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mercredi, 16 décembre 2009

Dette publique : comprendre les enjeux

Le grand emprunt inquiète les marchés ... et les contribuables concernés ; après celle de la Grèce, la dégradation de la note de la dette publique espagnole fait craindre le pire pour l'euro.

Comment comprendre les enjeux qui se cachent derrière les chiffres, vertigineux ?
D'abord, il faut rappeler les faits : la dette publique -c'est-à-dire celle des Etats- a explosé à la suite de la crise financière puis économique de 2008. Des pays naguère considérés comme sûrs figurent désormais au rang des suspects.
Ensuite, il faut se souvenir de l'originalité de la dette souveraine par rapport aux autres dettes, celles contractées par les entreprises ou les particuliers : elle est le fait du seul agent économique -l'Etat- qui a le droit de lever des impôts, autrement dit d'augmenter sa richesse en la prélevant sur celle des autres. En cas de défauts de paiement répétés puis d'incapacité à honorer ses remboursements, l'entreprise sur-endettée sera contrainte par ses créanciers à déposer son bilan ou le particulier à vendre ses biens ; en revanche, l'Etat pourra toujours arguer de sa légitimité à hausser les impôts, le seul risque étant celui de devoir payer des intérêts d'emprunts plus élevés. L'Etat ne peut donc être mis en faillite.
Enfin, il faut connaître les ratios qui permettent d'appréhender l'ampleur des dettes. Le plus habituel est le rapport entre la dette publique et le PIB. Pour les 30 pays de l'OCDE, qui créent près des 4/5èmes du PNB mondial, ce ratio était de 57 % en 2007. Il devrait atteindre 80 % en 2010. Il s'agit là d'une moyenne : 3 Etats de l'OCDE sont de longue date considérés comme trop endettés : le Japon, depuis 20 ans déjà, avec une dette publique qui passera de 167 % de son PIB en 2007 à 200 % en 2010 ; viennent ensuite l'Italie et la Grèce.

Maintenant, comment la crise a-t-elle détérioré les finances publiques des pays de l'OCDE ?
Trois typologies se dessinent. La première rassemble les Etats parcimonieux et qui ont continué à contrôler leurs postes de dépenses, par exemple l'Australie ou le Luxembourg ; dans la deuxième typologie, on trouve les Etats faiblement endettés avant la crise mais que la crise a fait plonger dans le surendettement, tels le Royaume-Uni et l'Irlande, contraints de sauver leur système bancaire (l'Angleterre a consacré le quart de son PIB au sauvetage des banques) ; enfin, dans le troisième type, on rencontre les Etats déjà lourdement endettés mais dont la détérioration du ratio dette/PIB a été -relativement- faible, tels l'Italie, la Belgique ou la Grèce.
Dans l'ensemble, la détérioration a été violente : 20 % de hausse en 2 ans pour la dette publique dans l'OCDE, un rythme inobservé dans le passé sauf en cas de guerre... mais sans doute faut-il tenir compte de la guerre de l'Irak où, parmi les 49 Etats coalisés derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni, sont parties prenantes plusieurs des grands pays de l'OCDE.

Cette détérioration est-elle tenable sur le long terme ?
Non bien sûr. D'abord parce que le remboursement de la dette étouffe la reprise économique et, surtout, handicape l'avenir : les capitaux payés aux créanciers du passé sont autant de capitaux retirés de l'investissement. Ensuite parce que le vieillissement de la population provoque une dérive structurelle des dépenses de santé et de retraite. Selon le FMI, le coût budgétaire de la démographie des pays de l'OCDE est dix fois supérieur à celui de la crise actuelle. Pour répondre aux besoins créés par cette nouvelle donne démographique, les Etats doivent impérativement se désendetter.

Est-il possible de redresser les comptes publics ?
Oui bien sûr. Les moyens sont connus : rétablir l'équilibre budgétaire et, ensuite, obtenir une croissance économique suffisante pour que son taux soit supérieur à celui de l'intérêt payé sur la dette publique (1 % en moyenne sur les trente dernières années). Ces moyens ont déjà été mis en oeuvre dans un passé récent. Dès le début des années 90, la Scandinavie a inversé son déficit budgétaire pour parvenir à un solde positif près de dix ans de suite.

La grande crise actuelle peut-elle s'aggraver ?
Oui bien sûr. La conjoncture est moins porteuse que celle de la décennie 90. Les gouvernements de l'OCDE n'ont d'autre choix que de poursuivre, ou reprendre très vite, la voie des hausses d'impôts et des restrictions des dépenses publiques. Déjà, ils se préparent à des crises sociales.
Ces difficultés à surmonter rendront alors peu supportable le différentiel de situation entre la Chine et le reste du monde. L'empire du Milieu profite d'une sous-évaluation de sa monnaie qui s'apparente à un soutien déguisé à son économie. Tant que les ménages américains vivaient à crédit pour compenser la faiblesse de leurs revenus, les Etats-Unis et l'Europe fermaient les yeux. Aujourd'hui, la faiblesse du yuan est devenue, au sens propre, insupportable aux finances des Etats de l'OCDE.

mardi, 15 décembre 2009

Les technologies vertes, un marché de 1.600 milliards de dollars

Clean economy, living planet - Building Strong Clean Energy Technology Industries, c'est le titre de l'étude présentée cette semaine par l'ONG WWF au sommet de Copenhague. Selon ses rédacteurs, les technologies « vertes » deviendront, en 2020, le troisième secteur industriel derrière l'automobile et l'électronique. Soit un marché mondial de 1.600 milliards de dollars. Elles pèsent aujourd'hui un peu plus que la pharmacie, soit 630 milliards de dollars.

Le rapport compare les pays de l'Union européenne, ceux du G7 et les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) et les classe selon leur capacité à produire des technologies de réduction des émissions de gaz à effet de serre, en pourcentage du PIB. Sur le podium se hissent le Danemark, le Brésil et l'Allemagne. Derrière viennent l'Espagne et la Finlande puis la Chine. La France est douzième du classement.
En termes absolus de production de  « technologies « vertes , l'Allemagne prend la première place, suivie des Etats-Unis, du Japon, de la Chine, du Danemark, du Brésil, de l'Espagne et, à la huitième place, de la France.

Les rédacteurs de l'étude soulignent que le succès des pays gagnants -Danemark, le Brésil, l'Allemagne et l'Espagne- s'explique par la conjonction de trois mêmes facteurs : un appui étatique constant à la recherche & développement, une stratégie d'investissements prioritaires dans les secteurs trouvant des débouchés nationaux forts et, enfin, des marchés domestiques suffisamment profonds pour assimiler les applications des technologies d'énergie verte.  

L'optimisme des prévisions des auteurs de l'étude peut-il être partagé ? Ces derniers soulignent la vélocité de la croissance verte : un rythme annuel de 24 % entre 2000 et 2008 pour l'énergie éolienne, de 31 % pour le bio-diesel et de 53 % pour le solaire. Leur anticipation d'un marché de  1.600 milliards de dollars en 2020 repose sur des hypothèses de taux de croissance annuelle de 5 % pour les technologies d'efficacité énergétique et e 15 % pour les renouvelables.

Cependant, une autre étude, cette fois de l'UNEP (United nations environment program) est moins optimiste. Dans le « Global Trends in sustainable Energy Investment 2009 », il est noté que les investissements dans le secteur des énergies propres n'ont progressé que de 5 %, à 155 milliards de dollars américains, contre plus de 25 % en 73%, 54 % en 2006 et 59 % en 2007. Et  2009 se présente mal : sur les trois premiers mois de l'année, les investissements ont diminué de... 53 %.

La validité des anticipations du WWF dépendra de l'application effective du programme américain : le président Obama a annoncé que l'Etat injecterait 180 milliards de dollars dans les énergies renouvelables.

 

 

 

La betterave se peint en vert

Bientôt sur les écrans une campagne de publicité pour vanter les qualités d'agrocarburant de la betterave. A l'occasion de l'assemblée générale des producteurs français, le président de la CGB (Confédération Générale des planteurs de Betteraves) a déclaré vouloir « informer les citoyens français sur la possibilité qui leur est désormais offerte de participer dans leurs gestes quotidiens à la lutte contre le réchauffement climatique ». Les voilà donc invités à remplacer leur diesel par le bioéthanol fabriqué à partir de betterave (au Brésil, c'est la canne à sucre). L'an dernier déjà, le bioéthanol était incorporé dans les carburants classiques à hauteur de 8,7 %.

Le bioéthanol, comment ça marche ?
Pratiquement, soit il est introduit directement dans l'essence soit il est transformé en ETBE -éthyl tertio butyl éther- un carburant qui contient 47 % d'éthanol. En France, une automobile « classique » peut fonctionner avec un carburant comportant 10 % de bioéthanol pur ou 15 % d'ETBE. Depuis le 1er avril 2009, le nouveau carburant E 10, composé à 90 % d'essence sans plomb et à 10 % d'éthanol pur, est vendu par 14 % des stations services.

Pourquoi ce focus sur les agro-carburants ?
La directive EnR impose à l'Union que les carburants utilisés pour les transports proviennent, en 2020, à 10 % des énergies renouvelables. La France table sur l'E10 pour atteindre son propre objectif pour 2010 de 7 % d'incorporation d'agrocarburant. La culture de la betterave qui couvre 2 % de la SAU ou Surface agricole utile française devrait être record cette année avec un rendement de 93 tonnes l'hectare. Sur les 34 millions de tonnes attendues à la fin de la récolte, un peu plus du dixième ira à la fabrication d'éthanol.

Où en est-on aujourd'hui ?
Près de 10 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) d'agro-carburant ont été consommées en 2008 pour les transports routiers de l'Union européenne, soit 28 % de plus en un an. Cela représente 3,3 % du contenu énergétique des carburants utilisés dans les transports routiers de l'Union européenne. Selon EurObserv'ER, le biodiesel est le premier agrocarburant produit en Europe, elle-même premier producteur mondial avec 65% de l'offre, soit entre 2,3 et 2,8 milliards de litres. Selon l'EBIO ou European Bioethanol Fuel Associations, la France a doublé sa production de bioéthanol carburant en 2008, à 1 milliard de litres, devant l'Allemagne, avec 568 millions de litres.
Problème : cela ne suffit pas et les importations de biodiesel américain ont bondi de 50 % l'an dernier : le million et demi de tonnes importé a représenté, toujours selon EurObserv'ER, 16,3 % de la consommation européenne de biodiesel par les transports.

L'agrocarburant est-il vraiment bénéfique pour l'environnement ?
A priori, oui. Selon l'ADEME, les filières agrocarburants émettraient entre 60 et 80 % de gaz à effet de serre en moins que les carburants fossiles. Cependant, cette comparaison est facile : n'importe quel béotien en sciences comprendra que la production d'éthanol est moins polluante qu'une centrale thermique à charbon. En revanche, l'étude de l'ADEME occulte trois impacts négatifs majeurs du recours massif aux agrocarburants :
- la hausse mondiale des prix des denrées alimentaires de base : pour le FMI, un tiers de l’envolée des cours vient du remplacement des cultures vivrières par les agro-carburants ;
- l’expansion du modèle agro-industriel, peu créateur d’emplois et destructeur des villages, en pointe dans la préservation des milieux naturels;
- les dégâts environnementaux provoqués par le recours intensif aux engrais et pesticides et au déplacement des cultures traditionnelles vers des zones plus fragiles.
Sur ce dernier point, les betteraviers français rétorquent qu'ils ont réduits de moitié leur consommation d'azote en vingt ans et qu'ils sont prêts à réduire encore de moitié cette dernière, dans le cadre du plan Ecophyto 2018. Mais ils menacent aussi : à condition que leurs rendements soient maintenus...

La directive EnR sera-t-elle appliquée en 2020 ?
Pas certain. La polémique sur les agrocarburants a conduit certains pays à réviser en baisse leurs objectifs de production dès 2010. Ainsi, l'Allemagne a déjà supprimé les avantages fiscaux aux agro-carburants et la France devrait le faire en 2012.
Surtout, l'Europe veut favoriser, à partir de 2017, les agrocarburants de deuxième génération produits à partir de plantes entières. L'avantage est double : frein aux importations et possibilité pour les producteurs européens de satisfaire la hausse de la demande.

 

 

Paris est vert, le saviez-vous ?

Paris serait la deuxième grande ville verte d’Europe. Devra-t-elle abandonner le bleu et rouge pour la couleur de l'espérance ? C'est ce qu'affirme l'étude, présentée par Siemens lors du sommet de Copenhague et intitulée « l’Index des villes vertes d’Europe ».
Berlin arrive en tête du classement
des grandes villes, suivie donc de Paris, puis de Rome, de Londres.
Dans le classement des capitales,
Copenhague arrive première...

Paris se distingue par ses performances environnementales en « matière d’émission de CO2, de bâtiment, d’eau et de politique environnementale ». Il est premier pour l'utilisation responsable des sols qui se voit « à ses 400 espaces verts, mis en valeur et entretenus par un service municipal dédié ». L'étude souligne aussi la politique environnementale globale de la capitale française, qui se lit dans ses plans d'urbanisme, de climat et de déplacement. Les usagers du RER apprécieront.

Foin d'ironie : saluons les certifications HQE (haut qualité environnementale) pour huit grandes opérations de promotions de bureaux
: le Bâtiment 270 d’Icade, le siège social de Bouygues Telecom, le centre de relation clients Printania–Bouygues Telecom, le siège social Philips France « Bâtiment Verdi », la Tour Cœur-Défense, Terra Nova 3 de Generali, le siège parisien de la Macif et la Tour EDF.

Quant à la mairie de Paris, elle veut installer des panneaux solaires : 200.000 m2 dans cinq ans, pour un coût estimé à 1,6 milliard d'euros en 2010. Cette estimation ne prend cependant pas en compte les dégradations futures, à l'image de celles qui plombent aujourd'hui le budget de fonctionnement des Vélib.

Toujours la politique de gribouille dans le nucléaire français

EDF a demandé à E.ON de participer à son futur réacteur nucléaire EPR français. Selon des sources de la presse économique d'outre-Rhin, l'allemand a répondu à EDF qu'il était prêt à entrer dans le capital de l'EPR de Penly en Seine-Maritime. Pour l'instant, les positions se répartissent entre EDF (plus de 50 %), GDF Suez (25 %), Total (8,3 %) et Enel pour le reste.
Cependant, E.ON refuse de détenir une part inférieure à celle de l'italien. Actionnaire historique de l'EPR de Flamanville, à hauteur de 12, 5 %, ENEL devait entrer au même niveau dans celui de Penly, selon le contrat signé avec EDF en 2007. E.ON met donc ses conditions et refuse de se voir octroyer une part du capital inférieure à celle de l'italien.
Ces négociations, si l'on ose utiliser le terme, s'inscrivent dans la nouvelle « stratégie » énergétique du gouvernement français : un virage vers l'est, l'Allemagne. Au prix, s'il le faut, des années de partenariat industriel avec les Italiens.

samedi, 12 décembre 2009

Le Maroc, base de l'activité durable pour Carbone Lorraine

CLMA, c'est le nom de baptême de la plate-forme que Carbone Lorraine a implanté cette semaine au Maroc. Dans un premier temps, CLMA alimentera les entreprises marocaines en produits et solutions pour leur développement à l'international. Ensuite, elle fera office de plate-forme industrielle pour le Maghreb, l’Afrique et le Proche-Orient. Les trois pôles d'activité (graphite, métaux, service après-vente et négoce) produiront équipements pour
l’industrie hydroélectrique, composants pour éoliennes et équipements anticorrosion pour l’industrie de l’acide phosphorique.
Avec cette plate-forme, Carbone Lorraine profitera des grands chantiers de développement durable de l'Etat chérifien : TGV Tanger-Casablanca, métros, fermes éoliennes et dessalement de l’eau de mer.

Les ambitions éoliennes de Siemens passent par la Chine

Siemens a « l'intention de dépasser largement la croissance du marché de l'éolien pour devenir l'un des trois premiers producteurs d'ici 2012 », a déclaré Andreas Nauen, chef de la division d'énergie éolienne de Siemens lors d'une conférence à Munich.

La motivation est simple : le marché mondial de l'éolien, qui croît de 12% par an atteindrait près de 310 milliards de dollars d'ici 2030, selon les estimations du groupe allemand, entré sur ce marché en 2004 avec l'acquisition du danois Bonus Energy. Depuis, il a pu décupler son chiffre d'affaires dans la construction de turbines éoliennes, pour une multiplication par 7 de ses effectifs.
Pour parvenir à son objectif, Siemens a déjà ciblé les marchés au fort potentiel, au premier rang desquels la zone Asie-Pacifique.

Cependant, la concurrence est vive : outre le danois Vestas, leader mondial, Siemens s'affronte à l'américain General Electric, à l'espagnol Gamesa à l'indien Suzlon et à son compatriote Enercon.

Aussi le groupe allemand a-t-il signé cette semaine un accord avec les autorités chinoises de Tianjin. Il y investira massivement dans des usines de fabrication de turbines et autres composants d'éoliennes à destination des parcs nationaux.

 

vendredi, 11 décembre 2009

Les kleenex certifiés FSC

Kimberly-Clark, la société productrice des kleenex, a obtenu la certification FSC.
Octroyée par le Forest Stewardship Council, cette norme connaît, selon la FAO, la croissance la plus rapide à l'échelle internationale. Cette norme qui interdit la récolte dans les zones de haute valeur pour la conservation des sols est appuyée par Greenpeace et par les syndicats forestiers. Aujourd'hui, la forêt nord-américaine arborant cette certification s'étend sur 40 millions d'hectares.
A compter de 2010, les boîtes de Kleenex arboreront donc la certification FSC ou la mention « 40 % de fibres recyclées ».

 

Legrand, Bic et PSA vainqueurs du classement Transparence

Sciences Pô Paris et Labrador ont lancé le premier classement de la Transparence. Les vainqueurs, curieusement, n'appartiennent pas au CAC 40 : il s'agit de Legrand, avec une note de 88 sur 100, de Bic (87) et de PSA-Peugeot-Citroën (85). La note moyenne de l’ensemble de l’échantillon est de 61 sur 100.

La méthodologie et la notation ont été conçues par le spécialiste de l'information réglementée et par le master Finance et Stratégie de Sciences Pô.  4 grands piliers avaient été définis :
- l'accessibilité : le lecteur trouve-t-il facilement et rapidement l’information ?
- la précision : l’information est-elle conforme à la réglementation et utile ?
- la comparabilité : les lecteurs peuvent-ils comparer facilement l’information entre les émetteurs ?- la disponibilité : l’information est-elle disponible rapidement en format papier et web, en français et en anglais simultanément ?
Pour chacune de ces grandes questions, les vainqueurs ont été Legrand (accessibilité), Accor (précision), PSA (comparabilité) et Michelin (disponibilité).
Trois enseignements principaux se dégagent de l'étude. D'abord, la marge de progression est grande puisque la note moyenne est de 61,pour le SBF 120 et de 67 pour le CAC40 ; ensuite, les sociétés du CAC 40, malgré leurs moyens humains et financiers, ont un comportement plutôt décevant, leur avance tenant essentiellement au critère de disponibilité : en terme de précision et de comparabilité, elles font à peine mieux que la moyenne du SBF 80 ; enfin, les sociétés industrielles sont plus transparentes que les financières, les sociétés de service se situant dans la moyenne.
Voici les gagnants, par secteur d'activité :
- Pétrole/gaz/matériaux/bâtiment : Air Liquide
- Biens et services industriels : Legrand
- Biens de consommation/santé : Bic
- Services aux consommateurs : PagesJaunes
- Services aux collectivités/technologie : Alcatel-Lucent
- Sociétés financières : Crédit Agricole.

 

http://www.reginfoleblog.com/my_weblog/2009/12/labrador-et-sciences-po-lancent-la-premiere-edition-du-classement-de-la-transparence-.html

Bilan du premier Grenelle de l'environnement

Inscrit à l’initiative des parlementaires dans l’article 1er de la loi Grenelle Environnement, le bilan de l'application de la loi a été transmis, le 4 décembre, au Parlement.
Le rapport dresse un bilan économique, budgétaire et fiscal et accorde une attention particulière à son incidence sur les collectivités locales. Il détaille aussi les bénéfices directs ou indirects du Grenelle Environnement, tant sur les plans économiques, environnementaux que sociaux. Enfin, il rend compte de la mise en oeuvre des engagements du Grenelle et des actions à venir pour fin 2009-début 2010.
Un deuxième bilan officiel du Grenelle Environnement sera réalisé en 2010. Il sera axé sur la territorialisation du Grenelle Environnement et sur les différents aspects de la croissance verte en termes d'emplois, formation et politique industrielle.

Gouvernance : patron caché, patron heureux

La finance comportementale à l'aide de l'analyse extrafinancière ? C'est la démarche entreprise par les analystes d'Oddo, à partir du postulat que « la qualité du top management joue un rôle primordial dans le succès des sociétés à long terme ».

Pour les chercheurs, il s'agissait de surmonter deux difficultés : la première réside dans le manque d'outils de mesure de cette qualité ; la seconde repose sur l'observation : « un nombre très important de sociétés ont connu de longues séries de succès avant d’entamer une lente descente en enfer sans avoir changé de top management et alors que ce dernier était considéré comme exemplaire ». L'étude a permis de trouver deux facteurs explicatifs : la personnalité du CEO et sa relation à l’entreprise, notamment ses rapports avec le conseil d'administration.
Des 130 sociétés cotées observées, il ressort que se sont les « CEO anti-stars » qui sont les plus efficaces.
Aussi la double prise en compte des « CEO anti-stars » et des perspectives bénéficiaires débouche-t-elle sur cinq recommandations d'achat : L’Oréal, Axa, Vinci, Roche et Michelin.

Soitec entre dans le solaire

Soitec rachète Concentrix Solar. Le numéro un mondial de la production de SOI (silicium sur isolant), un produit indispensable à la fabrication des puces électroniques, vient de prendre 80 % du capital de l’allemand Concentrix Solar, avec une option sur les 20 % allant jusqu’à 2012.
Fondé en 2005 par des scientifiques de l’institut Fraunhofer ISE, Concentrix Solar compte aujourd’hui 60 salariés basés à Fribourg. Il a développé des systèmes photovoltaïques à concentration qui doublent les rendements conventionnels.
Encore déficitaire avec un Ebitda estimé déficitaire de 10,5 millions d’euros en 2009 pour un chiffre d’affaires  de 5,3 millions, la société devrait arriver au point mort en 2011. Les synergies seraient importantes avec Soitec. Ce dernier avait déjà engagé un partenariat dans le phtovoltaïque avec le Commissariat à l’énergie atomique afin de réduire son exposition au marché de l’AMD. Rappelons que, sur ce segment, le marché de l’énergie solaire est estimé à plus de 25 milliards de dollars en 2020.


jeudi, 10 décembre 2009

Bilan de l'application de la loi NRE : plutôt mauvais

Le cabinet Alpha publie, pour la septième année consécutive, son bilan de l'application de la loi NRE, en se focalisant sur les aspects sociaux. Depuis 2001, les sociétés françaises et cotées en France doivent publier dans leur rapport annuel des données « sur la manière dont elles prennent en compte les conséquences sociales et environnementales de leur activité ».
Force est de reconnaître que les très grandes entreprises -celles du CAC 40 publient une information « dont la qualité stagne autour de la moyenne ». Les auteurs de l'étude sont perplexes : « Le manque de transparence récurrent depuis sept années sur des sujets sociaux pourtant structurants dans l'entreprise nous interroge sur la signification même du reporting ».
Trois groupes se détachent. Les leaders : PSA, Veolia, Vinci, Vivendi. Les méritants qui améliorent leur reporting : Air Liquide, Saint-Gobain. Parmi les médiocres, il faut distinguer ceux qui fournissent des informations exhaustives et de qualité mais sur un périmètre non signifiant -Air Liquide, L'Oréal et Suez Environnement-, ceux qui donnent peu d'informations -Axa, Cap Gemini- et, enfin, ceux qui informent correctement mais sur un nombre minime de sujets, tel Bouygues.
La stagnation de la qualité des informations données induit les chercheurs à regretter que le reporting social ne soit plus qu'un « simple exercice procédural sans substance ». Ils en appellent les entreprises à « discuter collectivement la pertinence et la qualité des indicateurs », seul moyen de «relancer le processus de reporting social dans les années à venir ».

mercredi, 09 décembre 2009

EDF vient au secours d'Areva à Abu Dhabi

EDF au secours d'Areva dans le projet nucléaire d'Abu Dhabi, c'est la fable des frères ennemis. On se rappelle que le producteur de nucléaire s'était allié à GDF-Suez et Total pour répondre à l'appel d'offre de l'émirat sur la fourniture de services de production et distribution d'électricité à base d'uranium (voir notre note du 6 octobre dernier).
Confrontés à des difficultés de compréhension de la part des autorités locales, le consortium français a donc demandé à EDF d'entrer dans leur équipe. Mardi 8 décembre, les administrateurs d'EDF ont accepté, aux conditions suivantes : EDF et GDF-Suez seraient en charge de la maîtrise d'ouvrage des réacteurs, au sein d'un consortium à 3 : 45 % pour chacun d'entre eux et 10 % pour Total. Areva conserverait son rôle de mise en place et de pilotage de l'ilôt nucléaire, tandis que Alstom fournirait l'ilôt conventionnel. Le français Vinci prendrait la place de l'américain Bechtel dans le génie civil.
La nouvelle équipe devra déposer ses offres avant la fin du mois.

Lanthanides : la Chine veut limiter ses exportations

Les lanthanides, vous connaissez ? ces métaux électropositifs sont éminemment stratégiques. Hier recherchés pour les verres de lunettes en raison de leurs propriété réflectrices des rayons ultra-violets, ils servent aujourd'hui à 45 % aux pots catalytiques des automobiles et à 25 % aux systèmes de catalyse des raffineries pétrolières. On les trouve aussi dans les IPod et les moteurs de voitures hybrides et les turbines d'éoliennes.
En bref, ces métaux sont devenus une matière première indispensable aux technologies environnementales. Or, les 135 000 tonnes de lanthanides utilisés l'an dernier dans l'industrie mondiale provenaient à 95 % de Chine. Et cet état, qui investit massivement dans les technologies durables de pointe, veut conserver cette manne.
Le 1er septembre, les services d'Etat ont publié une étude qui proposait de fixer à 35 000 tonnes par an entre 2010 et 2015 les exportations de lanthanides. Cette politique de quotas avait déjà été appliquée par la Chine, jusqu'en 2006.
Les Etats importateurs de lanthanides s'inquiètent. Le Japon, où le succès de la Prius de Toyota repose sur l'usage des lanthanides, a menacé de porter plainte contre la Chine à l'OMC. Derrière cette menace, la crainte que son puissant voisin ne crée un cartel de producteurs de lanthanides : 57 % des réserves mondiales se trouvent en Chine.

Le rapport AFEP-MEDEF gouvernance des entreprises

Le premier rapport annuel d’évaluation de l’application du code de gouvernement d’entreprise des sociétés du SBF 120 est paru. L’AFEP et le MEDEF s’y étaient engagés lors de la présentation, en octobre 2008, de leurs recommandations sur la rémunération des dirigeants.
Les résultats sont bons, très bons même. Le taux de conformité est compris, pour toutes les recommandations entre 80 et 100 %.

84%, contre 27 % en 2007, des entreprises du SBF 120 publient l’examen au cas par cas de l’indépendance des administrateurs, et 94% du CAC 40 contre 40% l’année précédente. L’évaluation des conseils est mentionnée dans 83 % des sociétés du SBF 120 (contre 67% en 2007) et dans 91% des sociétés du CAC.
Les progrès les plus importants concernent les comités aux comptes dont se sont dotées 97% des sociétés du SBF 120 et la totalité du CAC 40. Les informations données sont plus claires et plus détailéles.

Sur les rémunérations, la transparence est presque acquise. Ainsi, près de 95 % des rapports annuels (contre 29,5 % pour le SBF 120 en 2007 et 51,5 % pour le CAC 40) explicitent, pour chaque mandataire social, la part due et versée sur l’exercice concerné et sur l’exercice précédent.

mardi, 08 décembre 2009

Air Liquide se positionne avant Copenhague

Energie et environnement : c'était le thème choisi par Air Liquide pour sa journée investisseur, lundi 7 décembre à Paris.
Nul ne sait ce qui sortira de Copenhague mais, avant même son ouverture, le sommet a donné des idées aux entreprises pour vanter leurs technologies.
Le groupe dirigé par Benoît Potier a donc décliné son offre dans l'univers de la réduction des gaz à effet de serre, un marché qu'il évalue à 30 milliards d'euros. L'acquisition de l'allemand Lurgi en 2007 lui permet aujourd'hui d'offrir un panel de technologies de pointe, que ce soit dans le solaire, les agro-carburants de seconde génération, l'énergie hydrogène
, l'oxy-combustion, la propreté (!!!) des carburants, la gazéification des énergies fossiles et la captation de COE.
Des technologies bien maîtrisées mas pas encore suffisamment rodées ou rentables. D'où l'importance pour le patron Benoît Potier d'être présent au sommet de Copenhague : à l'issue de cette réunion de chefs d'Etat où les pays les plus riches tenteront de conserver leur avance technologique sur les émergents, des cadres législatifs ou réglementaires devraient être adoptés, permettant aux entreprises en pointe d'imposer leurs systèmes de réduction de gaz à effet de serre.

Plus grand respect du travail en Europe

Les entreprises européennes seraient plus respectueuses que les américaines ou les asiatiques des droits de leurs salariés. C'est ce que démontre uen étude menée par le Harvard Law School Pensions Project et Asset4, la société suisse spécialisée dans la fourniture d'informations
d'informations de gouvernance environnementale et sociale d'entreprise.
Sur 2 500 entreprises à la capitalisation supérieure à 10 milliards de dollars, 43% des grands groupes européens ont adopté, dans leurs politiques d'approvisionnement, des critères relatifs aux droits de la personne et aux droits des travailleurs. Ils ne sont que 23% à l'avoir fait aux Etats-Unis et 20% en Asie. Parmi ces dernières, seule une minorité a créé des codes d'application, des mécanismes de surveillance et de contrôle. Etonnant lorsque l'on sait que l'adoption des normes RSE (responsabilité sociale et environnementale) doit beaucoup à l'activisme des associations américaines contre les pratiques de Nike, Wal-Mart ou Gap dont les fournisseurs d'Asie du sud-est employaient enfants et ouvriers dans des conditions honteuses.

Pour Harvard Law School Pensions Project, les pratiques d'achat responsable devraient se diffuser rapidement : « Chez les grandes entreprises, le niveau de ces préoccupations s'approche d'une norme. Les entreprises n'ayant pas élaboré de politiques d'approvisionnement basées sur des critères de droits de la personne et des travailleurs pourraient être sous pression afin de le faire. » Il est vrai que les investisseurs sont de plus en plus sensible à la prévention du risque à la réputation.

 

 

 

Asset4 racheté par Reuters

Thomson Reuters vient d'acheter Asset4. Les 240 salariés de cette société suisse dont le siège est à Zoug et qui possède des succursales à Londres, New York et l'île Maurice, collectent des données sur les performances sociales et gouvernementales des entreprises. Son acquisition par le diffuseur d'informations financières prouve la croissance de la demande en informations ESG.

Asset4 est ainsi le fournisseur de BNP Asset Managament qui, en 2007, avait acquis une licence mondiale pour sa solution d'information.
Le système Asset4 est fondé sur l'analyse de 900 données économiques, environnementales, sociales et de gouvernance concernant plus de 2 500 sociétés cotées. Il couvre ainsi la totalité des indices MSCI World, S&P 500, MSCI Europe et FTSE350.

Conçu pour les investisseurs, l'outil assetmasterProfessonal permet d'appliquer des filtres négatifs ou positifs, de vérifier la conformité avec les principales conventions internationales, l'engagement auprès des entreprises, et l'intégration de critères extra-financiers dans leurs analyses d'investissement. Destiné plutôt aux professionnels du développement durable et de la gouvernance, l'outil assetmasterExecutive permet d'accéder en un clic aux informations ESG (environnementales, sociales et de gouvernance) sur les leaders de l'industrie et de pouvoir comparer une entreprise à ses pairs. Enfin, un dernier outil, le souvereignSupra a été conçu pour les gérants obligataires à qui il donne accès aux informations ESG des Etats, des autorités locales, des entreprises publiques et non-cotées et d'organismes supra-nationaux.

 

La production d'huile de palme encore irresponsable

Difficile de se passer de l’huile de palme. Massivement utilisée dans l’alimentation et les cosmétiques, elle sert depuis une huitaine d'années comme agrocarburant. Problème : sa culture entraîne déforestation et destruction de tourbières, ce qui accroît les émissions à effet de serre.
Face à la prise de conscience des utilisateurs finaux, planteurs, entreprises utilisatrices d'huile de palme et associations de défense de l'environnement ont constitué en 2004 une Plate-forme de discussion. Les ONG WWF et Wetlands avaient initié cette « Table Ronde pour une Huile de Palme Durable , Roundtable on sustainable palm oil ou RSPO. dont le siège est à Zurich, en Suisse, mais le secrétariat à Djakarta, en Indonésie. Ce pays est avec la Malaisie le premier producteur mondial d'huile de palme.
Cinq ans après, le moins que l'on puisse dire est que les résultats concrets sont rares : difficile de développer une huile de palme « durable ». Dans une récente étude, le WWF se désole que les entreprises européennes n'utilisent que très peu d’huile certifiée « durable ». Les planteurs de Malaisie et d'Indonésie seraient les principaux responsables du blocage...
Une nouvelle preuve que les considérations écologiques servent d'alibi aux pays riches pour maintenir leur main-mise sur les ressources de la planète...