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lundi, 16 janvier 2012

Les fonds vautours se disputent les os de la dette grecque

Vendredi à Londres, les négociations sur la dette grecque se sont soldées sur un constat de désaccord. Rappelons qu’il s’agit de décider du montant de la décote des emprunts d’états grecs, qui devrait être supérieure à 50 %, voire 60 % pour les créanciers privés.
En d’autres termes, un créancier qui détient 100 euros d’une obligation d’état grecque ne serait remboursé qu’à auteur de 50, voire 40 euros. Selon les accords déjà signés, l’application de cette décote s’effectuerait par une offre d’échange obligataire, entre le 6 et le 10 février prochain.
L’expression « créanciers privés » laisserait entendre qu’il s’agit de porteurs d’obligations comme vous ou moi, c’est-à-dire des personnes physiques. Il n’en est rien : dans ces négociations, les créanciers privés sont représentés par l’IIF ou Institut de la finance internationale, opposé à toute décote supérieure à 50 %.C’est d’ailleurs l’IFF qui, vendredi, a laissé entendre qu’il pourrait revenir sur son engagement à effacer volontairement une partie de sa dette. Derrière ces communiqués, ce qu’il faut comprendre est qu’il existe une lutte féroce aujourd’hui entre créanciers « classiques » (entendez caisses de retraite, banques ou assureurs qui ont acheté des emprunts d’état grec en contrepartie de leurs engagements) et hedge funds (fonds de couverture, à visée spéculative le plus souvent) dont beaucoup ont acquis ces derniers mois des emprunts grecs à courte maturité (dont l’échéance est relativement proche). Ces derniers ont intérêt à faire durer les négociations, justement pour éviter que la décote ne s’applique sur ces emprunts bientôt remboursables.  
De son côté, l’IFF pourrait utiliser l’arme de la clause d’action collective, qui priverait les hedge funds de la possibilité de freiner les négociations. Le Parlement grec serait d’ailleurs prêt à voter cette mesure. Le hic est que la Banque centrale européenne se trouverait alors traitée comme tous les détenteurs de titre, c’est-à-dire qu’elle accuserait dans ses comptes une décote sur les 40 millions d’emprunts grecs en sa possession…

 

 

 



 

vendredi, 13 janvier 2012

Le grand opéra-comique de Standard & Poor’s, avec, en guest stars, l’Europe, le FESF et les assureurs

Standard & Poor’s, l’agence de notation américaine, dégrade aujourd’hui la note des emprunts émis par 9 états européens : pour l’Autriche, la France, Malte, la Slovénie et la Slovaquie, l’appréciation diminue d’un cran, de AAA à AA. La dette souveraine française vaut AA +, avec perspective négative, c’est-à-dire qu’une autre dégradation est dans les tuyaux. Quatre autres états - Chypre, Espagne, Italie et Portugal- sont sanctionnés plus durement, avec un recul de 2 crans, soit une note revenue à A.

Au-delà des états, la dégradation des dettes souveraines européennes affectera celles du Fonds européen de stabilité financière. Lui aussi devrait perdre son AAA, la France apportant 21,8 % de ses garanties. Déjà à peine suffisants, les moyens d’intervention du seul mécanisme opérationnel que l’Europe ait pu construire se retrouveront-ils encore amoindris ?
Non, parce que ces baisses ne devraient pas affecter le placement des futures obligations souveraines sur les marchés : traditionnellement,  ils réagissent positivement aux mauvaises nouvelles lorsqu’elles sont attendues de longue date.

Ainsi, le Trésor italien a pu placer, dès cette semaine, des emprunts d’une durée de trois ans à un taux moyen comparable à celui de septembre dernier, soit 4,83 % contre 5,62 % en début de mois… Le placement de la dette française lundi prochain fera figure de test mais nous prenons déjà le pari qu’il sera positif.
De fait, l’analyse des conséquences des dégradations pour les banques et les compagnies d’assurances illustre bien le ridicule du psycho drame que les gouvernements européens se sont eux-mêmes infligé.

Si nous prenons ces acteurs financiers c’est parce qu’ils sont grands consommateurs de dette souveraine, naguère le placement le plus sûr des marchés. Les process de dégradation et de rehaussement des notes des crédits obéissent à des méthodologies à la fois détaillées et contradictoires. Dans la réalité économique, une banque ou un assureur contrôlé par l’Etat devrait avoir une note de crédit supérieure à celle de ses concurrents indépendants puisqu’il bénéficie d’un soutien de la puissance publique. Même si les moyens financiers de cette dernière diminuent, ils n’en sont pas moins supérieurs à ceux de tout autre acteur économique, ne serait-ce que parce que l’Etat dispose d’un moyen de coercition unique : la levée d’impôt.
Ainsi, le process de dégradation de Standard & Poor’s entraînera une baisse quasi automatique des notes de la Banque postale et de la Caisse des Dépôts et Consignations en raison de leur statut de « Gouvernment related entity » sans que la condition financière effective de ces deux entités n’ait bougé. Le même traitement sera réservé à l’assureur CNP en raison du contrôle para-public de son capital (CDC-BanquePostale-BPCE) tandis que les dettes dAxa et Groupama (ce dernier pourtant en difficultés financières du fait d’une trop grande exposition à la dette grecque) ne seront même pas examinées.
En ce domaine, les vraies questions restent à poser : pourquoi les Etats ont-ils accepté de placer l’exercice de leur souveraineté financière sous le contrôle des agences de notation ? quels sont les forces en lice derrière l’écran de fumée des dégradations ?

lundi, 09 janvier 2012

Action collective contre Veolia Environnement

 

Une demande d'action collective a été déposée le 27 décembre dernier auprès des tribunaux du Southern District de New York, aux Etats-Unis contre Veolia Environnement.

Le groupe français et numéro un mondial des services aux collectivités -eau, déchets, énergie, transports...-  aurait diffusé une communication financière trompeuse entre 2007 et 2011. En cause, des dépréciations d'actifs tardivement enregistrées et une surestimation des résultats opérationnels de la branche des services marins.

Veolia Environnement dément ces allégations. 
Le groupe dirigé par Antoine Frérot, dont l'action a terminé l'année 2011 sur la plus forte baisse du CAC 40, n'avait pas besoin de ces attaques. Endetté, il doit vendre plusieurs de ses actifs, notamment sa filiale de distribution d'eau au Royaume-Uni, ainsi que les 50 % qu'il détient dans sa filiale de transport Transdev...



 

 

mercredi, 04 janvier 2012

Vents contraires sur Vestas

Vestas, le producteur danois d'éoliennes lance un avertissement sur ses résultats 2011. C'ets le second en moins de 3 mois.
En cause, les reports de livraisons. D'un montant de sur 400 mégawatts, ils affecteront le chiffre d'affaires à la baisse. Les ventes se situeraient autour de 6 milliards d’euros alors que, il y a six mois encore, on en attendait 6,4 milliards pour la fin d'octobre 2011. Si la baisse des subventions aux énergies renouvelables, générale en Europe, explique une partie des difficultés de Vestas, il ne faut pas oublier la concurrence des fabricants asiatiques, portée par des coûts de production plus bas et favorisée par les écarts de change. L'espagnol Gamesa, spécialiste des aérogénérateurs, souffre lui auss.

 

10 à 15 milliards d'euros pour la sécurité des centrales nucléaires d'EDF

Hier, l'Autorité de sûreté nucléaire a rendu hier son rapport sur les tests de résistance post-Fukushima des centrales nucléaires françaises d'EDF
Le verdict est clair : pas de fermeture de centrale mais des travaux de sécurité à réaliser « dans les meilleurs délais ». L'ASN exige que les exploitants nucléaires et les producteurs - soit Areva, le Commissariat à l'énergie atomique et l'institut de recherche Laue-Langevin- lui présentent d'ici le 30 juin  juin « un noyau dur » de nouvelles dispositions pour affronter les crises.
Le montant des travaux ? autour de 15 milliards d'euros selon des sources de l'ASN, de 10 milliards selon EDF. Ce dernier souligne par ailleurs que ces investissements s'inscriront dans l'enveloppe de 40 à 50 milliards d'euros déjà prévue pour l'allongement de 40 à 60 ans de la durée de vie des centrales.
La facture pour les ménages ? « moins de 2% d'augmentation des factures d'électricité » selon le ministre de l'Energie, Eric Besson.

Soulignons qu'en Belgique aussi les mêmes tests de résistance ont été menés. L'Agence fédérale de contrôle nucléaire exclut toute fermeture de centrales mais exige la construction d'une digue autour de la centrale de Tihange, sur la rive de laMeuse. Cela dans un contexte politique qui a programmé, en automne dernier, la fin progressive du nucléaire, de 2015 à 2025.




 

mardi, 03 janvier 2012

La Fondation AirLiquide en Nouvelle-Calédonie

 

La Fondation Air Liquide soutient un nouveau projet : des recherches sur le bilan CO2 de la mangrove en Nouvelle-Calédonie. Cette collectivité française du Pacifique, à l'est de l'Australie, abrite près de 35 000 hectares de ces marais estuaires, souvent bordés de palétuviers et riches en biodiversité.
Dans le cycle du carbone, laforte capacité des mangroves à le transformer leur donne un rôle primordial. Or, il se trouve menacé puisque 1 à 2 % des mangroves disparaissent chaque année dans le monde
Pour bien comprendre le fonctionnement des écosystèmes, l'Institut de recherche pour le développement a décidé de quantifier et analyser les flux de CO2 au sein de la mangrove de La Foa.
Forte de son budget de 3 millions d'euros sur cinq ans, la Fondation Air Liquide a décidé de soutenir ces recherches, à hauteur de 120 000 euros pendant 2 ans. Cet apport s'inscrit dans ses objectifs de mécénat : recherche scientifique pour la préservation de l'environnement, pour l'amélioration de la fonction respiratoire et pour les micro-initiatives favorisant le développement local.  

Rappelons que la Fondation, créée en 2006, a déjà accompagné 94 projets dans 35 pays, avec la mobilisation de 120 collaborateurs.



 

lundi, 02 janvier 2012

Les aciéristes chinois boycottent le plan de réduction des émissions de CO2

Bien embêtée la World Steel Association ! En 2007, ce regroupement des grands producteurs d’acier mondiaux avait lancé un plan mondial de réduction des émissions de gaz carbonique. Ce plan avait débuté par la création d’une base de données dans laquelle les volumes et les types d’émissions d’une usine étaient croisés avec les technologies utilisées dans cette même usine. Il devait déboucher sur un partage des connaissances sur les techniques de réduction d’émissions.
Ce sujet est crucial pour le climat de la Terre : l’aciérie est, après l’électricité, l’industrie la plus émettrice de dioxyde de carbone. En 2010, elle aurait ainsi contribué à 6,5 % des émissions de gaz carbone, soit un volume estimé à 2,5 milliards de tonnes (contre 8 % pour l’électricité).

Or, ce plan de réduction est menacé les producteurs chinois qui, le mois dernier, ont refusé de participer au plan. Sans leur collaboration, le plan de la WSA perd toute signification : la Chine produit 40 % de l’acier mondial et 44 % des émissions de CO2. Pour essayer de rallier les producteurs chinois, la WSA avait pris pour président Zhang Xiaogang, lui-même dirigeant du groupe chinois Anshan Iron & Steel. Mais ce dernier, comme ses compatriotes, a refusé d’adhérer au plan de la WSA.
L’argument officiel est le risque concurrentiel lié à la fourniture de données sur les technologies utilisées dans les usines. En réalité, les fournisseurs chinois refusent toute entrave à leur essor économique.
Dommage pour la planète : déjà, entre 2006 et 2010, les émissions de CO2 par les aciéries ont bondi de 2 à 2,5 milliards de tonnes, les Chinois.

vendredi, 30 décembre 2011

L'ANNEE 2011 EN CHANSONS, A OUBLIER TRÈS VITE

A deux jours de 2012, un petit retour sur l'année écoulée s'impose. Ne serait-ce que pour comprendre l'enchaînement des faits qui a conduit l'Europe dans la récession et le commerce mondial à une quasi-stagnation.  

JANVIER : tout va très bien Madame la marquise
Le printemps arabe débute avec avance, faisant flamber le prix du pétrole et pousser l'inflation. Peu importe, l'optimisme règne : le président Obama parle d'un « Spoutnik moment ». Les investisseurs s'arrachent les premières émissions d'emprunts de l'EFSF (European financial stability facility), créée en mai 2010. Dans les pays émergents, Inde, Corée, Brésil, Pologne..., les banques centrales baissent leurs tauxdirecteurs pour freiner l'inflation provoquée par une trop forte croissance.

FEVRIER : premiers frissons
L'inflation se poursuit dans le monde avec un prix du brent (pétrole coté à Londres) à plus de  100 dollars le baril. La Chine, la Russie, la Suède... remontent leurs taux directeurs. Dans la zone euro, les dirigeants politiques multiplient les rencontres avant le Conseil européen du 24 mars qui devra apporter « une solution globale » à la crise. Après la Grèce et l'Irlande qui avaient été assistés en 2010 (110 milliards d'euros en mai pour la première, 68 milliards en novembre pour la seconde), le Portugal donne des signes de faiblesse inquiétants. En Irlande, des élections anticipées provoquent un changement de majorité.

MARS : à regarder la mer
Le 11 mars, un ras-de-marée de 14 mètres déferle sur les cotes Est du Japon et endommage la centrale nucléaire de Fukushima. Le Japon entre en récession, les chaînes de production mondiales sont désorganisées par les à-coups de la distribution d'électricité dans le pays.
Aux Etats-Unis, la dette fédérale s'approche de son plafond de 14 300 milliards de dollars. En Europe, les taux d'intérêt des emprunts d'Etat s'envolent en Grèce, en Irlande et au Portugal. Les prix du pétrole montent encore alors que l'on commence à parler d'une intervention militaire en Libye.

AVRIL : en vain me voue à l'amour
Malgré l'atonie intrinsèque à la zone euro, la Banque centrale européenne augmente ses taux directeurs, de 25 points de base... A sa décharge, d'autres hausses de taux sont opérées au Brésil, au Chili, en Chine, en Pologne, en Suède.. mais dans ces pays l'économie reste vigoureuse. Les agences de notation dégradent les notes souveraines de la Grèce et du Portugal, ce dernier demandant une nouvelle aide au FMI et à l'Union européenne. Aux Etats-Unis, le plafond dela dette est relevé mais l'agence Standard & Poor's met la note AAA des emprunts fédéraux sous surveillance négative.

MAI : je retape les paniers
Les indicateurs sont contradictoires : début d'un ralentissement de la croissance mondiale mais crainte généralisée de l'inflation chez les dirigeants. Aux Etats-Unis, la dette fédérale dépasse le plafond mais le gouvernement use d'articies comptables lui donnant un répi jusqu'au 2 août. En Europe, la discorde règne à propos de la Grèce avant le sommet du 24 juin.

JUIN : je voudrais pas crever
Douche froide sur l'économie. Ralentissement des créations d'emploi aux Etats-Unis, libération par l'AIE (agence internationale de l'énergie) de ses stocks stratégiques pour peser sur les cours du pétrole, inquiétudes en Chine... 
En Europe, le conseil du 24 juin se conclut sur un fiasco. La BCE s'oppose à une implication des créanciers privés dans le « reprofilage » de la dette grecque, « solution » que promeut ardemment l'Allemagne.
Au FMI, Christine Lagarde remplace Dominque Strauss Kahn, démissionnaire de son poste de directeur général.

JUILLET : we are the loosers
La crise politique est avérée aux Etats-Unis comme en Europe. Chez les premiers, démocrates et républicains s'étripent jusqu'au 31 juillet avant de relever le plafond de la dette, désormais égale à 100 % du PIB. C'est la 40ème fois depuis 1980 que les élus ont augmenté le plafond. Chez la seconde, les dirigeants s'accordent in extremis, le 21 juillet, sur une extension de la gamme d'outils de l'EFSF mais il s'agit d'un accord de principe dont la mise en oeuvre est repoussée sans date précise. L'éventualité d'un défaut grec (impossibilité pour l'Etat de rembourser tout ou partie de ses emprunts) est toujours niée.

AOUT : faudrait de bottes de caoutchouc pour patauger dans la gadoue  
Le 5 août, Standard & Poor's retire la note AAA aux Etats-Unis. Les marchés financiers décrochent, les différences de taux entre emprunts d'Etats de la zone euro se creusent. La BCE réagit en rachetant des emprunts d'Etat, notamment italiens et espagnols. En Grèce, les clients retirent leur argent des banques. Ailleurs en Europe, les banques européennes sont l'objet de toutes les suspicions, alimentées par Christine Lagarde : le 28 août à Hole, elle déclare qu'elles ne sont pas assez capitalisées pour affronter le risque de la dette souveraine (les emprunts d'états européens que 
les banques détiennent dans leurs comptes ont une valeur réelle inférieure à leurs coûts d'achat). Les réactions politiques sont contradictoires : la France annonce des mesures d'austérité, le 28 août, tout comme l'Italie, qui se rétrace quasi immédiatement.

SEPTEMBRE : back in the business
Les ratifications par les Parlements européens de l'extension des capacités de l'EFSF débutent, avec difficulté (Slovéquie, Finlande...). La BCE poursuit ses achats de dette publique (32 milliards d'euros sur le mois), ce qui provoque le départ du représentant allemand à son conseil. L'Allemagne refuse que l'EFSF soit transformée en une banque refinançable par la BCE : des appels du pieds sont lancés vers le FMI, les pays émergents, sans succès. Le FMI refuse de prolonger son aide à la Grèce qui ne peut tenir ses objectifs budgétaires. 

OCTOBRE : le monde est aveugle
En Europe, les banques ne se prêtent plus entre elles, ni aux entreprises : le risque de « credit crunch » pèse sur l'économie. Impavide devant l'arrivée de la récession, la BCE refuse de baisser ses taux mais consent à poursuivre ses achats d'emprunts et de refinancement des banques.
L'Italie et l'Espagne voient leurs dettes dégradées.
Le 27 octobre, le sommet européen d'octobre débouche sur quelques points d'accord : « haircut volontaire de 50 % » de la dette greque (l'Etat héllène ne remboursera que la moitié de ses emprunts), rcapitalisation des banques européennes, de 9 % pour la mi-2012, mise en oeuvre de l'extension de l'EFSF. L'Allemagne s'y opposant, le statut de la BCE est maintenu tel quel.
Les rumeurs s'amplifient sur la note AAA de la France, dont le maintien est indispensable à celle de l'EFSF...

NOVEMBRE : la chanson des pipeaux
Revenant chez lui, le premier ministre grec annonce un référendum sur le deuxième plan de sauvetage décidé le 27 octobre : c'est le hola. Le sommet du G 20 des 3 et 4 novembre, tenu à Nice, devait être consacré au sauvetage de l'Europe par le reste du monde. Il servira de vitrine sur la désunion européenne dont les dirigeants ne s'entendent que pour faire pression sur l'Italie et la Grèce. De fait, ces 2 états changent de dirigeants. Ils sont désormais dirigés par des techniciens : l'ex- consultant pour Goldman Sachs Mario Monti pour l'Italie (16 novembre) et, le 10 novembre) Lucas Papademos, ancien membre de la Banque centrale grecque ayant à ce titre préparé son pays à l'entrée dans la zone euro...
L'Espagne et la Belgique aussi sont agitées par des changements politiques.  Ces deux pays, comme la France, annoncent des plans d'austérité. 
Signe de la gravité de la situation : le 1er novembre, la BCE, dirigée par Mario Draghi après la fin du mandat de Jean-Claude Trichet, baisse ses taux directeurs. Ailleurs dans le monde, l'Australie, le Brésil, la Chine, l'Inde, la Thaïlande assouplissent eux aussi leurs politiques monétaires.
Pour la première fois depuis octobre 2008 (faillite de Lehman Brothers), la Fed et les grandes banques centrales mondiales abaissent de façon concertée le prix d'accès à la liquidité en dollars... 

DECEMBRE : ça sent le sapin
Le 5 décembre, Standard & Poor's menace d'abaisser les notes souveraines de tous les pays européens. 
Le 9 décembre, les chefs d'Etat de l'Union s'engagent : « fiscal compact » ou traité intergouvernemental de consolidation des finances publiques (dit « règle d'or » en France), avancement d'un an de l'ESM, renforcement des capacités d'intervention du FMI en Europe. La Grande-Bretagne refuse de s'associer à l'accord.
Quant à la BCE, elle abaisse une nouvelle fois ses taux directeurs, le 8 décembre et porte à trois ans les refinancements accordés aux banques. Ses interventions visent à sauver les banques mais elle ne s'engage pas dans le soutien aux Etats.

ET 2012 ? stranger in the night
L'impensable sera là. De même que les dirigeants européens ont commencé l'année 2011 en niant tout risque de défaut de la dette grecque avant de l'accepter et d'en tirer les conséquences, de même, plusieurs tabous vont sauter dans les prochaines semaines.
Celui des notes AAA des dettes européennes ; celui de l'intervention directe du FMI dans les affaires européennes ; celui de l'éclatement de la zon euro...
Un seul souhait : que le tabou de la paix ne saute pas !



 


 

jeudi, 29 décembre 2011

La Chine relève ses objectifs dans le solaire

Le ministère de l'énergie chinois vient encore de relever fortement ses objectifs dans le solaire.
D'ici 2015, les capacités devront atteindre 15 gigawatts. Après l'accident nucléaire de Fukushima en début d'année, les autorités avaient déjà augmnté leur objectif 2015, à 10 GW.
Ces ambitions se comparent à une réalité peu brillante : la production solaire chinoise n'était que de 1 GW à la fin de 2010 mais la Chine doit « prouver » qu'elle lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Elle doit aussi assurer un marché minimal à ses constructeurs photovoltaÏques, leaders mondiaux mais gênés par les reculs des subventions dans les pays développés. D
En revanche, les objectifs d'énergie éolienne n'ont pas été modifiés et resetent à 100 gigawatts, dont 5 % proviendront de fermes offshore. 


mercredi, 28 décembre 2011

Français et Italiens dévoilent leurs programmes d'émissions de dette d'Etat pour 2012

Après l'Agence France Trésor, le Trésor italien vient de dévoiler son programme d'émission d'emprunts pour 2012. La France devrait émettre  178 milliards d'euros, contre 207,8 milliards d'euros cette annEn Italie, les montants sont apparamment plus élevés : 450 milliards pour l'an prochain.

Cependant, les chiffres français ne tiennent pas compte de la « dette sociale » portée par la CadesL'établissement en charge de l'amortissement de la dette de la Sécurité sociale française a d'ailleurs été mis sous surveillance par l'agence de notation Fitch. Cette dernière a confirmé, le 20 décembre dernier, la note « AAA » des emprunts de la Cades mais les a mis sous perspective négative, comme Standard & Poor's deux semaines auparavant. Le motif invoqué par les deux agences est celui d'un lien direct avec la notation « AAA » de l'Etat français.

La Caisse dirigée par Patrice Ract Madoux a réagi avec vigueur. Elle souligne en effet que la Cades n'a pas de lien avec les ressources de l'état puisque ses ressources sont garanties jusqu'à 2025, le Conseil constitutionnel vérifiant chaque année l'adéquation des ressources de la Cades à l'amortissement de la dette.

Le rappel des faits suffira-t-il à infléchir les agences de notation ? Rien de moins sûr. Les forces lancées dans l'affaiblissement de l'Europe sont la résultante d'une volonté politique. La qualité des arguments importe peu.

 

 

Areva pourrait sortir d'Eramet

Areva, le producteur français de nucléaire, pourrait céder sa participation de 26 % dans le groupe minier Eramet. Celle-ci serait reprise par le Fonds stratégique d’investissement. Rappelons que Areva a lancé un plan de redressement dont un des volets consiste en des cessions pour plus de 1,2milliard d’euros d’actifs.

Comme Areva, Eramet, coté en Bourse, constitue un actif stratégique pour l’Etat français du fait de ses positions dans le nickel et le manganèse. 

Areva pourrait sortir d'Eramet

Areva, le producteur français de nucléaire, pourrait céder sa participation de 26 % dans le groupe minier Eramet. Celle-ci serait reprise par le Fonds stratégique d’investissement. Rappelons que Areva a lancé un plan de redressement dont un des volets consiste en des cessions pour plus de 1,2milliard d’euros d’actifs.

Comme Areva, Eramet, coté en Bourse, constitue un actif stratégique pour l’Etat français du fait de ses positions dans le nickel et le manganèse. 

Toujours plus de rigueur pour l’Europe

 

L'autisme règne en maître chez nos dirigeants. Oubliant que la « crise de la dette souveraine » est une conséquence directe de l’« effondrement des subprimes » de 2008, ils plaident pour toujours plus de rigueur. La bête mourra guérie. Ainsi du luxembourgeois président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker : « s'accorder sur de nouvelles règles ou de nouveaux traités ne suffit pas (…) Rien de cela n'est suffisant pour maîtriser cette crise de la dette. Il faut des plans de consolidation budgétaire très solides. Ceux-ci sont actuellement en train d'être mis en œuvre. Avec retard, je dois l'admettre, mais ce processus est en cours. »

Quant à Wolfgang Schäuble, ministre allemand des Finances, il plaide lui aussi pour une réduction de la dette des pays de la zone euro.

Le « timing » de ces déclarations n’est pas neutre : elles ont été faites à la veille, c’est-à-dire aujourd’hui, de l’arrivée sur le marché primaire (celui où l’on propose des emprunts) du Trésor italien. Il va adjuger pour 9 milliards d’euros d’obligations d’une durée de 6 mois et 2,5 milliards d’euros d’emprunts à coupon zéro (ne donnant aucun rendement mais une plus-value au moment du remboursement) arrivant à échéance 2013. Demain jeudi, il proposera un programme, le dernier de la zone euro, d’obligations à échéance 2014, 2018, 2021 et 2022.

Le fait que le taux d’intérêt des obligations italiennes à10 ans évolue autour des 7 % malgré la mise en place d’un plan d’une rigueur drastique prouve bien la vatuité des mesures adoptées en Europe.

Si la dette des Etats européens est, nul ne le niera, élevée voire insupportable à terme, seule la croissance et l’efficacité des dépenses publiques permettront de la réduire. Etouffer la croissance et, donc tuer l’activité économique entraîne, on le sait déjà, une hausse du chômage et des dépenses sociales directes et indirectes (versement des allocations, affaiblissement de la santé des humains sans travail…) qui pèseront à leur tour sur la dette souveraine.
Une baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne, une remise à plat des dépenses sociales indues seraient bien plus efficaces pour remettre les pays en ordre de marche.  Cette solution de bon sens va cependant à l’encontre des lunettes idéologiques de nos dirigeants. Pendant ce temps, la lame de fond venue du Pacifique dévaste l’Europe. 

 

mardi, 27 décembre 2011

La Grèce existe-t-elle encore ?

Les rares échos qui parviennent des négociations entre le gouvernement grec et les banques créancières en emprunts d'Etat grecs donnent une idée claire de la perte de souveraineté du pays.
Rappelons que le plan de «redressement » du pays prévoit que la moitié de la dette souveraine grecque détenue par des institutions privées, soit un montant global de 100 milliards d'euros, sera effacée. Il semblerait qu'un accord interviendra au début de janvier prochain.  Selon les médias grecs, les obligations actuelles seraient échangées contre de nouvelles obligations d'une valeur inférieure de 35 % et offrant un rendement de 4 %.

Le seul consensus certain concerne la domiciliation des nouvelles obligations émises. Elles ne relèveraient pas du droit grec mais... du droit britannique. C'est une exigence des créanciers. 
Les mêmes banques qui ont aidé le gouvernement grec à frauder ses comptes pour entrer dans l'Union européenne exigent désormais que celui-ci émette des emprunts sous « pavillon britannique ». 

vendredi, 23 décembre 2011

Dépôts de bilan dans le solaire allemand

La concurrence chinoise, notamment celle de Yingli et Trina Solar, tout comme le recul des subventions auront été fatals à Solon et Solar Millenium. Les deux groupes énergétiques solaires allemands déposent leur bilan.

jeudi, 22 décembre 2011

Quotas payant de CO2 pour le transport aérien dès 2012

 

C'est validé ! La Cour de justice de Luxembourg vient de donner son feu vert au projet européen de quotas payants de C02 pour le transport aérien. Dès le 1er janvier, les compagnies desservant l'Europe devront racheter une partie de leurs émissions de gaz à effet de serre. Concrètement, elles compagnies transmettront leurs prévisions d'émissions de CO2 pour l'année et rachèteront au prix du marché l'équivalent de 15 % de ces dernières.

Le projet européen est contesté par les grands opérateurs étrangers, notamment les américains et les chinois qui ont déposé des plaintes en Europe. Ils l'estiment contraire aux règles de l'Organisation de l'Aviation civile internationale (Oaci). Surtout, ils le trouvent très cher. 

Selon les compagnies américaines, le surcoût serait de 3,1 mililards d'euros sur la période 2013-2015. Air France-KLM et Lufthansa le chiffrent à 150 millions chacun.
Pour la Commission européenne, ce surcoût serait de 2 à 14 euros selon les trajets. Elle invite les compagnies européennes à le répercuter sur le prix du billet.

Le bras de fer devrait donc se poursuivre en 2012. Il est probable que l'Union européenne baissera les bras une fois de plus. La reculade est déjà trouvée : il suffit d'exempter les compagnies ressortissantes d'Etats ayant adopté des mesures « équivalentes » de réduction d'émissions de CO2...


 

489 milliards d'euros pour les banques européennes

Elles étaient 523 hier à se précipiter aux guichets de la Banque centrale européenne. Les banques de la zone euro ont obtenu de l'institut d'émission 489,19 milliards d'euros dans le cadre d'une opération de refinancement à long terme de la BCE.
Cette allocation est historique par son ampleur et par sa durée. Habituellement, les banques se refinancement auprès de l'émetteur central pour des durées très courtes. Là, l'opération de refinancement, baptisée LTRO avait une durée de 3 ans. Par ailleurs, le montant alloué est presque le double de ce qui était anticipé, de l'ordre de 250 à 300 milliards d'euros.

C'est inquiétant. D'abord, l'empressement des établissements financiers de la zone euro prouve leur fragilité face aux enjeux de l'an prochain. Selon la Banque d'Angleterre, ils auraient quelques 600 milliards d'euros de dettes à refinancer l'an prochain, soit 35 % de plus qu'en 2013, dont les trois quarts seraient de catégorie mauvaise, dite « insecured ». Ensuite, le paysage financier italien semble très fragile puisque les banques transalpines auraient souscrit pour quelques 110 milliards d'euros.  Ainsi, les opérations de carry trade (transformation) des emprunts souverains que la Banque centrale européenne espérait faciliter avec sa LTRO seront sacrifiées sur l'autel du refinancement des lignes bancaires.



vendredi, 16 décembre 2011

Les ambitions de Vilmorin

Lors de son assemblée générale, le semencier français Vilmorin a confirmé les trois principaux axes de sa stratégie.

1 / poursuivre l’innovation dans les semences potagères ;

2 / dans le maïs, mettre au point des traits OGM, par le biais de la société commune avec l’allemand KWS ;

3 / se hisser au premier rang mondial du blé (Vilmorin est numéro 1 en Europe).
Ce dernier objectif sera difficile à atteindre. Il s’agit de faire en sorte que les semences OGM et hybrides, à productivité supérieure, prennent le pas sur les semences de ferme qui, actuellement, dominent le marché en France.

Notons que une réglementation est en cours d’évaluation sur le mode de rémunération des semenciers d’orge, de fourrages et de colza lorsque les agriculteurs produisent des semences de ferme à partir de semences dont la génétique appartient aux semenciers. Ce type de rémunération existe déjà pour le blé.

mercredi, 14 décembre 2011

Manifeste pour un capitalisme durable de Al Gore et David Blood

Hier dans le Wall Street Journal, Al Gore et David Blood ont signé un manifeste pour un « capitalisme durable » .
Nous vous le donnons ci-dessous, en anglais.

In the immediate aftermath of World War II, when the United States was preparing its visionary plan for nurturing democratic capitalism abroad, Gen. Omar Bradley said, "It is time to steer by the stars, and not by the lights of each passing ship." Today, more than 60 years later, that means abandoning short-term economic thinking for "sustainable capitalism."

We are once again facing one of those rare turning points in history when dangerous challenges and limitless opportunities cry out for clear, long-term thinking. The disruptive threats now facing the planet are extraordinary: climate change, water scarcity, poverty, disease, growing income inequality, urbanization, massive economic volatility and more. Businesses cannot be asked to do the job of governments, but companies and investors will ultimately mobilize most of the capital needed to overcome the unprecedented challenges we now face.

Before the crisis and since, we and others have called for a more responsible form of capitalism, what we call sustainable capitalism: a framework that seeks to maximize long-term economic value by reforming markets to address real needs while integrating environmental, social and governance (ESG) metrics throughout the decision-making process. Such sustainable capitalism applies to the entire investment value chain—from entrepreneurial ventures to large public companies, seed-capital providers to institutional investors, employees to CEOs, activists to policy makers. It transcends borders, industries, asset classes and stakeholders.

Those who advocate sustainable capitalism are often challenged to spell out why sustainability adds value. Yet the question that should be asked instead is: "Why does an absence of sustainability not damage companies, investors and society at large?" From BP to Lehman Brothers, there is a long list of examples proving that it does. Moreover, companies and investors that integrate sustainability into their business practices are finding that it enhances profitability over the longer term. Experience and research show that embracing sustainable capitalism yields four kinds of important benefits for companies:

-          Developing sustainable products and services can increase a company's profits, enhance its brand, and improve its competitive positioning, as the market increasingly rewards this behaviour.

-          Sustainable capitalism can also help companies save money by reducing waste and increasing energy efficiency in the supply chain, and by improving human-capital practices so that retention rates rise and the costs of training new employees decline.

-          Third, focusing on ESG metrics allows companies to achieve higher compliance standards and better manage risk since they have a more holistic understanding of the material issues affecting their business.

-          Researchers (including Rob Bauer and Daniel Hann of Maastricht University, and Beiting Cheng, Ioannis Ioannou and George Serafeim of Harvard) have found that sustainable businesses realize financial benefits such as lower cost of debt and lower capital constraints.

We recommend five key actions for immediate adoption by companies, investors and others to accelerate the current incremental pace of change to one that matches the urgency of the situation:

• Identify and incorporate risk from stranded assets. "Stranded assets" are those whose value would dramatically change, either positively or negatively, when large externalities are taken into account • Mandate integrated reporting. • End the default practice of issuing quarterly earnings guidance.

• Align compensation structures with long-term sustainable performance. • Incentivize long-term investing with loyalty-driven securities.

mardi, 13 décembre 2011

Areva dans la tourmente

La chute de la demande de nucléaire après la catastrophe de Fukushima affecte le groupe français. Areva devrait accuser à la fin de l’année une perte opérationnelle de l’ordre de 1,5 milliard d’euros. 

D’où le gel des embauches en France, une baisse des effectifs en Allemagne et un plan de redressement, pompeusement baptisé « Action 2016 ».

Les actions constitueront essentiellement à diminuer les investissements et à réduire les coûts. Ainsi, l’usine d’enrichissement Eagle Rock qui devait être construite aux Etats-Unis est abandonnée. Par ailleurs, les comptes d’Areva enregistreront une dépréciation de 1,46 milliard d’euros sur le site minier d’UraMin qui s’est révélé un achat décevant

Quant à la diminution du nombre de postes, elle portera sur  6 000 salariés, soit 12.5% des effectifs du groupe, dont 1 200 à 1 500 en Allemagne.