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mercredi, 16 février 2011

Total et les schistes bitumeux : première résolution environnementale

Pour la première fois en France, une résolution à caractère environnemental sera lancée lors d'une assemblée générale.
Les protagonistes sont, d'une part, le pétrolier Total, d'autre part le cabinet de conseils aux actionnaires Phitrust Active Investors, l'ONG Greenpeace et l'ONG Natural Resources Defense Council.

Le but de l'action de ces derniers est que Total donne à ses actionnaires une « analyse complète et détaillée des risques financiers, environnementaux, climatiques et sociaux liés à l'extraction des sables bitumeux en Alberta, Canada ».
Ainsi que nous l'expliquions le 25 janvier dernier, cette méthode d'extraction est très polluante pour les nappes phréatiques et pour l'atmosphère. Si les pétroliers y ont de plus en plus recours, c'est aussi une question de politique énergétique. Les Etats, notamment en Amérique du Nord et en Europe, cherchent à retrouver l'indépendance énergétique par rapport aux pays producteurs, souvent peu stables politiquement, tels la Russie ou les états du Proche-Orient et d'Afrique.

Total prévoit ainsi d'investir entre 11 et 14,5 milliards d'euros dans l'extraction du gaz de schiste contenu dans les sables bitumeux au Canada.


 

jeudi, 25 novembre 2010

Pierre & Vacances crée son Village nature avec Euro Disney

 

Village Nature, c'est lancé. Après plusieurs années de réflexion, Pierre & Vacances a annoncé la création, avec Euro Disney du premier village sans empreinte carbonique et à énergie positive.

En Seine-et-Marne, à moins de dix kilomètres du parc de loisirs, le Village sera construit selon la méthodologie One planet living, élaborée par Bio Regional et WWF International. Le chantier qui débutera en 2013 sera fondé sur le recours à la géothermie tirée d'une source naturelle d'eau chaude. La source devrait couvrir 85 % des besoins, l'autonomie totale étant apportée par le solaire et l'éolien. En outre, à partir de 2015, 30 % des besoins en chaleur des parcs EuroDisney et du Disneyland Hotel seront alimentés par la géothermie tirée de la source.

Le projet est ambitieux. Il s'étendra sur plus de 500 hectares qui accueilleront quelques 5 000 habitations d'ici 20 ans, sur 10 % des sols qui seront reboisés. 

 

vendredi, 12 novembre 2010

Le frêt aérien condamné à 800 millions d'euros

799,5  C799,5 millions d'euros : c'est le montant total des amendes infligées par la Commission Européenne à 14 opérateurs aériens condamnés pour pratiques anticoncurrentielles dans le fret, entree mai 2004 et février 2006.

Air France-KLM est le plus lourdement sanctionné : pour le groupe franco-néerlandais, la note globale s'élève à 339,6 millions d'euros, soit 182,9 millions pour Air France, 127,2 pour KLM et 29,5 pour Martinair. Aussi Air France-KLM, qui devrait verser 43 % de la totalité des amendes, soit 26 jours de trésorerie, a-t-il communiqué sur le dépôt d'un recours auprès du tribunal européen. 

Egalement condamnés : British Airways, pour 104 millions d'euros d'amende, et SAS pour 70,2 M€. Lufthansa qui avait averti les autorités européennes de ces ententes échappe aux sanctions pécuniaires.

Air France-KLM est coutumier de ces distorsions de concurrence qui, dénoncées, l'avaient conduit à payer des amendes pénales ou transactionnelles de plus de 300 millions d'euros ces cinq dernières années. Le crime paie-t-il vraiment ?

vendredi, 23 avril 2010

Les compagnies d'eau dans le collimateur de la Commission européenne

Lundi dernier, la Commission européenne a lancé des inspections surprises en France dans plusieurs entreprises actives dans le secteur de l'eau et de l'assainissement des eaux usées. Motif ? L'institution soupçonnerait des abus de position dominante et des pratiques commerciales restrictives : « La commission souhaite vérifier si les entreprises inspectées ont répondu de manière concertée à des appels publics organisés par les collectivités locales pour déléguer la gestion des services d'eau potable et d'assainissement ». Ces entreprises pourraient avoir imposé des prix de l'eau et de l'assainissement inéquitables aux collectivités locales dans le cadre de la gestion déléguée de ces services.
Bref, rien de nouveau sous le soleil, la SAUR, Lyonnaise des Eaux et Veolia Environnement sont coutumières de ces inspections surprise...

mercredi, 24 février 2010

Alicaments : la fin de l'embrouille

Dans une étude remise en octobre dernier à la Commission européenne, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (European Food Safety Authority, EFSA) aurait, selon la lettre de l'Expansion, démenti les allégations d'immunité des produits enrichis en probiotiques. Les mentions telles
« renforce l’immunité » ou « aide l’organisme à se défendre » seraient mensongères, au moins dans l'état actuel des connaissances.
Si la Commission européenne suit les recommandations de l'EFSA, ces arguments devront disparaître des étiquettes.Ce serait très mauvais pour les grands groupes alimentaires Danone ou Nestlé dont les campagnes marketing sont fondées sur le caractère « préventif » de leurs produits. Les yoghourts Activia au bifidus et Actimel, très rentables pour Danone, seraient particulièrement touchés.

mercredi, 16 décembre 2009

Encore des suppressions d'emplois chez ArcelorMittal

Après 36 000 suppressions d'emplois en 2010, ArcelorMittal en acterait 10 000 autres l'année prochaine. Les quelques 285 300 salariés du groupe sont répartis pour un quart en Europe dont 25.000 en France.
Certes, le secteur de l'acier est en surproduction.  La chasse au salarié, désormais considéré non comme créateur de richesse mais comme variable d'ajustement, est-elle vraiment la solution ?

Alstom renforce son image avec la Fondation Hulot

Alstom et la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme ont signé une convention de partenariat. Le but : « ouvrir un débat constructif et enrichir mutuellement leurs réflexions sur les grands problèmes environnementaux dans les domaines essentiels de l'énergie et du transport ».
Le groupe français investit déjà dans les techniques vertes, notamment la captation de CO2. Il dispose de sa propre fondation, la Fondation Alstom qui engage 1 million d'euros par an pour soutenir des projets à caractère environnemental, éducatif et social, proposés par ses collaborateurs en coopération avec le monde associatif. L'année prochaine, la Fondation interviendra ainsi en Chine, en Inde, en Thaïlande, en Australie, au Brésil, au Mexique, au Vénézuela, au Mali et au Soudan.
Une politique sérieuse a-t-elle vraiment besoin du « greenwashing » que constitue ce partenariat avec la Fondation Hulot ?

mardi, 15 décembre 2009

La betterave se peint en vert

Bientôt sur les écrans une campagne de publicité pour vanter les qualités d'agrocarburant de la betterave. A l'occasion de l'assemblée générale des producteurs français, le président de la CGB (Confédération Générale des planteurs de Betteraves) a déclaré vouloir « informer les citoyens français sur la possibilité qui leur est désormais offerte de participer dans leurs gestes quotidiens à la lutte contre le réchauffement climatique ». Les voilà donc invités à remplacer leur diesel par le bioéthanol fabriqué à partir de betterave (au Brésil, c'est la canne à sucre). L'an dernier déjà, le bioéthanol était incorporé dans les carburants classiques à hauteur de 8,7 %.

Le bioéthanol, comment ça marche ?
Pratiquement, soit il est introduit directement dans l'essence soit il est transformé en ETBE -éthyl tertio butyl éther- un carburant qui contient 47 % d'éthanol. En France, une automobile « classique » peut fonctionner avec un carburant comportant 10 % de bioéthanol pur ou 15 % d'ETBE. Depuis le 1er avril 2009, le nouveau carburant E 10, composé à 90 % d'essence sans plomb et à 10 % d'éthanol pur, est vendu par 14 % des stations services.

Pourquoi ce focus sur les agro-carburants ?
La directive EnR impose à l'Union que les carburants utilisés pour les transports proviennent, en 2020, à 10 % des énergies renouvelables. La France table sur l'E10 pour atteindre son propre objectif pour 2010 de 7 % d'incorporation d'agrocarburant. La culture de la betterave qui couvre 2 % de la SAU ou Surface agricole utile française devrait être record cette année avec un rendement de 93 tonnes l'hectare. Sur les 34 millions de tonnes attendues à la fin de la récolte, un peu plus du dixième ira à la fabrication d'éthanol.

Où en est-on aujourd'hui ?
Près de 10 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) d'agro-carburant ont été consommées en 2008 pour les transports routiers de l'Union européenne, soit 28 % de plus en un an. Cela représente 3,3 % du contenu énergétique des carburants utilisés dans les transports routiers de l'Union européenne. Selon EurObserv'ER, le biodiesel est le premier agrocarburant produit en Europe, elle-même premier producteur mondial avec 65% de l'offre, soit entre 2,3 et 2,8 milliards de litres. Selon l'EBIO ou European Bioethanol Fuel Associations, la France a doublé sa production de bioéthanol carburant en 2008, à 1 milliard de litres, devant l'Allemagne, avec 568 millions de litres.
Problème : cela ne suffit pas et les importations de biodiesel américain ont bondi de 50 % l'an dernier : le million et demi de tonnes importé a représenté, toujours selon EurObserv'ER, 16,3 % de la consommation européenne de biodiesel par les transports.

L'agrocarburant est-il vraiment bénéfique pour l'environnement ?
A priori, oui. Selon l'ADEME, les filières agrocarburants émettraient entre 60 et 80 % de gaz à effet de serre en moins que les carburants fossiles. Cependant, cette comparaison est facile : n'importe quel béotien en sciences comprendra que la production d'éthanol est moins polluante qu'une centrale thermique à charbon. En revanche, l'étude de l'ADEME occulte trois impacts négatifs majeurs du recours massif aux agrocarburants :
- la hausse mondiale des prix des denrées alimentaires de base : pour le FMI, un tiers de l’envolée des cours vient du remplacement des cultures vivrières par les agro-carburants ;
- l’expansion du modèle agro-industriel, peu créateur d’emplois et destructeur des villages, en pointe dans la préservation des milieux naturels;
- les dégâts environnementaux provoqués par le recours intensif aux engrais et pesticides et au déplacement des cultures traditionnelles vers des zones plus fragiles.
Sur ce dernier point, les betteraviers français rétorquent qu'ils ont réduits de moitié leur consommation d'azote en vingt ans et qu'ils sont prêts à réduire encore de moitié cette dernière, dans le cadre du plan Ecophyto 2018. Mais ils menacent aussi : à condition que leurs rendements soient maintenus...

La directive EnR sera-t-elle appliquée en 2020 ?
Pas certain. La polémique sur les agrocarburants a conduit certains pays à réviser en baisse leurs objectifs de production dès 2010. Ainsi, l'Allemagne a déjà supprimé les avantages fiscaux aux agro-carburants et la France devrait le faire en 2012.
Surtout, l'Europe veut favoriser, à partir de 2017, les agrocarburants de deuxième génération produits à partir de plantes entières. L'avantage est double : frein aux importations et possibilité pour les producteurs européens de satisfaire la hausse de la demande.

 

 

jeudi, 10 décembre 2009

Bilan de l'application de la loi NRE : plutôt mauvais

Le cabinet Alpha publie, pour la septième année consécutive, son bilan de l'application de la loi NRE, en se focalisant sur les aspects sociaux. Depuis 2001, les sociétés françaises et cotées en France doivent publier dans leur rapport annuel des données « sur la manière dont elles prennent en compte les conséquences sociales et environnementales de leur activité ».
Force est de reconnaître que les très grandes entreprises -celles du CAC 40 publient une information « dont la qualité stagne autour de la moyenne ». Les auteurs de l'étude sont perplexes : « Le manque de transparence récurrent depuis sept années sur des sujets sociaux pourtant structurants dans l'entreprise nous interroge sur la signification même du reporting ».
Trois groupes se détachent. Les leaders : PSA, Veolia, Vinci, Vivendi. Les méritants qui améliorent leur reporting : Air Liquide, Saint-Gobain. Parmi les médiocres, il faut distinguer ceux qui fournissent des informations exhaustives et de qualité mais sur un périmètre non signifiant -Air Liquide, L'Oréal et Suez Environnement-, ceux qui donnent peu d'informations -Axa, Cap Gemini- et, enfin, ceux qui informent correctement mais sur un nombre minime de sujets, tel Bouygues.
La stagnation de la qualité des informations données induit les chercheurs à regretter que le reporting social ne soit plus qu'un « simple exercice procédural sans substance ». Ils en appellent les entreprises à « discuter collectivement la pertinence et la qualité des indicateurs », seul moyen de «relancer le processus de reporting social dans les années à venir ».

lundi, 30 novembre 2009

Le coût du social pour France Télécom

700 millions d'euros, c'est la somme que devra verser France Télécom à ses salariés « seniors » en pré-retraite. On se rappelle (cf notre note du 4 novembre) que la direction, déstabilisée par les suicides sur le lieu de travail, a dû se résoudre à la mise en place d'un plan de pré-retraite auquel elle se refusait auparavant.
Quatre syndicats représentant 68% des salariés français de France Télécom ont signé, la semaine dernière, un accord de temps partiel senior pour les salariés volontaires à trois ans de la retraite. Ils recevront 80% de leur salaire brut pour un travail à mi-temps ou partiront 6 à 18 mois plus tôt que prévu, pour un salaire compris entre 75% et 65%.
Ces départs seront compensés pour moitié : soit 2 500 recrutements en CDI pour 10 000 bénéficiaires du dispositif (sur les 14 000 éligibles).
Pour France Télécom, l'impact salarial est de 700 millions d'euros environ, dont 600 millions seront provisionnés sur les comptes 2009.
La preuve non par 9 mais par 700 millions qu'il est plus rentable de bien traiter ses salariés...

 

Bolloré, Total et EDF « menteurs » 2009 du développement durable

Les prix 2009 « Pinocchio du développement durable » viennent d’être attribués à Bolloré, Total et EDF. Décernés le 24 novembre par l’ONG les Amis de la Terre à partir du vote d’internautes (près de 7 500 votants), ces prix « récompensent » les entreprises les plus « menteuses » en termes de droits humains, d’environnement et de green-washing (démarche marketing de promotion d’une image à la fois responsable et respectueuse de l’environnement).
Le groupe Bolloré a reçu, avec 35 % des voix, le Pinocchio des droits humains en raison du traitement « proche de l’esclavage » que ferait subir à ses employés sa filiale Société camerounaise des Palmeraies. En deuxième et troisième position viennent le Crédit Agricole (23 %) puis le pétrolier franco-britannique Perenco (22 %). La banque a été nominée en raison de ses positions capitalistiques dans la société chinoise  Donfeng, fournisseur de matériel militaire à la junte birmane, tandis que le projet péruvien de Perenco serait conduit en écrasant les droits des populations locales.
Le Pinocchio de l’environnement de Total (45 % des voix) s’explique par son implication dans le projet d’exploitation pétrolière Kashagan, dans le Kazakhstan. Ici aussi, des banques apparaissent sur le podium : BNPParibas pour le financement apporté au projet Sakhaline (plateformes off-shore gazières et pétrolières menaçant les dernières baleines grises) et Société générale pour son soutien financier à une mine indienne de bauxite exploitée par Vedanta Resources et destructrice de la forêt de Nyamgiri.
Enfin, EDF a été élue dans la catégorie Greenwashing par 42 % des votants, qui lui reprochent sa campagne de communication « Changer d’énergie ensemble » : selon les Amis de la Terre, son coût aurait atteint 10 millions d’euros, une somme supérieure au budget de recherche & développement en énergies renouvelables, de 8,9 millions d’euros en 2008…
Pour en savoir plus

mercredi, 04 novembre 2009

France Telecom sort son chéquier

La mauvaise gestion sociale de France Telecom lui coûtera cher. Le groupe de télécoms qui cherche à apaiser la grogne de ses salariés, qui s'est traduite par plusieurs suicides sur le lieu de travail, pourrait provisionner jusqu'à 1 milliard d'euros dans ses comptes 2009. Cette somme servira à financer un plan de départs volontaires à la retraite de ses salariés de plus de 57 ans. Selon le quotidien « Le Parisien », quelques 2.000 salariés seraient concernés par ces mesures, sur une période de trois ans. Ils continueraient à travailler à temps partiel tout en percevant de 70 à 80 % de leur salaire jusqu'à 60 ans.

Une mauvaise nouvelle ne venant jamais seule, Orange annonce abandonner officiellement son exclusivité sur la commercialisation de l’iPhone. Une exclusivité suspendue depuis le 17 décembre 2008, après que le Conseil de la concurrence avait été saisi par SFR et Bouygues Télécom.

 

mardi, 03 novembre 2009

Shell produira du gaz au large de l'Australie

 

Techniq et Samsung planchent sur la faisabilité de la première usine flottante de liquéfaction de gaz, commandée par Shell. Elle verra le jour en Australie, en 2016. Sa taille serait de près de 500 mètres de long et de 75 mètres de large, son poids de 600.000 tonnes après chargement. Son coût est estimé aujourd'hui à 5 milliards de dollars.

Lassé des exigences environnementales, le pétrolier anglais veut aussi exploiter des gisements non rentables aujourd'hui du fait de leur taille ou de leur distance par rapport aux côtes. Avec une usine flottante, le gazoduc n'est plus nécessaire. Surtout, une fois le gisement épuisé, l'installation peut être déplacée sur un autre site.

de ce type pour un coût d'environ 5 mds USD l'unité.
Si le projet est adopté, Shell pourrait construire une dizaine d'autres installations. Il serait aussi sans doute imité par d'autres grands pétroliers.

 

lundi, 26 octobre 2009

Non aux mastondontes financiers

Vers un rapprochement entre le bancassureur Crédit Agricole, l'assureur Groupama et la banque Société Générale ? Selon le site du Monde, les dirigeants du Crédit Agricole y seraient favorables. Le schéma comporterait deux phases. Durant la première, Groupama et Crédit Agricole réuniraient leurs activités d'assurance. Durant la seconde, les deux sociétés entreraient à hauteur de 30 % dans le capital de la Société générale.
L'objectif ? devenir numéro un de la banque et de l'assurance en France.
Cette course à la taille et à l'ego des dirigeants est dommageable à l'économie. Dans notre note du 22 octobre, nous alertions sur les dangers que représentent pour l'économie des établissements financiers à la taille disproportionnée et, surtout, aux risques de consanguinité entre les activités d'assurance, ainsi que de banque d'investissement et de détail.
Le seul barrage à un tel rapprochement ne viendra pas des pouvoirs publics, mais des caisses régionales du Crédit agricole. L'esprit mutualiste et la simple raison continuent à vivre chez les premiers actionnaires du Crédit Agricole. Jusques à quand ?

mercredi, 14 octobre 2009

France Télécom n'aime pas les vieux

France Télécom ne veut pas de ses vieux salariés. Serait-ce qu'ils présentent des tendances suicidaires supérieures à celles des jeunes ?
Après la vague de suicides au sein du groupe de télécoms, le président Didier Lombard et le directeur des ressources humaines Olivier Barberot avaient rencontré, le 30 septembre dernier, les représentants syndicaux des salariés. A la sortie de la rencontre, Didier Lombard déclarait : « nous devons le plus vite possible bâtir ensemble le nouveau contrat social de France Télécom ».

Ce sera difficile. En témoigne les difficultés à faire adopter le dispositif de « temps partiel senior » pour les plus de 57 ans. La CFE-CGC-Unsa annonce aujourd'hui qu'elle quitte les négociations. Elle devrait être imitée rapidement par les autres syndicats. La raison invoquée ? « le simulacre de pseudo-temps partiel » que propose la direction quand le syndicaliste préfère des « mesures d'âge », l'arrêt de la mobilité forcée pour les + de 57 ans et « une véritable politique de recrutements » et « pas seulement de contrats d'apprentissage ».
Face à la bronca de ses salariés et de l'opprobre de l'opinion publique, il est probable que France Télécom soit contrainte à un plan de départ volontaire. Coût estimé ? entre 150 000 et 200 000 euros par salarié selon les analystes.
Or, les départs « naturels » sont au nombre de 16 200 entre 2010 et 2015. Un plan de départ accéléré entraînerait donc pour l'entreprise un coût de près de 600 millions d'euros...
Même si les investisseurs apprécient toute diminution du coût salarial, ils apprécient aussi les cohésions sociales, garantes de compétitivité pour les entreprises, notamment celles les plus exposées aux bouleversements technologiques et à la concurrence.
Bref, France Télécom a tout faux.
Il y a un an, le groupe se donnait pour ambition d'être en 2011 le numéro un mondial des opérateurs téléphoniques « les plus responsables ». On le sait, la responsabilité sociale des entreprises se mesure selon les trois critères de gouvernance, de respect social et de respect environnemental. France Télécom est déjà certain de ne pas avoir la moyenne.

Nestlé et le lait du sang

Nestlé est contraint de cesser de s'approvisionner en lait au Zimbabwe. Le numéro un mondial de l'alimentaire possède en effet une laiterie dans l'ex-Rhodésie du Sud dont 10 à 15 % des besoins étaient assurés par la ferme Gushungo, détenue par Grace Mugabe, épouse du tyran Robert Mugabe. En 2000, ce dernier a exproprié les fermiers blancs, ce qui, quatre ans plus tard, a provoqué une grave crise alimentaire dans l'ancien « grenier à blé » de l'Afrique. L'accaparement des richesses du pays par les proches du président depuis 1987 a entraîné des sanctions internationales contre ces derniers, dont Grace Mugabe. Cette dernière figure ainsi sur la liste des personnes avec qui l'Union européenne et les Etats-Unis interdisent toute transaction financière.
Plusieurs ONG, notamment Human Rights Watch, se sont élevées contre les achats par Nestlé de ce qu'ils appellent le « lait du sang ». Le groupe suisse s'est donc incliné et a arrêté tout approvisionnement auprès de huit fermes zimbabwéennes, dont celle de Grace Mugabe.

 

mercredi, 07 octobre 2009

British Airways s'affranchit des syndicats

British Airways va supprimer l'équivalent de 1 700 postes à plein temps. Rien d'étonnant en ces temps de crise du transport aérien et de pertes nettes pour la compagnie. Après le départ, sur une base volontaire, de 1 000 personnels de cabine ces derniers mois, 3 000 autres travailleront à mi-temps dès novembre prochain.
Problème : la direction a décidé ces suppressions de postes sans ouvrir de discussions avec le syndicat des équipages de cabine, Unite. Certes, 4 000 employés sur plus de 41 000 salariés ont déjà pris des congés sans soldes et plus de 2 200 ont travaillé gratuitement une à 4 semaines. Cependant, le risque d'un conflit social apparaît élevé.

jeudi, 19 mars 2009

Shell lâche les énergies renouvelables pour les agro-carburants

Le pétrolier avait largement communiqué ces dernières années sur ses efforts dans l’éolien ou le solaire. Mardi, lors de la présentation de ses chiffres 2008, il a craché le morceau : sur les cinq dernières années, Shell n’a consacré que 1,7 milliard de dollars aux technologies alternatives, sur un budget d’investissement total de 150 milliards. Quant au projet de ferme éolienne marine de London Array, d’une capacité de 1 000 mégawatts, il s’en retire.
Linda Cook, directeur opérationnel pour le gaz et l’énergie, s’est montrée franche : « Nous sommes des hommes et des femmes d’affaires. Si il existe des énergies renouvelables rentables, nous mettrons de l’argent dedans ». L’énergie éolienne, le solaire et l’hydro-électrique ne gagnent pas assez d’argent. Donc, le salut de Shell réside dans les agro-carburants. Peu lui chaut la condamnation des agro-carbs par le FMI qui les rend à 70 % de la hausse des prix 2007 du maïs. Peu importent l’avertissement de la communauté scientifique, unanime : les agro-carbs rejettent plus d’émissions à effet de serre que le pétrole ou le diesel. De toute façon, Shell est déjà le premier acheteur mondial de carburants à base de maïs. Son objectif désormais est de développer de nouvelles générations d’agro-carbs et de renforcer sa technologie CCS (carbon capture and sequestration ou technologies de capture et de stockage du CO2). Soulignons à ce propos que les technologies CCS sont encore à un stade pilote –voir notre note du 17 mars sur Alstom- et que Shell les destine surtout à ces projets d’exploitation de sables bitumeux dans le nord canadien, de toutes les façons très dommageables à un environnement fragile.

samedi, 04 mai 2024

Madame Chirac chez LVMH : une nomination au goût acide

LVMH accueille, depuis jeudi 15 avril, Madame Jacques Chirac dans son conseil d'administration. « Victoire pour les femmes » se réjouissent les laquais de la presse écrite dont nous tairons les noms par décence.
Nous y voyons plutôt le symptôme de deux maladies actuelles, aussi pernicieuses l'une que l'autre. La première relève de la politique. Qu'une ancienne épouse de président de la République, logée gratuitement dans l'hôtel particulier d'un ancien promoteur immobilier, courre après des jetons de présence témoigne de la perte de prestige du pouvoir présidentiel et, plus largement, du pouvoir politique.
Le second venin pénètre l'économie par le biais des mécanismes de bonne gouvernance, censés lui apporter à la fois une pincée d'éthique et une bonne dose d'efficacité. Après le déclenchement de la grande dépression de 2008, les critères de la bonne gouvernance ont trouvé plus d'écho parmi les actionnaires et investisseurs qui ont souhaité, études financières à l'appui, plus de diversité dans les conseils d'adminisitration. Diversité de parcours, de nationalité, de sexe...

Ici, c'est au double nom de la diversité de parcours, mais aussi de sexe, qu'a été motivée l'entrée de Bernadette Chodron de Courcel. Le retournement est donc total : hier la feuille de vigne cachait le sexe, aujourd'hui, le sexe lui-même devient feuille de vigne, en charge de masquer la corruption, au minimum morale, des élites, leur enrichissement sans travail réel, ainsi que la collusion entre deniers publics et privés. N'oublions pas en effet que, le 20 mars denrier, Jacques et Bernadette Chirac assistaient à Sarran, département Correze, à un défilé Dior organisé dans le musée de l'ancien président Jacques Chirac, "Dior, la passion créatrice". Nul ne doute de l'intérêt d'une telle exposition pour le public ou les jeunes (combien d'écoles d'art ou de couture à Sarran ?). En tout cas, pas François Hollande, président du conseil général de la Corrèze et député de la première circonscription de la Corrèze, également présent à l'exposition.

Pour une fois, Bernard Arnault, président du conseil d'administration de LVMH, aurait-il fait preuve de moins de vista que son ennemi préféré ?
François-Henri Pinault, président du conseil de PPR, proposera, le 19 mai prochain, l'entrée au conseil de trois administratrices : Laurence Boone, Yseulys Costes et Caroline Puel. Le choix des deux premières paraît légitime : Laurence Boone chef économiste à Barclays Capital, Yseulys Costes PDG de 1000mercis.com et chercheur en marketing interactif. Le troisième suscite un regret : qu'une journaliste de grand talent, llauréate du prix Albert Londres et correspondante de plusieurs médias en Chine, accepte un tel siège. Les mânes de Beuve-Mery, fondateur du Monde, doivent se retourner dans leur tombe : la muraille de Chine entre médias et pouvoirs de l'argent n'est plus que ruines.

Traditionnellement, la définition de la démocratie est fondée sur la séparation des trois pouvoirs : législatif, judiciaire et exécutif. Aujourd'hui, en France, le Parlement a limité l'exercice de son pouvoir à l'approbation des directives de Bruxelles et au foisonnement de lois compassionnelles ; la justice sans un sou est aux mains d'une caste sans coeur ; l'exécutif a perdu sa légitimité (cf supra) et se contente de romorontades.
L'exercice du pouvoir appartient désormais aux dirigeants des grandes entreprises, même s'ils ne l'ont pas créée. Le dégoût du spectateur vient de l'empressement des élites, hier détentrices d'un pouvoir légitime, à devenir leurs laquais.