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mardi, 29 mai 2012

Plus de 70 milliards à trouver pour les banques espagnoles

CatalunyaCaixa, Novagalicia, Banco de Valencia et Bankia : à eux quatre, ces établissements mobiliseraient la totalité des 70 milliards d'euros nécessaires au système bancaire espagnol. Les trois premiers auraient besoin de 10 miliards pour assainir leurs bilans des prêts toxiques, essentiellement immobiliers, et de 20 millirds pour être recapitalisés.
Quant à Bankia, nationalisé le 9 mai dernier avec déjà un apport de 4,5 milliards d'euros de prêts publics, il recevra une injection de 9 milliards en juillet prochain qui serviront de garantie à l'augmentation de capital prévue pour l'automne.
Problème, le Fonds d'aide espagnol n'a plus que 4 à 5 milliards d'euros de disponibilité. Il peut, bien sûr, faire appel au marché mais il est douteux que les investisseurs acceptent de lui prêter de l'argent, si ce n'est à des taux très élevés...
Pour l'instant, le ministre espagnol de l'économie écarte un recours au Mécanisme européen de stabilité qui entrera en vigueur le 1er juillet mais il sera sans doute obligé d'y recourir.
A ceux qui s'étonnent de cette volonté absolue de sauver les banques, rappelons qu'une économie est comme un corps humain : sans argent, elle ne peut fonctionner, comme le corps a besoin d'être irrigué de sang ; le sang apporte des nutriments aux organes, la banque apporte salaires, pensions, prêts aux entreprises...

Le problème de l'Espagne s'apparente à une leucémie que les médecins soigneraient par des saignées. Elle a impérativement besoin d'argent frais. Plus tard, il faudra cependant faire le point sur les responsabilités des dirigeants des banques. Poru Bankia par exemple, son management a martelé que la banque était bénéficiaire, jusqu'à à avouer, vendredi, une perte supérieure à 2 milliards...

vendredi, 18 mai 2012

Le G8 d'aujourd'hui, crucial pour le G20 de Mexico

C'est une réunion cruciale qui se tiendra aujourd'hui et demain à Camp David où se retrouvent les chefs d'Etat du G8.
Le groupe des huit -Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni et Russie- a longtemps dominé la planète, économiquement et politiquement.
Aujourd'hui, il a perdu de sa force économique : le PIB chinois est le deuxième au monde, ceux de l'Inde et du Brésil sont supérieurs à ceux du Canada, de l'italie et du Royaume-Uni.
Il a perdu de sa force financière : 3 de ses membres font partie d'une Union monétaire européenne en voie de dislocation, 5 font partie des pays les plus endettés au monde.
Ayant dû, logiquement, abandonner un peu de sa force politique aux puissances émergentes, le G8 doit impérativement rester uni pour maintenir ce qui reste de sa suprématie diplomatique.

C'est mal parti : déjà, le président Poutine ne sera pas présent à Camp David, la Russie s'opposant sur plusieurs points aux autres membres, sur la Syrie notamment. Les relations sont tendues entre Cameron, chef du gouvernement britannique, et les dirigeants des autres pays européens. Le Japon est englué dans ses problèmes d'énergie et de reconstruction. Quant au Canada et aux Etats-Unis, ils ne cessent de critiquer la zone euro pour le retard pris dans ses remèdes structurels et pour les risques de récession qu'elle fait courir au reste du monde.

Ambiance, ambiance...

Or, il est impératif que le G8 parvienne à afficher un front uni, à 30 jours de la tenue du G20, à Los Cabos au Mexique, où les Européens tendront la sébille pour recevoir les subsides du Front Monétaire International...
Si le G8 parvient à s'accorder sur des mesures efficaces de relance de la croissance européenne et d'assainissement du système bancaire, alors le sommet de Camp David sera un succès.
Dans le cas contraire, il sera une marche de plus dans la descente.

 

 

 

 


jeudi, 17 mai 2012

Le G8 se prépare à l'explosion de la zone euro

C'est la panique en Grèce : depuis lundi, les citoyens se ruent dans les banques pour retirer leurs avoirs, au rythme de 800 millions d'euros par jour. Ils craignent que la sortie de leur pays de la zone euro et, donc, le retour à la drachme, ne provoquent un effondrement de la valeur de leur épargne.
Ce n'est pas la première fois que les Grecs retirent massivement leur argent. Cependant, le scénario est différent de celui d'avril 2010, avec des sorties massives de capitaux suivies d'un premier plan de sauvetage européen.
Ce n'est pas la panique parmi les dirigeants du G8 qui se réuniront demain et samedi à Camp David aux Etats-Unis mais le sauve-qui-peut parmi les étrangers à la zone euro (Canada, Etats-Unis, Japon, Royaume-Uni et Russie).
Barak Obama a ainsi comparé hier la crise gréco-européenne à une tempête qui pourrait mettre à bas le rebond encore fragile de l'économie européenne. Quant au premier ministre angalais David Cameron, il a été clair hier à Manchester : « soit l'Europe a une eurozone engagée, stable et réussie avec des systèmes de pare-feux efficaces (...), soit nous sommes en territoire inexploré, porteur de risques énormes pour tout le monde. (...) Quel que soit le chemin qui sera prix, je dois faire tout ce qui est nécessaire pour protéger mon pays et mettre à l'abri notre économie et notre système financier. »
Selon le Centre for Economic and Business Research, une sortie programmée de la Grèce coûterait 300 milliards de dollars à la zone euro, soit 2 % de son PIB, et une sortie désordonnée 5 % du PIB, soit plus de 10 milliards de dollars.
Pour notre part, nous estimons qu'une perte franche serait préférable à un pourrissement de la situation.
Et les propos tenus hier à Dublin par Charles Dallara sur une éventuelle sortie de la Grèce de l'eurozone qui provoquerait des dégâts « allant de la catastrophe à l'Aragmeddon » doivent être remis dans le contexte : le chef de l'International Institute of Finance, lobby bancaire mondial, a mené les négociations de l'hiver sur la dette grecque détenue par des investisseurs privés et a intérêt, à ce titre à ce que la pays reste dans l'Union monétaire.
En revanche, l'attitude de la Banque centrale européenne ces derniers jours est un signal fort sur une sortie programmée de la Grèce. Côté geste, elle a coupé les prêts aux banques grecques qui n'ont pas asez renforcé les fonds propres. Côté parole, elle a fait parlé mardi à la chaîne anglaise BBC son directeur général Benoît Coeuré : nous ne sommes plus dans la situation de l'automne dernier, lorsque les « banques européennes affrontaient des difficultés aigües à se refinancer et que nous étions au bord d'un effondrement du système bancaire de la zone euro ».
Autrement dit, les banques européennes autres que grecques sont aujourd'hui sauvées sinon entièrement guéries et ont plus à craindre d'un maintien de la Grèce dans le système que d'une sortie. A deux exceptions près, l'Irlande et, peut-être, l'Espagne.
Déjà, les techniciens de la finance se préparent au retour du drachme, notamment dans le réseau interbancaire Swift, où ils ne lui ont pas encore donné de code. Du côté grec, un gouvernement de transition vient d'être nommé ce matin avec Georges Zanias, ancien négociateur de la restructuration de la dette, aux finances. Il est prévu pour durer jusqu'aux prochaines élections du 17 juin mais pourrait durer plus comme ce fut le cas de la Belgique sans gouvernement durant un an et demi.

 

 

L'économie sociale et solidaire au gouvernement : c'est quoi ?

Petite partie de rigolade ce matin en écoutant l'interview à 7 heures 50 sur RTL de Benoît Hamon, tout juste nommé ministre délégué chargé de l'Economie sociale et solidaire.
Le porte-parole du parti socialiste a eu de la chance : son interwiewer en savait autant que lui sur l'économie sociale et solidaire.
Question : Qu'est-ce que c'est ?
Réponse : les coopératives, les mutuelles... 10 % du PIB français !
Ouf, manifestement, le nouveau ministre avait appris ses « éléments de langage ». Une fois sa toute petite leçon récitée, il a pu en venir aux choses sérieuses, telles les répartitions de postes.

Espérons que nous n'ayons pas à faire encore du mauvais esprit, tant l'économie sociale et solidaire peut être un moteur de croissance. Pour l'instant, laissons Benoît Hamon s'installer...

Négociations bidon sur le changement climatique à Bonn

 

Malgré les arrière-pensées et l'échec de la Conférence de Durban de novembre dernier, les négociations sur le changement climatique se poursuivent.
A Bonn en Allemagne, durant les deux dernières semaines de mai se tiennent des négociations dans le cadre de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques ou CCNUCC.
Plusieurs dossiers sont sur la table.
Il s'agit d'abord de l'élaboration d'un outil juridique qui remplacera le protocole de Kyoto et deviendra contraignant à partir du 1er janvier 2018 ou du 1er janvier 2021. Rappelons que ce dernier n'a pas été ratifié par les Etats-Unis, notamment en raison de l'absence d'engagement quantifié de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour les pays émergents.
Ensuite, les états industrialisés présenteront les propositions pour la période allant du 1er janvier 2013 (date de la fin du protocole de Kyoto) au 31 décembre 2017 ou au 31 décembre 2020, date d'entrée en vigueur du futur outil juridique. Déjà, on sait que seulement sept signataires de Kyoto seulement ont chiffré leurs propositions d'« objectifs quantifiés de réduction et de limitation des émissions de gaz à effet de serre ou QELRO (Quantified Emission Limitation and Reduction Objective) : l'Australie, la Croatie, le Kazakhstan, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, l'Union européenne et la Suisse. La Russie et le Japon, de toute façon incapable de satisfaire à ses propres objectifs après son abandon de l'énergie nucléaire, n'ont pas soumis de propositions, tout comme le Canada. Le premier fournisseur de pétrole et de gaz de schiste des Etats-Unis a fait part de cette décision à Durban, en décembre dernier.

 

Les propositions de l'Union européenne à la CCNUCC reprennent les engagements du « Paquet énergie climat » de 2008, soit une baisse des émissions de GES (gaz à effet de serre) de 20 % au moins par rapport à 1990. Nouveauté : l'Union se déclare partisan d'une période de transition allant jusqu'à 2020 et non pas 2017, avec une révision à mi-parcours.

Quelles soient les déclarations officielles d'ici une quinzaine de jours, on sait malheureusement que rien dde concret ne devrait sortir de ces négociations. Déjà, la faiblesse du nombre de propositions augure de la poursuite de l'échec.
A croire que cette réunion n'aura pour but que de faire plier l'Union européenne sur le sujet de la prise en compte des émissions de GES par l'aviation civile. Nous en avons longuement parlé ici, notamment le 22 décembre 2011 et le 30 mars dernier. Dans le bras de fer qu'elle a engagé avec les Etats-Unis, la Chine et l'Inde, la Commissionne pourra tenir que si elle a une conviction politique forte. Qui la lui donnera ?

 

 

 

 

 

 

mercredi, 16 mai 2012

Remodeler les banques pour sauver la croissance

François Hollande et Angela Merkel ont donc fait connaissance. Si les asperges étaient au menu, la question de la croissance aussi.


La zone euro va très mal, on le savait. Les chiffres de la croissance du PIB aiu 31 mars sont très mauvais. Derrière une stagnation générale, se cache une grande disparité. L'Allemagne a connu une hausse de 0,5 % de son PIB (après une baisse de 0,2 % au dernier trimestre 2011), tandis que le PIB était stable en France et que l'Italie s'enfonçait dans la récession : après deux trimestres de baisse, son PIB a encore reculé, de 0,8 %. L'Espagne semble sauver la face avec un repli de 0,3 % de son PIB mais l'explosion du chômage qui touche un quart (24,1 %) de sa population active est catastrophique.
Apparemment, les moyens de relancer l'économie sont quasi inexistants. La relance par la Banque centrale européenne qui prêterait aux Etats membres est exclue, tant par la France que la Hollande. Une telle mesure est exclue par son mandat, contrairement à ce qui se passe aux Etats-Unis.
La mutualisation des dettes est rejetée totalement par l'Allemagne. De toute façon, on voit mal comment les peuples européens accepteraient encore de prêter aux Etats en difficulté, la situation grecque suscitant déjà beaucoup de colère chez les contribuables des autres Etats.
Quant à la relance keyneisienne, chère à Françosi Hollande -elle consiste à faire financer par la dette publique une politique d'investissements- elle est inappliquable aujourd'hui compte tenu du niveau de la dette.

L'urgence en revanche est de donner aux banques les moyens de prêter aux entreprises. En Espagne comme en Italie, en Irlande ou en Belgique, mais aussi en Allemagne, les banques sont dans une situation bilancielle très déséquilibrée.
Or, les politiques européennes en la matière ne vont pas dans le bon sens. Celui-ci voudrait que les établissements séparent les activités de banque domestique (liées aux particuliers) des activités d'investissement (crédits aux entreprises mais aussi spéculation sur l'argent virtuel). Cette séparation n'est pas une utopie : elle avait été adoptée par Roosevelt après la crise de 1929 et a perduré jusqu'au début des années 80. Une période de cinquante ans durant laquelle aucune crise financière n'a été enregistrée...
Cependant, ici comme aux Etats-Unis, les politiques n'ont pu imposer cette séparation des activités bancaires, par manque de volonté face à un lobby certes puissant. Au contraire, les décisions européennes vont dans le sens d'une réglementation toujours plus tatillonne et entravante dans le cadre de « Bâle III».
Le conseil ECOFIN tenu hier a validé l'adoption de ce corpus réglementaire qui met les banques européennes dans une situation de distorsion de concurrence par raport à leurs homologues chinoises ou américaines.

mardi, 15 mai 2012

Les conseils d'administration français un peu plus féminins

Les entreprises du CAC 40 cotées à la Bourse de Paris féminisent toujours un peu plus leur conseil d'administration. A l'issue des assemblées générales d'actionnaires de cette année, 27 d'entre elles ont plus de 20 % de femmes administratrices, ce qui dépasse le seuil minimal imposé par la loi Copé-Zimmermann de janvier 2011.
Les dix conseils les plus mixtes sont : Publicis (50 % de femmes en 2012, contre 43,8 % l'an dernier), BNP Paribas (35,7 % contre 31,3 %), Vallourec (33,3 % contre 36,4 %), Vivendi, PPR et Safran (inchangés à 33,3 %), Total et Crédit Agricole (33,3 % contre 28,6 %), Bouygues (33,3 % contre 27,8 %) et, enfin, Société Générale (30,8 % contre 33,3 %).
Les cinq entreprises qui ont connu la plus forte progression sont : STMicroElectronics, Unibail-Rodamco, Publicis, Veolia Environnement et Esssilor.

Capitalcom, l'agence qui a réalisé ce sondage, souligne que, sur les 552 mandats d'adminisgtrateurs du CAC 40, 129 sont confiés à 110 femmes, dont 13 représentant les salariés.

lundi, 14 mai 2012

La croissance verte pour tous ?

A un mois de la conférence de Rio + 20 sur le développement durable, qui se tiendra du 20 a 22 juin prochain, la Banque mondiale publie un document sur « la croissance verte pour tous ».
La conclusion de son étude ? la croissance verte est le seul moyen de sortir de la pauvreté et de contrer les effets de la dégradation environnementale.
Celle-ci coûte déjà 9,5 % du PNB du Ghana, mais aussi 9 % de celui de la hine ou 4 % de celui du Maroc.

samedi, 12 mai 2012

Déécès de Soeur Reille

Nicole Reille, fondatrice et présidente d'honneur de l'association Ethique et Investissement est morte le 7 mai.

Inconnue du grand public, elle est à l'origine de l'ISR -investissement social responsable- en France. En 1983, économe de sa congrégation Notre-Dame, elle est en charge des placements des fonds pour la retraite des soeurs. Elle se refuse à investir dans des entreprises non respectueuses des droits de l'homme et décide alors de créer un fonds éthique géré par la société de gestion Financière Meeschaert.

Elle a également créé l'association Ethique et Investissement avec «l'objectif d'établir des critères d'investissement en s'appuyant sur la doctrine sociale de l'Eglise ».

Soeur Reille était une pionnière. Qu'il nous soit permis de rappeler ici un souvenir. Lorsque j'étais journaliste à Investir, au milieu des années 80, elle vint me présenter son fonds et sa démarche d'investissement. Son discours était si innovant et si atypique que je me souviens avoir pensé qu'elle resterait isolée...


vendredi, 11 mai 2012

Rapport de force européen défavorable pour Hollande

Tant le calendrier européen que le français seront chargés dans les prochaines semaines. Qu'on en juge :
- pour la France :
15 mai : fin du mandat de Nicolas Sarkozy et nomination du premier ministre du quinquennat de François Hollande,
10 et 17 juin : élections législatives,
24 juin : publication de l'audit des comptes de la nation.
- pour l'Europe et le reste du monde :
18-19 mai : réunion du G8 à Camp David aux Etats-Unis,
20-21 mai : sommet de l'OTAN à Chicago,
23 mai : Conseil européen,
31 mai : référendum irlandais sur le « fiscal compact » ou discipline budgétaire fixée dans le traité de mars 2012,
18-19 juin : sommet du G20 à Mexico,
28-29 juin : Conseil européen.
Par ailleurs, la question grecque devrait être résolue dans les prochains mois. Une sortie, de plus en plus probable, de l'Union monétaire devrait être relativement bien absorbée par l'Union,à l'exception de l'Espagne et de l'Italie.

Ces réunions permettront aux autre dirigeants de mieux connaître le nouveau président français. Il n'est pas dans un rapport de force favorable : la dépense publique française est, rapportée au nombre d'habitants, supérieure de 20 % à l'allemande tandis que le déficit public est généré pour moitié par le service de la dette, soit 50 milliards d'euros par an...
Si l'on ajoute à ces défauts structurels de la France les promesses économiques de François Hollande, notamment l'embauche de fonctionnaires et le retour du droit à la retraite à 60 ans, on peut s'attendre à un blocage de la part des autres dirigeants européens.
L'Allemagne refuse déjà toute mutualisation des dettes publiques, ou euro-bonds, et toute intervention de la Banque centrale européenne dans le financement de l'Etat.
La conséquence, on la connaît déjà : hausse massive des impôts et ralentissement des investissements, en France mais aussi en Europe du fait de la mauvaise situation financière des banques et des restrictions de crédit.





jeudi, 10 mai 2012

La Grèce peut désormais sortir de l'Europe

Les élections de dimanche en Grèce ont révélé la vérité crue : le pays est ingouvernable. L'austérité imposée à ses habitants a enfoncé le pays dans la crise, les dirigeants étant incapables de recouvrir l'impôt, ce qui est le minimum que l'on peut exiger de gouvernants.
Pour la troisième fois en deux ans, après mai 2010 et mars de cette année, la question de la sortie de la Grèce de l'Union monétaire se pose. Jusqu'à présent, il y a été répondu par une restructuration drastique de la dette publique détenue par les créanciers privés et par des injonctions de liquidité dans le système public. L'Union monétaire et le FMI étaient obligés de venir au secours du pays pour limiter la contagion à leurs propres systèmes financiers : banques ayant acheté des emprunts d'état grecs, mais aussi assurances et caisses de retraite. Aujourd'hui, ces derniers ont « nettoyé » leurs bilans, en acceptant une forte réduction de la valeur des titres qu'ils détenaient dans leur bilan. En France, seul le Crédit agricole reste très exposé, du fait de sa filiale Emporiki. Une sortie de l'euro et un retour au drachme se traduirait sans doute par une perte de l'ordre de 7 miliards d'euros (1 milliard de fonds propres pour la filiale + 5,5 milliards de refinancement consentis en décembre dernier).

Les Grecs ne sont certes pas seuls coupables. Nous l'avons écrit ici à plusieurs reprises : la BCE comme la Commission européenne ont fermé les yeux sur la falsification des comptes publics lors de l'entrée de la Grèce dans l'Union monétaire, tant les dirigeants européens étaient obnubilés par la recherche de nouveaux marchés et, aussi, par leur idéologie de puissance.
Cependant, pour que les contribuables des autres pays européens acceptent de payer encore pour la Grèce (70 milliards d'euros déjà versés dans le cadre du PSI, 34 milliards sur un total de 109 milliards pour l'aide directe à l'état grec), il faut que la Grèce se dote d'un gouvernement apte à créer de la croissance, faire rentrer les impôts et à pacifier la société. Hypothèse peu probable.

Bien au contraire, une sortie de la Grèce de l'Union monétaire aurait très probablement un impact positif sur l'Union monétaire dont les membres resserreraient les liens...

mercredi, 09 mai 2012

Encore un renflouement pour les banques espagnoles

L'Espagne n'en finit pas de payer la facture de la bulle immobilière. Le gouvernement devrait demander, demain vendredi, à ses banques d'épaissir la couverture de leurs actifs immobiliers « non toxiques », en la portant de 7 % aujourd'hui à 30 %. Le provisionnement porterait alors sur 85 milliards d'euros, soit 35 milliards de plus que ce qu'avait demandé la Banque centrale espagnole il y a 3 mois à peine.
Si les grandes banques telles Santander ou BBVA absorberont cette nouvelle exigence sans trop de problèmes, gr$ace à leurs filiales étrangères, les banques locales ou Cajas auront plus de mal...

Aussi les politiques réfléchissent-ils à une structure de defeasance ou bad bank qui regroupera les actifs toxiques immobiliers.

Pendant ce temps, les immeubles vides dans la banlieue de Madrid sont gardés par des vigiles armés et les bindonvilles refont surface quelques centaines de mètres plus loin...

Tentative d'encadrement des achats de terres

Après des mois de négociations entre le secteur privé, les Etats, les ONG et les organisations internationales, la FAO (Organisation mondiale contre la faim et pour l'agriculture) publie un ensemble de directives définissant les principes et pratiques souhaitables dans le domaine de la gouvernance foncière et de l'accès à la terre.
Depuis 2008, les émeutes de la faim et les famines éclatent ici et là dans le monde. Au Cambodge, le premier ministre a ainsi décidé, le 7 mai dernier, d'une « suspension temporaire de l'attribution de concessions économiques » pour calmer les opposants aux exproSachant que « les droits fonciers inadaptés et non sécurisés augmentent la vulnérabilité, la faim et la pauvreté », la FAO a donc voulu encadrer des pratiques dangereuses pour la paix. Malheureusement, ce document n'a rien de contraignant.

jeudi, 03 mai 2012

Les actionnaires contre les abus des dirigeants

Les investisseurs et les agences de conseil en vote (proxy) sont remontés contre les émoluments que veulent faire voter les dirigeants.
Parmi les plus frondeurs en ce début de période d'assemblées générales d'actionnaires, citons F&C, Hermès Equity Ownership Services, ISS et Ethos. Et les dirigeants les plus critiqués sont ceux de l'assurance, tel Aviva, et de la banque, tels UBS ou Barclays.

 

 

 

mercredi, 02 mai 2012

202 millions de chômeurs dans le monde en 2012, 210 en 2016

Selon l'Organisation internationale du Travail, le nombre de chômeurs augmentera dans les prochaines années. Sur les 106 pays étudiés, 57 ont subi une détérioration de leur climat social en 2011.
La faute ? à l'austérité, notamment dans les pays avancés (l'OCDE) où le chômage de longue durée, supérieur à un an, frappe plus de 4 chômeurs sur 10...

Pour remédier à la hausse tendancielle du chômage, l'OIT prône une augmentation des salaires identique à celle de la productivité et donne l'exemple des réussites brésiliennes, indonésiennes et uruguayennes. Faute de quoi les troubles sociaux, déjà en forte croissance depuis deux ans, continueront à se répandre.

Biodiesel et bioéthanol : semblant de volte-face à Bruxelles

Promus par la Commission européenne mais condamnés par les ONG spécialistes de l'agriculture et de la lutte contre la faim, les biocarburants se retrouvent aujourd'hui sur la sellette à Bruxelles même. En 2009, ils avaient pourtant été désignés comme indispensables à la réalisation de l'objectif de 10 % d'énergie renouvelable pour les transports en 2020.

Les commissaires européens examinent donc aujourd'hui les conséquences environnementales des biocarburants, néfastes de façon indirecte, car l'affectation des sols s'effectue au détriment des cultures vivrières. Deux options se présentent. L'une est de presque doubler (60 % contre 35 % aujourd'hui) les économies d'émission de CO2 exigées des biocrburants ; la seconde est de favoriser le bioéthanol par rapport au biodiésel, plus polluant.

Comme nous sommes à Bruxelles, les commissaires ne trancheront pas entre les deux scénarios ni ne décideront rapidement. Ils essaieront de marier les deux options tout en repoussant le calendrier d'exécution. Ainsi, les ONG environnementales pourront se réjouir d'avoir obligé les instances à examiner les dossiers. Quant à l'EOA ou Alliance pour les oléagineux, dirigée par le français Xavier Beulin, également président de la FNSEA et de Sofiproteol, premier groupe français de biodiésel, elle sera satisfaite de voir écarté tout risque pour le développement du biodiésel...