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vendredi, 21 octobre 2011

Les prédictions auto-réalisatrices de Standard & Poor's

L'agence de notation Standard & Poor"s vient de publier une nouvelle étude sur les 47 plus grandes banques d'Europe de l'Ouest, dans le sillage de celle sortie en mars. Elle a pris pour hypothèse une récession européenne et une crise des taux d'intérêt. Dans ce cas, 21 des 47 banques d'Europe de l'ouest devraient être recapitalisées pour un montant de quelques 90 milliards d'euros...

L'agence de notation va plus loin encore en prenant l'hypothèse d'une crise durable des taux d'intérêt jusqu'à 2014. Les besoins en intervention du FMI et du Fonds européens de stabilité financière (en supposant qu'il existe...) atteindraient alors près de 290 milliards d'euros. Les banques les plus touchées seraient essentiellement les établissements espagnols, portugais, italiens et grecs.

Que les banques européennes soient en mauvais état et que l'Union européenne soit incapable de se mettre d'accord, nul ne le conteste. 
Cependant, ces difficultés sont nées, d'abord, de l'arrêt des prêts en dollars par les banques asiatiques il y a déjà un an, suivies en début d'année par les banques américaines, ensuite de l'endettement excessif des Etats européens, alourdi par la crise financière de 2008. 
Il y a aujourd'hui à l'oeuvre une volonté de la part des pays asiatiques et des grands états d'Amérique latine de faire plier l'Union européenne qui a eu l'audace, lors du sommet de Copenhague, de vouloir établir des « frontières » en exigeant du reste du monde un comportement socialement responsable. Manifestement, les gouvernements européens n'ont pas pris la mesure de ces attaques.

jeudi, 20 octobre 2011

Délit d’entente entre les banques européennes ?

Hier la Commission européenne a perquisitionné certaines banques qu’elles soupçonnent de pratiquer une entente illicite sur le marché interbancaire de l’Euribor.
L’Euribor est le taux de rémunération de l’argent que les 44 plus grandes banques établies en Europe se prêtent chaque jour. Ce taux est fixé chaque jour à 11 heures pour des échéances allant d’une semaine à 12 mois. L’Euribor 3 mois est la base du marché des swaps et au marché à terme Euribor du LIFFE.
Selon l’agence d’informations Reuters, la filiale londonienne de Deutsche Bank aurait été visitée par les agents de la Commission, tout comme, selon le Wall Street Journal, une grande banque française. La Fédération bancaire européenne conteste, bien entendu, les soupçons de la Commission.
Ces défiances réciproques n’augurent rien de bon pour la stabilité financière de l’Union.

mardi, 18 octobre 2011

L'Union européenne s'enfonce dans la crise financière

Angela Merkel, Christine Lagarde, Jean-Claude Trichet et Nicolas Sarkozy : un quarteron de dirigeants qui restent muets.
Rien n’a filtré de leur réunion d’hier soir mais une chose est certaine. La zone euro est directement menacée : la menace d’une dégradation de la note souveraine de la France, le fameux triple A, met en péril la construction du Fonds européen de stabilité financière. Pour deux raisons : l’Allemagne qui s’opposait déjà à l’augmentation des moyens du FESF au-delà de 440 milliards d’euros s’en trouve confortée ; si la note des emprunts français est abaissée, la France ne pourra pas le garantir.
Or, les dirigeants de l’Union semblaient se mettre d’accord sur une solution « moyenne » : au lieu que le FESF soutienne les obligations de pays en difficultés, il se contenterait de les garantir sur les premières pertes, sous forme de collatéral. Si la France ne peut participer à ce type de garantie parce qu’elle se trouve elle-même en difficulté, alors le FESF est mort avant même d’être né…

mercredi, 12 octobre 2011

La Grèce à un mois de la faillite

D’ici un mois, l’état grec sera en faillite sauf si l’on débloque 8 milliards d’euros de tranche d'aide.
Pour en débattre, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne qui devaient se réunir en sommet le 17 octobre ne le feront que le 23 octobre. Il s’agit d’obtenir de « nouvelles conclusions sur la situation de la Grèce » et sur la recapitalisation des banques européennes.

Pour une fois, les paroles officielles sont vraies : il existe un lien direct entre les obligations pourries de l’Etat grec et la faiblesse des fonds propres des banques. Ces dernières ont acceptées de perdre 21 % sur la valeur des emprunts grecs qu’elles détiennent en portefeuille, dans le cadre du « Private Sector Involvment ». On sait aujourd’hui que ce sera insuffisant : le ministre grec des Finances, Evangelos Venizelos, réclame un « PSI plus », plan dans lequel les créanciers privés accepteraient des pertes supérieures à 60 % sur la valeur des emprunts grecs…

Cette épreuve de vérité est obligatoire. Elle implique que les banques soient recapitalisées… au risque de faire perdre leur AAA à plusieurs Etats encore solides, telle la France…

mardi, 11 octobre 2011

Toujours la méfiance entre banques

Est-ce de l’humour, un mensonge ou de l’incompétence ? Pour Philippe Brassac , secrétaire général de la Fédération nationale du Crédit agricole, une recapitalisation des banques françaises n’est pas nécessaire ; elle serait un « faux remède » à la crise de la dette souveraine européenne. 

Pourtant, les chiffres le prouvent, les banques ne se prêtent plus entre elles tant elles ont peur que leur homologue ne dépose le bilan. A 255 milliards d’euros, les dépôts overnight auprès de la Banque centrale européenne sont remontés à leur volume le plus élevé depuis juillet dernier. Quant aux emprunts d'urgence auprès de la facilité de crédit à 24 heures de la BCE, ils ont eux aussi fortement augmenté, à 2,8 milliards.

Nous sommes dans le cas typique de prévision auto-génératrice où la défiance alimente la fonte des fonds propres des banques. Il n’empêche : la chute de la maison Dexia, qui avait passé haut la main les stress tests en juillet justifie les pires craintes.

Pire encore, cette suspicion généralisée dans le secteur bancaire ne se limite plus à l’Europe.  Ainsi, le gouvernement chinois vient de renforcer sa participation dans les principales banques locales (Agricultural Bank of China, Bank of China, China Construction Bank et Commercial Bank of China). 

lundi, 03 octobre 2011

Toujours la cacophonie en Europe

Hier dimanche, la Grèce a confirmé qu'elle n'atteindrait pas l'objectif de de 7,14 % du PIB réduction de son déficit public en 2011. Il serait de 8,5 %. Aujourd’hui, le Parlement discutera du projet de budget 2012 qui vise une réduction à 6,8 % du PIB. 
Qui peut croire à un tel objectif ? En deux ans, les Grecs auront subi une baisse des retraites supérieures à 1 500 euros par mois, une quasi-doublement à 23 % de la TVA sur la restauration et bientôt, la mise au chômage technique pour un an de 30.000 salariés du secteur public…
La bête sera morte avant d’être guérie. 
Aujourd’hui, les ministres des Finances de l'Eurogroupe se réunissent à Luxembourg, demain tous ceux de l'Union européenne se réuniront aussi pour décider ou non du versement de la prochaine tranche d'aide de 8 milliards d’euros à la Grèce. 
Des pantalonnades auxquelles nul ne croit plus, d’autant que Josef Ackermann, président de l'Institut de la finance internationale (IFI) et de la Deutsche Bank s'oppose à une hausse de la participation du secteur privé au deuxième plan de renflouement de la Grèce. Pour Josef Ackermann, « L'impact d'une telle décision sera incalculable. ». Initialement, cette participation prenait la forme d’une décote de 21 % sur les emprunts d’Etat grecs dans les portefeuilles des banques.
Une décote plus large serait plus conforme à la réalité des faits mais elle affaiblirait encore plus les bilans des établissements bancaires…

mardi, 27 septembre 2011

Vers une transformation du FESF en banque prêteuse ?

Le FESF ou Fonds européen de stabilité financière (European Financial Stability Facility) verra-t-il ses pouvoirs d'action renforcés ?
C'est ce que laissent entendre ce matin plusieurs responsables européens. 
Rappelons que le FESF est, techniquement parlant, un fonds commun de créances qui aide à préserver la stabilité financière en Europe. Il est né le 9 mai 2010, avec l'approbation des 27 états de l'Union. A l'époque, il s'agissait de donner un petit coup de pouce à la Grèce -2 % du PIB- européen. Un an plus tard, les difficultés de l'Etat hellénique se propagent à la zone euro et menacent son existence. 
Bien que rien ne soit encore décidé, il semblerait que les Etats s'apprêtent à démultiplier par huit les capacités du FESF. Pour celà, ce dernier et les Etats européens apporteraient des capitaux à un deuxième Fonds commun de créances, à la fois émetteur d'obligations et acheteur d'obligations d'Etats européens. Ce FCC serait porté par la Banque européenne d'investissement (qui gère déjà, administrativement et techniquement, le FESF) et servirait partiellement à la recapitalisation des banques européennes.
Inspirée du programme TARP adopté aux Etats-Unis en 2008, cette solution présente plusieurs avantages :
- l'effet de levier ainsi obtenu facilite et crédibilise la lutte contre la spéculation sur les dettes souveraines et autour des banques européennes,
- il renforce la crédibilité des politiques européens, qui semblaient absents ces derniers jours,
- il constitue une solution de remplacement crédible à celle du lancement des euro-bonds, inimaginables en l'état actuel de l'Union. Soulignons à ce propos que l'institut d'études économiques Rexecode, partisan d'« eurobunds », estime à près de 5 000 milliards d'euros le marché des dettes de l'Allemagne, de l'Autriche, de la Finlande, de la France, du Luxembourge et des Pays-Bas, toutes notées « triple A ».


lundi, 26 septembre 2011

La zone euro tiendra-t-elle ?

 De la cacophonie des diverses déclarations de ces derniers jours,  trois    certitudes se dégagent : la Grèce ne sera pas sauvée, la récession est quasi certaine et la zone euro risque d’imploser.

Pourquoi la Grèce ne sera-t-elle pas sauvée ? parce qu’elle est incapable de se réformer, que l’Europe n’en a pas les moyens et que, pour la première fois, un membre de la Banque centrale européenne, le néerlandais Klaas Knot a envisagé publiquement la possibilité d’un défaut de la Grèce. C'est donc la fin de la doxa que la Grèce est solvable par le programme d’assistance financière internationale.

Pourquoi la récession est-elle quasi-certaine ? à force de lancer des plans d’austérité plus ou moins sévères, les gouvernements sont en train d’étouffer la croissance économique. Selon les derniers indices préliminaires du PMI (« purchasing managers index », indicateur de l’activité manufacturière) pour septembre, celui-ci est tombé à moins de 50 points, ce qui est un signe annonciateur de récession.
Quant aux
intentions d’achat à 12 mois des ménages, elles sont tombées à peine au-dessus du point bas historique. Et la baisse, attendue pour le 6 octobre, des taux directeurs de la Banque centrale européenne interviendra trop tard.

Enfin, les financements sont devenus de plus en plus difficiles. En témoigne la chute en Bourse du cours d’EADS, le consortium constructeur d’Airbus : il doit construire plus de 27.800 appareils dans le monde sur les vingt prochaines années et il semblerait que les banques françaises et allemandes aient des difficultés à le financer en dollars…

Pourquoi la zone euro risque-t-elle d’imploser ? parce que le deuxième plan de « sauvetage » de la Grèce du 21 juillet ne sera jamais ratifié par tous les Etats européens et que le programme d’achat de titres publics ou SMP arrive à ses limites et ne pourra être rehaussé indéfiniment. Surtout, les dirigeants politiques sont au mieux muets, au pire menteurs.

Dans ce cadre, la proposition brésilienne sur une aide directe à l’Union européenne a sonné comme un camouflet. Qui le relèvera ?

mercredi, 21 septembre 2011

Les recapitalisations de banques européennes de plus en plus probables

Elles n’allaient pas si mal que ça mais la défiance à l’égard des emprunts d’Etats européens, naguère les plus surs au monde, a affaibli leur solidité : les banques européennes n’échapperont pas à des recapitalisations. Hier, la Commission européenne a admis que d’autres banques que celles qui avaient échoué aux stress tests, seraient recapitalisées. C’est la première fois que la Commission fait preuve de vérité, sous la contrainte il est vrai du Fonds monétaire international qui vient de souligner que « le niveau relativement bas de capitalisation des banques de la zone euro est une source d'inquiétude ».
Rappelons qu'une recapitalisation consiste à injecter de l'argent dans le bilan d'une entreprise, par émission d'actions le plus souvent. Un autre moyen est de nationaliser l'établissement, qui bénéficie alors de la garantie étatique. 

De fait, comment faire confiance aux banques quand elles ne se font pas confiance entre elles ? Au lieu de se prêter entre elles, elles préfèrent s’adresser à la Banque centrale européenne où les dépôts overnignt atteignaient hier 144 milliards d’euros.

lundi, 19 septembre 2011

Les banques centrales mondiales au secours de l’Union européenne

La Fed, banque centrale américaine, la BCE, européenne, la BNS, suisse, la BoE, anglaise et la BoJ, japonaise, ont lancé hier une action concertée pour approvisionner en dollars le système bancaire européen. Quant à la Chine, elle se prépare à des problèmes chez elle : sa banque centrale se prépare à une diminution de la liquidité (circulation de l’argent entre les banques, freinée voire bloquée lorsque ces dernières ne se font plus confiances) entre les établissements bancaires. Pour cela, il semblerait que la titrisation des actifs soit le moyen retenu.

Concrètement, le dispositif des cinq banques centrales sera opérationnel pendant trois mois, jusqu’à la fin de l’année : le 12 octobre, le 9 novembre et le 7 décembre, les autorités monétaires mettront à la disposition des banques européennes des liquidités en dollars, à un taux fixe non encore déterminé et en quantités illimitées.
Ce soutien explique le rebond des valeurs bancaires à Paris.

vendredi, 16 septembre 2011

C'est quoi le twist ?

Comment la Fed peut-elle aider l’économie ? Son gouverneur Ben Bernanke se refuse à dire qu’il a tout essayé, comme Mitterrand jadis, parlant du chômage.

Après le quantitative easing et les taux zéros, place donc au twist. Une opération twist consiste à vendre des obligations à durée très courte et, avec le produit de l’argent, à racheter des obligations à durée longue. Ce twist permettra de diminuer le coût (le taux d’intérêt) de ces dernières. Comme ce sont les emprunts de longue durée qui sont le plus utilisés par les entreprises pour financer leur développement, elles pourront le faire à un coût moins élevé. F

La Fed a les moyens de danser le twist : Sur les 1 650 milliards d’obligations publiques qu’elle possède en portefeuille, plus de la moitié ont une durée de moins de 5 ans.  En cuisine, on appelle ça « accomoder les restes ».

mercredi, 31 août 2011

Paris Europlace interpellera le G 20

Paris Europlace, organisme de promotion de la place financière de Paris, veut interpeler le G 20 lors de son prochain sommet des 3 et 4 novembre à Cannes.
Pour celà, il organise une manifestation le 14 septembre prochain à Paris, dédiée au Développement durable, à la RSE (responsabilité sociale des entreprises) et à l'ISR (investissement social responsable), comme leviers de création de valeur.
Coïncidant avec l'ouverture de la conférence annuelle des UN-PRI (Principes pour un investissement responsable, élaborés sous l'égide des Nations-Unies), la conférence sera ouverte aux différents acteurs économiques, entreprises, investisseurs. 
Toute information est disponible à l'adresse ateliersDD-G20@paris-europlace.com.

 

 

Microfis lance un fonds commun de titrisation fondé sur la microfinance

Cyrille Parant, président de Microfis, plateforme de refinancement au service de la « finance responsable », a présenté ce matin, dans les locaux de la Bourse de Paris, Euronext-Paris, la première obligation privée adossée à une institution de micro-finance.  
L'originalité de son projet est d'avoir créé un fonds commun de titrisation dédié, négociable sur la Bourse de Paris, dont l'actif est composé d'un seul actif, l'obligation « Prasac oct2014 Microfinance Bond », elle-même cotée à la Bourse de Paris, sur le compartiment Alternext. Le sous-jacent, et bénéficiaire de l'obligation, est la société cambodgienne PRASAC, première institution de microfinance dans son pays, avec 120 millions de dollars d'actifs.
Ce produit sera éligible aux fonds ISR (investissement social responsable), Microfis ayant demandé à l'agence de notation extrafinancière Vigeo de certifier la conformité des pratiques de PRASAC aux exigences ESG (environnementales, sociales et de gouvernance).
Ce produit est réservé aux institutionnels. 

 

mardi, 23 août 2011

Le Fonds européen de stabilité financière déjà caduc

Le diable est dans les détails.
Dans la situation présente, les détails constituent le plan d’aide à la Grèce, d’un montant de 109 milliards d’euros, adopté par les dirigeants de l’Union européenne le 21 juillet dernier. Le diable, c’est l’autorisation qui fut donnée ce même jour à la Finlande de parvenir avec la Grèce à un accord bilatéral pour sécuriser sa participation au Fonds européen de stabilité financière ou EFSF (European Financial Stability Facility).
Mardi 16 août, le ministre grec des finances Evangelos Venizelos signa donc avec son homologue finnois cet accord bilatéral, selon lequel la Grèce déposera 500 millions d’euros, soit 20 % de l’aide au EFSF attendue de la Finlande, sur un compte bancaire spécial.

UN FONDS VIDE DE SA SUBSTANCE

Le problème est que nombre de pays européens sont furieux de cette garantie réservée à la Finlande. L’Autriche, l’Estonie, les Pays-Bas, la Slovaquie et la Slovénie ont été les premiers à la demander pour eux-mêmes. A eux 5, ces pays ne contribuent que 11 % de l’EFSF mais leur opposition publique à la dérogation accordée à la Finlande vide l’accord du 21 juillet de sa substance.
En effet, la Grèce n’ayant plus de cash, les fonds qu’elle donnera en garantie proviendront forcément des prêts venant du EFSF. Un peu comme si le chat se mordait la queue… Et puis, on voit mal certains pays accepter de ne pas avoir de garantie quand d’autres de l’Union sécurisent leurs prêts.

Avant même d’être soumis aux votes des 17 parlements européens, le Fonds de stabilité financière a perdu toute viabilité.

LA CLAIRVOYANCE DES MARCHES FINANCIERS

Il est facile d’accuser les marchés financiers. Leurs acteurs sont cependant peu faciles à « entuber » : le début de la chute des cours coïncide avec la signature de l’accord de « sauvetage » de la Grèce.

Dès la fin juillet, il était acté que l’Union monétaire ne pourrait « sauver » la Grèce.

L’automne qui vient sera celui d’une nouvelle zone euro.

 

 

 

Ethifinance actualise sa notation ESG des états

 

EthiFinance, la société de notation extrafinancière indépendante, vient de procéder à la mise à jour, bi-annuelle, de Global Risk Rating ou G2R, son outil de notation des Etats en fonction des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). 


Cette actualisation est d'autant plus utile qu'elle intervient dans un contexte de crise souveraine, alors même que les enjeux ESG sont utilisés de plus en plus massivement par les investisseurs institutionnels qui veulent proposer des produits d'épargne obligataires dits ISR (Investissement Socialement Responsable).

 

De fait, l'ajustement de G2R « permet de tracer des tendances intéressantes. En effet, si la tête du classement au sein de l’OCDE met de nouveau à l’honneur les pays scandinaves et germaniques, une forte progression des indicateurs sociaux et de gouvernance est constatée dans certains pays d’Europe de l’Est et du centre tels que la République Tchèque, la Pologne, la Slovaquie ou encore l’Estonie.»
Au classement mondial, le Chili confirme la progression amorcée en 2007, ainsi que le Costa Rica ou le Botswana. « Leurs efforts de transparence dans les politiques publiques, leur progression sur le plan social ainsi qu’une gestion efficiente de leurs ressources naturelles les placent au dessus de plusieurs champions économiques membres de l’OCDE ou des BRICs », souligne Ethifinance.

Quant à la France, ses performances accusent une baisse, tandis que « la Grèce et l’Italie se maintiennent dans le dernier quart du classement des pays de l’OCDE et occupent les dernières places du classement sur le périmètre de l’Union Européenne ».


Les notations ISR, indicateur avancé des crises ?

 

lundi, 22 août 2011

Pourquoi les banques françaises seront encore attaquées

 

Les ventes massives d’actions de banques françaises ont un sens. Elles s’expliquent par la faiblesse intrinsèque de ces dernières, liées à leur exposition aux dettes souveraines européennes, grecques et italiennes notamment.

DES ATTAQUES A CARACTERE POLITIQUE

Cette faiblesse est cependant relative : en Europe, d’autres banques,  notamment en Allemagne, sont encore plus exposées (c’est-à-dire qu’elles détiennent dans leurs bilans des emprunts d’Etat) aux risques souverains. Par ailleurs, les établissements français sont protégés par la puissance de leurs activités de réseau, avec la clientèle particulière, plus riche dans notre pays qu’ailleurs en Europe, Italie exceptée.
Si les banques françaises sont plus attaquées que d’autres, c’est pour une raison éminemment politique.
En effet, leur siège se situe dans un des pays les plus endettés d’Europe. Et c’est justement celui-ci dont le gouvernement est le plus en pointe pour la défense de l’Union européenne et de la zone euro. En attaquant les banques françaises, c’est la politique européenne de l’état français qui est attaquée.
L’Union européenne, dont nous ne sommes pas un partisan dans la configuration actuelle, est en effet une puissance économique dont les intérêts, notamment dans le domaine de la protection de l’environnement, heurtent frontalement ceux des pays émergents et des Etats-Unis.
Par ailleurs, les dirigeants français sont les seuls à faire entendre une voix –un peu- divergente dans l’idéologie dominante de l’ouverture totale du commerce international sans considération des divergences monétaires et sociales.

DES RISQUES DE LIQUIDITE TOUJOURS PLUS GRANDS

Pour atteindre la santé d’une banque, la rumeur est très efficace. Faire courir le bruit d’une faillite, c’est sous-entendre que l’établissement ne pourra assumer ses remboursements. Or, les banques, chaque jour, se prêtent entre elles en fonction des crédits qu’elles accordent. C’est ce qu’on appelle le crédit interbancaire ; s’il vient à manquer, on se trouve dans en manque de liquidité.
Lorsque une banque est suspectée, les autres banques refusent de lui prêter sur le marché interbancaire. Cette position de repli a été initiée depuis un an, d’abord en Asie.
Les banques américaines s’y sont mises depuis un mois environ. Selon le Wallstreet Journal, la Réserve fédérale américaine (la Banque centrale des Etats-Unis) se serait ainsi inquiétée du niveau de liquidité des filiales américaines des banques européennes. Il aurait varié très brusquement ces derniers mois.

Que les rumeurs soient fondées ou qu’elles aient été directement à l’origine de ces variations, peu
importe : nous sommes en crise de liquidité.

Les banques de la zone euro, méfiantes les unes envers les autres, auraient ainsi déposé auprès de la Banque centrale européenne plus de 145 milliards de dépôts d’urgence le 15 août dernier. Rappelons qu’au plus fort de l’automne 2008, en pleine crise Lehman Brothers, les niveaux d’urgence se situaient autour de 200 milliards d’euros…
Autre signal inquiétant : la facilité en dollar de la BCE aurait été sollicitée par une banque européenne la semaine dernière…
L’hallali n’est pas encore sonné, mais la curée se rapproche.

 

jeudi, 18 août 2011

La Chine demande aux Etats-Unis de résoudre leur problème de dette

La Chine ne cache plus ses volontés hégémoniques.
A l’occasion de la visite en Chine du vice-président américain Joe Biden, le Quotidien du Peuple, organe officiel du Parti communiste chinois,  écrit :« Nous exhortons le gouvernement américain à assumer ses responsabilités avec sérieux et à prendre des mesures concrètes. (…) La Chine, en tant que plus grand créancier étranger des Etats-Unis et en tant que plus important détenteur étranger de dollars, est bien évidemment plus préoccupée que d'autres par la politique des Etats-Unis. »
Ces propos font suite à ceux parus quelques jours plus tôt par l'agence officielle Chine Nouvelle : La Chine « a désormais tous les droits d'exiger des Etats-Unis qu'ils s'attaquent à leur problème structurel de dette. »
Certes, la banque centrale chinoise est le premier détenteur étranger en dollars : 1 170 milliards de dollars de bons du Trésor seraient dans ses caisses.
Les Américains ont beau jeu de souligner que les Chinois sous-évaluent leur monnaie face au dollar mais ils n’ont aujourd’hui plus de marges de manœuvre. Si la Chine a pu sous-évaluer sa monnaie, c’est parce que cela a convenu, ces 15 dernières années, au modèle économique des Etats-Unis : importer des biens de consommation à bas prix pour calmer des classes moyennes aux salaires tenus en berne (sans oublier les facilités d’accès au crédit).
Aujourd’hui, la première puissance mondiale, appauvrie par les guerres incessantes hors de ses frontières, se retrouve avec un déficit de 1 600 milliards.
Les relations devraient continuer à se tendre dans les prochains mois. Le plan de relance économique et de baisse du chômage que le président Barack Obama proposera en septembre n’a quasiment aucune chance d’être adopté par le Congrès, majoritairement républicain.

mercredi, 17 août 2011

Merkel et Sarkosy ne colmatent même pas les brèches d'une Union mourante

A l'issue de la réunion entre Angela Merkel, chef du gouvernement allemand, et Nicolas Sarkosy, chef d'Etat français, les 6 grandes mesures annoncées se révèlent décevantes. D'abord parce que leur application réelle est plus que soumise à caution ; ensuite parce qu'il n'est nulle part fait mention de la croissance économique.

1 / Voyons ces 6 mesures :
- créer un gouvernement économique pour les 17 pays de la zone euro, dirigé par un président pendant 30 mois au moins,
- limiter à 4,6 % du PIB, d'ici l'été 2012 au plus tard, les déficits budgétaires,
- conditionner l'aide « structurelle » de l'Union à la maîtrise des déficits budgétaires,
- instaurer une taxe sur les transactions financières dans la zone euro,
- adopter un « impôt sur les sociétés » harmonisé entre la France et l'Allemagne,
- fonder sur les mêmes hypothèses économiques l'établissement des budgets français et allemands.

2 / Analysons ce 6 mesures :
- le gouvernement économique : un gouvernement non soumis à la surveillance des élus du peuple ne peut avoir de légitimité, ni populaire ni internationale ; Herman van Rompuy, nom de l'actuel président, de l'Union avancé par Merkel et Sarkosy, n'a fait jusqu'ici preuve d'aucune initiative ni idée force pour sortir l'Union de ses difficultés.
- limiter les déficits budgétaires : pourquoi pas, mais à quel prix ? celui de la récession. Nous y reviendrons plus bas.
- lier à la discipline budgétaire le paiement des fonds structurels européens (347,7 milliards d'euros pour 2007-2013), destinés aux états dont le PIB est égal à moins de 75 % du PIB moyen, me paraît souhaitable. Problème : l'Union sera bientôt présidée par la Pologne, principal bénéficiaire de ses fonds. Qui croira une minute qu'elle sacrifiera « cet acquis communautaire » ? 
- taxer les transactions financières : cette Arlésienne aurait dû être imposée en 2008, au plus fort de la crise financière, en soumettant le sauvetage des banques à la création d'une telle taxe, au niveau mondial. De toute façon, jamais l'Angleterre ne l'acceptera, et elle n'est pas le seul pays à s'y opposer.
- harmoniser la fiscalité des entreprises en France et en Allemagne : personne n'y croit et pas même ses promoteurs qui évoquent une étude de faisabilité en 2012 pour une application « éventuelle » en 2013.
- utiliser les mêmes hypothèses pour les budgets : ça ne mange pas de pain mais ça ne résout en rien les problèmes actuels : attaques contre les Etats centrées sur leurs dettes souveraines, replongée en récession.

3 / Le retour de la récession indiffère les dirigeants :
- au deuxième trimestre, la croissance économique de la zone euro s'est rétractée jusqu'à 0,2 %, après un petit 0,8 % sur les 3 premiers mois de l'année. Les chiffres donnés par Eurostat, office européen des statistiques, le prouvent : jusqu'ici limitée aux pourtours de la zone euro, la récession s'approche de son coeur. En France, le taux de croissance est nul, aux Pays-Bas et en Allemagne, il a chuté à 0,1 %.
- la responsabilité de la Banque centrale européenne ne peut être écartée dans ce mauvais scénario : elle a deux fois relevé ses taux directeurs au cours du deuxième trimestre 2011.
- le 24 août prochain, le gouvernement Fillon annoncera le montant des prélèvements fiscaux supplémentaires, entre 5 et 10 milliards d'euros. 

4 / L'Union monétaire européenne a vécu :
La probabilité de cette hypothèse se renforce semaine après semaine.
Il serait facile d'en imputer la responsabilité aux « spéculateurs ». Ce serait oublier que ces derniers ne cherchent qu'à s'enrichir. S'ils attaquent les dettes souveraines, c'est qu'ils estiment avoir de hautes probabilités de réussite.
La responsabilité de l'effritement de la zone euro incombe aux dirigeants européens des 20 dernières années. Eux seuls ont trahi, depuis Maastricht, l'idéal qui avait présidé aux fondations de l'Union. 

 

 

 


 

 

mardi, 16 août 2011

Encore plus de rigueur pour l’Italie et le Portugal

Vendredi, le gouvernement italien a décidé d’un deuxième plan d’austérité, d’un montant de 45,5 milliards d’euros sur 2 ans. Ce plan s’ajoute à celui de 48 milliards adopté le mois dernier. Dans le catalogue des mesures, on trouve le report de l’âge de la retraite pour les femmes, la privatisation des sociétés municipales, des couptes -9,5 milliards d’euros- dans les budgets régionaux, des économies, pour 8,5 milliards, dans le fonctionnement de l’Etat, une taxation renforcée pour les hauts revenus et les gains financiers…
Au Portugal, où les finances publiques avaient « dérapé » en juillet dernier, le ministre des Finances Victor Gaspar a fait voter de nouvelles mesures : impôt extraordinaire et hausse de la TVA sur le gaz et l’électricité (23 % au lieu de 6 %). Du coup, l’Union européenne, la Banque centrale et le FMI ont exprimé leur satisfaction devant la cure portugaise et débloqué la 2ème tranche de leur aide, d’un montant de 78 milliards d’euros sur 3 ans.
Si la quasi-totalité des dirigeants de l’OCDE portent une grande part de responsabilité dans la crise de la dette actuelle, cette dernière a bien été déclenchée par les errements des banques de marché. Après avoir sauvé la finance mondiale puis échoué à la réguler, ils restent aujourd'hui soumis à des diktats idéologiques malsains.

Incapables de réfléchir et de proposer des plans de relance sains, les gouvernements européens pratiquent l’austérité comme les médecins de Molière la saignée : leurs citoyens mourront guéris.

lundi, 15 août 2011

Sanad, fonds de micro-crédit alimenté par l'Allemagne et l'Union européenne

Sanad, ou « aide » en arabe, c'est le fonds de micro-crédit que viennent de lancer l'Allemagne et l'Union européenne. La première vient de l'abonder à hauteur de 20 millions d'euros, la seconde à hauteur de 10 millions.
Le véhicule servira à donner des crédits, via des banques locales, à des petites et moyennes entreprises africaines ou du Proche-Orient. Les premières activités démarreront en Egypte, Jordanie, Liban, Maroc, Tunisie et dans les territoires palestiniens.
Sa capacité d’intervention sera accrue grâce à l'arrivé de nouveaux investisseurs privés ou semi-privés d’ici la fin de l’année. C'est le troisième fonds créé par l'Allemagne à destination « des économies soumises à des transitions politiques ».