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mardi, 13 décembre 2011

Noël éco-responsable chez Auchan

Naguère, l'offre de cadeaux « éco-responsables » était l'apanage des ONG ou associations humanitaires.
Désormais, la grande distribution s'y met aussi.
Auchan propose ainsi à ses clients des papiers cadeaux de qualité, garantis par les labels Blue Angel, Ecolabel et PEFC. Les jouets en bois sont certifiés FSC et les guirlandes du sapin à base d'ampoules LED. Quant aux roses du Kenya et d'Ethiopie, elles bénéficient des certifications environnementale et sociale MPS-ABC et MPS-SQ.

Des initiatives intéressantes mais qui suscitent de nouvelles questions : quid par exemple de l'empreinte environnementale du transport des roses ?

lundi, 12 décembre 2011

Union européenne : derrière la promesse d'un traité, la menace du FMI

Vendredi, les pays de la zone euro se sont donc engagés sur une plus grande intégration économique et budgétaire. Celle-ci devra être inscrite dans un traité mais plusieurs points sont déjà fixés.
Les pays aux déficits excédant 3 % du PIB seront sanctionnés automatiquement sauf si une « majorité qualifiée » de pays en décident autrement. Chaque pays devra intégrer dans sa législation une « règle d'or » budgétaire : ces déficits ne devront pas dépasser 0,5 % du PIB sur la durée d’un cycle économique.
La Grande-Bretagne a décidé de ne pas s’associer à cette refondation. En revanche, les 9 autres pays de l’Union européenne qui, comme les Britanniques, n’ont pas adopté l’euro, y participeront, sous réserve de consultation de leur Parlement pour certains d’entre eux.
Cette énième proposition aura-t-elle du succès ? Peu probable. L’agence de notation Moody's souffle encore le froid. Elle va réexaminer les notes des pays de l'Union européenne au premier trimestre 2012. Le sommet n’a, selon elle, pas donné de résultat décisif et ne protège pas la zone euro de nouveaux chocs.
Une opinion partagée par Olivier Blanchard, économiste en chef du FMI : l’accord des Etats européens ne constitue pas « une solution complète pour résoudre la crise budgétaire qui frappe la zone euro ».
Pour les pays européens, la perte du triple A, avérée pour les plus grands d’entre eux, sans doute avant Noël, est une perspective moins terrible que celle d’un passage sous contrôle du FMI. Pour Jürgen Stark, qui vient de démissionner de la Banque centrale européenne, il s’agirait même d’ « un acte de désespoir ».

D’où la décision, prise lors de ce même sommet de vendredi, d’étudier la possibilité d’un prêt au FMI de 200 milliards d’euros.
L’Union européenne a dix jours pour débloquer ces fonds. C’est là que se joue son avenir.

 

COMPRENDRE L’ÉCHEC DE DURBAN

A Durban, en Afrique du Sud, les représentants des 195 états participant à la 17ème Conférence des Nations-Unies sur le changement climatique ne voulaient pas d’un Copenhague bis.
Ils sont donc, in extremis, parvenus à un consensus de façade, en 3 points.
Les deux premiers points portent sur le protocole de Kyoto. Ce cadre multilatéral et juridiquement contraignant de réduction des gaz à effet de serre se termine le 31 décembre 2012.
Il a donc été décidé qu’une deuxième période d’engagement du protocole s’ouvrira le 1er janvier 2013 pour une durée de 5 ans ; par ailleurs, un groupe de travail sera formé pour fixer un nouveau cadre juridique qui sera opérationnel en 2020. 
Le troisième point concerne le lancement d’un fonds vert pour le climat que les pays développés doteront de 100 milliards de dollars à partir de 2020, au profit des pays en développement menacés par le changement climatique.
Ce pseudo- consensus a permis au ministre des affaires étrangères sud-africain, Maite Nkoana-Mashabane, de déclarer « nous avons sauvé la planète Terre pour le futur de nos enfants et de nos petits-enfants ».

En réalité, Durban a été un fiasco total.
1 / Le protocole de Kyoto, auquel les Etats-Unis n’ont jamais adhéré, est en voie d’extinction. Le Canada, le Japon et la Russie, trois états donateurs dans le cadre du protocole, s’en retireront à la fin de l’année prochaine. Le poids de Kyoto sera presqu’entièrement supporté par l’Union européenne, qui ne représente pourtant que 11 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Dans l’état actuel de ses finances, on la voit mal continuer à payer…
D’autant que Kyoto n’a jamais vraiment fonctionné[1]. Le prix de la tonne de charbon n’a jamais été aussi bas. Les grandes banques d’investissement se sont toutes retirées d’un marché qui ne fonctionne plus qu’en Europe où il est entaché d’irrégularités et de fraudes. 
Pourtant l’Union européenne a décidé de continuer Kyoto, une posture de bravade au moment où elle est considérée comme incapable de mener des actions concertées.
2 / Quant au Fonds vert ou Green Climate Fund, lui non plus ne fonctionnera pas. Qui peut croire aux promesses d’un abondement de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 ? Les donateurs qui seraient les pays qui quittent le protocole de Kyoto ne verseront pas un centime, qu’ils n’ont pas, d’autant que ces fonds sont destinés à aider les Etats les plus engagés dans l’industrie des énergies renouvelables. Autrement dit, la Chine, premier producteur mondial d’équipements solaires. C’est la Chine justement qui a fait le forcing pour la création du Fonds vert, en échange de l’engagement d’adhérer à Kyoto après 2020…
3 / La planète s’engage donc vers des bouleversements climatiques majeurs. La limitation à 1,5°C de la hausse des températures implique une baisse comprise entre 25 % et 40 % des émissions de gaz à effet de serre de la part des pays industrialisés, d’ici 2020. Cet objectif est impossible à atteindre dans le modèle économique actuel.

 



[1] 3 mécanismes de marché avaient été décidés par le protocole. Le système d’échanges de permis de polluer n’a fonctionné qu’en Europe ; le mécanisme de développement propre ou MDP crée des crédits d’émission à partir de projets d’investissement financés par les pays développés dans les pays émergents (la Chine et l’Inde en ont été les premiers bénéficiaires) ; la mise en œuvre conjointe ou MOC finance le stockage de carbone ou la réduction des émissions de CO 2 (la Russie et l’Europe centrale en ont le plus profité).

EDF se retire du Tréport

EDF se retire de l'appel d'offres du champ éolien offshore du Tréport.
Ce site s'inscrivait dans le programme du gouvernement d'un montant de 10 milliards d'euros. GDF-Suez reste le seul en lice pour le champ de Tréport, dont la puissance atteindra 750 mégawatts, pour un investissement de 2 milliards d'euros.
En revanche, EDF mantient sa candidature pour les 4 autres sites offshore.


jeudi, 08 décembre 2011

AG2R La Mondiale sacré Investisseur responsable par Amadéis et Natixis AM

Amadeis et Natixis AM, filiale de gestion du groupe BPCE (Banques populaires-Caisses d'Epargne) ont décerné au groupe de protection sociale AG2R La Mondiale le quatrième prix de l'investisseur responsable.
Engagé depuis 10 ans dans une politique de responsabilisation de ses investissements, le groupe mutualiste  a été récompensé pour sa contribution à la recherche sur l'ISR (investissement socialement responsable) par le biais de la Chaire  
« FINANCE AUTREMENT Investissement, Solidarités, Responsabilité » ainsi que pour la qualité de son outil d'analyse des données extra-financières, l'« Ethis Screening ».
Le jury était composé de Michel Camdessus, ancien directeur général du FMI, de Philippe Chalmin, professeur à Paris Dauphine, de Sébastien Duquet, directeur général de PlaNIS ResponsAbility, de l'avocat Chrisian Huglo Lepage, de Daniel Lebègue, président de l'ORSE, de Maria Nowak, présidente de l'ADIE et de Christian Sautter, président de France Active.

AG2R La Mondiale est ainsi le quatrième lauréat du prix, auparavant décerné à l'ERAFP (Etablissement de retraite additionnelle de la fonction publique), à Agrica Epargne et, en 2010, au Fonds de Réserve des Retraites.

mercredi, 07 décembre 2011

La lettre ISR de BNPParibas : de la Chine et de l'eau

BNP Investment Partners, société de gestion de BNPParibas, vient de publier l’édition hiver de sa lettre ISR (investissement socialement responsable). 

Au programme, l’analyse du douzième plan quinquennal chinois, tourné vers l’utilisation rationnelle de l’énergie. Définis comme stratégiques, sept secteurs industriels bénéficieront du soutien public : les technologies d’économie d’énergie et de protection de l’environnement, les nouvelles technologies de l’information, la biotechnologie, les biens d’équipement sophistiqués, les nouvelles énergies, les nouveaux composants et les véhicules propres.

La lettre revient également sur les enjeux de l’eau, bien hier gratuit et abondant, aujourd’hui de plus en plus cher et de plus en plus rare. Quatre points de vue sont confrontés : ceux de l’écrivain ’Eric Orsenna, de Pierre-Alain Roche, ancien gouverneur au conseil mondial de l’eau, et de 2 professionnels de la banque, Cédric Chavot (Cardif)) et Simon Gottelier (gérant chez Impax Asset Management).

Enfin, la lettre aborde 2 sujets fondamentaux liés à la recherche académique sur l’ISR : l’approche best in classe et la mesure de la valeur ajoutée de l’ISR.

lundi, 05 décembre 2011

Deloitte accrédité par Green Globe

Le cabinet d’audit Deloitte a obtenu l’accréditation du label « Green Globe », dédié aux acteurs de l’hôtellerie et du tourisme.
Ce label a été conçu en 1993 par le World Travel et Tourism Concil. Il s’appuie sur 39 critères classés en 4 catégories :  
- le management lié aux questions de développement durable (conformité, formation, communication…),
- les impacts économiques et sociaux (développement local, commerce équitable, respect des populations locales…),
- la protection et la promotion de la culture,
- la performance environnementale (préservation des ressources, suivi des rejets et impacts…).
Aujourd’hui, près de 600 établissements dans le monde - hôtels, opérateurs ou sites touristiques – sont certifiés ou en voie de certification Green Globe.
Pour Deloitte, l’accréditation permettra à ses clients des secteurs du tourisme et de l’hôtellerie de s’appuyer sur un même auditeur pour l’ensemble de leurs sites.

lundi, 28 novembre 2011

Le changement climatique, une réalité prouvée

 

Le GIEC ou Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (IPCC en anglais) a publié vendredi le résumé d'un rapport sur les évènements extrêmes météorologiques. Ils sont plus nombreux qu'il y a 60 ans et devraient s’accentuer dans les cent prochaines années. 

Les experts mesurent à plus de 66 % la probabilité que l’augmentation des températures extrêmes journalières et les vagues de chaleur observées depuis 1950 soit liée aux gaz à effet de serre « anthropiques », c'est-à-dire provoqués par l'activité humaine. Ils estiment aussi qu'il est « virtuellement certain » que les pics de canicule seront plus nombreux et plus élevés. De même, « la fréquence des précipitations intenses », devrait le plus probablement s'accélérer « dans de nombreuses régions du globe ». Les zones les plus vulnérables sont le pourtour méditerranéen, le centre de l’Amérique du Nord, l’Amérique centrale, le nord-est du Brésil et l’Afrique australe.

 

dimanche, 27 novembre 2011

Les dirigeants du CAC 40 payés sur leur performance extra-financière

Petit à petit, la prise en compte mesurable des performances extra-financières s'impose dans le monde des entreprises.
Désormais, la moitié des groupes du CAC 40 alignent une partie de la rémunération de leurs dirigeants sur la réalisation d’objectifs liés au développement durable.
Deux types de politiques co-existent. D'un côté, seuls les patrons voient la part de leur rémunération variable alignée sur l'extra-financier : il s'agit de EADS, GDF Suez, Lafarge et Technip. D'un autre côté, ce sont les dirigeants opérationnels qui sont concernés : Axa, France Telecom, PPR, PSA et Schneider Electric.
On remarquera que les impacts sociaux et sociétaux des activités ne sont pas pris en compte dans ces calculs. Les impacts écologiques, tels que les émissions carbone ou la gestion des déchets, sont plus facilement mesurables.
Mesdames et Messieurs les analystes extra-financiers, encore un effort ! 

vendredi, 25 novembre 2011

CRISE DE LA DETTE EUROPENNE : LES NEUF ERREURS DES DIRIGEANTS

Comme tous les vendredis, nous faisons le point sur une tendance de fond de l’actualité financière. Aujourd’hui, il s’agit de reprendre les grandes étapes de l’avancée vers la faillite politique de l’Union monétaire européenne, la faillite économique étant avérée.

Les moments-clés depuis mai 2010

Un retour en arrière s’impose. Voici les moments forts des 18 mois écoulés.

2 mai 2010 : la Grèce obtient une aide du FMI (Fonds monétaire international) et de l’Union monétaire européenne : ces derniers lui prêtent sur 3 ans 110 milliards d’euros, soit respectivement 30 et 80 milliards.
Analyse : cette aide est insuffisante au regard des besoins de l’état, endetté à hauteur de 120 % du PIB et frappé par la crise mondiale qui affecte particulièrement les secteurs du transport et du tourisme.

10 mai 2010 : l’Union européenne se dote d’un fonds de stabilisation financière, l’EFSF, qui sera doté de 750 milliards d’euros, dont 440 proviennent des Etats de l’UE et 250 du FMI. Le même jour, la Banque centrale européenne s’octroie le droit d’acheter de la dette publique sur les marchés secondaires (ceux où s’échangent les obligations, pas lors de l’émission).
Analyse : plus d’un an après, l’EFSF n’a toujours pas reçu la totalité des fonds prévus. Ses capacités de levier sont quasi-inexistantes du fait de la méfiance des investisseurs. Il devrait perdre sa notation AAA (prononcer triple A) dans les prochains mois.

18 octobre 2010 : l’accord de Deauville crée un deuxième « mécanisme permanent de résolution de crise ». Il s’agit de l’ESM ou European Stability Mechanism. Placé sous la tutelle de l’Eurogroupe, l’ESM est doté aujourd’hui d’un capital de 80 milliards d’euros qui pourra être porté à 620 milliards et dont la capacité de prêt atteint 500 milliards. Il intervient par des prêts aux Etats.
Analyse : l’ESM est sous-dimensionné et n’a jamais vraiment fonctionné.

3 mars 2011 : Trichet gèle le programme d’achat de dette publique. Cette position sera tenue jusqu’à août 2011 lors des attaques massives sur les titres grecs et de l’assèchement des liquidités. Il maintient également les taux directeurs de la Banque centrale.
Analyse : la liquidité bancaire reste très chère, l’euro est surévalué, la croissance économique est freinée.

28 août 2011 : Jackson Hole, directeur général du FMI, souligne le manque de capitalisation des banques européennes au regard de leur exposition au risque des dettes publiques européennes.
Analyse : le marché interbancaire est quasiment bloqué, les exigences en termes de ratios de capital sont augmentées, les banques limitent leurs crédits tant aux entreprises qu’aux Etats souverains. La crise de la dette s’auto-alimente.

30 août 2011: le parlement italien abandonne certaines des mesures d’austérité promises en juillet.
Analyse : la crédibilité de tous les pouvoirs politiques européens est écornée. Pour la première fois, un état membre du G7 perd sa souveraineté puisque le FMI envoie, quasi-immédiatement, une mission de contrôle.

31 octobre 2011: après avoir obtenu du sommet européen du 26 octobre un deuxième plan de sauvetage d’un montant de 130 milliards d’euros, le premier ministre grec Georges Papandréou annonce un référendum sur ce plan.
Analyse : la crédibilité des dirigeants politiques européens, notamment Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, est totalement perdue. Le défaut total de la Grèce (le non remboursement des dettes) apparaît probable, tout comme le démantèlement de l’Union européenne.

4 novembre 2011: la BCE désormais dirigée par Mario Draghi abaisse son taux directeur et maintient qu’elle ne s’engagera pas sur des achats d’emprunts d’Etat.
Analyse : la baisse des taux est trop légère (25 points de base, soit un quart de pour cent) pour freiner l’arrivée de la récession. Le refus d’achats d’emprunts d’Etat, donc de dette italienne, précipite le départ du premier ministre italien Berlusconi.

23 novembre 2011 : la rencontre Merkel-Sarkozy-Monti débouche sur un accord a minima, la progression vers une union budgétaire plus étroite.
Analyse : les euro-bonds n’existeront jamais, ne serait-ce que parce que les dirigeants européens travaillent, sans le dire, sur un racornissement de la zone euro. L’indécision politique raréfie encore plus l’offre de crédit, accroissant l’ampleur de la récession.

 

Et demain ?

1 / Pourrissement des dettes publiques : d’ici 3 semaines à 3 mois, la France devrait perdre son « triple A ». Ces derniers jours, la note des obligations de la Hongrie a été rabaissée par l’agence Standard & Poor’s dans la catégorie « junk » ou « pourrie », celle des emprunts portugais a été ramenée au niveau « spéculatif » tandis que l’Allemagne, pour la première fois, a subi des difficultés lors d’une émission d’emprunts publics (3,65 milliards d’euros placés au lieu des 6 milliards prévus).

2 / Eclatement de la zone euro : il est certain. Espérons qu’il ne soit pas « désordonné ».

3 / Récession en Europe : les mesures d’austérité visant à améliorer les soldes budgétaires affectent l’économie, tout en risquant d’être inefficace. Sans entrées fiscales ou sociales, les déficits publics resteront élevés.

4 / Perte de souveraineté des Etats européens : déjà presque totale après les interventions récentes du FMI, elle se traduira par une perte du pouvoir dans les instances intergouvernementales type G 20 ou sommets de l’ONU.

5 / Impact sur les peuples : aujourd’hui « révoltés » (Grèce ou Slovaquie) ou tétanisés (Portugal, Espagne, France, Irlande…), ils réagissent pour le moment en favorisant l’alternance politique. Cela suffira-t-il ? les conséquences sociales de la crise de la dette seront très sévères, notamment pour les retraités.

jeudi, 24 novembre 2011

Réforme de l’UE : et pendant ce temps, le FMI se prépare

Les Grecs ne savent pas s’ils pourront se payer leurs fonctionnaires en décembre, la quasi-totalité des Etats européens ne peuvent plus émettre d’emprunts d’Etat sauf à des coûts écrasants, les plans d’austérité précipitent l’Europe, et le reste du monde –voir la Chine- dans la récession, cela ne paraît pas grave pour nos dirigeants politiques. Ils ont trouvé mieux à faire : réformer les Traités européens…

Certes, l’Union monétaire ne fonctionne plus et une réforme s’impose.

Rappelons les propositions, d’Angela Merkel essentiellement : renforcer la surveillance supranationale du budget des Etats-membres, inclure dans les traités une clause donnant le droit à la sortie de la zone euro, tout en restant dans l’Union européenne.
Deux types de questions se posent alors. Les premières sur le fond : qu’en est-il de la démocratie si le vote des budgets, partout assuré par des élus, est soumis à une censure supra-étatique ? Déjà, on peut assurer que le Bundestag n’adoptera jamais une telle décision, contraire à la constitution allemande. Les seconds types d’enjeux sont sur le timing : une telle réforme, même baptisée « amendement », prendra du temps et nécessitera la consultation de 27 peuples, soit par référendum soit par vote.
Ironie des temps : le Conseil européen se réunira pour débattre de cette  future « union de la stabilité » le 9 décembre prochain, au moment où devra être débloqué l’énième aide à la Grèce…

Réjouissons-nous ! L’Europe n’est pas le Titanic. Tandis que ses capitaines jouent la sérénade aux peuples, le FMI ou Fonds monétaire internationale se prépare à venir à leurs secours. Il vient d’adopter une nouvelle facilité de crédit, dite PPL, d’une durée de deux ans, confectionnée sur mesure pour l’Europe.
L’Europe risque donc d’être sauvée.
Et encore, ce n’est pas certain. Le PLL pourra être utilisé jusqu’à 5 fois le quota de chaque pays dans le FMI. On arrive donc à des sommes comprises entre 10 et 100 milliards d’euros… à comparer aux besoins d’émissions, supérieurs à 200 milliards pour 2012 pour l’Italie ou la France…

Le hic, c’est que le FMI est comme tous les pompiers : quand il éteint le feu, il utilise l’eau et la hache. Demandez aux Argentins ou aux Thaïlandais…

mercredi, 23 novembre 2011

Europe : vers une séparation des activités bancaires ?

 

Petit à petit, l'idée d'une séparation des activités bancaires entre métiers de détail et métiers de financement fait son chemin en Europe. Si vous avez lu notre billet « des licenciements pré-récession », vous savez que nous sommes partisans d'une telle mesure.
Or, la Commission européenne vient d'annoncer qu'elle étudiait la question dont les réponses seront données courant 2012. 
Ce changement d'attitude du commissaire Michel Barnier s'inscrit dans un mouvement de fond ailleurs en Europe.
Au Royaume-Uni, le rapport Vickers remis au gouvernement en septembre dernier plaidait déjà pour un encadrement des activités à risque. Il ne se traduira cependant pas par des mesures concrètes avant 2019... En Allemagne se tient actuellement un débat national sur la question. Favorable à une séparation des activités, le gouvernement n'a pas encore tranché. En Suisse enfin, des discussions sont également en cours entre le gouvernement et les banques.
En France, seul le Parti socialiste a repris l'idée.
Aux Etats Unis, une loi a déjà été votée début 2010, la loi Volcker ou 
Dodd-Frank Wall Street Reform and Consumer Protection Act, dans le cadre des réformes de Wall Street. Contrairement à Londres où le gouvernement a résisté au lobbying bancaire, Washington a dû s'incliner. La séparation banque de détail - banque d'investissement n'a pu être adoptée mais il sera désormais interdit aux établissements bancaires de spéculer pour leur compte, de détenir des fonds spéculatifs... L'entrée en vigueur du texte est fixée au plus tard au 21 juillet 2012.

Autre changement encourageant de la Commission européenne en charge du marché intérieur : elle prépare, pour 2012 également, une réglementation sur les « shadow banks ». Mieux vaut tard que jamais...

 

lundi, 21 novembre 2011

LA DÉRIVE DE LA DETTE DES ETATS-UNIS

Mercredi, le Congrès américain devra décider sur la réduction de la dette souveraine des Etats-Unis.
On se rappelle que, le 2 août dernier, les élus avaient voté le rehaussement du plafond de la dette fédérale. Il y avait urgence. Inférieur à 2 % du PIB au début de 2007, le déficit du budget américain avoisine aujourd'hui les 8,5 % après un pic à plus de 11 % début 2010.
En échange de la hausse du plafond de la dette, un « super-comité » avait été constitué. A charge pour lui de trouver 1 200 milliards de dollars au moins de mesures de réduction du déficit fédéral sur dix ans. Soit un montant de l'ordre du déficit global du budget, de 1 298 milliards pour l'année en cours.

Cependant, les 6 Républicains et 6 Démocrates du super-comité ne semblent pas être parvenus à un accord. Dans ce cas, des coupes automatiques seront alors lancées, sur les dépenses sociales et, pour presque la moitié, sur les dépenses militaires. 

On le voit, l'irresponsabilité politique reste reine aux Etats-Unis, comme en Europe. 
Avec une différence : l'état fédéral américain reste la première puissance militaire et économique mondiale, ce qui l'a protégé de la dégradation de sa note souveraine, décidée au début de l'été dernier par Standard & Poor's.


Alliance entre SAM et KPMG

 

L'agence d'analyse et de notation extra-financière SAM (Sustainable Asset Management) et le groupe d'audit KPMG International viennent de conclure une alliance opérationnelle.
Dans leur analyse des performances environnementales des entreprises, les analystes de SAM adopteront une approche fondée sur la comparaison par rapport à la concurrence tandis que les équipes climats et développement durable de KPMG utiliseront la méthodologie de SAM pour analyser la stratégie de leur client.irms effectively manage risks and exploit opportunities related to sustainability trends.

"Today, more than ever, sustainability trends such as climate change, resource scarcity or demographic change shape the competitive environment and have become a significant factor for investors, particularly when making longer-term investment decisions," he said.

 

Le facteur carbone des électriciens européens au plus bas depuis 2001

Le cabinet d'études PwC et l'agence Enerpresse viennent de publier leur étude « Changement climatique etélectricité »sur la production d'électricité et sur les émissions de CO2 des 18 premiers producteurs d’électricité européens.
Bonne nouvelle, en 2010, la hausse des émissions de CO2 a été moins rapide -+ 2 %- que celle de la production d’électricité en Europe.

La moyenne européenne du facteur carbone du panel des électriciens européens s’établit pour 2010 à 337,3 kgCO2/MWh, contre 346,3 kgCO2/MWh en 2009 (-3%).


vendredi, 18 novembre 2011

COMPRENDRE LA GUERRE FAITE À L’UNION EUROPEENNE POUR CONTRE-ATTAQUER

 

Nous vous livrons ici une réflexion proposée à quelques décideurs début octobre.
Il s'agissait d'expliquer  les forces profondes en jeu dans les attaques sur les dettes souveraines. 
Cett réflexion s'articule en trois points : 

I – Comment et pourquoi cette attaque est menée selon la stratégie du croissant
II – Qui sont les auteurs de cette attaque
III  - Quelle combinaison de tactiques adopter

Bonne lecture ! 

 

 
I – Pourquoi s’agit-il d’une attaque en croissant

1 / Une stratégie gagnante…

Utilisée par Hannibal à Cannes, par Nelson à Trafalgar, par Cao Gui à Changshao, cette stratégie vise à affaiblir le « centre » de l’ennemi en l’obligeant à  secourir ses flancs.  Une fois qu’il a épuisé ses réserves, l’attaque frontale peut commencer.
L’attaque sur les flancs a commencé avec l’Islande en 2008. Ce pays non membre de l’Union a eu valeur de test, avant les offensives contre la Hongrie puis l’Irlande, le Portugal et la Grèce.
L’attaque frontale a été lancée fin septembre, d’abord contre l’Italie, puis contre la France et la Belgique avec Dexia (cf les déclarations de l’administrateur Marini regrettant que le ministre Lagarde l’ait obligé à acheter de la dette souveraine grecque).

 

2 / … dans le cadre nouveau de la guerre « omnidimensionnelle » :

Les faits menés s’intègrent dans ce que les Américains appellent la guerre omnidimensionnelle.
Cette guerre n’est ni militaire ni étatique mais financière, monétaire et réglementaire. Un premier exemple fut apporté en 1998 par la crise financière de l’Asie du sud-est, finement analysée par Qiao Liang et Wang Xiangsui,
Non militaire : aucun usage de la force.
Non étatique : les « assauts » contre les dettes souveraines européennes ne sont pas lancés par des Etats identifiés, même si l’on peut penser que certains opèrent en sous main.
Financière : jamais l’argent n’a été aussi abondant qu’aujourd’hui (Fed : autant d’injection de liquidités entre 2008 et 2010 qu’entre 1917 et 2007 ; aides annuelles à l’exportation chinoises : 110 Mds$ engagés sur 2009-2010, soit plus que les moyens de la Banque mondiale sur la même période). Cet argent ne va pas dans l’économie réelle en Europe et aux Etats-Unis mais alimente des hedge funds.
Monétaire : l’arme des monnaies est utilisée de longue date par la Chine qui en a fait un atout compétitif.
Réglementaire : il s’agit ici des normes écologiques et sociétales.
L’Union européenne a abattu ses barrières douanières de façon idéologique et non réfléchie en fonction de ses intérêts. Elle a ensuite tenté de rétablir une protection de ses économies par le biais de « normes » RSE.
Elle a échoué lors du Congrès de Copenhague, fin 2009.
En revanche, les pays du BASIC (Brésil, Afrique du Sud, Inde et Chine) se servent de cette arme très intelligemment, allant jusqu’à faire adopter leurs propres normes par la Commission européenne.
  

 

 

II – Qui sont les auteurs de cette attaque

Il est d’usage d’accuser les « banques » ou la « finance internationale » ou les « spéculateurs ».
Les auteurs de cette attaque appartiennent en réalité à deux catégories.

1 / La première est constituée des « global macro hedge funds » qui performent très bien depuis le troisième trimestre 2011. Les banques dont ils ont besoin pour fonctionner les soutiennent car ils leur reversent des commissions sur opérations.
Pour leurs modèles d’intervention, ces hedge recourent à des techniques fondées sur les lois de la physique pure ; fondamentalement, ils utilisent les services d’anthropologues et/ou de politologues. Ces derniers analysent les forces et faiblesses des cibles avant tout déclenchement des opérations. A ce titre, les divisions dévoilées avant et lors de Copenhague ont constitué un signal fort.
2/ La seconde catégorie est constituée d’Etats souverains qui interviennent en deux temps. Dans un premier temps, à partir de fin 2010, il s’est agi d’assécher les liquidités en dollars des banques européennes (cf les déclarations des dirigeants des banques asiatiques puis des banques américaines).
Dans un second temps, il s’agira d’intervenir comme « sauveurs » en rachetant les actifs européens à bas prix et à leurs conditions (cf les déclarations de Gao Xinging, dirigeant du fonds souverain chinois).

Sauf à être partisan des théories du complot, il ne faut pas voir là de connivence entre hedge et Etats mais plutôt d’alliances opportunistes.

 

 

III  - Quelle combinaison de tactiques adopter

1 / Avant de proposer une combinaison de tactiques gagnante, il faut se rappeler deux principes.
Tiré du livre de Qiao Liang et Wang Xiangsui, le premier vise à comprendre la situation : « les nouveaux principes de la guerre consistent à utiliser tous les moyens pour obliger l’ennemi à se soumettre à ses propres intérêts ». En d’autres termes, il faut penser de façon nouvelle, l’initiative du Palais-Royal et les réflexions autour des euro-bonds donnant deux parfaits contre-exemples.
Le second principe est intemporel : « La défaite n’est jamais inéluctable ».

2 / La combinaison de tactiques gagnante se concentre sur la France, pour deux raisons.
La première, mineure, est ma connaissance imparfaite des menées conjointes avec l’Allemagne et les autres dirigeants de l’Union.
La seconde, majeure, est que la France est le véritable centre de l’Europe, plus que l’Allemagne vieillissante et tentée par l’Est. Si la France tombe, l’Union tombera avec elle.

Etat des lieux :
a / Le positif : depuis 2008, la France a riposté de façon inventive et « omnidimensionnelle ».
- politique, ce fut en 2008 la création du Fonds stratégique d’investissement et, demain, le rapprochement de ce même FSI avec la banque Oseo et CDC entreprise ;
- économique : c’est tel leader mondial de l’équipement industriel qui crée une co-entreprise avec un partenaire chinois pour obtenir un financement du gouvernement chinois ou tel dirigeant d’un leader de l’industrie alimentaire qui participe au Forum social mondial pour signifier sa stratégie BoP de conquête de marchés…
- financier : ce sont le lancement des partenariats publics-privés, les titrisations d’obligations privées, en micro-finance et, bientôt, par des entreprises de taille moyenne…
- militaire : ce fut l’aide au départ de Kadaffi (l’utilisation de la puissance militaire est un signal fort aux adversaires).

b / Le négatif  se résume en trois points :
- ces initiatives sont menées de façon dispersée et non coordonnée ;
- l’assèchement des finances nationales, locales et sociales se propage au secteur privé ;
- il manque une vision globale et nouvelle supprimant la dichotomie public/privé.

3 / La combinaison de tactiques à mettre en œuvre a pour objectif le renforcement de l’intérêt public de la France, « ventre » de l’attaque en croissant.
L’intérêt public passe par le développement des partenariats publics privés fondés sur la gestion des impacts sociétaux des activités des entreprises.

Ces actions s’inscrivent dans une architecture de financements innovants qui regroupe entreprises, pouvoirs publics et financiers et supprime l’étanchéité actuelle entre financements pour petits et grands projets.

Cette architecture est bâtie sur 4 piliers : l’identification des besoins ou contraintes posées par les différents types d’acteurs (investisseurs, banques, assurances, entreprises, instances publiques…), le sourcing, la sélection des projets titrisables, et le système de traçabilité.

Les outils existent, notamment les fonds communs de titrisation. Contrairement à la taxation, leur combinatoire préserve la capacité d’action des élus au-delà de leurs fonctions purement régaliennes et donnent des avantages compétitifs aux entreprises.


L’assèchement des liquidités est un leurre :
il faut mobiliser l’épargne placée dans les fonds de retraite et d’assurances.

Pour cela, il faut une volonté politique et une action d’interface qui sorte de leurs logiques internes des acteurs qui s’ignorent les uns les autres.

 

jeudi, 17 novembre 2011

Démission du responsable Europe au FMI sur fond de contagion de la crise de la dette européenne

Antonio Borges, directeur du département Europe du Fonds monétaire international (FMI), a démissioné démissionné hier. Il est remplacé aujourd'hui par Reza Moghadam, ex-directeur du département stratégie. Un signe d'une plus grande implication du Fonds monétaire dans la gestion de la crise de la dette souveraine européenne.

Cette décision intervient alors que le risque de contagion de la crise européenne s'accroît. Hier, l'agence de notation Fitch a estimé à 50 milliards de dollars l'exposition des grandes banques américaines à la dette européenne : « si la crise de la dette dans la zone euro n'est pas réglée de manière rapide et efficace, les perspectives vont se détériorer dans leur ensemble pour les banques américaines ».L'exposition nette de Bank of America à des actifs européens fragilisés s'éleverait à 13 milliards de dollars, celle de Citigroup à 16,3 milliards et celle de JPMorgan à 15,1 milliards.

La Financière de Champlain planche sur le solaire chinois

La Financière de Champlain, société de gestion spécialisée dans l'Investissement socialement responsable et le développement durable, fait le point sur le secteur du solaire en Chine.
Nous vous reportons ci-dessous le texte de l'article. 

Rebond du solaire chinois : faux départ ou vrai espoir pour 2012 ?

Les valeurs solaires chinoises ont fortement rebondi sur le mois d’octobre, rattrapant une partie de la sous-performance accumulée les mois précédents. S’agit-il d’un faux départ ou des prémices d’un rebond plus durable du secteur ?

Si certaines valeurs ont fortement progressé en octobre, il faut bien voir que ce rebond a été sélectif, l’indice Solex ne progressant pour sa part que de 3,5%. First Solar, par exemple, enregistre un recul de -20% suite à un profit warning. Mais dans un marché en pleine concentration, miné par la guerre des prix, les leaders technologiques tels que First Solar et les cost killers chinois seront les grands gagnants du mouvement de consolidation en cours.

Le rebond significatif des valeurs solaires chinoises en octobre s’inscrit dans un mouvement plus global de correction des excès baissiers des mois précédents. A titre d’exemple, Trinasolar a décroché de plus de 60% au total sur les mois d’août et de septembre avant de reprendre 32% sur octobre. La question qui se pose aujourd’hui est donc de savoir si ce potentiel de rebond est aujourd’hui épuisé ou non. La réponse est délicate, tant les marchés, et les valeurs à fort bêta en particulier, sont régies par des logiques de flux techniques souvent déconnectées des fondamentaux des sociétés. Pour justifier un mouvement de hausse plus durable sur le solaire, il faudrait une amélioration des fondamentaux. A l’heure actuelle, ces sociétés chinoises se valorisent près de 0,5 fois l’actif net ce qui n’est pas excessif. La conjonction de 3 nouveaux facteurs constitue aujourd’hui un terrain favorable à un assainissement du marché en 2012 :

1/ La baisse du prix du silicium (-20% sur octobre) alliée à la stabilisation du prix des panneaux (-4% sur le mois) concourt à une restaurationprogressivedesmarges pénalisées jusque là par un effet de ciseaux (hausse du prix de revient et baisse du prix de vente);

2/ L’évolution de la demande (+15% en Allemagne sur octobre) qui présente moins d’à- coups qu’en 2010 avec les baisses de tarifs massives (proportionnelles aux baisses de prix) annoncées à l’époque par les états.

On estime que la demande devrait progresser de 20% en 2012 et les baisses de tarifs programmées (15% en Allemagne) sont déjà dans les cours. Les bonnes surprises pourraient venir des Etats-Unis et de La Chine. L’Inde vient quant à elle d’annoncer un plan d’investissement de 7,3 Md $ dans les énergies renouvelables dont 2,5 Md $ pour le solaire.

3/ Le dégonflement des surcapacités : c’est le point critique sur 2012 ! Du côté de l’offre, les principaux producteurs, comme le chinois LDK, continuent à alimenter les surcapacités. Mais la multiplication des faillites d’entreprises constituentunfacteurderéduction « naturelle» des capacités de production. Des ajustements entre l’offre (qui continue à augmenter) et la demande (qui progresse) dépendra la bonne santé du secteur en 2012. Anticipant une poursuite de la baisse des prix des panneaux, les développeurs de projets solaires ont sciemment gelé leurs investissements, déjà freinés par le retour des problèmes de financement. La stabilisation du prix des panneaux, si elle se confirme, pourrait constituer un clignotant favorable.

Sans pouvoir miser sur un redémarrage de grande ampleur des projets d’investissement, on peut donc raisonnablement anticiper une amélioration des bénéfices sur l’exercice 2012 pour les acteurs qui bénéficient du meilleur pricing power. Les marchés ayant tendance à anticiper, la confirmation de l’un ou l’autre de ces facteurs positifs pourrait être l’occasion de revoir à la hausse les objectifs de valorisation, provoquant, dans la foulée, une hausse brutale des cours. Sans pouvoir donner de timing, il semble probable qu’il faudra compter avec le secteur solaire en 2012 !

De la même manière, les valeurs industrielles, massacrées ces derniers mois, en raison des craintes de ralentissement économique ont tiré la performance des indices en octobre. Si les infrastructures en ont bien profité, le secteur des déchets reste à la traîne, pourquoi ?

Comme nous l’anticipions, le secteur des infrastructures  (30%de Performance Environnement) a profité du rebond des cycliques en octobre pour rattraper une partie, seulement, du retard accumulé. Prysmian s’apprécie de 10%, Unicore de 13% et Faiveley de 10% soit davantage que le CAC 40. Nous pensons que ce momentum devrait se poursuivre sur les prochains mois en raison de la solidité des résultats publiés par ces sociétés et de leur exposition aux pays émergents qui tirent la demande. Par ailleurs, des acteurs comme Prysmian avec le câble sous-marin off shore et Schneider dans l’efficience ont su se diversifier vers des activités moins liées aux cycles économiques. Ce n’est pas le cas pour le secteur des déchets. S’il s’agit d’entreprises de qualité, elles souffrent de leur exposition au marché européen où la demande industrielle faiblit. Séché cède ainsi 12% sur la période, Véolia 7%. Les acteurs du recyclage, en revanche, pourraient bénéficier d’une remontée du cours des matières premières.

Parmi les valeurs industrielles, les turbiniers éolien, qui ont créé la surprise en octobre (+9,5% pour l’indice éolien), pourraient à nouveau réserver de bonnes surprises en 2012 après la pagaille semée par le profit warning inattendu de Vestas sur la fin du mois. En effet, la visibilité sur le secteur reste meilleure que dans le solaire avec une progression plus tangible, même si elle reste modeste, des capacités installées aux Etats Unis(6à7GWen2011vs5GWen2010et10 GW en 2009) et dans les pays émergents.

La fin de l’année est souvent marquée par un « rallye boursier ». Dans ce contexte, selon vous, quel type de valeurs devrait avoir la faveur des marchés ? Peut-on miser sur une poursuite du rebond technique et si oui jusqu’à quel niveau ?

Nous ne croyons pas en un rebond durable du marché, les conditions n’étant pas réunies pour un redémarrage de la croissance sur des bases saines.

En revanche, après avoir atteint en septembre dernier ses plus bas depuis mars 2009, nous pensons que le marché pourrait encore s’apprécier de quelques 10% d’ici la fin de l’année pour atteindre les 3400 points. De nombreuses sociétés n’ont pas encore bénéficié d’un effet de rattrapage. C’est le cas des petites et moyennes valeurs en particulier. Au delà, les valeurs les plus volatiles, et restées à la traine de la reprise boursière, pourraient être plus recherchées lorsque les valeurs traditionnelles auront épuisé leur potentiel de hausse. Cela pourrait profiter notamment au secteur solaire, ou encore aux biotechnologies que nous détenons dans notre fonds Performance Vitae. D’un autre coté, les cycliques devraient, elles aussi, continuer leur rattrapage. Dans le contexte actuel, il n’y a malheureusement pas d’actif miracle en bourse.

Si notre vision reste portée vers les actifs de long terme, il existe de nombreuses opportunités à saisir d’ici la fin de l’année. L’évolution des marchés boursiers continuera à être dictée par l’actualité macro-économique, mais l’identification des anomalies de marché passera par un retour aux fondamentaux : d’un marché de flux à une logique de stock picking où les convictions peuvent (encore et toujours !) faire la différence. Les multiples de transactions sur lesquels ont été réalisées les dernières OPA (Sucrière de Pithiviers par exemple...) montrent que le divorce entre valorisation boursière et économie réelle est consommé.

Sauf à vouloir faire sortir de la côte toute les sociétés, ce gap devra être comblé, au nom de l’efficience des marchés....



mercredi, 16 novembre 2011

Une première, le compte de résultat environnemental chez Puma, du groupe PPR

Ce matin, le groupe de distribution et de luxe PPR a annoncé la mise en place d'un compte de résultat environnemental d'ici à 2015 pour toutes ses marques de luxe et de « sport & lifestyle ».Une promesse qui n'est pas en l'air : déjà, la stratégie de sa filiale de sport Puma s'appuie sur une approche respectueuse de l'environnement. Pour 2010, le compte de résultat environnemental de Puma atteint 145 millions d'euros. Malgré son nom, le compte de résultat environnemental ne se présente pas comme un compte de résultat classique. Il s'agit d'un tableau dont les colonnes répertorient les impacts environnementaux : consommation d'eau, émissions de gaz à effet de serre et autres pollutions atmosphériques, utilisation des sols et déchets.Les lignes du tableau sont réparties en trois groupes donnant les responsables de la polllution. Dans le premier groupe se trouvent les activités directes de Puma ainsi que celles de ses fournisseurs ; dans le second groupe apparaissent les 3 grandes zones géographiques -Europe, Moyen-Orient et Afrique, Amérique puis Asie-Pacifique. En dernier, sont détaillées les productions -chaussures, vêtements et accessoires. Puma ne s'arrêtera pas là. La société de sport travaille actuellement à la prise en compte des impacts sociaux puis des impacts économiques de ses activités. D'ici 2015, l'expérience sera donc élargie aux autres marques de luxe du groupe -Bottega Veneta, Boucheron, Gucci...- et à l'autre filiale de sport de PPR, Volcom. Cette initiative s'inscrit dans la stratégie de développement durable du groupe, intitulée PPR Home. Elle devrait être rapidement copiée par d'autres sociétés européennes. Tant au G 20 à Cannes qu'à Bruxelles, la responsabilité sociale des entreprises apparaît comme un moteur solide pour une croissance qui se fait de plus en plus ténue aujourd'hui.

Nucléaire : l'accord des Verts et des socialistes ne règle rien

Dans leurs transactions en vue des élections présidentielles, le Parti socialiste et les Verts nt parvenus à un accord sur le nucléaire en France.

Il porte en 3 points. Les 24 plus vieux réacteurs en fonctionnement en France seront fermés ; la production de Mox (combusible à base de Mélange d'Oxyde : 7 % environ de plutonium, le reste en uranium appauvri) sera stoppée ; les activités de retraitement seront également arrêtées.
Les producteurs d'énergie ont immédiatement réagi. EDF souligne que ces mesures entraîneront la perte de 400 000 emplois, directs et indirects ; Areva estime à 5 000 les emplois en jeu dans son usine de retraitement de La Hague en Normandie et à 1 300 emplois ceux de son usine Melox, dans le Gard. 
Sur le fond, ces trois décisions reviennent à faire descendre à 50 %, contre 70 % aujourd'hui, la part du nucléaire dans la production électrique française. Elles posent également la question de l'avenir des 34 autres réacteurs nucléaires frnaçais. Si on leur applique la même règle de durée de vie (40 ans) que pour les plus anciens, alors la quasi-totalité du parc nucléaire aura disparu en 2035. 

Par ailleurs, la dimension financière est absente de l'accord entre les deux partis. Outre le problème du coût de fermeture des centrales et de reclassement des salariés, celui du prix de l'énergie renouvelable est occulté. Au moins pour les dix prochaines années, il serait bien supérieur à celui du nucléaire. Rappelons que ce dernier est fixé à 36,5 euros le mégawatt heures dans les tarifs réglementés actuels, contre 75 €/MWh pour une centrale à gaz... De même, la problématique de la construction de nouvelles centrales, thermiques, solaires ou autres, n'est pas abordée.


Les enjeux énergétiques sont cruciaux pour créer des base solides à une croissance durable. Il est regrettable qu'ils soient « réglés » dans un cadre de « basse politique ».


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