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dimanche, 09 décembre 2012

Protocole de Kyoto : un accord signé in extremis à Doha mais de faible portée

 

Finalement, les représentants des Etats réunis ce quinze derniers jours à Doha, Qatar, sont parvenus à un accord. Accord certes, mais de portée bien faible. D'abord, le protocole de Kyoto sera reconduit. Durant les trois prochaines années, près de 200 Etats négocieront pour négocier un nouveau protocole applicable à partir de 2020. Quelques 200 pays, cela fait presque toute la planète a priori mais les Etats-Unis refusent toujours de participer au protocole. Par ailleurs, de grandes nations telles le Canada, le Japon, la Nouvelle-Zélande et la Russie ont refusé de promouvoir de nouvelles réductions entre 2013 et 2020, contrairement à l'Union européenne. Le même refus a été affirmé par l'Inde et la Chine.
Aucun accord de fond n'a été trouvé non plus sur les compensations, sous forme d'un fond international notamment, à apporter aux pays pauvres qui souffriront le plus des conséquences du changement climatique. L'Union a bien avancé le chiffre de 5 à 6 milliards de dollars d'aide pour les trois prochaines années mais ces sommes sont insuffisantes face aux besoins.
Pourtant, il est certain aujourd'hui que les émissions de carbone participent au réchauffement climatique. L'absence de solutions à la fois techniques et politiques ne peut que contribuer aux désordres sociaux et à la montée des conflits.


 

samedi, 08 décembre 2012

Pourquoi ArcelorMittal ne participera pas au projet Ulcos

Dans le psycho-drame de Florange -dont l'issue est connue de tous : fermeture du site-, il a été question du projet Ulcos.
De quoi s'agit-il ? d'un projet, co-financé par les collectivités publiques, de captage, puis transport et, enfin, stockage des CO2 émis durant la production d'acier. La direction a affirmé que, pour des raisons techniques, elle se retirait du projet.
Nous ne sommes pas là pour donner notre opinion sur la stratégie d'ArcelorMittal mais pour donner à nos lecteurs les éléments leur permettant de se forger leur propre opinion.
Ulcos signifie « Ultra Low Carbon Dioxyde Steelmaking » ou Production sidérurgique à très basse émission de gaz carbone. Les projets Ulcos s'inscrivent dans le programme « NER 300 » que la Commission européenne a élaboré en 2009 pour promouvoir et co-financer, à hauteur de 50 %, les projets dits CSS de capture et de stockage de CO2. Or, ce programme est au point mort.
Pour deux raisons. La première est financière. Le NER 300 devait être financé par les reventes de quotas d'émissions de CO2 sur le marché européen du carbone. Cependant, le prix du carbone a chuté à 6,50 euros la tonne actuellement, contre 15 euros il y a encore deux ans. Et le marché du carbone, éclaboussé par des scandales d'initiés, fonctionne très mal. La Commission qui avait retenu huit projets ne pourrait donc n'en co-financer que deux, voire trois.
La seconde raison est d'ordre pratique. Le problème est qu'aucun programme de CSS ne fonctionne dans le monde. Il existe environ 130 projets expérimentaux, aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et en Chine. Estimés il y a encore deux ans comme très prometteurs pour réduire les émissions de CO2, ils sont aujourd'hui contestés. En France,
l'Institut national de l'environnement industriel et des risques a publié la semaine dernière une étude pointant une « remobilisation de métaux lourds en sous-sol », présentant un risque pour la santé et l'environnement. Cette étude est fondée sur une expérience menée dans le basssin de Lodève en Héralut. L'Ineris a injecté une solution aqueuse chargée en CO2 dans les eaux souterraines salines profondes, avant de la repomper 80 heures après. Résultat ? L'eau s'était chargée en métaux (zinc, fer, manganèse) et en arsenic. Or, selon l'Ineris, le risque d'une remontée de ces métaux lourds jusqu'aux nappes phréatiques plus proches de la surface est élevé.
Le ratage du pan gouvernemental de soutien au site industriel de Florange était inscrit dans ses gènes. Il dévoile les mensonges et l'irénisme écologique de l'Union européenne qui ne s'est jamais donné les moyens de son ambition : créer une industrie respectueuse de l'environnement et riche en emplois.


 

 

Climat : ça brûle et pas seulement au Qatar

 Selon la Banque mondiale, la température moyenne de la Terre risque bien de croître de 4 degrés d'ici 2100. Son anticipation est deux fois supérieure à celles du GIEC, le groupe intergouvernemental d'experts sur le climat.
Qu'elle que soit l'origine de cette augmentation de la température moyenne, ses conséquences seront désastreuses pour un une planète qui comptait en 2011 plus de 6,97 mililards d'habitants humains. La réalisation de ce scénario entraînerait une flambée de la sécheresse qui toucherait 44 % des terres cultivées, au lieu de 16 % aujourd'hui.
Pendant ce temps, à Doha capitale du Qatar où se tient la conférence sur le climat, les Etats ne sont toujours pas parvenus à conclure un accord. Ce dernier aurait dû être signé hier mais les pays encore dits « riches  » refusent d'aider financièrement les pays pauvres, notamment le groupe BASIC (Brésil, Afrique du Sud, Inde et Chine) qui plaide pour la création d'un mécanisme de compensation.
Rappelons que le BASIC estime que la hausse des températures climatiques provient essentiellement des émanations des pays riches depuis la révolution industrielle, à la fin du XIX° siècle. Ces derniers, notamment les Etats-Unis, refusent de reconnaître toute responsabilité historique.
Doha risque bien de se conclure sur un constat d'échec, comme Copenhague en 2009.

   
 

 

mercredi, 22 août 2012

Cellules solaires : vers une amélioration du rendement

Dans une industrie solaire en berne en Europe et aux Etats-Unis, essentiellement du fait de la concurrence chinoise à bas coût, la création d'un « gap » technologique est cruciale pour la survie des entreprises.
IBM, Solar Frontier, Tokyo Ohka Kogyo et DelSolar se sont alliées à l'équipe de sciences des matériaux d'IBM pour accroître la rentabilité des cellules photovoltaïques.
Le résultat ? une hausse de l'efficacité de 11,1 % grâce à la combinaison d'une couche mince formée de cuivre, zinc, étain et sélénium (CZTC).
Les technologies de couches minces les plus en pointe actuellement sont actuellement composées de cuivre, indium, gallium et sélénium (CIGS) ou de cadmium et tellure (CdTe). C'est là que réside le principal handicap à leur développement : ces terres rares se trouvent surtout en Chine qui en limite l'exportation.
En revanche, le zinc et l'étain de la couche mince CZTC sont des minéraux abondants partout dans le monde.

 


lundi, 20 août 2012

L'éthanol continuera à faire grimper les prix de l'alimentaire

L'éthanol, carburant créé à partir du sucre, continuera à truster les terres agricoles. De 100 milliards de litres en 2010, la production mondiale devrait, selon l'OCDE et la FAO (Organisation pour l'alimentation et l'agriculture), atteindre 180 milliards en 2021.
La production d'éthanol a été dopée depuis une demi-douzaine d'années par des incitations fiscales et réglementaires, tant aux Etats-Unis qu'en Europe (loi américaine de 2007 et directive européenne sur l'obligation d'atteindre 10 % d'énergie renouvelable dans les transports). Les Etats-Unis sont le premier producteur mondial, avec 47,8 % de la production, devant le Brésil (25,3 %), la Chine (8,1 %) et l'Union européenne (6,4 %).

Parties d'une bonne intention, celle de limiter la part du pétrole dans les carburants automobiles, les aides à l'éthanol ou le bio-éthanol ont deux conséquences négatives. La première est de renchérir les prix alimentaires (50 % de la canne à sucre bréslienne et 40 % du maïs américain sont transformés en éthanol) ; la seconde est d'abîmer l'environnement, la production intensive de canne à sucre et de maïs étant très vorace en eau et en engaris chimiques.

mercredi, 25 juillet 2012

Solaire : l'Union européenne osera-t-elle enquêter sur les pratiques chinoises ?

Le producteur allemand d'équipements solaires SolarWorld s'apprêterait à déposer une plainte auprès de la Commission européenne au sujet des pratiques de ses concurrents chinois. D'autres fabricants européens pourraient le rejoindre. Ils soupçonnent les industriels chinois de vendre en Europe à un prix inférieur à leurs coûts de production.
Rappelons que, en mai dernier, l'administration des Etats-Unis a imposé une taxe de 30 % sur les importations de cellules photovoltaïques chinoises, à la suite d'une plainte de même nature.
En revanche, l'Union européenne n'a pas la puissance des Etats-Unis. Des diplomates chinois ont rétorqué immédiatement en avertissant qu'ils répliqueraient par une enquête sur l'utilisation de matériaux de « polysilicone » par les fabricants européens de cellules solaires. Surtout, l'industrie européenne du solaire est divisée. Ainsi, les installateurs de panneaux solaires, qui bénéficient de produits chinois à bas coûts, sont opposés à la démarche de SolarWorld et des autres producteurs de cellules.
La Commission devra décider d'ouvrir une enquête d'ici un mois et demi.

jeudi, 14 juin 2012

Pour l’OMS, les gaz d’échappement du diesel sont cancérigènes


L’Organisation mondiale de la santé vient d’ajouter un nouveau couplet à la chanson « what a horrible world » : les gaz d’échappement des moteurs diesel sont une des causes des cancers des poumons et de la vessie.
 Prise à l’unanimité, cette décision résulte des travaux du Centre international de recherche sur le cancer, émanation de l’OMS. Auparavant, les particules issues des émanations des moteurs diesel étaient classées dans le groupe 2A des substances cancérigènes ; désormais, elles se retrouvent dans le groupe 1.

« L’exposition à ce mélange de produits chimiques doit être limitée à travers le monde », a averti le directeur du CIRC Christopher Portier.
 On ne peut qu’être surpris devant cette annonce.

Soit les dangers sont réels et il faut immédiatement arrêter la vente de moteurs diesel, fermer les raffineries spécialisées et tirer un trait sur les milliards d’investissements engloutis dans la technologie diesel. Ou alors les émanations de diesel sont aussi cancérigènes que le soleil pris à haute dose, c’est-à-dire, peu dangereuses pour les personnes qui évitent de se prélasser aux heures de pointe dans un transat placé sur le trottoir au fond d’un tunnel.

jeudi, 17 mai 2012

Négociations bidon sur le changement climatique à Bonn

 

Malgré les arrière-pensées et l'échec de la Conférence de Durban de novembre dernier, les négociations sur le changement climatique se poursuivent.
A Bonn en Allemagne, durant les deux dernières semaines de mai se tiennent des négociations dans le cadre de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques ou CCNUCC.
Plusieurs dossiers sont sur la table.
Il s'agit d'abord de l'élaboration d'un outil juridique qui remplacera le protocole de Kyoto et deviendra contraignant à partir du 1er janvier 2018 ou du 1er janvier 2021. Rappelons que ce dernier n'a pas été ratifié par les Etats-Unis, notamment en raison de l'absence d'engagement quantifié de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour les pays émergents.
Ensuite, les états industrialisés présenteront les propositions pour la période allant du 1er janvier 2013 (date de la fin du protocole de Kyoto) au 31 décembre 2017 ou au 31 décembre 2020, date d'entrée en vigueur du futur outil juridique. Déjà, on sait que seulement sept signataires de Kyoto seulement ont chiffré leurs propositions d'« objectifs quantifiés de réduction et de limitation des émissions de gaz à effet de serre ou QELRO (Quantified Emission Limitation and Reduction Objective) : l'Australie, la Croatie, le Kazakhstan, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, l'Union européenne et la Suisse. La Russie et le Japon, de toute façon incapable de satisfaire à ses propres objectifs après son abandon de l'énergie nucléaire, n'ont pas soumis de propositions, tout comme le Canada. Le premier fournisseur de pétrole et de gaz de schiste des Etats-Unis a fait part de cette décision à Durban, en décembre dernier.

 

Les propositions de l'Union européenne à la CCNUCC reprennent les engagements du « Paquet énergie climat » de 2008, soit une baisse des émissions de GES (gaz à effet de serre) de 20 % au moins par rapport à 1990. Nouveauté : l'Union se déclare partisan d'une période de transition allant jusqu'à 2020 et non pas 2017, avec une révision à mi-parcours.

Quelles soient les déclarations officielles d'ici une quinzaine de jours, on sait malheureusement que rien dde concret ne devrait sortir de ces négociations. Déjà, la faiblesse du nombre de propositions augure de la poursuite de l'échec.
A croire que cette réunion n'aura pour but que de faire plier l'Union européenne sur le sujet de la prise en compte des émissions de GES par l'aviation civile. Nous en avons longuement parlé ici, notamment le 22 décembre 2011 et le 30 mars dernier. Dans le bras de fer qu'elle a engagé avec les Etats-Unis, la Chine et l'Inde, la Commissionne pourra tenir que si elle a une conviction politique forte. Qui la lui donnera ?

 

 

 

 

 

 

lundi, 14 mai 2012

La croissance verte pour tous ?

A un mois de la conférence de Rio + 20 sur le développement durable, qui se tiendra du 20 a 22 juin prochain, la Banque mondiale publie un document sur « la croissance verte pour tous ».
La conclusion de son étude ? la croissance verte est le seul moyen de sortir de la pauvreté et de contrer les effets de la dégradation environnementale.
Celle-ci coûte déjà 9,5 % du PNB du Ghana, mais aussi 9 % de celui de la hine ou 4 % de celui du Maroc.

mercredi, 09 mai 2012

Tentative d'encadrement des achats de terres

Après des mois de négociations entre le secteur privé, les Etats, les ONG et les organisations internationales, la FAO (Organisation mondiale contre la faim et pour l'agriculture) publie un ensemble de directives définissant les principes et pratiques souhaitables dans le domaine de la gouvernance foncière et de l'accès à la terre.
Depuis 2008, les émeutes de la faim et les famines éclatent ici et là dans le monde. Au Cambodge, le premier ministre a ainsi décidé, le 7 mai dernier, d'une « suspension temporaire de l'attribution de concessions économiques » pour calmer les opposants aux exproSachant que « les droits fonciers inadaptés et non sécurisés augmentent la vulnérabilité, la faim et la pauvreté », la FAO a donc voulu encadrer des pratiques dangereuses pour la paix. Malheureusement, ce document n'a rien de contraignant.

mercredi, 02 mai 2012

Biodiesel et bioéthanol : semblant de volte-face à Bruxelles

Promus par la Commission européenne mais condamnés par les ONG spécialistes de l'agriculture et de la lutte contre la faim, les biocarburants se retrouvent aujourd'hui sur la sellette à Bruxelles même. En 2009, ils avaient pourtant été désignés comme indispensables à la réalisation de l'objectif de 10 % d'énergie renouvelable pour les transports en 2020.

Les commissaires européens examinent donc aujourd'hui les conséquences environnementales des biocarburants, néfastes de façon indirecte, car l'affectation des sols s'effectue au détriment des cultures vivrières. Deux options se présentent. L'une est de presque doubler (60 % contre 35 % aujourd'hui) les économies d'émission de CO2 exigées des biocrburants ; la seconde est de favoriser le bioéthanol par rapport au biodiésel, plus polluant.

Comme nous sommes à Bruxelles, les commissaires ne trancheront pas entre les deux scénarios ni ne décideront rapidement. Ils essaieront de marier les deux options tout en repoussant le calendrier d'exécution. Ainsi, les ONG environnementales pourront se réjouir d'avoir obligé les instances à examiner les dossiers. Quant à l'EOA ou Alliance pour les oléagineux, dirigée par le français Xavier Beulin, également président de la FNSEA et de Sofiproteol, premier groupe français de biodiésel, elle sera satisfaite de voir écarté tout risque pour le développement du biodiésel...

lundi, 30 avril 2012

Après les gaz de schiste, les algues pour l'indépendance énergétique des Etats-Unis

Pour les Etats-Unis, l'indépendance énergétique est un devoir national. D'où l'exploitation à marches forcées du gaz de schiste et, bientôt, celle des algues.
Le ministère de l'Energie a déjà investi 85 milliards de dollars une trentaine de projets de production de biocarburant à partir de micro-algues. L'intérêt est également financier : le coût de production serait inférieur de moitié au prix moyen à la pompe en 2011, de 2,3 dollars le gallon (un gallon équivaut à 3,78 litres) ; leur rendement à l'hectare est quatre fois supérieur à celui de l'huile de palme.

Parmi les sociétés en lice sur ce nouveau marché, Originoil, Saphhire Energy ou encore Synthetic Genomics et Cellana, soutenues par Exxon et Shell...

vendredi, 30 mars 2012

Taxe carbone aérienne : vers une reculade de l'Union européenne

 

En moins de trois mois, la « résistance » aura fait long feu. Depuis le 1er janvier, l'Union européenne demande aux compagnies européennes survolant son territoire de racheter l'équivalent de 15 % de leurs émissions de gaz carbonique. Les premiers versements devaient intervenir au 1er avril 2013.
Nous avons ici averti des réactions des compagnies étrangères : dépôt d'une plainte au Royaume-Uni par les américaines, menace par les chinoises de ne pas commander d'Airbus.
Dans un entretien accordé aujourd'hui au quotidien le Monde, le commissaire européen à l'action pour le climat Connie Hedegaard annonce que l'Union européenne est prête à ouvrir de nouvelles négociations. Autrement dit, elle va réviser, à la baisse, sa taxe carbone.
Ces déclarations sont révélatrices de l'état de l'Union : une capacité certaine à comprendre les enjeux d'une croissance durable, une incapacité tout aussi avérée à se doter des moyens d'y parvenir. Et c'est dans le domaine du climat, comme du chômage, que cette impuissance est la plus aveuglante. 
Comment l'expliquer ? par la désunion au sein de l'Union européenne. Pologne, Italie et la plupart des pays d'Europe centrale sont opposés aux objectifs de réduction des émissions à effet de serre pour 2020.


 

mercredi, 28 mars 2012

Epargne sans frontière, un colloque précieux pour le financement de la lutte contre le changement climatique

Financement du changement climatique : quels enjeux pour les pays en développement ? Le colloque organisé la semaine dernière par l'ONG Epargne sans frontière était riche de pistes et d'enseignement.
Aux quelques esprits qui doutent encore du réchauffement climatique, le climatologue Jean Jouzel, du Commissariat à l'énergie atomique, a rappelé les phénomènes actuels du réchauffement : hausse du volume de la vapeur d'eau, qualifiée de « sans équivoque » et fonte des glaciers polaires et tempérés. « Ce sont les générations actuelles qui sont touchées et non pas les générations futures », a-t-il souligné.
Une phrase illustrée par la lutte que mène au Burkina Faso le projet GVAl-Sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest. Ablassé Bilgo, coordinateur du projet a expliqué les méthodes utilisées pour le reboisement de la région et expliqué les cadres institutionnels nécessaires à l'adéquation entre les financements et les besoins. 
Président de CDC Climat, Pierre Ducret a livré quelques réflexions face à l'insuffisance des « investissements climatiques », les flux de capitaux vers les pays en développement finançant les centrales à charbon autant que les énergies renouvelables.
D'abord, il a rappelé que les MDP ou Mécanismes de développement propre, d'un montant de 7 milliards de dollars à fin 2012, financent essentiellement les projets des pays émergents, Chine, Inde, Brésil... Ce n'est pas absurbe puisque ces pays concentrent les principales augmentations d'émissions de gaz à effet de serre. Cependant, l'expérience des MDP risque de tourner court : l'ensemble des crédits émis par les MPD en Europe y sature la capacité d'absorption d'échanges de carbone. Les marchés carbone du Japon et, bientôt d'Australie, sont insuffisants pour prendre le relais. Les pays émergents ont eux aussi un rôle à jouer a donc expliqué Pierre Ducret.
Il a également souligné la nécessité d'un prix de l'externalité du CO2. Peu incitative, la hausse actuelle des prix de l'énergie fossile provoque un effet pervers en rentabilisant les forages profonds ou l'exploitation des gaz de schiste et repousse, du même coup, la décarbonation de l'économie.
D'où l'appel du président de CDC Climat à une régulation financière intégrant le coût du risque climatique dans le cadre des règles prudentielles des banques et des assureurs. Et son idée d'une création à l'échelle mondiale d'une notation des dettes environnementales souveraines et des entreprises cotées.
Compte tenu des manquements dans la gouvernance mondiale, ces hypothèses de travail ne sont pas près d'être testées. A court terme, plus prometteuse paraît la campagne menée par Epargne sans frontière pour la diffusion au niveau international de la taxe sur les transactions financières.  

lundi, 26 mars 2012

Terres rares : UE, US et Japon contre la Chine devant l’OMC

Les Etats-Unis, l'Union européenne (UE) et le Japon ont déposé, avant-hier 13 mars, une plainte devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) contre les quotas sur les terres rares appliqués par la Chine à ses exportations.

Par terre rare, on entend les 17 métaux tels le scandium, les lanthanides ou l’yttrium indispensables aux nouvelles technologies et, de ce fait, également appelés « métaux stratégiques ».
Les réserves mondiales de terres rares étaient estimées, fin 2010, à quelques 110 millions de tonnes, localisées à 50 % en Chine, à 17 % dans les 11 anciennes républiques soviétiques de la Communauté des Etats indépendants ou CEI, à 12 % sur le sol des Etats-Unis et, enfin à près de 3 % en Inde. Cependant, ces chiffres, fournis par la United States Geological Survey, ne sont pas certains : ces oxydes étant considérés comme stratégiques par les états, toute information à leur sujet est restreinte. Ainsi, la Chine qui satisfait 90 % des besoins de l’industrie mondiale plaide ne détenir que 30 % des réserves mondiales.
Ce que les plaignants reprochent à la Chine, c’est de pratiquer des quotas sur l’exportation des terres rares, mais aussi de subventionner son industrie d’énergies renouvelables. Derrière la question des quotas se profile celle de l’industrie éolienne, dévastée en Allemagne et aux Etats-Unis au profit des producteurs chinois. Certains des métaux rares sont en effet indispensables à « l’industrie verte », tant l’éolien que la production automobile hybride. Et la Chine applique ses quotas depuis 2005, avec une réduction année après année de 5 à 10 % de ces exportations.
Cette politique restrictive à l’export s’inscrit dans les pratiques de la Chine, déjà condamnée l’an dernier par l’OMC dans le dossier des minerais bauxite, coke, magnésium et zinc.
Instruite de son échec de 2011, la Chine a développé un argumentaire intelligent sur le dossier des terres rares. Elle souligne en effet que les restrictions à l’exportation s’accompagnent d’une taxe à la production et de quotas de production, bref qu’elles s’inscrivent dans la lutte pour la protection de l’environnement. Dans ce cas, les règles de l’OMC ne s’appliquent pas.

Dans les relations internationales, la Chine se trouve donc disposer de deux armes majeures : d’une part, la production à bas coût de produits de grande consommation, d’autre part, le contrôle sur la haute technologie.

 

mercredi, 21 mars 2012

Un tournant crucial pour le marché du CO2 en Europe

A partir du lundi 26 mars se tiendront à Bruxelles des réunions cruciales pour l'avenir du marché du CO2 (le gaz carbonique).
Ministres de l'environnement, parlementaires et représentants de la Commission débattront de la directive sur l'efficacité énergétique et, plus précisément, de l'adoption ou non d'une clause de réduction d'offre de CO2. Cette clause, qui vise à soutenir les cours des certificats de CO 2, a été adoptée en février dernier par le comité industrie du Parlement européen. 
Si la Commission européenne et, bien sûr, le Parlement soutiennent la clause, elle ne fait pas l'unanimité parmi les Etats. La Pologne et l'Italie notamment y sont très opposées alors qu'une majorité qualifiée étant nécessaire pour l'adoption de la clause.
Déjà, le marché européen du CO2, seul à fonctionner véritablement dans le monde, est loin d'être efficient. Il a été sali par des affaires de corruption, tandis que la crise financière a affecté ses volumes et ses niveaux. Aujourd'hui, le prix du CO2 évolue autour des 8 euros la tonne. 
Si la clause était adoptée, le retrait du marché de quelques 1,4 milliard de tonnes permettrait un rebond des cours autour de 14 euros la tonne, voire 17 euros. Si aucun consensus ne se dégage parmi les pays  de l'Union, alors le marché européen des certificats de CO2 sera encore plus marginalisé.
Une nouvelle défaite sur le front de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. 

 


 

mardi, 20 mars 2012

Quelle gestion des risques environnementaux des collectivités locales

L'association Orée présentera, le 29 mars à Paris, son guide interactif de la gestion des risques liés à l'environnement pour les collectivités territoriales.

Ce guide aborde les problématiques liées aux risques majeurs d'origine naturelle ou technologique, ceux liés à la thématique santé-environnement et les liens avec l'adaptation face aux changements climatiques. 

Trois clés d'entrée sont offertes dans le guide : un questionnaire interactif, une sélection de six risques et de leur méthodologie de prévention et, enfin, 5 questions clés sur les problématiques spécifiques aux collectivités locales. 

 
 
 

jeudi, 15 mars 2012

Taxe carbone aérienne : l'Union européenne persiste

Pour une fois, l'Union européenne ne cède pas aux menaces chinoises. Le Danemark, à qui échoit la présidence tournante de l'Union des 27 a déclaré que cette dernière ne reviendrait pas sur la taxe carbone, imposée aux compagnies aériennes survolant le ciel européen. Rappelons que, en représailles, la Chine a déclaré vouloir arrêter les achats d'avion d'Airbus par ses compagnies nationales. 
L'enjeu est de taille pour Airbus qui a reçu 91 commandes nettes à fin janvier. La vente de 45 Airbus 1 380 ou A330 serait menacée.

Quel prix pour l'énergie renouvelable en France ?

L'énergie renouvelable -en provenance des éoliennes, du solaire ou de la biomasse- a un coût. 
Henri Proglio, président d'EDF, l'estime à 7 milliards d'euros par an d'ici 2020, si la France réalise ses objectifs de production.
Rappelons que le système des prix de rachat de l'électricité renouvelable est fondé sur la CSPE ou Contribution au service public de l'électricité, payée par les consommateurs. Très politique, le prix de rachat des énergies renouvelables est fixé par le gouvernement. 
Toujours selon Henri Proglio, l'enveloppe annuelle des 7 milliards d'euros se répartit entre 1 milliard pour l'éolien terrestre, 2 pour l'éolien offshore, 2,5 milliards pour le solaire, 1 milliard pour la biomasse et, enfin 450 millions pour la cogénération.
Si le président d'EDF donne ses chiffres, c'est pour une raison bien précise : son groupe est à la fois collecteur de la CSPE et financeur des énergies renouvelables. Or, la CSPE n'a pas augmenté aussi rapidement que la production de ces dernières. Pour EDF, cela entraîne un « déficit de compensation cumulé » de 3,8 milliards d'euros aujourd'hui.
Il plaide donc pour que les producteurs d'énergie fortement émettrice de gaz carbonique tels le gaz ou le pétrole soient, eux aussi, mis à contribution. Total ou GDFSUEZ n'apprécieront pas. Mais la proposition mérite d'être entendue.


mardi, 13 mars 2012

Forte croissance des énergies renouvelables

Malgré les difficultés de l'industrie solaire américaine et européenne, la croissance des énergies renouvelables se poursuit à un rythme élevé : 31 % en 2011 selon la onzième étude réalisée par Clean Edge. Les marchés du solaire, de l'éolien et des biocarburants atteignent désormais 246,1 milliards de dollars.