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jeudi, 29 octobre 2009

L’Union européenne va plancher sur la RSE

L’Union européenne lancera, les 10 et 11 novembre prochain, le chantier de la Responsabilité sociale des entreprises, à Stockholm. Cette initiative s’inscrit dans la démarche des ONG regroupées dans la plateforme Halte au hold-up international. Elle avait démarré publiquement à l’occasion des élections européennes d’avril dernier, durant lesquelles les candidats avaient été interpelés sur la régulation des multinationales.

Cinq propositions seront discutées à Stockholm :
- la suspension des effets de la personnalité juridique distincte entre une maison-mère et ses filiales. Cette suppression n’interviendrait que dans les domaines des droits humains et de l’environnement. Pour cela, il suffit d’un renforcement de la Directive Environmental Liability 2004/35/EC. Aujourd’hui, celle-ci envisage explicitement la responsabilité d’une société mère pour «les crimes environnementaux» commis par ses filiales mais seules les autorités publiques sont compétentes pour la mettre en cause ;
- le renforcement de la responsabilité de l’entreprise, notamment envers ses fournisseurs lorsqu’elle n’a pas rempli son devoir de diligence ;
- l’obligation de reporting social et environnemental au niveau européen ;
- le reporting, pays par pays, dans la comptabilité des multinationales, afin de limiter les pratiques d’évasion fiscale ;
- la création d’un registre européen des entités juridiques, afin de lutter contre les sociétés écrans permettant d’investir dans des paradis fiscaux.

Pour en savoir plus : http://www.ccfd.asso.fr/hold-up/rap.html

Aviva Investors mise sur l'ISR

Chez Aviva Investors France, l'investissement social responsable ne pèse que 5 % des encours, de plus de 75 milliards d'euros d'actifs. La filiale de l'assureur anglais qui veut développer sa clientèle pour compte de tiers va le faire par le biais de l'investissement socialement responsable (ISR). Pour celà, elle s'appuiera sur l'expertise des équipes ISR londoniennes, dirigées par Peter Michaeliset Steve Waygood. Elles gèrent pour l'instant quelques 2 milliards d'euros, une paille parmi les 262 milliards d'encours du groupe.

Le processus d'investissement ISR est fondé sur 4 grandes thématiques : le changement climatique, notamment les politiques de plafonnement des émissions de CO2 dans les process industriels et les chaines d’approvisionnements ; la qualité de vie par le biais des prestataires de santé, de logement, de qualité de l’alimentation ; la consommation durable grâce au traitement des eaux et déchets et aux technologies environnementales améliorant l’éco-efficacité ; la gouvernance et la gestion du risque.
Aviva Investors qui avait été retenu par le Fonds de réserve des retraites pour la qualité de son analyse ISR, propose déjà 3 fonds ISR en France : le Sustainable Future Pan European Equity et le Sustainable Future Global Equity, gérés à Londres, et un fonds indiciel, géré en France. Un fonds monétaire ISR et un fonds diversifié sont aussi dans les tuyaux.

 

mercredi, 28 octobre 2009

Les nanotechnologies victimes de leur succès ?

Les nanotechnologies font débat public en France. Depuis le 15 octobre, à Strasbourg, et jusqu'au 24 février 2010 à Paris, la gouvernance européenne de ces techniques fondées sur l'infiniment petit sera débattue dans 17 villes.
Le business est prometteur. Les NST (nanosciences ou nanotechnologies) seraient à l'origine de la prochaine révolution industrielle, moins de vingt ans après l'informatique. Le marché potentiel est « évalué » entre 1 000 et 1 800 milliards de dollars pour 2015. De fait, déjà plus de 1 000 produits de grande consommation incluent des nanomatériaux : 155 vêtements, 137 produits cosmétiques et 33 crèmes solaires, shampoings, dentifrices, traitements capillaires, anti-douleurs ou contre l’acné… (données fournies par la fondation américaine PEN, Projet on Emerging Nanotechnologies.
Avec un plan Nano-Innov auquel auront été consacrés 70 millions d'euros cette année, la France paraît bien en retard. D'où la demande fait eau Commissariat à l'énergie atomique de faire des NST la priorité de son contrat d’objectifs de 2010 à 2013 et de construire deux nouveaux "Minatec", à Saclay et Toulouse, à l'image de celui de Grenoble. La France ne publie que 5,6 % des recherches scientifiques sur les nanotechnologies dans le monde, loin derrière l'Allemagne (8,2 %), le Japon (11,4 %), la Chine (17 %) et les Etats-Unis (17,4 %). De fait, l'Asie a déjà investi 17 milliards de dollars dans la recherche et le développement des NST, soit 10 fois plus que les Etats-Unis. L'Union européenne a créé, en 2006, des fonds ad hoc, d'un montant de 530 millions d'euros.
C'est pour éviter une bronca semblable à celle contre les OGM que le gouvernement lance donc sa consultation publique. Au risque qu'elle n'intervienne un peu tard. Déjà les oppositions affûtent leurs arguments, notamment, l'absence de connaissance des impacts environnementaux des NST. Hier recommandées pour le traitement de l'eau, elles se retrouvent aujourd'hui accusées de contamination...
N'hésitez pas à donner votre avis sur le site http://www.debatpublic-nano.org

Les villes assignent les banques devant la justice

Dexia ou la Deutsche Bank leur avaient vendu des « emprunts structurés », les villes et collectivités locales se rebiffent. Etranglées par ces crédits « toxiques », la communauté urbaine de Lille, les villes de Saint-Etienne et Rouen, le conseil général de Seine-Saint-Denis veulent saisir la justice. Ils avaient contracté, avant la crise de l'automne 2008, des emprunts à taux variables adossés à des indices ou des swaps, par exemple la parité de la livre sterling sur le franc suisse... aujourd'hui, elles se retrouvent avec des hausses très fortes des intérêts à verser. Un exemple ? celui de Saint-Etienne : un des emprunts souscrits, adossés justement à ce swap de devises, verrait le taux d'intérêt grimper à 24 % en 2010, contre 4,3 % en 2009...
L'ancien Crédit local de France, devenu Dexia, cherche l'apaisement. Il serait prêt à négocier, d'autant que la Cour des compte a estimé, en février dernier, que le choix de contracter des emprunts structurés s'apparente "à une démarche spéculative et, de ce fait, ils sont critiquables". Et d'autres établissements ont déjà fait des gestes, tel le Crédit agricole, via sa filiale Calyon.

 

 

mardi, 27 octobre 2009

Entrepreneur Venture va dans le durable

FIP Développement durale, c'est le huitième Fond d'investissement de proximité que lance Entrepreneur Venture. La société de capital risque créée en 2000 veut profiter du contexte législatif favorable à la croissance verte, telle la pérennisation des rachats et des prix garantis d'EDF pour la filière photovoltaïque.
Pour son directeur général Frédéric Zablocki, il s'agit d'« investir dans les entreprises aussi bien productrices d’énergie photovoltaïque, qu’expertes de l’isolation thermique, professionnelles du traitement de l’eau et des déchets ». En revanche, le secteur lié aux énergies éoliennes devrait être exclu du champ d'intervention du FIP. Ce dernier interviendra dans les régions Provence-Alpes Côte d’Azur, Rhône-Alpes, Bourgogne et Ile-de-France.
Leaderen cumulé des FIP ISF avec 90 millions d'euros collectés au 15 juin 2009, Entrepreneur Venture a déjà investi en capital dans des PME telles que Prodware, Easy Care, Eau pure, ID Développement…

Finaréa table sur Groupe Durable.com

Finaréa garde sa confiance à Groupe Durable.com. Fondé par Christian Fleuret, ce réseau national de Sociétés Holding Animatrices investit prioritairement dans des activités socialement responsables ou dans le domaine du développement durable en mettant en relation entrepreneurs et investisseurs dans le cadre de la loi TEPA. Quant à Groupe Durable.com, créé en 2007 par Arthur Saint-Père et Guillaume Heintz, il a d'abord abrité le moteur de recherche solidaire www.veosearch.com dont une partie des revenus sont reversés aux 1.400 associations partenaires du site. En septembre dernier, la société a lancé uen plateforme de téléchargement écologique, www.durable.com, entièrement éco-compensée en partenariat avec l"association Action Carbone.
Enfin, au début d'octobre 2009, elle a racheté le site d'habitat durable Idéesmaison.com.
C'est pour financer cette acquisition que le réseau Finarea remet de l'argent dans la société, soit un total de 320 000 euros entre juin et octobre 2009.

lundi, 26 octobre 2009

Siemens conserve la maintenance SAP

SAP a gagné. En juillet 2008, l'éditeur de logiciels avait décidé d'augmenter les prix de sa maintenance. Il allait à contre-courant de ses concurrents, en début de grave crise économique. Finalement, la ténacité a payé. Le 21 octobre, le groupe a annoncéle renouvellement de son contrat de maintenance mondiale avec Siemens, démentant des rumeurs persistantes. Manifestement, les SSII indiennes ne sont pas encore capables de remplacer les services de maintenance de SAP... 

Non aux mastondontes financiers

Vers un rapprochement entre le bancassureur Crédit Agricole, l'assureur Groupama et la banque Société Générale ? Selon le site du Monde, les dirigeants du Crédit Agricole y seraient favorables. Le schéma comporterait deux phases. Durant la première, Groupama et Crédit Agricole réuniraient leurs activités d'assurance. Durant la seconde, les deux sociétés entreraient à hauteur de 30 % dans le capital de la Société générale.
L'objectif ? devenir numéro un de la banque et de l'assurance en France.
Cette course à la taille et à l'ego des dirigeants est dommageable à l'économie. Dans notre note du 22 octobre, nous alertions sur les dangers que représentent pour l'économie des établissements financiers à la taille disproportionnée et, surtout, aux risques de consanguinité entre les activités d'assurance, ainsi que de banque d'investissement et de détail.
Le seul barrage à un tel rapprochement ne viendra pas des pouvoirs publics, mais des caisses régionales du Crédit agricole. L'esprit mutualiste et la simple raison continuent à vivre chez les premiers actionnaires du Crédit Agricole. Jusques à quand ?

La corruption ne paie pas

Alcatel-Lucent s'est mis en conformité aux règles de la convention anticorruption de l’OCDE. Cette dernière prévoit notamment l'interdiction du versement de « pots-de-vin » aux fonctionnaires. Démarrée l'an dernier, cette mise en conformité s'est traduite par la fin du recours aux agents étatiques qui informaient le groupe de télécommunications sur ses concurrents. Le coût estimé de la lutte anti-corruption serait compris entre 1 et 2 % des revenus d'Alcatel-Lucent, mais les économies générées atteindraient 8 %, du fait de la suppression des commissions versées aux intermédiaires. Sans oublier la suppression du risque réputation, qui se chiffre en frais de justice, amendes et dommages et intérêts...
Une bonne nouvelle pour les investisseurs ISR...

Les supermarchés se mettent au solaire

Green Yellow, filiale de Casino, équipe en centrales photovoltaïques les hypermarchés. Détenue à 100 % par sa maison-mère qui lui a consenti un plan d'investissement de 200 à 300 millions d'euros, Green Yellow a équipé, depuis avril dernier, les centres du distributeur dans la Réunion avant de se lancer, en septembre, dans le sud de la France à Istres. La Corse et les autres centres au sud de la ligne Bordeaux-Lyon suivront ensuite. Le but est de parvenir à une production de 70 MW avant 2012. Ensuite, Green Yellow, qui a noué des partenariats techniques avec SMAC, du groupe Bouygues, Schneider Electric et Sunpower, proposera ses services à de sociétés extérieures au groupe.
D'autres distributeurs se lancent aussi dans le photovoltaïques, tels ll'allemand Lidl qui investira "quelques centaines de millions d'euros" dans l'installation de panneaux solaires sur ses centres logistiques. Ce dernier a déjà raccordé 30 000 m2 de panneaux sur son entrepôt de Béziers. Immo Mousquetaires songe, comme Casino, à créer une filiale solaire spéciale tandis que Auchan, Carrefour et Leclerc s'équipent peu à peu.
Les constructeurs de cellules ou toitures solaires s'adaptent : Urbasolar vient de créer un fonds d'investissement avec le Crédit agricole, doté de 130 millions d'euros. Dans la pratique, les hypermarchés louent leur toiture à un producteur d'électricité après que ce dernier l'a rénové et équipé. Ensuite, ce dernier verse un loyer, d'autant plus faible que les coûts de la rénovation et l'équipement ont été élevés.

Cette frénésie d'équipement solaire tient plu sà sa rentabilité qu'au marketing-clients ou aux obligations légales (le Grenelle de l'environnement prévoit un recul de 40 % de la consommation d'énergie dans les bâtiments d'ici 2020). Le retour sur investissement est acquis en 7 ans, dans le sud de la France du moins, la durée étant de 12 ans dans le nord. Par ailleurs, la visibilité est satisfaisante pour les opérateurs, le prix de rachat de l'électricité ainsi produite ayant été stabilisé et garanti jusqu'en 2012. Untarif intermédiaire à 0,45 euro le kW a même été créé pour les installations avec  « intégration simplifiée au bâti ».

Donnez votre avis sur la norme ISO 26000

AFNOR lance une consultation publique sur la norme ISO 26000.
Cette norme qui clarifie le concept de responsabilité sociétale sera applicable par toute institution -entreprises, collectivités territoriales, syndicats ou associations- qui veut à la fois connaître et réduire l'impact de ses activités et process sur l'environnement et en rendre compte publiquement. Jusqu'au 14 décembre, tous peuvent commenter le texte de cette norme sur le site de l'AFNOR. Leurs remarques seront analysées par les experts de l'AFNOR avant d'être soumis à l'ISO, l'organisme international de normalisation.
Sept domaines sont détaillés dans le texte de la future norme : la gouvernance, les conditions et relations de travail, l'engagement sociétal, les relations avec les consommateurs, les bonnes pratiques des affaires, l'environnement et les droits de l'homme.
La sortie de l'ISO 26000 est prévue pour fin 2010.

Pour participer à cette enquête publique : http://www.afnor.fr/accesinterne.asp?ref=ESP_EPIDENT&epid=35591

vendredi, 23 octobre 2009

Le Sénat conforte la responsabilité sociétale des entreprises ou RSE

Dans le cadre du Grenelle de l’environnement II, les sénateurs ont adopté, en première lecture, l’article 83 qui reprend l’article 116 de la loi NRE (nouvelles régulations économiques) de 2001. Ils ont aussi étendu son champ d’application. Auparavant limité aux sociétés cotées, il comporte aujourd’hui les entreprises de plus de 500 salariés ainsi que les Sicav et les sociétés de gestion. Elles devront désormais rendre des comptes sur les impacts sociaux, environnementaux de leur activité ainsi que sur la qualité de leur gouvernance.
Aux référentiels internationaux que sont les GRI, l’Iso 26000 ou le Global compact, la France préfère donc les critères nationaux. Pourquoi pas si il s’agit d’éviter la mise en place de critères normatifs sans impact sur la stratégie et les process d’activité. Avec deux risques cependant. Le premier est que les réponses des sociétés ne se limitent à un strict reporting sur des points définis par l’autorité publique et non les dirigeants opérationnels. Le second est que les tensions s’accroissent entre les sociétés et l’Etat. Incapable de limiter les délocalisations ou les atteintes à l’environnement, ce dernier semble en effet vouloir reporter sur les entreprises sa responsabilité de construire un développement durable, non dommageable pour les générations futures.
Ainsi, il est regrettable qu’un système de bonus –pourquoi pas fiscal- n’ait pas été conçu pour les sociétés les plus innovantes en RSE.

Un souhait : que les députés amendent le texte sénatorial en donnant un cadre législation aux professions pour qu’elles puissent fixer leurs indicateurs et/ou en fixant des règles strictes pour les marchés publics.

Areva et sa danseuse finlandaise

EPR, le réacteur nucléaire de troisième génération que construisent Areva et Siemens en Finlance, coûte toujours plus cher. TVO, le producteur national d'électricité qui leur avait commandé l'EPR, leur réclame 1,4 milliard d'euros de compensations pour les retards qui s'accumulent. Une réaction à la procédure lancée il y a un an par Areva et Siemens devant la Chambre internationale d'arbitrage. Ils prétendent en effet que c'est le Finlandais qui a provoqué le retards, en mettant 11 mois au lieu des 2 prévus à valider les documents exigés par l'Autorité de sûreté nucléaire finlandaise.
Au-delà de ces péripéties juridiques, le réacteur EPR plombe les comptes d'Areva : au total, les sept provisions enregistrées dans les comptes d'Areva depuis quatre ans ont porté à 2,3 milliards d'euros les pertes à terminaison du chantier de l'EPR finlandais atteignent, dont 550 millions au titre du premier semestre 2009. Les travaux devant encore durer trois ans au moins, on n'ose chiffrer le coût final des retards.

Une mauvaise nouvelle donc pour le groupe nucléaire français dont le chiffre d'affaires des neuf premiers mois de l'année a progressé hier soir après clôture de 6,7 % à 3,16 milliards d'euros, alors même que le gouvernement réfléchit à sa privatisation partielle. 15 % du capital seraient concernés, auxquels le japonais Mitsubishi Heavy s'intéresse fortement.

 

GDF-Suez nucléarise la Belgique, éclaire les Emirats arabes unis

GDF-Suez et la Belgique ont signé l'accord de prolongation des 3 centrales nucléaires du pays. Doel I, Doel  II et Tihange auraient dû fermer en 2015, elles vivront 10 ans de plus. Après bien des remorontades, GDF-Suez dont la filiale Electrabel possède 73 % de la capacité de ces trois centrales, a accepté de payer une contribution. Le montant total pour les opérateurs serait compris entre 215 et 250 millions d'euros par an, de 2010 à 2010. Par ailleurs, le groupe franco-belge investira 500 millions d'euros dans les énergies nouvelles et dans les réductions de la consommation d'énergie.
Reste à régler la question de la taxe de 500 millions d'euros pour 2009.

Tout en électrisant la Belgique, GDF-Suez avance ses pions dans le Golfe persique. Economiquement, son projet Shuweihat S2 sera détenu à 20 %, aux côtés du japonais Marubeni (20 %) et de l'Abu Dhabi Water and Electricity Authority ou ADWEA, pour 60 %. La production d'eau et d'électricité est prévendue pour 25 ans à ce dernier. L'investissement total représente 2,7 milliards de dollars, financé à hauteur de 78 % par dette, sur une durée égale à celle de la prévente à ADWEA.


jeudi, 22 octobre 2009

Banques, une auto-régulation pour plus de profits

Pour les banques, la crise, c’est fini ! Elles en sont à l’origine mais, un an à peine après le déclenchement de la première grande dépression mondiale (celle de 1993 n’avait pas affecté tous les pays de la planète), elles sont capables de rembourser les avances et prêts consentis par le contribuable. Mieux encore, elles peuvent nourrir grassement leurs traders.

Dans ce blog, nous ne crierons pas avec les loups. Si des salariés profitent des bénéfices record qu’ils ont dégagés pour leur établissement, tant mieux ! Cela s’appelle le partage de la valeur ajoutée. Qui se souvient des propos de Nicolas Sarkozy appelant, en février dernier, à un partage par tiers de la richesse produite par les entreprises : 1/3 pour les salariés, 1/3 pour les actionnaires et le reste pour l’investissement ?

Ce qui est en cause ici, ce ne sont pas les salaires mirobolants de quelques financiers, c’est l’incapacité des pouvoirs politiques et économiques à modifier des comportements structurels catastrophiques. La crise du financement aux entreprises perdure. Confrontées au refus des banques de financer leurs investissements, les sociétés cotées, parmi les mieux gérées et les mieux contrôlées du tissu économique, se lancent dans la dette. Les émissions d’OCEANE (obligations convertibles échangeables en actions) se multiplient : Atos-Origin et Neopost ces seuls dix derniers jours.
Quant aux banques, elles se détournent encore plus de leur métier de financement de l’économie au profit de celui de la rotation des offres de transactions et de la cession de crédit d’abord, des services ensuite. Il est plus rentables pour elles de toucher des commissions sur des émissions d’obligations que de consentir des prêts à long terme… Non seulement ces services sont imposés aux entreprises et aux particuliers, massacrés de frais et de commissions opaques, mais, pire encore, ils imprègnent le tissu économique et biaisent la concurrence. On pense ici à la promotion immobilière, aux services informatiques ou à la location de flottes automobiles, contrôlées par les grands établissements financiers.

Cette distorsion de traitement entre agents économiques –entreprises de services ou d’industrie confrontées à une concurrence mondialisée d’une part, établissements financiers aidés massivement par l’Etat d’autre part- est inefficace. Elle est aussi dangereuse pour les grands équilibres, y compris sociaux ou politiques.

Quant aux promesses de régulation, elles n’engagent que ceux qui les font. N’oublions pas : depuis 30 ans, le monde a connu 4 grandes crises financières et monétaires : 1992, 1998, 2002 et 2008. A chaque fois, ces crises ont été produites par les régulations adoptées pour « régler » les erreurs précédentes : 1999, Bill Clinton signe la fin du Glass-Steegall Act qui imposait une stricte séparation entre banques d’investissement et de réseau ; 2004, la SEC (gendrarme de la bourse américaine) relâche les règles sur le capital net qui limitaient le niveau de la dette des banques d’investissement ; 2009 : encore rien de certain à part la création de mastodontes financiers…
Si les dirigeants politiques ferment les yeux, ce n’est pas par faiblesse, mais par capillarité idéologique. L’esprit embrumé des principes d’autorégulation du marché, ils n’osent imposer aux banques un changement de comportement. Leur imposer une nouvelle taxe ne suffit pas.

Pour assainir la situation, il faut revenir impérativement à la séparation entre banques d’investissement, banques de réseau et assurances. Celle que Roosevelt avait imposée après la crise de 1933 et qui avait perduré jusqu’au début des années 80.

mercredi, 21 octobre 2009

L’Union européenne n’existe pas

Après le référendum irlandais, les caciques européens s’énervent du refus du président tchèque à signer le traité de Lisbonne.
Pourtant, Vaclav Klaus vient lui-même de reconnaître, dans une interview à Lidove Noviny : le processus de ratification est comme un train qui va si vite qu’il ne peut être arrêté. Officiellement, le refus du président tchèque s’explique par les craintes que les Allemands sudètes expulsés du pays en 1946 ne réclament leurs droits sur les biens dont ils avaient été expropriés. Il demande donc à inclure au traité une exception, dite « footnote « (bas de page), sur la question sudète. Officieusement, le président de la Tchéquie refuse autant l’influence « européenne » que celle, plus dure, des Russes soviétiques naguère.
José Baroso, président de la Commission européenne, a monté le ton lundi : « nous avons besoin du traité. L’Union européenne ne peut rester en suspens indéfiniment (can’t be on hold) ».

Si la pression monte, c’est que les Slovaques menacent à leur tour. Leur premier ministre, Robert Fico, a averti : «  nous avons 2 options : soit mettre notre veto à la proposition tchèque, soit exiger qu’elle soit valide également pour la Slovaquie ».
Par ailleurs, Bruxelles soupçonne Vaclav Klaus de faire traîner la ratification en longueur jusqu’au milieu de 2010, après les élections en Grande-Bretagne. Celles-ci seront probablement perdues par les socialistes et gagnées par les conservateurs dont le leader David Cameron s’est engagé à proposer un référendum sur le traité européen.
Ambiance, ambiance… La prochaine date clé sera le 27 octobre prochain, lorsque la Cour constitutionnelle tchèque, saisie par des sénateurs, se prononcera sur l’intégration du traité de Lisbonne dans la législation nationale.

L’Union européenne sera-t-elle alors vraiment construite ?
Pas du tout. Elus ou hauts fonctionnaires européens font semblant. Ils font semblant parce que, le 30 juin dernier, la Cour constitutionnelle allemande a suspendu en l'état le processus de ratification du traité de Lisbonne, réclamant une loi pour garantir les droits du Parlement allemand. Les juges de Karlsruhe ont confirmé que le traité était "compatible avec la Loi fondamentale" (la Constitution allemande), mais ils ont estimé que des paramètres législatifs faisaient encore défaut. Plus précisément, ils ont regretté le manque de représentativité démographique des institutions et exigé le renforcement de la responsabilité des Parlements nationaux.
Aussi les Allemands ont-ils décidé, en août dernier, de fixer les modalités d’exercice des nouveaux pouvoirs du Bundesrat et du Bundestag. Ces derniers pourront saisir la Cour de Justice européenne pour contester les législations communautaires qui leur semblent contraire au principe de subsidiarité. Ils pourront aussi mettre leur veto lors du remplacement des votes à l’unanimité des votes à la majorité qualifiée, ou refuser le renforcement des pouvoirs législatifs du Parlement s. La Cour allemande exige, dans ces cas, que le Bundestag et le Bundesrat votent une loi pour formaliser leur accord.


Que l’Allemagne déclare anti-démocratique l’Union européenne, qu’elle refuse l’existence d’un peuple européen ne semble émouvoir personne. Personne du moins dans les médias français.

En réalité, le traité de Lisbonne est mort-né. Et ce ne sont pas les spéculations sur le futur président européen, dont la fonction est créée par le traité de Lisbonne, qui rassurent sur le futur démocratique de l’Union.

Tony Blair s’y verrait bien, mais c’est difficile de confier l’Union à l’ancien dirigeant d’un Etat rebelle à l’euro. Problème, il est un peu plus connu du public qu’un luxembourgeois Jean-Claude Juncker, qu’un danois Jan Peter Balkenende ou qu’un autrichien Wolfgang Schuessel.

 

mardi, 20 octobre 2009

Pour les riches, l'ISR ça va payer

Pour 90 % des gestionnaires de fortune, les portefeuilles ISR performent aussi bien sinon mieux que les portefeuilles classiques. Interrogés pour la troisième année consécutive par Eiris, le centre anglais d'analyse et de recherche sur la RSE et l'ISR (responsabilité sociale des entreprises et investissement social responsable), les gestionnaires de fortune se montrent de plus en plus soucieux des considérations sociales, environnementales et de gouvernance dans leurs allocations d'actifs, la crise financière les ayant conduit à proposer plus facilement des investissements ISR à leurs clients. De leur côté, ces derniers se déclarent plus soucieux des conséquences de leurs investissements sur la vie économique et sociale, surtout lorsqu'ils sont issus du monde de l'entreprise. 70 % des clients en gestion de fortune établissent un lien entre leurs activités philanthropiques et le placement de leurs fonds.
A ces exigences de la clientèle s'ajoutent pour les gestionnaires les nouvelles contraintes induites par la crise du crédit. Elle a souligné en effet l'importance des questions de gouvernance, de rémunération, de transparence et de structure de commandement dans les entreprises, et pas seulement les banques. 55 % des gestionnaires étudient désormais très à fond les problématiques de gouvernance dans les sociétés, quel que soit le type de portefeuille, ISR ou non.
En conclusion de leur étude, menée avec Kleinwort Benson, les analystes d'Eiris soulignent la disparition du mythe de la moindre performance des placements ISR... mais regrettent aussi le manque de clarté et d'information sur les produits ISR.

 

La finance et l'encyclique « Amour dans la vérité »

La finance dans « Caritas in veritate », tel était le thème du débat organisé, le mardi 13 octobre, au collège des Bernardins à Paris. L'auteur de ce blog y participait, avec Pierre de Lauzun, directeur général délégué de la Fédération bancaire française, Gilles Denoyel, dirigeant de HSBC et Laurent Seyer, directeur général de Lyxor Asset management. L'émission a été retransmise en direct sur la chaine KTO.
Des rémunérations des traders aux structures de péché, de la gestion de la crise financière au principe de subsidiarité, les sujets étaient variés. Les questions de la salle, plus de 500 personnes, aussi.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur la vidéo http://www.collegedesbernardins.fr/index.php/rencontres-a...

La Chine face aux énergies renouvelables

Le changement climatique ? un défi énorme pour la Chine, a rappelé le président Hu Jintao en visite dans la province de Shandong, à l'est du pays. Hier, devant le projet d'une usine éolienne qui produira 95 millions de kw d'électricité, il a rappelé les objectifs du gouvernement : que 15 % de l'électricité provienne d'énergies renouvelabes d'ici 2020. Un objectif tenable puisque le doublement annuel, depuis 5 ans, des capacités de l'énergie éolienne, aura fait du pays le numéro 1 mondial de ce secteur, devant les Etats-Unis. La Chine est aussi le numéro un mondial des chauffe-eau solaires et devrait devenir rapidement le numéro un mondial des cellules solaires photovoltaïques.

Cette longue mais rapide marche vers l'énergie renouvelable est d'autant plus indispensable que le pays dépend encore à 70 % du charbon, un combustible très polluant mais sur lequel repose la croissance économique. Cette dernière poursuivra son rebond en 2009, au rythme de 9 % sans doute pour le troisième trimestre après + 7,9 % au deuxième trimestre.
La troisième puissance économique mondiale (3 280 milliards de dollars de PNB en 2007) est devant un dilemne : elle doit poursuivre sa croissance pour sortir de la pauvreté les deux tiers de sa population, de 1,33 milliard de personnes, qui vivent avec moins de 2 dollars par jour ; dans le même temps, elle doit protéger ses territoires, asséchés et pollués. Depuis 4 ans, l'Etat premier émetteur de gaz à effet de serre de la planète est aussi celui qui  « produit » le plus de déchets industriels et ménagers, soit 300 millions de tonnes par an.
Le gouvernement chinois a fait le choix de la croissance et s'est engagé à un ralentissement de ses émissions de gaz à effet de serre pour ... 2050. En réalité, la majorité des observateurs de la Chine estiment que le basculement interviendra entre 2020 et 2030. Le butoir de l'année 2050 doit se comprendre dans la lutte pour le pouvoir et la richesse à laquelle se livrent l'OCDE et les BRIC -Brésil, Russie, Inde et Chine. Si la Chine est le numéro un mondial des émetteurs de GEZ, ce n'est pas vrai en terme d'émissions de gaz par habitant. Elle a donc beau jeu de critiquer les Etats-Unis, le Japon et l'Europe et de demander à ces derniers qu'ils diminuent de 40 % leurs émissions de GES en 2020.
Le sommet de Copenhague promet d'être une belle foire d'empoigne.

Nouvel indice responsable pour la Corée

SAM, Dow Jones et KPC lancent 2 indices boursiers sur les entreprises responsables coréennes, les Dow Jones sustainability Korea Indexes. SAM est une société de gestion suisse engagée dans l'investissement social responsable et dans le suivi des entreprises socialement responsables. L'américain Dow Jones, spécialiste de l'information financière, édite des indices boursiers. Quant au Korea Productivity Center ou KPC, il s'agit d'un établissement semi-public créé en 1957 par le gouvernement coréen pour doper la productivité de l'économie nationale. Il publie l'indice de satisfaction du consommateur coréen (NCSI) et l'indice de la compétitivité coréenne (NBCI).

Le DJSI Korea ou Dow Jones Sustainability Korea Index comporte 41 sociétés cotées, parmi les 200 plus grandes capitalisations de la Bourse. Le second indice, DJSI Korea 20, mesure la performance des leaders en « RSE » ou « responsabilité sociale et environnementale » de la cote, sans prise en compte de leur capitalisation. Le choix de ces entreprises est fondé sur l'analyse de SAM.

Ces 2 indices nationaux s'ajoutent donc aux 16 indices « responsables » de Dow Jones, dont le premier a été lancé en 1999. Ils seront révisés deux fois par an, au printemps et en décembre.
Rappelons que la dernière revue des indices DJSI, qui comportent 317 sociétés, est intervenue le 21 septembre. 33 sociétés avaient été retirées des indices, notamment National Grid, Mitsubishi Estate et SABMiller, et le même nombre y avait été inclu, dont Johnson & Johnson, Coca-Cola et Samsung Electronics.

Dans le même temps,   SAM a identifié les « meilleures » compagnies au sein de leurs secteurs : Adidas pour les biens de consommation, Aracruz Celulose pour les matières premières, ANZ Banking Group pour les banques, BMW pour l'automobile, CEMIG pour les services publics, DSM pour la chimie, GPT Group pour l'immobilier, Investimentos Itau pour les services financiers, Kingfisher pour la distribution, Nokia pour la technologie, Panasonic Electric Works pour les matériaux de construction, Pearson pour les media, Roche pour la santé, Sodexo pour les loisirs, Swiss Re pour l'assurance, Telefonica pour les telecoms, TNT pour les biens et services à l'industrie, Total pour le pétrole et Unilever pour le secteur de l'alimentaire et des boissons.