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lundi, 10 mai 2010

Land grabbing : l'analyse d'Oddo

Oddo Securities vient de sortir une analyse sur le « land grabbing ». La société de gestion a bien choisi le moment de publication : « le newsflow sur le land grabbing s'annonce riche en 2010 avec l'annonce d'initiatives internationales et des prises de positions d'institutions clés ».
L'expression « land grabbing » signifie achat ou location de terres agricoles à grande échelle mettant en relation des acteurs privés et des gouvernements. Ces trois dernières années, ce phénomène mondial, observé surtout en Afrique et en Amérique latine, aurait concerné l’équivalent de la surface agricole française. Sa justification est économique : augmentation de la population mondiale, émergence de classes moyennes dans les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), essor des agrocarburants à l'origine de la flambée des prix alimentaires depuis 2007, autant d'éléments qui se liguent pour redonner de l'intérêt financier aux terres agricoles. L'année en cours devrait
Selon les analystes de la société de gestion, les gouvernements émergents qui acceptent les investissements étrangers sont plutôt demandeurs : leurs recettes publiques augmentent, leur tissu industriel local bénéficie de transfert de technologie.
Pour autant, « les risques ESG (Environnement, Social, Gouvernance) associés au land grabbing sont multiples. Le stress hydrique, la
déforestation/biodiversité, les risques posés par les biocarburants de 1ère génération, l'acceptabilité par les communautés locales, l'exposition au risque de corruption, le respect des droits sociaux fondamentaux ou l'instabilité politique ne sont que quelques-uns des défis identifiés. »
Aussi l'étude a-t-elle passé au crible des critères ESG 25 pays concernés par le phénomène d'acquisition de terres agricoles par des institutionnels  , Australie, Argentine et Brésil apparaissent alors comme les trois pays d'accueil en opportunité forte. Mozambique, Ethiopie, Pakistan et Soudan ressortent avec un risque élevé.

mardi, 04 mai 2010

Les éoliennes françaises au ralenti ?

Les éoliennes seront-elles les victimes du Grenelle de l'environnement II ? Plusieurs mesures du projet de loi le font craindre : obligation d'une puissance minimale de 15 mégawatts et de cinq éoliennes par parc, réduction des zones d'implantation possibles, création d'un régime spécial « Installation classée pour l'environnement à l'éolien »....
En ce domaine cependant le pessimisme n'est pas de mise. D'abord parce que nombre d'élus, tel François Patriat, sénateur-président PS du conseil régional de Bourgogne, rappellent le potentiel d'emplois créé par cette industrie. D'ailleurs, les salariés de la filière éolienne appellent à un rassemblement à Paris pour dénoncer des dispositions de loi Grenelle 2 qui menaceraient « des milliers d’emplois ».
Un consensus pourrait se dessiner autour de l'offshore éolien. Un projet de parc en mer des Deux Côtes, à une quinzaine de kilomètres du Tréport, fait d'ailleurs l'objet d'un débat public, du 28 avril au 10 septembre 2010. Lancé à l'initiative de la filiale de GDF Suez La Compagnie du vent, ce parc compterait 140 éoliennes et génèrerait une puissance totale de 700 mégawatts, pour un investissement de 1,8 milliard d'euros.

Cette initiative s'inscrit dans une tendance mondiale. Le premier parc allemand offshore a été inauguré le 27 avril dernier au large de l'île de Borkum en mer du Nord. Construit par EWE, E.ON et Vattenfall Europe, ce parc d'une faible capacité avec 12 éoliennes seulement servira aussi d'outil de recherche. Norbert Röttgen, ministre fédéral de l'environnement, estime cruciale la dimension des parcs maritimes et vise une puissance installée de 25 000 mégawatts en 2030. Plus loin, aux Etats-Unis, le secrétaire à l'intérieur Ken Salazar a approuvé un premier projet de parc offshore doté de 130 turbines, à Cape Wind, au large du Massachusetts sur la côte Est.
L'offshore, un moyen de réduire les délais de construction qui peuvent atteindre plus de 5 ans parfois, tel le projet de Francastel en Picardie.

 

 

Edmond de Rothschild AM se veut un financier responsable

Edmond de Rothschild Asset Management renforce sa présence dans la « finance responsable ». La société de gestion annonce deux initiatives fortes. Il s'agit d'abord de la signature, le 23 avril 2010, des principes pour l'investissement responsable des Nations-Unies. Concrètement, lors des résolutions présentées par les sociétés cotées aux actionnaires réunis en assemblée générale, la politique de vote d'EDRAM intègrera les critères sociaux, sociétéux et environnementaux, pour tous ces fonds. Elle s’appliquera « de manière uniforme à l’ensemble des valeurs détenues dans ses portefeuilles en France et sur l’ensemble des places boursières internationales ».

Ensuite, EDRAM annonce l'adhésion de son fonds Saint-Honoré Europe SRI au code de transparence AFG/FIR (Associété française de gestion financière /Forum pour l'investissement responsable), référentiel européen de lisibilité et de transparence pour les fonds ISR. Elle rejoint ainsi une petite quinzaine d'investisseurs français également signataires : Allianz Global Investors France, Amundi (société de gestion appartenant au Crédit Agricole et à la Société Générale), Axa Investment Managers, BNPParibas AM, Crédit Mutuel-CIC AM, Ecofi Investissements du Crédit coopératif, Fédéral Gestion, Groupama AM, HSBC Global AM, Macif Gestion, Meeschaert Gestion Privée, Natixis AM, OFI AM, Phitrust, Robeco et UFG-LFP.

Rappelons que Saint-Honoré Europe SRI a obtenu le label Novethic, attribué pour la première fois en septembre 2009 à 92 fonds français. La décision de la société de gestion présidée par Philippe Couvrecelle s'inscrit dans une stratégie initiée en 2007 par le lancement des fonds à thématique environnementale Ecosphere World et Ecosphere Europe et renforcée par la mise en place d'une équipe de gestion et analyse ISR dirigée par Manuel Doméon. Elle répond aussi à la demande des investisseurs institutionnels, caisses de retraite ou assureurs, et des gestionnaires de fortune.
A quand une demande forte des investisseurs particuliers ?

lundi, 03 mai 2010

L'aide à la Grèce n'élimine pas le risque de contagion

Dimanche 2 mai, les ministres des Finances de la zone euro ont décidé d'aider la Grèce. Ils lui apporteront 80 milliiards d'euros sur 3 ans, dont 30 milliards cette année, à un taux moyen de 5 %. Le FMI prêtera 30 milliards, dont la moitié dès 2010. A ces 110 milliards d'euros s'ajoutent 10 milliards, bloqués dans un Fonds de stabilité financière destiné à soutenir, si besoin est, le secteur bancaire grec. La quote-part des 16 pays est calculée au proraa de leur participation à l'euro : 21 % pour la France et 28 % pour l'Allemagne, les 2 plus gros contributeurs.
De son côté, la Grèce devra réduire son déficit public de 13,6% du PIB en 2009 à 6,5% en 2012 et moins de 3% en 2014, par le biais d'économies portant sur 30 milliards d'euros sur trois ans. Concrètement, les deux mois de bonus des fonctionnaires sont supprimés et la TVA, déjà de 21 %, sera encore majorée d'un à deux points, tandis que l'âge minimal de la retraite sera repoussé à 60 ans.

Pour autant, l'effet de contagion demeure. D'abord, se pose la question de la qualification de la dette publique grecque. Selon l'agence de notation Standard & Poor's, celle-ci n'est plus « investment grade » et ne peut, donc, plus être éligible au refinancement de la Banque centrale européenne. Cette dernière pourrait cependant acheter elle-même des emprunts d'Etat de la zone euro, grecs mais aussi portugais et espagnols, pour endiguer  la montée de leurs rendements. Une telle décision serait un avertissement fort aux spéculateurs sur les dettes européennes mais, pour l'instant, elle est freinée par le ministre des finances allemand.
Ensuite vient le risque de contagion sur les banques et assureurs européens. Certaines d'entre eux, très engagés en Grèce, devront probablement prêter de l'argent à l'état grec : le Financial Times Deutschland avance les chiffres de 500 millions d'euros pour la Deutsche Bank, de 300 millions pour Allianz et de 200 millions pour Munich Re. En France, le Crédit agricole et la Société générale risquent eux aussi de devoir avancer de l'argent.
Enfin, les doutes créés par le retard pris à aider la Grèce ont semé le doute sur la solidité de l'Europe et donc limité les risques pour les investisseurs internationaux qui veulent attaquer tel ou tel Etat.

 

Du mensonge en Europe

Me voici de retour après une semaine au vert, le vrai vert, celui de la campagne, loin de l'auto-proclamé sauvetage de la Grèce, loin de l'échec programmé du Grenelle II de l'enviornnement. Un retour qui se fait dans la vie active, celle du travail réel et non virtuel. Le virtuel a été la marque des banques, il est aujourd'hui celui des Etats.
Les mésaventures grecques rappellent celle de l'Islande. Au départ, on trouve un aveuglement volontaire des institutions de contrôle. Rappelez-vous les déclarations, en février dernier, d'Arnold Schilder, ancien directeur de la surveillance à la banque centrale des Pays-Bas
. Cette dernière avait fait part à son homologue islandaise, le FME, de ses préoccupations à l'égard de la position dominante des trois grandes banques du pays.  « A chaque fois, l’organe de surveillance islandais a dit : Il n’y a aucun problème, tout va très bien. De quoi vous mêlez-vous ? Vous pouvez uniquement surveiller la liquidité de la banche néerlandaise. Alors faites-le et ne vous occupez pas du reste. » Quant à la Grèce, il est désormais acquis que les autorités européennes ont, elles aussi, fermé les yeux sur les statistiques mensongères de l'Etat grec lors de sa candidature à l'euro. A l'époque, le mot d'ordre était : « élargissons la zone monétaire, afin d'avoir de nouveaux marchés d'exportation ».
Puis vint l'heure de vérité : octobre 2008 pour l'Islande et la Hongrie, hiver 2009-2010 pour la Grèce. La première n'est pas membre de l'Union européenne mais la Hongrie oui. Cette dernière cependant dut, comme l'Islande hier et la Grèce aujourd'hui, appeler le FMI à son secours. L'Europe, hier comme aujourd'hui, afficha son incapacité à parler d'une voix.
Comment s'en étonner ? Gouvernements et élus ont refusé d'entendre leurs peuples hostiles à la Constitution européenne, une loi suprême qui faisait fi des distorsions fiscales et sociales entre Etat. Comment s'en étonner lorsque ces mêmes élites politiques ont accepté, à l'été 2009, que les députés d'Allemagne vident le traité de Lisbonne de sa substance après que sa Cour constitutionnelle ait déclaré ce dernier anti-démocratique ?

Depuis plusieurs années déjà, le mensonge est l'alpha et l'oméga de la vie politique en Europe. Ses effets sont dévastateurs. Sur le plan politique, ce poison provoque abstention, votes extrêmes et replis communautaires. Sur le plan économique, il entrave l'action publique, comme en témoignent les difficultés, en France notamment, à fixer des lignes directrices au développement d'une économie de l'innovation. Les demi-vérités et demi-mesures qui ont accompagné le premier Grenelle de l'environnement ont dégoûté les Français de tout ce qui a trait à l'environnement et aux économies d'énergie, pourtant vastes viviers de croissance future.
Ce pessimisme ambiant cache cependant la créativité de nombreux acteurs économiques, en France notamment. C'est notre plaisir d'en faire ici l'état.

vendredi, 23 avril 2010

Un fonds solidaire chez Mandarine Gestion

Mandarine Gestion vient d'obtenir l'agrément de l'AMF -Autorité des marchés financiers- pour son FCPR solidaire.
Le 12 avril, nous annoncions le lancement prochain de ce Fonds commun de placement à risque spécialisé dont au moins 40 % de l'actif doit être investi en titres de sociétés non cotées dites « solidaires ».
Si la société fondée par Marc Renaud se lance dans le social, ce n'est pas par prise de conscience politique soudaine ou alors pas seulement. Il s'agit surtout de prendre une part du gâteau du marché des FCPE solidaires. Ces derniers sont amenés à croître du fait de l'obligation faite aux entreprises offrant des plans d'épargne entreprise à leurs salariés d'y inclure des FCPE solidaires.

Déjà engagée dans la finance éthique avec son fonds Mandarine Engagements, la société a confié la gestion du fonds à Patrick Savadoux, figure « historique » de l'Investissement social responsable qui a dirigé le pôle ISR de Natixis AM jusqu'en 2007. Il devrait porter à 60-70 % la part du fonds en organismes et structures solidaires, agrée par les préfectures, soit un total de 10 à 15 lignes dans le portefeuille. Son objectif est le maintien de la valeur de la part du fonds, la performance sociale étant plus recherchée que la plus-value financière.
Doté à son lancement de 1 million d'euros, le fonds sera distribué aux entreprises pour l'épargne salariale mais également ouvert aux particuliers et aux gérants de fortune (family office). Mandarine vise 3 millions d'euros d'ici la fin 2010.

Les compagnies d'eau dans le collimateur de la Commission européenne

Lundi dernier, la Commission européenne a lancé des inspections surprises en France dans plusieurs entreprises actives dans le secteur de l'eau et de l'assainissement des eaux usées. Motif ? L'institution soupçonnerait des abus de position dominante et des pratiques commerciales restrictives : « La commission souhaite vérifier si les entreprises inspectées ont répondu de manière concertée à des appels publics organisés par les collectivités locales pour déléguer la gestion des services d'eau potable et d'assainissement ». Ces entreprises pourraient avoir imposé des prix de l'eau et de l'assainissement inéquitables aux collectivités locales dans le cadre de la gestion déléguée de ces services.
Bref, rien de nouveau sous le soleil, la SAUR, Lyonnaise des Eaux et Veolia Environnement sont coutumières de ces inspections surprise...

Eurotunnel investit dans les éoliennes

GET, ex-Eurotunnel, a inauguré mardi 20 avrilun petit parc de 3 éoliennes à Coquelles dans le Pas-de-Calais. On peut comprendre qu'en sortant des profoneurs marines, le groupe ait envie d'air frais et venteux mais pourquoi cet investissement ?
Pour 3 raisons. Il s'agit d'abord de disposer de sources d'énergie propres. Ensuite de communiquer sur sa volonté de respect de l'environnement. Enfin, parce qu'il ne s'agit pas seulement de « green washing », GET a décidé de reverser 10 % des recettes issues de l’exploitation de ces éoliennes au Secours Populaire Français. A charge pour celui-ci de distribuer des bons d'énergie...



RT 2012, kesako ?

RT 2012, c'est la réglementation thermique qui devra être appliquée par les immeubles possédés par des institutionnels, bureaux et logement social, dès janvier 2011.
Dans le cadre du Plan Bâtiment Grenelle, en charge de la préparation des textes qui seront votés par le Parlement le mois prochain,
l’architecte Jean-Marie Charpentier et le directeur général de Poste Immo Christian Cléret avaient été chargés par Philippe Pelletier, président du comité stratégie du Plan Bâtiment Grenelle, de suivre les travaux de préparation de la RT 2012.
Ils avaient donc constitué un groupe de travail d'une vingtaine de professionnels qui viennent de rendre leur rapport à Philippe Pelletier. Parmi ses 25 propositions,
citons celles sur lesquelles s'est dessiné un consensus. Il s'agit d'abord du report du délai d'application pour le tertiaire et le logement social. Au lieu de janvier 2011, les professionnels préconisent que le caractère obligatoire n'intervienne pas avant l'automne, afin que les intervenants aient le temps de s'adapter -et de ser former- à la nouvelle réglementation. Dans cet esprit, ils promeuvent le lancement d'un plan national de formation pour les 4 millions de salariés et dirigeants du bâtiment. Ils souhaitent également que les particuliers (60 % de la production de logements en France est constituée de maisons individuelles), les hôpitaux, les établissements scolaires et les écoles disposent de plus de temps encore. 
Autre idée originale, celle de l'engagement de performance en lieu et place des obligations de moyens. Pour les responsables du chantier, la RT 2012 ne doit pas se limiter à l'utilisation de techniques ou systèmes mais permettre l'innovation technologique
.
Plus globalement, leurs préconisations s'inscrivent dans la prise en compte de l'utilisation du bâtiment par ses occupants : d'où les suggestions de baux verts, de chartes de comportement, d'affichage systématique des consommations du bâtiment..
.


jeudi, 22 avril 2010

Ecotechnologies et PME

L'IGPDE ou Institut de la gestion publique et du développement économique propose une séance d'information, mercredi 5 mai, sur le soutien des pouvoirs publics au développement des écotechnologies.

Les débats sont organisés en partenariat avec la DGCIS ou Direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services.

Parmi les intervenants, citons Sophie COSTEDOAT et Yves ROBIN, de la DGCIS, Sophie PATURLE de la société de capital investissement DEMETER, - Jean-Luc DANIEL, d'OSEO et Nasser El MAMOUNE d'UBIFRANCE. Deuxindustriels, un représentant du Groupement des industries de l'équipement électrique GIMELEC et un responsable d'une agence régionale de développement participeront aussi aux échanges.

La rencontre est gratuite sur inscription préalable obligatoire. Elle se tiendra mercredi 5 mai 2010, de 14h30 à 18h30, au Centre de Conférences Pierre Mendès France, Ministère de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi, 139 rue de Bercy - Paris 12e -

Pour en savoir plus sur les « Rencontres économiques », le programme du cycle 2010 et les modalités d'inscription :
http://www.institut.minefi.gouv.fr/sections/evenements/re...

Le Québec débat de l'ISR

Au Canada où se tient actuellement la conférence annuelle du Conseil des fonds d'investissement du Québec, l'investissement social responsable ou ISR a été l'un des cinq grands chantiers des intervenants.
Là-bas comme ici, l'ISR reste boudé par les investisseurs particuliers, l'essentiel des investissements étant réalisé par les fonds de retraite. Au Canada, seuls 5 % des fonds de placement distribués dans le public répondent à la définition ISR. En revanche, 11 % des fonds communs aux Etats-Unis et 17 % des fonds européens sont de type ISR. La croissance de ces investissements en Europe a été de 102 % entre 2005 net 2007.

Là bas comme-ici, le consensus s'est établi autour de la nécessité pour les distributeurs -banques et assureurs- d'adopter une stratégie marketing systématique à l'adresse des investisseurs particuliers. Ces derniers sont spontanément intéressés par des produits ISR mais font dans le même temps preuve d'une grande naïveté à leur égard. Ils estiment par exemple que les fonds ISR sont des fonds investissant dans l'éolien mais pas le pétrole. C'est bien le concept de l'ESG qui doit être rendu compréhensible auprès du grand public...

Un guide des bonnes pratiques en responsabilité sociale

Pour la quatrième année, l'Université britannique de management de Cranfield publie un guide sur l'implantation de la responsabilité sociale des entreprises.

Très pratique et riche en exemples, le guide détaille les meilleures pratiques en la matière sur une quarantaine de pages. Parmi ses recommandations, il souligne l'importance des comités de responsabilité sociale ou « CR » : 8 des 10 entreprises les mieux notées dans le classement RSE du magazine Fortune ont mis en place un CR. Le guide met également en avant le rôle du conseil d'administration en avertissant du danger de la simple application formelle des régulations et promeut plutôt l'adoption de systèmes de reporting efficaces.
La partie consacrée aux barrières à la responsabilité sociale est sans doute la plus originale et la plus intéressante. Parmi ces dernières, il cite la culture d'entreprise, à partir du cas d'Enron, une stratégie inintelligible pour les salariés, le non-recours aux propositions et à l'expertise du «middle-management » et des actionnaires, le recours excessif aux consultants extérieurs à l'entreprise et la mauvaise prise en compte des modèles de gouvernance propres à chaque pays.
Enfin, le guide liste sept points clés à respecter en détaillant pour chacun d'entre eux les moyens d'y parvenir : élever le niveau de connaissance et de responsabilité des administrateurs et des dirigeants ; informer de façon claire et argumentée sur les principes conduisant la marche des affaires ; identifier les problèmes, risques et opportunités liées à la responsabilité sociale ; implanter la responsabilité sociale dans l'ADN de l'organisation ; établir un comité de responsabilité sociale ; introduire le critère de responsabilité sociale dans les processus de choix et d'évaluation des administrateurs ; améliorer de façon continuelle le reporting.


mardi, 20 avril 2010

De Copenhague à Bonn en passant par l'Islande

Copenhague, vous vous souvenez ? Le sommet qui s'était écroulé. Bonn, c'est pareil. Sauf que personne n'a entendu de la réunion de Bonn. Elle s'est tenue il y a dix jours dans l'ancienne capitale de l'Allemagne de l'Ouest et visait à réparer l'échec de Copenhague. Représentant 175 Etats, les diplomates du climat n'avaient qu'un chantier à réaliser, organiser un calendrier de préparation à la rencontre qui se tiendra en décembre à Cancún, au Mexique.
La copie rendue est plutôt nulle : le texte de Bonn ne fait aucune allusion à l'accord de Copenhague. Ce nouveau texte donne pour objectif de limiter la hausse de la température de la planète à deux degrés sans aucune précision sur les moyens d'y parvenir. Normal, puisque aucun scientifique n'est en mesure de donner les parts de responsabilité entre l'activité humaine et l'impact du soleil. Il est bien prévu un financement pour les pays les plus vulnérables, de 30 milliards de dollars entre 2010 et 2012, mais les promesses n'engagent que ceux qui y croient. Rappelons que les 20 milliars de dollars promis en 2008 pour le milliard de Terriens affamés n'ont pas tous été versés, deux ans après...

En attendant, Eyjafjöll, le volcan islandais, continue d'émettre entre 150 000 et 300 0000 tonnes de carbone chaque jour. Si son éruption se maintenait durant un an, elle rejetterait autant de gaz à effet de serre dans l'atmosphère que l'Autriche. Mais, là, il n' y aucun danger pour la santé humaine...

 

La Chine va éliminer les usines trop polluantes

Selon le site officiel du gouvernement chinois, la Chine s'apprête à éliminer rapidement les usines trop polluantes des secteurs de la distribution d'énergie, du charbon, de l'acier, du fer, du ciment, des métaux non ferreux et du papier. Dans ce pays communiste à forte croissance, le diktat est tombé : d'ici la fin de l'année 2010, plus de 5 gigawatts de petits sites de production d'électricité seront fermés ; dans le même temps, 8 000 petites mines à charbon et toutes les petites usines de transformation de charbon dont la taille des fourneaux est inférieure à 4,3 mètres devront mettre la clé sous la porte ; dans moins de six mois, les usines de production de matériaux ferreux ou à alliage de carbone devront fermer leurs fourneaux d'une capacité inférieure à 6 300 kilovolt ampères.

La circulaire gouvernementale précise aussi les éliminations à venir d'ici 2011 dans les secteurs des métaux non-ferreux et des métaux légers, de l'industrie textile et, d'ici 2012, dans l'industrie des matériaux de constructions.

Mieux vaut ne pas ironiser sur le volontarisme du pays le plus pollueur de la planète. Depuis cinq ans, il progresse à marche forcée sur la route des technologies, renouvelables ou non. Selon le National Science Board , les dépenses en recherche et développement de la Chine ont crû de 20 % par an entre 1997 et 2007. Sur la même décennie, la Corée du Sud, l'Inde et Taïwan ont augmenté leurs dépenses annuelles de R&D entre 9 et 10 %, contre moins de 5 % pour les Etats-Unis, l'Europe et le Japon. Certes, les Etats-Unis conservent leur avance mais celle-ci s'amenuise. Les scientifiques américains publient 760 000 articles chaque année, soit le quart de la production mondiale. Quasi inexistants il y a treize ans, les chercheurs chinois en écrivent désormais 8 %.

Surtout, en Chine, la recherche débouche sur des applications concrètes et planifiées. Dernier exemple en date, celui du « Shanghai International Energy Conservation and Environment Park ». Construit sur le site de la Shangai Ferroalloy Plant, ancienne usine de métaux et ex-premier pollueur de la ville, ce quartier accueillera le premier centre de recherche en technologie de réduction des émissions de gaz carbonique où entreprises, institutions et associations travailleront ensemble.

lundi, 19 avril 2010

Carbone Lorraine devient MERSEN

Ne m'appelez plus Carbone Lorraine ! Appelez-moi MERSEN. Le groupe spécialisé dans les applications du graphite pour composants électriques et  matériaux de haute technologie proposera cette nouvelle dénomination à ses actionnaires, le 20 mai prochain.
Ce nom qui se réfère aux quatre branches du groupe -Matériaux, Electrique, Recherche, Services et ENergie renouvelables- est aussi un clin d'oeil à Marin Mersenne. Cet illustre inconnu né en 1588 et mort en 1648 était un « honnête homme », mathématicien, physicien et phylosophe, ami de Descartes et Pascal.
Il est rare qu'une entreprise modifie son nom. Cet évènement arrive le plus souvent lors de fusion ou de rachat. Il marque aussi une époque. Les décennies 1980-90 ont été celles des x avec Axa ou Dexia. MERSEN qui allie deux concepts, celui de la pensée créatrice et celui de l'ancrage dans le savoir-faire de l'entreprise, signe-t-il une nouvelle ère, plus respectueuse du long terme et plus innovante ?
Souhaitons bonne route au groupe dirigé par Ernest Totino. Une route qui est partie de Moselle en 1891 et a bifurqué depuis une vingtaine d'années déjà vers l'Asie.

jeudi, 15 avril 2010

Toujours plus d'éoliennes dans le monde

Le marché de l'éolien devrait croître de 160% d'ici cinq ans, selon le Global Wind Energy Council. La capacité passerait de 158,5 gigawatts (GW) l'an dernier à 409 GW en 2014.
Des prévisions qui peuvent paraître optimistes si l'on oublie que, ces dernières années, toutes les estimations ont été dépassées à la hausse. Alors que le projet du Grenelle de l'environnement limitera, de fait, les autorisations de parcs éoliens, la Chine et les Etats-Unis creuseront leur avance. L'empire du Milieu a déjà concentré un tiers des nouvelles capacités éoliennes installées (13,8 GW) en 2009, portant sa production globale à 25,9 GM et dépassant du même coup l'Allemagne, naguère premier marché mondial. Rappelons que le parti communiste chinois veut parvenir à 150 GW de capacité éolienne en 2020.
L'Europe où sont prévus 60 nouveaux GM d'ici 5 ans, portant les capacités totales à 136,5 GW, cessera donc en 2013 d'être le continent possédant la plus grande capacité éolienne mondiale.

Plus de précisions seront fournies par le GWEC le 21 avril prochain à Varsovie, pour la Conférence européenne sur l'énergie éolienne.

 

mercredi, 14 avril 2010

Ouf, l'industrie des biocarburants va mal

En 2009, la production de biocarburants a chuté de moitié aux Etats-Unis. C'est le National Biodiesel Board qui l'affirme.
On sait que le détournement des cultures vivrières est à l'origine pour plus de la moitié de l'explosion du prix des denrées alimentaires, notamment dans les pays pauvres où sont réapparues, à partir de 2007, les émeutes de la faim.

Ainsi, la production américaine de biocarburants a chuté à 350 millions de gallons contre 700 millions en 2008 et, toujour selon le NBB, l'industrie américaine fonctionnerait aujourd'hui à 15 % de sa capacité. La chute des cours du pétrole explique pour une bonne partie le marasme des biocarburants, mais les anticipations sont également mauvaises. Fondé sur un système de crédit d'impôt (1 $ par gallon produit), le soutien du gouvernement fédéral à son industrie des biocarburants s'arrêtera vendredi 15 avril.

 

SAM interroge 2 500 sociétés

SAM, la société de gestion suisse spécialisée dans l'investissement social responsable, lance aujourd'hui sa grande enquête mondiale sur la responsabilité sociale des entreprises.
Un questionnaire de 100 demandes a été envoyé cette semaine à 2 500 companies cotées ; il porte sur leur performance « durable ». De leurs réponses dépendra leur inclusion dans les indices
« Sustainability » de Dow Jones ou DJSI. Les sociétés ayant été les mieux notées dans leur secteur seront éligibles aux DJSI.
A l'analyse « best in class », les équipes de SAM ajoutent une appréciation sur les risques spécifiques aux secteurs ainsi que les opportunités qui naissent des tendances vers une meilleure responsabilité sociale. Pour les entreprises qui répondent aux questionnaires, trois fois plus nombreuses en dix ans, l'intérêt est d'améliorer leur réputation et d'élargir leur accès aux marchés de capitaux.
C'est la douzième année que SAM
Corporate Sustainability Assessment adresse son questionnaire aux plus grandes sociétés cotées. De 468 en 1999, le nombre de sociétés étudiées et répondant aux questionnaires est passé à 1 237 en 2009.
Le résultat de l'étude sera publié le 2 septembre 2010, ainsi que la composition du nouveau DJSI Word.
Rappelons que les 15 % de sociétés les mieux notées dans leur secteur d'activité sont intégrées dans le « SAM Sustainability Yearbook », référence mondiale pour les entreprises répondant le mieux aux critères de gouvernance, d'environnement et de social ou ESG.
Le livre 2010 présente 58 un panorama de 58 secteurs et 367 entreprises. Les meilleures d'entre elles sont qualifiées de « SAM Sector Leaders ». Viennent ensuite les « SAM Gold Class », les « SAM Silver Class » et les « SAM Bronze Class ». Celles qui ont accompli le plus de progrès sont reconnues « SAM Sector Movers ».


mardi, 13 avril 2010

Et encore une SICAV monétaire qui passe à l'ISR

Fonsicav, SICAV monétaire créée en 1986 et gérée par Natixis AM, s'habille d'ISR (investissement social responsable).
Classiquement, Fonsicav s'adresse aux investisseurs désirant placer leurs fonds pour moins de 3 mois, avec une rémunération proche de l'Eonia (
Euro OverNight Index Average, taux au jour le jour de l'argent échangé entre banques). Là on elle se réclame de l'ISR est qu'elle ne retiendra que les titres de créances (billets de trésorerie à court terme ou moyen terme ) émis par des entreprises, des banques et, dans une moindre mesure, par des Etats, satisfaisant aux critères de l'ISR : bonne gouvernance, respect de l'environnement, prise en compte du social.

Concrètement, les analystes de Natixis AM classeront les émetteurs entre 4 catégories : ISR Conviction, ISR Neutre, ISR Risque et ISR Non Eligible. Ne seront retenus que les titres émis par des sociétés entrant dans les 2 premières catégories.
Par ailleurs, les porteurs de la Sicav auront droit à une information spécifique sur le site de Natixis.com ; reporting ISR et communication trimestrielle des titres en porteefuille.

Cette « ISRisation » de Fonsicav s'inscrit dans une tendance amorcée il y près de 18 mois : les institutionnels, principaux addicts à l'ISR, sont également friands de monétaire : il leur fallait donc des produits ad hoc. Fonsicav est d'ailleurs distribuée par le réseau de la Caisse des dépôts, certes ouvert aux particuliers mais fréquenté surtout par les collectivités locales. C'est justement pour répondre aux besoins de ses clients que CDC Placement avait demandé à Natixis AM d'appliquer un filtre ISR à Fonsicav.

 

 


lundi, 12 avril 2010

Mandarine Gestion veut se développer dans le solidaire

Mandarine Gestion, société de gestion indépendante, affiche déjà un encours de 1,045 milliard d'euros après deux ans à peine d'existence.
La société de gestion indépendante dirigée par son fondateur Marc Renaud vise 600 milliards d'euros de collecte cette année.

Mandarine Gestion veut « mener une finance responsable, en phase avec les fondamentaux de l' économie réelle ». Elle commercialise depuis mars 2009 un fonds ISR, « Mandarine Engagements », géré par Patrick Sabadoux. Ce fonds investit dans des entreprises qui répondent aux enjeux du développement durable tout en satisfaisant aux critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance). Ne sont retenues que les sociétés obtenant une notation extra-financière à minima neutre (soit 20% de l'univers) sur chacun des 6 critères analysés : Droits de l’homme, Environnement, Gouvernance, Engagement sociétal,  Relations clients / fournisseurs, Ressources humaines.
Des initiatives devraient être prochainement lancées dans le solidaire. A suivre...