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lundi, 18 janvier 2010

Bientôt une Autorité commune aux assureurs et aux banques

L'Autorité de contrôle prudentiel verra finalement le jour. Actée par la loi de modernisation de l'économie du 4 août 2008, elle regroupera la Commission bancaire, l'Autorité de contrôle des assurances et des mutuelles (Acam), le Comité des entreprises d'assurance (CEA) et le Comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement (CECEI). Le ministre de l'Economie Christine Lagarde en présentera l'ordonnance mercredi en Conseil des ministres.
Cette autorité de contrôle et d'agrément commune aux secteurs de la banque et de l'assurance sera présentée mercredi en Conseil des ministres, a indiqué vendredi la ministre de l'Economie Christine Lagarde. Elle sera présidée par le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer et vice-présidée par une personnalité du monde de l’assurance. Jean-Philippe Thierry, ancien président des AGF serait pressenti.
Une victoire pour Christine Lagarde qui a dû s'imposer face à l'intense lobby des assureurs et banquiers, hostiles à une tutelle commune.
Souhaitons à l'ACP une efficacité plus grande que celle des organismes qu'elle regroupera, dont l'aveuglement a participé à la crise actuelle.

jeudi, 17 décembre 2009

Rapports annuels : l'AMF prône une gouvernance moins coûteuse

L'Autorité des marchés financiers a actualisé, le 10 décembre dernier, son guide d'élaboration des documents de référence.

Outre les bonnes pratiques recommandées dans la rubrique « Questions-réponses », quatre nouveautés sont à relever : les recommandations de l'AMF au sujet de la présentation des facteurs de risque, de la description des principales activités et des principaux marchés, de la description de la structure du capital et de la rémunération des mandataires sociaux.

L'AMF souligne aussi que le rapport financier annuel peut être inclus dans le document de référence, ce qui simplifie les formalités pour les entreprises et en réduit les coûts. Il faut dans ce cas-là inclure les comptes sociaux, les rapports des commissaires aux comptes et la déclaration de la personne responsable. Et elle ajoute : le document de référence peut aussi servir de rapport annuel pour l'assemblée générale, à condition d'être complété par des informations spécifiques (participation des salariés au capital social, conséquences sociales et environnementales de l’activité de la société, description des installations Seveso, activité des filiales et des participations et l'indication des prises de participation, indication des franchissements de seuils et répartition du capital, tableau récapitulatif des délégations pour augmenter le capital, récapitulatif des opérations réalisées par les dirigeants sur les titres de la société et, enfin, rapport spécial des auditeurs sur les conventions réglementées).

 


mercredi, 16 décembre 2009

Dette publique : comprendre les enjeux

Le grand emprunt inquiète les marchés ... et les contribuables concernés ; après celle de la Grèce, la dégradation de la note de la dette publique espagnole fait craindre le pire pour l'euro.

Comment comprendre les enjeux qui se cachent derrière les chiffres, vertigineux ?
D'abord, il faut rappeler les faits : la dette publique -c'est-à-dire celle des Etats- a explosé à la suite de la crise financière puis économique de 2008. Des pays naguère considérés comme sûrs figurent désormais au rang des suspects.
Ensuite, il faut se souvenir de l'originalité de la dette souveraine par rapport aux autres dettes, celles contractées par les entreprises ou les particuliers : elle est le fait du seul agent économique -l'Etat- qui a le droit de lever des impôts, autrement dit d'augmenter sa richesse en la prélevant sur celle des autres. En cas de défauts de paiement répétés puis d'incapacité à honorer ses remboursements, l'entreprise sur-endettée sera contrainte par ses créanciers à déposer son bilan ou le particulier à vendre ses biens ; en revanche, l'Etat pourra toujours arguer de sa légitimité à hausser les impôts, le seul risque étant celui de devoir payer des intérêts d'emprunts plus élevés. L'Etat ne peut donc être mis en faillite.
Enfin, il faut connaître les ratios qui permettent d'appréhender l'ampleur des dettes. Le plus habituel est le rapport entre la dette publique et le PIB. Pour les 30 pays de l'OCDE, qui créent près des 4/5èmes du PNB mondial, ce ratio était de 57 % en 2007. Il devrait atteindre 80 % en 2010. Il s'agit là d'une moyenne : 3 Etats de l'OCDE sont de longue date considérés comme trop endettés : le Japon, depuis 20 ans déjà, avec une dette publique qui passera de 167 % de son PIB en 2007 à 200 % en 2010 ; viennent ensuite l'Italie et la Grèce.

Maintenant, comment la crise a-t-elle détérioré les finances publiques des pays de l'OCDE ?
Trois typologies se dessinent. La première rassemble les Etats parcimonieux et qui ont continué à contrôler leurs postes de dépenses, par exemple l'Australie ou le Luxembourg ; dans la deuxième typologie, on trouve les Etats faiblement endettés avant la crise mais que la crise a fait plonger dans le surendettement, tels le Royaume-Uni et l'Irlande, contraints de sauver leur système bancaire (l'Angleterre a consacré le quart de son PIB au sauvetage des banques) ; enfin, dans le troisième type, on rencontre les Etats déjà lourdement endettés mais dont la détérioration du ratio dette/PIB a été -relativement- faible, tels l'Italie, la Belgique ou la Grèce.
Dans l'ensemble, la détérioration a été violente : 20 % de hausse en 2 ans pour la dette publique dans l'OCDE, un rythme inobservé dans le passé sauf en cas de guerre... mais sans doute faut-il tenir compte de la guerre de l'Irak où, parmi les 49 Etats coalisés derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni, sont parties prenantes plusieurs des grands pays de l'OCDE.

Cette détérioration est-elle tenable sur le long terme ?
Non bien sûr. D'abord parce que le remboursement de la dette étouffe la reprise économique et, surtout, handicape l'avenir : les capitaux payés aux créanciers du passé sont autant de capitaux retirés de l'investissement. Ensuite parce que le vieillissement de la population provoque une dérive structurelle des dépenses de santé et de retraite. Selon le FMI, le coût budgétaire de la démographie des pays de l'OCDE est dix fois supérieur à celui de la crise actuelle. Pour répondre aux besoins créés par cette nouvelle donne démographique, les Etats doivent impérativement se désendetter.

Est-il possible de redresser les comptes publics ?
Oui bien sûr. Les moyens sont connus : rétablir l'équilibre budgétaire et, ensuite, obtenir une croissance économique suffisante pour que son taux soit supérieur à celui de l'intérêt payé sur la dette publique (1 % en moyenne sur les trente dernières années). Ces moyens ont déjà été mis en oeuvre dans un passé récent. Dès le début des années 90, la Scandinavie a inversé son déficit budgétaire pour parvenir à un solde positif près de dix ans de suite.

La grande crise actuelle peut-elle s'aggraver ?
Oui bien sûr. La conjoncture est moins porteuse que celle de la décennie 90. Les gouvernements de l'OCDE n'ont d'autre choix que de poursuivre, ou reprendre très vite, la voie des hausses d'impôts et des restrictions des dépenses publiques. Déjà, ils se préparent à des crises sociales.
Ces difficultés à surmonter rendront alors peu supportable le différentiel de situation entre la Chine et le reste du monde. L'empire du Milieu profite d'une sous-évaluation de sa monnaie qui s'apparente à un soutien déguisé à son économie. Tant que les ménages américains vivaient à crédit pour compenser la faiblesse de leurs revenus, les Etats-Unis et l'Europe fermaient les yeux. Aujourd'hui, la faiblesse du yuan est devenue, au sens propre, insupportable aux finances des Etats de l'OCDE.

mercredi, 09 décembre 2009

Le rapport AFEP-MEDEF gouvernance des entreprises

Le premier rapport annuel d’évaluation de l’application du code de gouvernement d’entreprise des sociétés du SBF 120 est paru. L’AFEP et le MEDEF s’y étaient engagés lors de la présentation, en octobre 2008, de leurs recommandations sur la rémunération des dirigeants.
Les résultats sont bons, très bons même. Le taux de conformité est compris, pour toutes les recommandations entre 80 et 100 %.

84%, contre 27 % en 2007, des entreprises du SBF 120 publient l’examen au cas par cas de l’indépendance des administrateurs, et 94% du CAC 40 contre 40% l’année précédente. L’évaluation des conseils est mentionnée dans 83 % des sociétés du SBF 120 (contre 67% en 2007) et dans 91% des sociétés du CAC.
Les progrès les plus importants concernent les comités aux comptes dont se sont dotées 97% des sociétés du SBF 120 et la totalité du CAC 40. Les informations données sont plus claires et plus détailéles.

Sur les rémunérations, la transparence est presque acquise. Ainsi, près de 95 % des rapports annuels (contre 29,5 % pour le SBF 120 en 2007 et 51,5 % pour le CAC 40) explicitent, pour chaque mandataire social, la part due et versée sur l’exercice concerné et sur l’exercice précédent.

jeudi, 03 décembre 2009

Comment la Grèce a échappé à la faillite

Si Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, l'affirme, alors c'est vrai, la Grèce « n'est pas et ne sera pas en état de faillite ».
Le sauvetage d'un des pays les plus anciens de la zone euro ne fait pas les gros titres ce matin. Malgré son Parthénon et ses îles, la Grèce est moins glamour que Dubaï et ses tours de Babel.
Que se passe-t-il en Grèce ? Depuis deux mois, les obligations de l'Etat grec chutent sur les marchés boursiers. Concrètement, l'écart de rendement entre les emprunts d'Etat allemands et grecs atteint aujourd'hui 200 points de base : pour trouver un acheteur, l'Etat grec doit lui offrir une rémunération supérieure à celle des autres Etats de la zone.
Les investisseurs se méfient, à juste titre, d'un pays dont la dette atteint 113 % du PIB et le déficit 12,7 % de ce même PIB. Déjà impressionnants, ces ratios seront dépassés l'an prochain : pour rembourser sa dette existante, l'Etat devra émettre près de 45 milliards d'euros en 2010, soit ... 19 % de son PIB, et presque 60 milliards en 2011, soit ... 25 %.

Normalement, la solidarité financière entre Etats membres de l'Union européenne et monétaire n'a pas prévue par les traités de la zone euro. Dans l'esprit de ces derniers, elle en était même bannie, chaque Etat s'étant engagé à l'orthodoxie financière. Dans la pratique, la violence de la crise actuelle impose un changement des comportements. Ainsi que l'a reconnu, lundi 1er décembre, le Commissaire européen aux affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia, « les problèmes de la Grèce sont les problèmes de la zone euro ».
Réunis mercredi 2 décembre à Bruxelles, les ministres des finances de l'Union se sont donc engagés à apporter leur aide à l'Etat, sous des formes que précisera peut-être aujourd'hui l'EcoFin.

En échange, le nouveau gouvernement -socialiste- s'est engagé sur un budget de rigueur pour 2010 de rigueur visant à ramener à 9,1 % le déficit du PIB en 2010. Il devra, aussi, engager des réformes structurelles, notamment pour les régimes de retraites. En d'autres termes, la Grèce sera encore en récession dans les 2 à 3 prochaines années au moins. Sera-ce tenable dans un pays où la jeunesse s'est violemment révoltée il y a un an ? Où la fragilité du système bancaire grec, largement refinancé par la Banque centrale européenne, lui interdit toute politique de crédit active à l'économie ? Où, surtout, la classe politique a pris de vieilles habitudes de mensonge sur la situation réelle de l'Etat ?
La Grèce et non plus la Turquie est le malade de l'Europe. Et son virus est l'un des plus contagieux qui soit.

mardi, 10 novembre 2009

Les banques pas sorties d'affaires

Malgré la santé insolente de BNPParibas ou de quelques banques espagnoles, les banques ne sont pas tirées d'affaires. Selon la dernière étude de Moody’s sur la finance mondiale, elles devront refinancer 7000 milliards de dollars de dettes court terme avant 2012 et 3000 autres milliards de dette à plus long terme, entre 2012 et 2015.
Les établissements britanniques et américains sont les plus concernés avec 2000 milliards de dollars de dettes arrivant à échéance avant 2012. 
Selon Moody’s, le refinancement d’une obligation court terme garantie par l’Etat en une obligation à 10 ans renchérirait le coût de refinancement de 7 points de base. L’agence souligne aussi que la maturité moyenne des nouvelles émissions bancaires est revenue, en cinq ans, à 4,2 ans contre 7,2 %, soit la maturité moyenne la plus rapprochée depuis 30 ans, ce qui est un signe clair de fragilité des bilans bancaires.
Du coup, les banques européennes essaient de convaincre leurs autorités politiques nationales de repousser l'adoption des nouvelles règles sur les niveaux de fonds propres, menaçant de limiter un octroi de crédit déjà bien parcimonieux. Cette réglementation entraînerait quelques 200 milliards d'euros d'émissions en un an.

De leur côté, les banques américaines dont les dix établissements les plus importants ont levé quelques 77 milliards de dollars pour renforcer leurs fonds propres viennent de réussir presque toutes les «stress tests» imposés par la Réserve fédérale. Seul GMAC, filiale de financement de General Motors, a échoué à son test de résistance. Elle bénéficiera du Programme de financement de l'industrie automobile mis en place dans le cadre du Tarp (programme fédéral de lutte contre la récession, mis en place à l'automne dernier).

De cette valse de milliards, une certitude : les banques en bonne santé bénéficient, comme les plus atteintes, des soutiens de l'Etat. Elles sortiront plus riches de la crise, ce qui leur permettra de racheter leurs concurrents en convalescence. Il se crée aujourd'hui des mastodontes financiers incontrôlables.

mercredi, 28 octobre 2009

Les villes assignent les banques devant la justice

Dexia ou la Deutsche Bank leur avaient vendu des « emprunts structurés », les villes et collectivités locales se rebiffent. Etranglées par ces crédits « toxiques », la communauté urbaine de Lille, les villes de Saint-Etienne et Rouen, le conseil général de Seine-Saint-Denis veulent saisir la justice. Ils avaient contracté, avant la crise de l'automne 2008, des emprunts à taux variables adossés à des indices ou des swaps, par exemple la parité de la livre sterling sur le franc suisse... aujourd'hui, elles se retrouvent avec des hausses très fortes des intérêts à verser. Un exemple ? celui de Saint-Etienne : un des emprunts souscrits, adossés justement à ce swap de devises, verrait le taux d'intérêt grimper à 24 % en 2010, contre 4,3 % en 2009...
L'ancien Crédit local de France, devenu Dexia, cherche l'apaisement. Il serait prêt à négocier, d'autant que la Cour des compte a estimé, en février dernier, que le choix de contracter des emprunts structurés s'apparente "à une démarche spéculative et, de ce fait, ils sont critiquables". Et d'autres établissements ont déjà fait des gestes, tel le Crédit agricole, via sa filiale Calyon.

 

 

mardi, 27 octobre 2009

Entrepreneur Venture va dans le durable

FIP Développement durale, c'est le huitième Fond d'investissement de proximité que lance Entrepreneur Venture. La société de capital risque créée en 2000 veut profiter du contexte législatif favorable à la croissance verte, telle la pérennisation des rachats et des prix garantis d'EDF pour la filière photovoltaïque.
Pour son directeur général Frédéric Zablocki, il s'agit d'« investir dans les entreprises aussi bien productrices d’énergie photovoltaïque, qu’expertes de l’isolation thermique, professionnelles du traitement de l’eau et des déchets ». En revanche, le secteur lié aux énergies éoliennes devrait être exclu du champ d'intervention du FIP. Ce dernier interviendra dans les régions Provence-Alpes Côte d’Azur, Rhône-Alpes, Bourgogne et Ile-de-France.
Leaderen cumulé des FIP ISF avec 90 millions d'euros collectés au 15 juin 2009, Entrepreneur Venture a déjà investi en capital dans des PME telles que Prodware, Easy Care, Eau pure, ID Développement…

jeudi, 22 octobre 2009

Banques, une auto-régulation pour plus de profits

Pour les banques, la crise, c’est fini ! Elles en sont à l’origine mais, un an à peine après le déclenchement de la première grande dépression mondiale (celle de 1993 n’avait pas affecté tous les pays de la planète), elles sont capables de rembourser les avances et prêts consentis par le contribuable. Mieux encore, elles peuvent nourrir grassement leurs traders.

Dans ce blog, nous ne crierons pas avec les loups. Si des salariés profitent des bénéfices record qu’ils ont dégagés pour leur établissement, tant mieux ! Cela s’appelle le partage de la valeur ajoutée. Qui se souvient des propos de Nicolas Sarkozy appelant, en février dernier, à un partage par tiers de la richesse produite par les entreprises : 1/3 pour les salariés, 1/3 pour les actionnaires et le reste pour l’investissement ?

Ce qui est en cause ici, ce ne sont pas les salaires mirobolants de quelques financiers, c’est l’incapacité des pouvoirs politiques et économiques à modifier des comportements structurels catastrophiques. La crise du financement aux entreprises perdure. Confrontées au refus des banques de financer leurs investissements, les sociétés cotées, parmi les mieux gérées et les mieux contrôlées du tissu économique, se lancent dans la dette. Les émissions d’OCEANE (obligations convertibles échangeables en actions) se multiplient : Atos-Origin et Neopost ces seuls dix derniers jours.
Quant aux banques, elles se détournent encore plus de leur métier de financement de l’économie au profit de celui de la rotation des offres de transactions et de la cession de crédit d’abord, des services ensuite. Il est plus rentables pour elles de toucher des commissions sur des émissions d’obligations que de consentir des prêts à long terme… Non seulement ces services sont imposés aux entreprises et aux particuliers, massacrés de frais et de commissions opaques, mais, pire encore, ils imprègnent le tissu économique et biaisent la concurrence. On pense ici à la promotion immobilière, aux services informatiques ou à la location de flottes automobiles, contrôlées par les grands établissements financiers.

Cette distorsion de traitement entre agents économiques –entreprises de services ou d’industrie confrontées à une concurrence mondialisée d’une part, établissements financiers aidés massivement par l’Etat d’autre part- est inefficace. Elle est aussi dangereuse pour les grands équilibres, y compris sociaux ou politiques.

Quant aux promesses de régulation, elles n’engagent que ceux qui les font. N’oublions pas : depuis 30 ans, le monde a connu 4 grandes crises financières et monétaires : 1992, 1998, 2002 et 2008. A chaque fois, ces crises ont été produites par les régulations adoptées pour « régler » les erreurs précédentes : 1999, Bill Clinton signe la fin du Glass-Steegall Act qui imposait une stricte séparation entre banques d’investissement et de réseau ; 2004, la SEC (gendrarme de la bourse américaine) relâche les règles sur le capital net qui limitaient le niveau de la dette des banques d’investissement ; 2009 : encore rien de certain à part la création de mastodontes financiers…
Si les dirigeants politiques ferment les yeux, ce n’est pas par faiblesse, mais par capillarité idéologique. L’esprit embrumé des principes d’autorégulation du marché, ils n’osent imposer aux banques un changement de comportement. Leur imposer une nouvelle taxe ne suffit pas.

Pour assainir la situation, il faut revenir impérativement à la séparation entre banques d’investissement, banques de réseau et assurances. Celle que Roosevelt avait imposée après la crise de 1933 et qui avait perduré jusqu’au début des années 80.

mardi, 20 octobre 2009

La finance et l'encyclique « Amour dans la vérité »

La finance dans « Caritas in veritate », tel était le thème du débat organisé, le mardi 13 octobre, au collège des Bernardins à Paris. L'auteur de ce blog y participait, avec Pierre de Lauzun, directeur général délégué de la Fédération bancaire française, Gilles Denoyel, dirigeant de HSBC et Laurent Seyer, directeur général de Lyxor Asset management. L'émission a été retransmise en direct sur la chaine KTO.
Des rémunérations des traders aux structures de péché, de la gestion de la crise financière au principe de subsidiarité, les sujets étaient variés. Les questions de la salle, plus de 500 personnes, aussi.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur la vidéo http://www.collegedesbernardins.fr/index.php/rencontres-a...

Nouvel indice responsable pour la Corée

SAM, Dow Jones et KPC lancent 2 indices boursiers sur les entreprises responsables coréennes, les Dow Jones sustainability Korea Indexes. SAM est une société de gestion suisse engagée dans l'investissement social responsable et dans le suivi des entreprises socialement responsables. L'américain Dow Jones, spécialiste de l'information financière, édite des indices boursiers. Quant au Korea Productivity Center ou KPC, il s'agit d'un établissement semi-public créé en 1957 par le gouvernement coréen pour doper la productivité de l'économie nationale. Il publie l'indice de satisfaction du consommateur coréen (NCSI) et l'indice de la compétitivité coréenne (NBCI).

Le DJSI Korea ou Dow Jones Sustainability Korea Index comporte 41 sociétés cotées, parmi les 200 plus grandes capitalisations de la Bourse. Le second indice, DJSI Korea 20, mesure la performance des leaders en « RSE » ou « responsabilité sociale et environnementale » de la cote, sans prise en compte de leur capitalisation. Le choix de ces entreprises est fondé sur l'analyse de SAM.

Ces 2 indices nationaux s'ajoutent donc aux 16 indices « responsables » de Dow Jones, dont le premier a été lancé en 1999. Ils seront révisés deux fois par an, au printemps et en décembre.
Rappelons que la dernière revue des indices DJSI, qui comportent 317 sociétés, est intervenue le 21 septembre. 33 sociétés avaient été retirées des indices, notamment National Grid, Mitsubishi Estate et SABMiller, et le même nombre y avait été inclu, dont Johnson & Johnson, Coca-Cola et Samsung Electronics.

Dans le même temps,   SAM a identifié les « meilleures » compagnies au sein de leurs secteurs : Adidas pour les biens de consommation, Aracruz Celulose pour les matières premières, ANZ Banking Group pour les banques, BMW pour l'automobile, CEMIG pour les services publics, DSM pour la chimie, GPT Group pour l'immobilier, Investimentos Itau pour les services financiers, Kingfisher pour la distribution, Nokia pour la technologie, Panasonic Electric Works pour les matériaux de construction, Pearson pour les media, Roche pour la santé, Sodexo pour les loisirs, Swiss Re pour l'assurance, Telefonica pour les telecoms, TNT pour les biens et services à l'industrie, Total pour le pétrole et Unilever pour le secteur de l'alimentaire et des boissons.

vendredi, 09 octobre 2009

Quels financements pour la croissance verte ?

Financement de la croissance verte en France : les échanges tenus lors du colloque organisé par Paris-Europlace le 22 septembre dernier sont éclairants sur la disparité entre les volontés affichées et les actions concrètes.

Quelques chiffres ont été ainsi fournis. Ils permettent d’avoir une idée assez claire des enjeux. Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat chargée de l’écologie, a ainsi rappelé que l’eau sale tue deux fois plus que les guerres et que « l’inaction, dans le domaine écologique, a un coût. Nicholas Stern, ancien chef économiste de la Banque Mondiale, a estimé que le coût de cette inaction était compris entre 5 et 20 % du PIB mondial ». Selon Chantal Jouanno, « le marché mondial des produits et services liés à l’environnement atteindra 2 700 milliards de dollars par an, ce qui constituerait un doublement par rapport à ce qu’il représente actuellement ». En France, selon Sophie Paturle, associée du fonds d’investissement Demeter parners, le secteur de l’économie verte représente 60 milliards d’euros et 40 000 emplois.

Pour une relance verte, il faut cependant des investissements. Le Grenelle de l’Environnement les a chiffrés à 450 milliards d’ici 2020. Aujourd’hui, 19 milliards d’euros devraient être débloqués pour 2009 et 2010. Qui croira que, chaque prochaine dix années, les lois de finance réussiront à dégager quelques 43 milliards d’euros quand l’Etat est incapable de financer son train de vie sans endettement ?
Et ce ne sont pas les fonds recueillis sur les « Livrets de développement durable » ex-Codevi qui aideront à relever le défi : 5 % de leurs quelques 60 milliards d’euros financent la construction dite écologique. Ainsi que le souligna Arnaud Berger, directeur adjoint du Développement durable à la BPCE (Banques populaires-Caisses d’épargne), « nous aurons de besoin de ressources supplémentaires si nous souhaitons financer l’ensemble des filières « vertes ». L’augmentation des ressources pourra provenir des ressources placées sur des fonds dédiés, notamment des fonds « ISR » (investissement socialement responsable).

lundi, 28 septembre 2009

EDF : le Maryland, futur bourbier de Henri Proglio ?

Henri Proglio, actuel PDG de Veolia Environnement, succèdera à Pierre Gadonneix à la tête d'EDF. C’est ce que devrait décider le conseil d’administration d’EDF ce soir à 20 heures.

Chez Veolia, la présidence irait à Jean Marc Espalioux, ancien directeur financier de la Générale des Eaux, l’ancêtre de Veolia Environnement. Antoine Antoine Frérot, actuellement Directeur de la division « eau » du groupe, prendrait la direction générale. Henri Proglio devrait rester au conseil d’administration de Veolia avant d’en prendre la présidence, après assemblée générale le 5 novembre.
On sait que le départ de Pierre Gadonneix vient d’une « bourde » : cet été, il avait déclaré que les taris d’électricité augmenterait de plus de 20 % en trois ans. D’où la fureur du président de la République. L’Etat, actionnaire majoritaire d’EDF, pensait lui renouveler sa confiance le 22 novembre prochain, échéance de son mandat.

Tandis que Paris s’est amusé à parier sur ce jeu de chaises musicales pour adultes, la situation se corse au Maryland. Les représentants de l’Etat américain qui doit accueillir la future co-entreprise nucléaire de EDF et Constellation, veulent auditionner leurs dirigeants. Rappelons que EDG a acheté, en décembre dernier, la moitié des actifs nucléaires de l’américain. En effet, la Commission de service public du Maryland estime que EDF aura une « une potentielle influence substantielle » sur Baltimore Gas and Electric (BGE), filiale de Constellation. L’activité de BGE est régulée par l’Etat.
Aussi les élus s’inquiètent-ils que EDF n’utilise sa trésorerie pour financer ses investissements dans le nucléaire. Le 4 octobre, la Commission de service public édictera ses conditions à EDF et Constellation : si elles sont trop dures, il se pourrait que EDF annule son projet de réacteur nucléaire de Calvert Cliffs. .. son rapprochement avec Constellation.

lundi, 11 mai 2009

Les banques américaines toujours en manque d'argent

Bank of America, Wells Fargo, GMAC la filiale de General Motors, Citigroup, Regiosn Financial, SunTrust, Morgan Stanley, Keycorp, Fifth Third ou PNB... 10 grandes banques américaines manquent encore de fonds propres, selon les autorités nationales qui les ont soumises à des « stress tests », mesurant leur résistance à la poursuite de la récession. Rappelons que la «GD » ou « Grande dépression » dure depuis plus d'un an aux Etats-Unis : sur les 15 derniers mois, la production industrielle y a reculé 14 fois.
Au total, les moyens supplémentaires à accorder aux banques atteignent 75 milliards de dollars, dont 33,9 pour la seule Bank of America. Wells Fargo aurait besoin de 13,7 milliards, GMAC de 11,5, Citigroup de 5,5 et Regions Financial de 2,5 milliards de dollars.
Concrètement, Bank of America et Citigroup vont lancer prochainement des augmentations de capital. Les dix banques ont jusqu'au 8 juin pour présenter leur plan de refinancement et jusqu'au 9 novembre pour l'appliquer.

En revanche, American Express, en tête de liste des banques suffisamment capitalisées (BB&T, Bank of New York Mellon, CapitalOne, Goldman Sachs, JP Morgan, MetLife, State Street et USBancorp), va rembourser 3,4 milliards de dollars d'aides fédérales accordées dans le cadre du programme Tarp.

 

vendredi, 08 mai 2009

Une aide bien timide de la BCE à décrypter

La baisse à 1 % du taux directeur de la Banque centrale européenne a monopolisé l'attention des médias jeudi dernier. Deux autres mesures, plus novatrices, ont été peu commentées. Pourtant, il s'agit bien d'une attitude nouvelle de la part de Jean-Claude Trichet, placée sous le sceau de l'offensive.
On sait que la Grande Dépression est née du fait que les actifs -immeubles, actions d'entreprises, placements à court terme...- sur lesquels les banques garantissaient leurs crédits ne valent pas grand chose. Elles ne peuvent donc plus prêter. Pour les inciter à accorder de l'argent aux entreprises, la BCE dispose de plusieurs leviers. Elle a déjà actionné les 2 premiers, baisse des taux directeurs et assouplissement de ses exigences en termes de garanties. Elle en crée un nouveau, l'octroi de crédits à un an. Désormais, elle prêtera aux banques sans limitation de montant et à taux fixe, non plus jusqu'à six mois maximum mais jusqu'à douze mois.
Ensuite, la BCE va acheter, à partir du 4 juin prochain, quelques 60 milliards d'euros d'obligations sécurisées. Ces titres sont couverts par des crédits hypothécaires (sur l'immobilier) souvent émis par le sbanques ou par des créances publiques : on les appelle pfandbriefe en Allemagne, obligations foncières en France, Covered bonds au Royaume-Uni, Cedulas hipotecarias en Espagne... Leur marché est étendu en Europe, puisqu'il atteint 1 500 milliards d'euros. Le levier de la BCE paraît donc bien faible, moins de 5 % du marché. Mais il s'agit d'un marché très affaibli par la crise financière : primo, il constituait le gisement des produits dérivés, secundo, il concerne essentiellement l'immobilier, secteur de l'économie le plus touché par la dépression, après l'automobile. Les petits 60 milliards d'euros vont donc servir à mettre un peu d'huile dans des rouages grippés.

 

mercredi, 18 mars 2009

Catastrophes naturelles et égalité

269 milliards de dollars, c’est le coût des catastrophes naturelles en 2008 pour l’économie mondiale. C’est Swiss Re, le réassureur suisse qui assure les grands assureurs mondiaux qui l’affirme. Pour les assureurs, la facture s’est élevée à 52,5 milliards.
Pourquoi donner ces chiffres ? Parce que ces 137 catastrophes « naturelles », à la croissance exponentielle depuis ving ans, ne font que préfigurer la situation annoncée par Nicholas Stern. L’ancien économiste en chef de la Banque mondiale a estimé, dans un rapport célèbre, que la prévention des crises sociales que provoquera le réchauffement climatique nécessitait des investissements de 1 à 2 % du PIB mondial. On sait que la montée des températures globales ne sera pas homogène. Elle se traduira par une hausse de la pluviométrie près des pôles, un surcroît d’aridité autour des tropiques et des inondations près des côtes.
Aujourd’hui, le coût « financier » de ses catastrophes est limité à 0,005 % du PIB mondial. Mais ce coût réel est inférieur à la réalité : les morts, les familles brisées par la disparition de l’un de leurs membres, les déplacements de population restent hors des statistiques. Et celles-ci sont biaisées par les différences de valeurs entre Terriens. Les Chinois qui ont subi des tremblements de terre mortels, rasant des villes entières de la carte, n’ont touché que 1,3 milliard de dollars des assureurs pour les dommages matériels ; les Américains frappés par les ouragans Ike et Gustav ont reçu 25 milliards…

mardi, 17 mars 2009

Quand la dette s’accumule…

Tandis que les Etats ne cessent d’émettre des emprunts en pariant sur les capacités à rembourser des enfants et petits-enfants de leurs citoyens, les entreprises tirent la langue. 125 entreprises dont la qualité de la signature (1) est notée par l’agence Standard & Poor’s n’ont pu honorer leurs échéances en 2008.
En Europe, on en compte 7 : l’islandais Glitnir Bank, le marchand de spiritueux français Belvédère, le transporteur Britannia Bulk, la holding italienne de luxe IT Holding, le porcelainier irlandais Waterford Wedgewood et le chimiste hollandais LyondellBasell. Le nom de la septième entreprise défaillante est tenu secret. Au total, il s’agit de 80 milliards d’euros. Aux Etats-Unis, les sociétés en défaut ont été au nombre de 95, pour 337 milliards de dettes.
Et ce n’est pas fini. Une autre agence de notation, Moody's, s’interroge sur la capacité des entreprises américaines à se refinancer au cours des trois prochaines années. Il ne s’agit pas là d'assureurs ou banquiers mais d'entreprises industrielles ou de services. D’ici 2011, elles devront rembourser 300 milliards de dollars d’obligations (99 milliards cette année, 83 l’an prochain et 117 en 2011).
Selon Moody’s, un tiers de cette somme a été emprunté par des entreprises notées « B », habituellement capables de rembourser mais aujourd’hui très gênées par la fermeture du robinet du crédit : « Le risque qui pèse sur le refinancement de 99 mds USD d'obligations arrivant à maturité en 2009 est particulièrement élevé étant donné les conditions actuelles sur les marchés du crédit », relève l’agence. Elle juge le risque du de dépôts de bilan « relativement élevé, car les marchés du crédit restent étroits sur des segments particuliers, et la mauvaise conjoncture économique persiste ».
En attendant, Steve Rattner, le conseiller de Barack Obama pour l’automobile désespère de sauver GM et Chrysler. Ils ont déjà reçu 17,4 milliards de dollars d’aide de l’état fédéral mais en réclament 22 supplémentaires. Malgré leurs contraintes, les 2 constructeurs automobiles ont la main : le coût de leur mise en faillite serait de 100 millliards de dollars pour GM, 25 milliards pour Chrysler. Soit leurs créanciers convertissent leurs prêts en actions, soit l’état fédéral accorde une rallonge supplémentaire.
Bof ! Il n’en est pas à quelques dizaines de milliards près.

 

(1)  La qualité de la signature représente la capacité de l’emprunteur à rembourser ses dettes. Pour les Etats, la meilleure note atteint souvent AAA (prononcer triple A).