur de la SEPA (Agence d'État pour la protection de l'environnement), avait démissionné.

Catastrophes naturelles et égalité

269 milliards de dollars, c’est le coût des catastrophes naturelles en 2008 pour l’économie mondiale. C’est Swiss Re, le réassureur suisse qui assure les grands assureurs mondiaux qui l’affirme. Pour les assureurs, la facture s’est élevée à 52,5 milliards.
Pourquoi donner ces chiffres ? Parce que ces 137 catastrophes « naturelles », à la croissance exponentielle depuis ving ans, ne font que préfigurer la situation annoncée par Nicholas Stern. L’ancien économiste en chef de la Banque mondiale a estimé, dans un rapport célèbre, que la prévention des crises sociales que provoquera le réchauffement climatique nécessitait des investissements de 1 à 2 % du PIB mondial. On sait que la montée des températures globales ne sera pas homogène. Elle se traduira par une hausse de la pluviométrie près des pôles, un surcroît d’aridité autour des tropiques et des inondations près des côtes.
Aujourd’hui, le coût « financier » de ses catastrophes est limité à 0,005 % du PIB mondial. Mais ce coût réel est inférieur à la réalité : les morts, les familles brisées par la disparition de l’un de leurs membres, les déplacements de population restent hors des statistiques. Et celles-ci sont biaisées par les différences de valeurs entre Terriens. Les Chinois qui ont subi des tremblements de terre mortels, rasant des villes entières de la carte, n’ont touché que 1,3 milliard de dollars des assureurs pour les dommages matériels ; les Américains frappés par les ouragans Ike et Gustav ont reçu 25 milliards…

mardi, 17 mars 2009

Alstom numéro un mondial des réductions de CO2

Tandis que Vallourec se prépare au nucléaire, Alstom s’affermit dans les technologies de réduction de CO2. Avec la plus grande base installée d’amélioration des efficacités énergétiques, il contrôle déjà le quart du marché mondial, de 4 517 GW. Il est aussi très bien placé dans les ECS ou systèmes de contrôle environnemental, avec plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires. Enfin, il a déjà innové dans les technologies de capture et de stockage du CO2, dites « CCS » : ses 10 projets pilotes ont été montés avec des partenaires tels le chimiste Dow, E-On, Total ou Vattenfall. Sur ces 10 projets, 3 concernent le gaz, 7 le charbon.
Au total, les technologies de réduction de C02 apportent au groupe 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. C’est peu au regard de ses ventes totales, de près de 20 milliards aujourd’hui. C’est prometteur pour les ventes futures : en 2030, selon l’agence internationale de l’énergie, un tiers des centrales d’électricité seront encore alimentées en charbon. Or, la génération d’énergie provoque 41 % des émissions de CO2. La planète ne pourra supporter longtemps la croissance des émissions de CO2. Seules les technologies de CCS permettent de relever le double défi : améliorer la situation de millions d’habitants sur Terre, en leur apportant l’électricité, limiter le réchauffement climatique, en limitant les émissions de gaz à effet de serre.

Le nucléaire s’impose chez Vallourec

Du pétrole au nucléaire : Vallourec, grande entreprise française para-pétrolière, annonce aujourd'hui un projet d’investissement de 80 millions d’euros pour répondre aux demandes de l’industrie nucléaire. 3 sites de production sont concernés.
L’usine de Montbard, en Côte d’Or, augmentera de 1 800 km de tubes aujourd’hui à 4 500 km en 2011 ses capacités de production de tubes en acier inoxydable. Celles des tubes nucléaires des sites de Venarey-Lès-Laumes, en Côte d’Or également, et des tubes soudés en inox et titane à Brunswick aux Etats-Unis seront également renforcées.

Le TALF ou le mal pour soigner le mal

La Réserve fédérale lance aujourd’hui son TALF. Le Talf ou Term asset-backed securities loan facility est un système de « titrisation » du crédit à la consommation. En d’autre terme, il s’agit de relancer les crédits à la consommation en faisant souscrire à des investisseurs des produits financiers complexes, structurés sur les prêts consentis aux entreprises, aux étudiants et autres acheteurs d’automobiles… Le TALF pourra atteindre 1 000 milliards de dollars.
Bizarre, bizarre… N’est-ce pas la titrisation inconsidérée qui a mis la finance, puis l’économie toute entière dans la panade ?

Quand la dette s’accumule…

Tandis que les Etats ne cessent d’émettre des emprunts en pariant sur les capacités à rembourser des enfants et petits-enfants de leurs citoyens, les entreprises tirent la langue. 125 entreprises dont la qualité de la signature (1) est notée par l’agence Standard & Poor’s n’ont pu honorer leurs échéances en 2008.
En Europe, on en compte 7 : l’islandais Glitnir Bank, le marchand de spiritueux français Belvédère, le transporteur Britannia Bulk, la holding italienne de luxe IT Holding, le porcelainier irlandais Waterford Wedgewood et le chimiste hollandais LyondellBasell. Le nom de la septième entreprise défaillante est tenu secret. Au total, il s’agit de 80 milliards d’euros. Aux Etats-Unis, les sociétés en défaut ont été au nombre de 95, pour 337 milliards de dettes.
Et ce n’est pas fini. Une autre agence de notation, Moody's, s’interroge sur la capacité des entreprises américaines à se refinancer au cours des trois prochaines années. Il ne s’agit pas là d'assureurs ou banquiers mais d'entreprises industrielles ou de services. D’ici 2011, elles devront rembourser 300 milliards de dollars d’obligations (99 milliards cette année, 83 l’an prochain et 117 en 2011).
Selon Moody’s, un tiers de cette somme a été emprunté par des entreprises notées « B », habituellement capables de rembourser mais aujourd’hui très gênées par la fermeture du robinet du crédit : « Le risque qui pèse sur le refinancement de 99 mds USD d'obligations arrivant à maturité en 2009 est particulièrement élevé étant donné les conditions actuelles sur les marchés du crédit », relève l’agence. Elle juge le risque du de dépôts de bilan « relativement élevé, car les marchés du crédit restent étroits sur des segments particuliers, et la mauvaise conjoncture économique persiste ».
En attendant, Steve Rattner, le conseiller de Barack Obama pour l’automobile désespère de sauver GM et Chrysler. Ils ont déjà reçu 17,4 milliards de dollars d’aide de l’état fédéral mais en réclament 22 supplémentaires. Malgré leurs contraintes, les 2 constructeurs automobiles ont la main : le coût de leur mise en faillite serait de 100 millliards de dollars pour GM, 25 milliards pour Chrysler. Soit leurs créanciers convertissent leurs prêts en actions, soit l’état fédéral accorde une rallonge supplémentaire.
Bof ! Il n’en est pas à quelques dizaines de milliards près.

 

(1)  La qualité de la signature représente la capacité de l’emprunteur à rembourser ses dettes. Pour les Etats, la meilleure note atteint souvent AAA (prononcer triple A).

lundi, 16 mars 2009

Pourquoi et comment réduire les émissions de CO2

Bref rappel à tous ceux qui ont oublié –s’ils l’ont jamais sue- leur leçon de sciences naturelles. Le CO2 ou dioxyde carbone ou encore gaz carbonique est composé de 3 atomes, 2 de carbone, 1 d’oxygène. Il est produit naturellement par la respiration, animale ou végétale. Il provient aussi des combustions : chauffages, transports, usines d’incinération… Sa durée de vie excède les 1 000 ans.
A titre d’exemple, l’être humain relâche 1 kg de CO2 par jour en respirant. La combustion d’un litre d’essence libère 2,3 kg de CO2 dans l’atmosphère, celle d’un litre de diesel 2,6 kg.
En un siècle et demi,  l’industrialisation a accrût les rejets de CO2 dans l’atmosphère : mesuré en ppm ou parties par million, le taux de CO2 dans l’air est passé de 280 à 383. Sa croissance est rapide : de 1,5 ppm par an entre 1970 et 2000, elle est passée à 2,1 ppm entre 2000 et 2007. Et cela malgré l’engagement des pays signataires du protocole de Kyoto à diminuer les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Si la communauté scientifique et politique s’inquiète de ces rejets, c’est bien parce qu’ils sont directement à l’origine du réchauffement de la planète. Les conséquences sont déjà perceptibles : augmentation des pluies dans les régions près des pôles et diminution dans les zones subtropicales, montée des eaux par fonte des calottes glaciaires et dilatation des océans…
Pour réduire ces émissions, l’espèce humaine dispose de trois grands types de procédés, le quatrième –arrêter de respirer- étant impossible à utiliser.
D’abord, on peut augmenter la part des énergies "propres", peu émettrices de CO2. Il s’agit des énergies dites renouvelables –hydraulique, éolien, biomasse- ou du nucléaire. Les grands pays se sont dotés d’objectifs sur le poids des renouvelables : 20 % du mix énergétique pour l'Union européenne d'ici à 2020, 3 % pour le Japon d'ici à 2010, 15 % pour la Chine d'ici à 2020, 10 % pour les Etats-Unis d'ici à 2012 et 25 % d'ici à 2025, 10 % pour l'Inde d'ici à 2012.
Ensuite, on peut améliorer l'efficacité énergétique des processus industriels dans les centrales. La remontée à 50 % contre 30 % du taux d’efficience d’une centrale au charbon réduit ainsi de 40 % les émissions de CO2 dans l’atmosphère. Son « retrofit » complet (changement de pièces telles les turbines ou les chaudières) induit une baisse de 30 % des émissions. Enfin, on peut capturer et stocker le CO2. Encore balbutiante, cette technologie dite CCS sera commercialisée à partir de 2015 pour un coût estimé entre 30 et 45 € par tonne de CO2.

Dubai sans le sou

Encore 14 milliards de dollars à trouver ? Dubaï, le plus connu des sept Emirats arabes unis, semblait avoir échappé à la banqueroute à la fin du mois dernier. Le plus connu des sept Emirats arabes unis ployait sous la dette publique : 80 milliards de dollars. Un fardeau engendré par la multitude de projets ambitieux pour faire de cet ancien port de perles du golfe persique la première destination mondiale du luxe. L’hôtel Burj-el-Arab, les îles Palms Islands ou la tour Burj Dubaï avaient attiré les riches. Aujourd’hui ces derniers soit le sont un peu moins soit se cachent.
Le 22 février dernier, la banque centrale des Emirats était venue à la rescousse de Dubaï en rachetant la moitié des 20 milliards de dollars d’emprunts à cinq ans émis par le Trésor de Dubaï pour refinancer sa dette.
Mais la rumeur a repris ces derniers jours sur les marchés financiers : le trésor public dubaiote se trouverait face une échéance en avril de 14 milliards de dollars de fonds publics américains à rembourser. Il n’aurait pas un sou pour le faire. 
Le président émirati, le cheikh Khalifa Ben Zayed Al-Nahyane également émir d’Abu Dhabi, avait affirmé en février que la solidarité était totale entre émirats. Cependant, le règne du chacun pour soi gagnerait là-bas aussi. Rakia, le fonds souverain de l’émirat du nord Ras Al Khaimah, le plus riche des émirats, éprouverait lui aussi des difficultés pour financer le projet de Al Marjan, cinq îles « solaires ». La semaine dernière, le magazine anglais Meed estimait à 335 milliards de dollars les projets immobiliers ou d’aménagement aujourd’hui suspendus dans les Emirats Unis. Selon le cabinet Jones Lang LaSalle, la moitié des immeubles commerciaux ou d’habitations à livrer entre 2009 et 2012 seraient supprimés.